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Au mois de juin, se tient un SI mensuel. Olivier présente au nom du SI une analyse des difficultés. Avec le recul, on voit que les difficultés principales sont pointées et portées – ouvertement, dans le cadre formel – à la connaissance des membres du BI présents. Que vont dire les membres du BI ? Vont-ils être d'accord avec le constat ? Vont-ils prendre conscience de la gravité de la situation ? Vont-ils prendre leur responsabilité vis-à-vis d'un SI qui est hésitant ?
SI mensuel 25/6/2000
Notes sur les activités (Olivier) : "Quelques problèmes : une hétérogénéité au sein de l’organisation et même du SI. A RI : SE et CE. Les camarades [du BI présents] connaissent les difficultés rencontrées par l’OC de RI. Ces difficultés persistent :
- le camarade Bruno tend à refuser de voir le problème (sur la question de la non confiance en des parties de l’organisation, voire à l’organisation elle-même : ce qui est inadmissible) ;
- la camarade Louise est «out» : elle fait des critiques inconsidérées sur le fait que l’organisation ne serait pas encore assainie (régression par rapport au débat), manque de confiance envers certains camarades notamment Aglaé et elle développe une vision très individualiste (les critiques sont portées à tel ou tel et non pas à l’organe central, par exemple). Tout cela montre qu’elle est dans un état de santé difficile qui l’empêche d’y voir clair. Si ces difficultés persistaient, elles risqueraient d’entraîner une crise. Il faut rester vigilant même s’il n’y a pas de dramatisation à avoir ;
- le SE lui même est affaibli, il faut lui redonner confiance en lui-même ;.
- et la dernière CE a montré une grande hétérogénéité en son sein et le fait que beaucoup de ces membres n’ont pas vu le problème et même l’ampleur de la question.
Nous appelons les membres du BI à contribuer et prendre en charge la discussion politique notamment par rapport au texte de Bruno pour tenter de lui ouvrir les yeux et que la question ne reste pas cantonnée au sein du SE/SI. [Est-ce là la manifestation d'une prise d'otage des membres du BI présents par le soi-disant "SI-clan" ?]
On sait que le camarade Peter n’était pas d’accord avec le SI par rapport au diagnostic de ses problèmes avec Louise et à la façon dont il a tenté d’aider les camarades. Mais nous attendons encore sa contribution. On sait qu’il a eu un désaccord sur la façon d’aborder le texte du SI dans le congrès de RI sur les difficultés de l’OC. On sait qu’il a eu des désaccords par rapport au bilan du congrès de RI ce qui ramène à comment on mène l’activité aujourd’hui. [les "on sait" signifie que Peter n'a pas présenté de réelle position ou critique sur ces sujets. Il ne le fera que 7 mois plus tard quand le travail de sape, souterrain, initié par Louise en septembre 99 contre le SI commencera à payer]
Mais est-ce vraiment des désaccords ? Ou bien est-ce des difficultés plus générales. Nous avions pointé depuis un certain nombre d’années des difficultés du camarade, un certain affaiblissement. Ce qu’il ne voulait pas voir. Depuis un certain temps, il semble qu’elles s’aggravent et que le camarade se laissent imperceptiblement happé par la vie familiale. [ce n'est pas l'opinion du SI que rappelle là Olivier, mais bel et bien la position et l'intervention du BI depuis 1996 comme l'atteste toutes les parties de cet historique du SI] Ce qui existe dans certaines parties de l’organisation doit exister ailleurs." [Il essaie à juste raison de remettre ces difficultés dans un cadre plus général. C'est ce que l'ouverture du débat avec le BII 276 commencera à faire, mais bien (trop ?) tardivement].
Ben : "Il y a des problèmes personnels mais ce n'est pas la raison essentielle de ce relâchement. Il y a une certaine complaisance, une impression que les problèmes organisationnels sont facilement résolus. C'est une erreur. Les problèmes de fonctionnement existent : l'exemple c'est RI où il est nécessaire d'ouvrir les problèmes vers l'extérieur. Je veux donner mon accord avec le texte sur le fonctionnement du SI, qui met le doigt sur des problèmes de longue date. [Il est OK avec la présentation d'Olivier et va même un peu plus loin, mais dans le même sens] (...). Les problèmes identifiés dans le texte du SI, c'est le reste d'une certaine vision hiérarchique et élitiste [lui-aussi voit le "fil-rouge"] c'est un vrai problème, c'est complémentaire avec les restes de vision anarchiste et individualiste. [Il est en continuité et cohérence avec le diagnostic et l'orientation donnée depuis le SI élargi d'aout 96 (cf. 1e chapitre)] Et danger d'une crise dans l'organe central de RI c'est une question très importante pour le CCI."
François: "aussi pour donner mon accord. Le diagnostic est juste. La liste des problèmes présentés est juste. Tout à fait d'accord avec Ben (...). Un aspect de la lettre qu'on a faite avec Mélanie c'est de réaffirmer notre accord avec l'intervention du SI et du BI. Quand on voit la difficulté de la CE à poser et à résoudre les problèmes, il fallait que le SI intervienne sinon on pouvait aller vers une crise (...). Si on pense que seule la classe ouvrière peut parvenir à émanciper l'humanité ça ne peut pas reposer sur un élitisme [François aussi a vu le "fil-rouge"], et cette vision là implique la confiance. Soit collectivement on développe la capacité politique, soit on échouera."
Michel : "Nous avons déjà laissé passé trois occasions (la préparation du congrès et la CE plénière, le congrès, le SE élargi) pour poser clairement la question en mettant les choses sur la table. Il faut donc que le BI intervienne là-dessus d'autant que RI n'est qu'une caricature de ces problèmes".
Krashen appuie l'intervention du SI : "(...) La capacité du SI et la fragilisation du SI dans le combat [lui-aussi voit juste sur l'affaiblissement du SI] : remise en question de notre fonctionnement organisationnel posée [qui] requiert une très grande vigilance. Il faut lancer un appel à l'ensemble du BI pour mener ce combat."
Tous les membres du BI sont d'accord sur la nature des problèmes et avec la nécessité que ce soit le BI qui prenne en charge ce "combat".
Peter : "(...) Par rapport à cela [son intervention vient juste après celle de Michel, il y fait donc référence], vrai qu'un certain nombre de difficultés existe dans l'organisation. Je suis OK que carence de ma part de ne pas avoir exprimé mes désaccords, en particulier avec la politique du SI. Michel dit qu'il est inquiet devant un retour de vision hiérarchique. Je pense que ça va au-delà : manque de confiance [intéressant de noter qu'il semble partager lui-aussi l'impression que Louise et Bruno développent une vision hiérarchique, une vision "fil-rouge" même s'il "pense que ça va au-delà"] Cette question de la confiance est le point de départ. Le problème est de bien identifier les différentes manifestations du manque ou d'une perte de confiance [OK, mais il ne dit pas où il les identifie. Peter est particuliérement fuyant là] J'ai exprimé un certain nombre de réticences vis-à-vis de la méthode employée : s'il existe un manque de confiance vis-à-vis du SI, ce n'est pas une question qu'on peut poser comme les autres questions. On ne peut pas créer la confiance en faisant le forcing [Ca reste vague et ça prouve qu'il est gêné une fois de plus] . S'il y a un problème de confiance vis-à-vis d'un OC [organe central] [il se réfère à la méfiance revendiquée par Louise et Bruno], c'est plus délicat et on ne peut pas traiter cela comme pour une autre question. On ne peut se contenter de rentrer [critiquer fortement] dans le camarade qui dit des conneries, en caricaturant un peu. [et pourquoi pas ? Parce que c'est Louise et Bruno ? Ici s'insinue déjà l'idée de la diabolisation de Louise et Bruno. Cette idée n'est pas de Peter. Mais il reprend le "souci" sans doute inconsciemment] J'ai défendu qu'il est difficile d'intervenir de manière vigoureuse au sein de la CE et de sa confiance envers le SE, car ce n'est pas cela, en soi, qui peut rendre la confiance. Les moyens de faire ne sont pas faciles à mettre en œuvre." [en français, on appelle cela un "tortillage du cul" : en tout cas, il est là en train de dire qu'il ne faut pas reprendre la méthode classique du CCI et du BI pour règler des problèmes d'une section territoriale. Cette méthode est valable pour toutes les sections territoriales, sauf pour RI. Ou plutôt sauf pour ses petits copains. C'est-à-dire là où sa compagne a eu et a encore une responsabilité importante. Dire qu'il est alors marqué par l'affinitaire est-il un acharnement et un discrédit clanique contre Peter ?
Peter continue son intervention : "Sur mon cas personnel (sans prendre trop le temps du SI) : je pense qu'il y a un problème, des difficultés liés à mon âge…"
Jonas: "physiquement ou psychologiquement ?"
Peter: "physiquement… et psychologiquement. Et le fait que ma compagne a des difficultés importantes" [Une fois de plus, il reconnait l'impact et l'usure psychologique et physique de sa situation familiale et des "difficultés" de Louise, c'est-à-dire des pressions qu'elle exerce sur lui. Est-ce de sa propre expérience que viendra sa théorie des militants qui s'usent et de ceux qui résistent à l'usure (BII 282) ?]
Olivier : "comme président, je veux dire qu'on voit les difficultés du camarade Peter, car il a fait une grande disgression et je doutais qu'il puisse finir pas atterrir. Je suis tout à fait content qu'il mette le doigt sur la question de la confiance car il a du mal pour s'en convaincre. Par contre, je ne suis pas Ok avec la manière qu'il la pose : on doit pouvoir, et MC nous l'a toujours appris, quand on a compris un problème, le poser ouvertement et c'est le seul moyen de le régler. Il peut y avoir des exagérations quand il y a des problèmes individuels, mais quand c'est collectif, il faut poser les questions. Et enfin, le camarade Peter reconnaît qu'il a des difficultés et c'est bien qu'il puisse identifier le problème".
Jonas : "je salue ce que vient de faire Peter. Il est en train de mener une réflexion : il a besoin de poser le cadre le plus large pour arriver à clarifier sa propre situation. Mais s'il en reste à ces explications-là, le vieillissement, la décomposition et les difficultés de la période, et s'il en reste là, on est foutu. Mais encore un effort camarade Peter, il faut qu'il aille jusqu'au-bout."
Ben: "d'accord pour saluer l'intervention de Peter (...). Mais il faut aussi être plus concret, on ne peut attendre la clarification de tout le CCI pour résoudre les problèmes immédiats. Par exemple, ils existent des problèmes dans les rapports du correspondant [du SI, c'est-à-dire Peter] et de la section en Grande-Bretagne, des oublis. Dans le passé on a fait des résolutions ; avoir vigilance constante, éviter que les oublis de"... [les notes de cette intervention s'arrêtent là].
Les oublis de Peter ont depuis longtemps un impact négatif sur le courrier et le suivi par le SI des sections dont il est le correspondant. Mais cette faiblesse s'est particulièrement aggravée ces derniers temps.
Elise : "il y a une question sur laquelle on ne s'est pas prononcé, par rapport à RI. Tel que Michel soulève la question, c'est très dangereux, à terme. Au niveau de la tendance générale je suis assez d'accord. On s'est mis d'accord pour être prudents, sur la base des argumentations de Peter, [confirmation que Peter "freine" la mise sur la table des problèmes concrets et des visions et des comportements militants] mais en même temps on tourne en rond. Par rapport à RI, pilier (principal) du CCI, on tourne en rond. Le camarade Peter va nous faire des contributions mais il faudrait une politique plus précise. On attend que les membres de la CE prennent position, on attend que Peter écrive ses contributions,[Elise pointe bien la responsabilité de Peter – et donc les hésitations et difficultés du SI pour donner une orientation plus précise - dans le fait de ne pas avancer dans ce débat] on demande aux membres du BI de s'impliquer mais qu'est-ce qu'ils ont pour s'impliquer? Donc à cette réunion il faudrait discuter quelque chose de plus précis [elle estime que le SI devrait prendre position de manière plus déterminée] Ok avec le souci du camarade Peter sur la question de la confiance. Mais le camarade ne s'est pas prononcé sur le problème. Il a dit qu'il n'était pas d 'accord avec la politique «char d'assaut» (je ne sais pas si c'est la politique qu'on a eue) [elle rejette cette idée de Peter qui va introduire par la suite l'idée de "diabolisation" de Louise et Bruno] mais il faut proposer autre chose."
Est-ce que le SI est intervenu comme un "char d'assaut" ? A-t-il été brutal et autoritaire ? Si on compare le ton et le mépris à l'égard des camarades qui sont présents dans les contributions de Bruno alors, de Louise par la suite, le SI a plutôt été d'une "gentillesse" et d'une "délicatesse" coupable. Déjà en arriver à devoir répondre sur ce plan face à la gravité de la situation, est bien la marque d'une faiblesse politique face à une campagne insidieuse.
Jonas : "juste par rapport aux camarades qui ne connaissent pas tous les problèmes. Peter a posé le problème soi-disant des divergences, en ces termes : soit le bulldozer soit il vaut mieux laisser faire. C'est faux, ce n'est pas ça le débat. Le débat c'était est-ce qu'on pose tous les problèmes sur la table ou pas. On n'a jamais dit qu'il fallait taper sur la table, arriver comme Zorro. C'était : on pose sur la table. Malheureusement c'était en permanence des coups de frein, etc. On l'a vu avec le texte du SI et malheureusement Peter a participé au coup de frein."
Toutes ces interventions montrent clairement que le BI se rend compte que les accords formels de Peter ne sont pas suffisants. Au contraire, il continue à esquiver les vraies questions et son attitude pèse gravement et lourdement sur les capacités du SI et de l'ensemble de l'organisation pour traiter les problèmes.
Les notes de l'intervention de François sont très mal prises. Nous essayons de les rendre lisibles sans les déformer.
François: "Comme Jonas, je veux saluer intervention de Peter qui exprime une réflexion, donc une évolution possible. Ce qui me préoccupait à travers la lecture des notes [du SI] et les rencontres, je voyais que le [camarade] avait des difficultés. Je voyais qu'il était préoccupé, aussi que certaine distanciation du camarade par rapport à l'organisation, comme s'il y avait une perte de confiance ou d'implication, [comme si] le camarade et l'organisation ne faisaient plus un seul corps, s'accompagnant de l'impression que le camarade ne parvenait pas à poser ses préoccupations et divergences. Et je me disais «on ne peut pas continuer comme ça» car malgré les interventions remarquables du camarade, je ne voyais pas les capacités d'autrefois ; une impression d'effritement petit à petit" chez Peter.
Il faut souligner ici que pour François, les difficultés de Peter ne sont pas liées à des divergences politiques mais à une perte (un "effritement") de ses capacités politiques. Quelques temps après, Krespel va développer la même appréciation.
A la lumière de la situation d'aujourd'hui, c'est-à-dire du rapport de la CI dont fait partie François, une question surgit. Est-ce réellement à la lecture des PV du SI et lors des rencontres personnelles avec Peter que François voit un affaiblissement politique de ce dernier ? Ou bien est-il alors la victime malheureuse d'une campagne de discrédit lancé par le soi-disant clan-SI ?
Le SI mensuel vient de confirmer son identification des problèmes présentés et portés par le SE, Louise et Bruno, et les difficultés de Peter. Pas plus que le SI, il n'arrive à voir pleinement - est-il intimidé lui-aussi ou manque-t-il d'expérience ? – la gravité de la situation et surtout le travail souterrain qui s'est mené et continue à se mener depuis maintenant au moins un an dans le sens de la destruction de l'organisation "paquet par paquet" et même de ses militants. Il surestime en fait la capacité de Peter à résister aux pressions diverses de Louise.
Il se prononce néanmoins pour l'ouverture du débat.
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