Bilan contre la théorie
idéaliste du nouveau CCI sur
l'enfoncement "graduel"
au cours d'un "lent processus" dans la
"Décomposition"
permanente
Le nouveau CCI s'essaie désespérément
à prouver Les racines marxistes de la notion de
Décomposition. Il présente aujourd'hui cette
dernière comme un phénomène devenu permanent
dans la vie du capitalisme. Il la présente comme une lente et
progressive descente dans la barbarie : "La nouvelle
période ouvre la voie à une troisième
possibilité : la destruction de l'humanité, non au
travers d'une guerre apocalyptique, mais au travers d'une avance
graduelle de la décomposition qui pourrait à terme
saper la capacité du prolétariat à répondre
comme classe" (Résolution du 15e congrès,
Revue internationale 13, nous soulignons toutes les
citations). Cette vision d'une avance graduelle de la décomposition
n'est pas un dérapage. On la retrouve dans l'article Les
racines marxistes de la notion de décomposition : "La
Décomposition signifie un lent processus
d'anéantissement des forces productives jusqu'à un
point où la construction du communisme devient désormais
impossible" (Revue internationale 117). La résolution
sur la situation internationale du dernier congrès est encore
plus précise : après avoir nié que la
guerre impérialiste généralisée puisse
encore constituer la seule perspective que le capitalisme porte en
lui - "même si la guerre mondiale ne constitue pas la
menace concrète pour l'humanité au'elle a été
pendant la plus grande partie du 19e siècle" -,
elle affirme que "la classe ouvrière (...) est
aujourd'hui face au danger d'être progressivement et
insidieusement enlisée par une sorte de barbarie rampante"
(Revue 122).
Voici comment, il y a 70 ans, la
revue Bilan répondait par anticipation au CCI
d'aujourd'hui sur cette "révision" en réaffirmant
les positions de base du marxisme, et en particulier l'inéluctabilité
de la guerre impérialiste généralisée en
cas de défaite du prolétariat, et en rejetant toute
évolution "graduelle" et linéaire de la
société capitaliste : "Mais
les bases de la société capitaliste ne permettent pas
de rester indéfiniment sur les rails d'un cours d'événements,
sur la ligne d'une uniformité constante qui, domptant et
étranglant le prolétariat (la personnification sociale
de la seule force capable de se mettre à la tête du
développement incessant des forces de production), dompte et
étrangle la seule force qui puisse éviter la guerre. Le
régime actuel, même après avoir égorgé
le prolétariat, n'aura pas de paix, parce que chaque instant
de sa vie et de son évolution n'est possible qu'en créant
un contraste dans la personne du capitaliste concurrent, de l'Etat
adverse, du monopole ou de la constellation d'Etats qui surgit en
opposition" (Bilan 23, Manifeste de la
Fraction italienne de la Gauche communiste, septembre 1935).