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Comment le CCI actuel peut encore se présenter aujourd'hui comme faisant partie de l'avant–garde politique du prolétariat quand il en est à remettre en cause ce fondement premier du marxisme ainsi que l'alternative historique, «guerre ou révolution», qui en découle ?
1– Que nous dit le CCI aujourd'hui avec sa "Résolution sur la situation internationale" parue dans la Revue internationale 113 (1) ?
"Bien que la décomposition du capitalisme soit le résultat de cet écart historique entre les classes, cette situation ne peut pas demeurer statique. La crise économique (...) continue à s'approfondir, mais contrairement à la période de 1968 à 1989, alors que l'issue de ces contradictions de classe ne pouvait être que la guerre ou la révolution, la nouvelle période ouvre la voie à une troisième possibilité : la destruction de l'humanité, non au travers d'une guerre apocalyptique, mais au travers d'une avance graduelle de la décomposition, qui pourrait à terme saper la capacité du prolétariat à répondre comme classe, et pourrait également rendre la planète inhabitable dans une spirale de guerres régionales et de catastrophes écologiques. Pour mener une guerre mondiale, la bourgeoisie devrait commencer par affronter directement et défaire les principaux bataillons de la classe ouvrière, et ensuite les mobiliser pour qu'ils marchent avec enthousiasme derrière les bannières et l'idéologie de nouveaux blocs impérialistes : dans le nouveau scénario, la classe ouvrière pourrait être battue d'une manière moins ouverte et moins directe, simplement en n'arrivant pas à répondre à la crise du système et en se laissant de plus en plus entraîner dans la spirale de la décadence... " [souligné par nous] |
C'est l'introduction clairement opportuniste d'une "troisième voie", opposée à la thèse classique du marxisme d’une alternative historique.
Comme chez Bernstein, Kautsky et leurs épigones, l'idée même de troisième voie s'oppose à l'alternative historique, "simpliste" selon l'opportunisme, de "guerre ou révolution". Il s'agit là de l'affirmation explicite, ouverte, de la révision d'une thèse classique du mouvement ouvrier :
"Nous sommes placés aujourd'hui devant ce choix : ou bien triomphe de l'impérialisme et décadence de toute civilisation, avec pour conséquences, comme dans la Rome antique, le dépeuplement, la désolation, la dégénérescence, un grand cimetière ; ou bien victoire du socialisme, c'est-à-dire de la lutte consciente du prolétariat international contre l'impérialisme et contre sa méthode d'action : la guerre. C'est là un dilemme de l'histoire du monde, un ou bien - ou bien encore indécis dont les plateaux balancent devant la décision du prolétariat conscient" (La crise de la social-démocratie - La brochure de Junius -, Rosa Luxemburg).
2– Dans cette même résolution, au point 17, le CCI "nouvelle manière" nous dit :
"La décomposition (...) pourrait à terme saper la capacité du prolétariat à répondre comme classe (...). Dans le nouveau scénario, la classe ouvrière pourrait être battue d'une manière plus ou moins ouverte et moins directe, simplement en n'arrivant pas à répondre à la crise du système et en se laissant de plus en plus entraîner dans la spirale de la décadence". (…) "Ce qui a changé avec la décomposition, c'est la possible nature d'une défaite historique, qui peut ne pas venir d'un heurt frontal entre les classes principales, mais d'un lent reflux des capacités du prolétariat à se constituer en classe, auquel cas le point de non retour serait plus difficile à discerner, comme ce serait le cas avant toute catastrophe définitive. C'est le danger mortel auquel la classe est confrontée aujourd'hui." |
Ici s'exprime la tendance opportuniste, révisionniste qui "liquide" la lutte des classes.
En l'occurrence, et pour reprendre Rosa Luxemburg à la sauce des opportunistes d'aujourd'hui, "la lutte des classes [ne] constitue [plus] le moteur essentiel de l’histoire [elle est remplacée par la Décomposition], la conquête du pouvoir politique [n'est plus] le but de toutes les classes ascendantes ainsi que le point de départ et le point d’aboutissement de toute période historique" puisque l'un des deux protagonistes n'est plus une classe sociale, mais une fatalité, une abstraction, une idée, la Décomposition.
Et c'est le CCI d'aujourd'hui qui en est le porteur !
Quel crédit lui accorder quand, dans sa réunion publique, il claironne (sans conviction) la nécessité du Communisme ?
Fraction Interne du CCI, mars 2004
Note:
1. Cette résolution n’est disponible que dans la version papier de la Revue Internationale, le CCI n’ayant pas jugé utile de la publier sur son site Internet.. Notre critique à cette résolution (Bulletin 21) est toujours sans réponse à ce jour.
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