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- chapitre 20 -
Le SI définitivement pris au piège

Dans la semaine qui précède le congrès, trois courriers viennent établir la réalité du rapport de forces réel et l'impuissance définitive du SI devant le coup d'Etat rampant dont il est victime, contre toute règle et principe organisationnel.

D'abord il est impuissant à empêcher la désertion par Peter de ses responsabilités pour la réalisation de la Revue internationale 105. Mais surtout, il reçoit un courrier des membres du BI en Italie qui, à la fois, révèle l'étendue et la gravité du comportement de Louise, la complicité de Peter et l'incroyable légèreté et irresponsabilité dont font preuve alors des membres de l'organe central du CCI qui vont laisser dire et faire Louise et Peter sans leur porter une quelconque critique. Nous laissons ce lamentable épisode pour le chapitre suivant.

Ensuite, il reçoit la prise de position rédigée par Kiel (Espagne) au nom du BI, selon la décision du SI élargi de mars, qui répond à Louise. Ce texte critique Louise. Pourtant il reprend, et c'est là l'essentiel, la thèse surgie de nulle part sinon des couloirs selon laquelle le tissu organisationnel à Paris n'est pas assaini. C'est dire que les comportements de Louise et ses supposées difficultés ne sont pas de sa responsabilité, mais de celles de l'organisation.

Enfin, arrive le pré-rapport de la CI pour le congrès (car il ne s'agit pas encore d'un rapport). Il affirme de manière particulièrement insidieuse et camouflée, qu'il y a un "clan-pavillon-bis" au SI dont le guru est Michel. Et cela sans donner aucun élément concret.

1 - Le sabotage de la Revue internationale 105

Le SI du 26/4/01

Michel: "on a fini avec un jour de retard. Problème de mobilisation. Jonas absent, mais c'était prévu quand même avant. Peter est parti. C'était convenu qu'il pourrait partir dimanche à 2 heures si tout avait été corrigé. Ce n'était pas le cas, mais il est parti quand même. On n'a pas vraiment compris qu'il partait. [Juan : j'étais persuadé qu'il revenait l'après-midi]. On a appelé Elise pour nous aider".

C'est tout ce qu'il y a dans les notes sur cet incident gravissime. Peter a délibérément voulu saboter la réalisation de la Revue.

Peter, Jonas et Michel constituent l'équipe chargée de réaliser la Revue. Les autres membres du SI viennent la renforcer régulièrement. Jonas est malade et ne participe presque pas à ce numéro. Juan en charge de l'éditorial, n'a encore rien écrit 4 jours avant la date finale pour cause de problèmes familiaux lourds qu'il ne pouvait remettre et qu'il a dû résoudre dans l'urgence. Michel demande une mobilisation exceptionnelle à Peter, ce qui devrait aller de soi puisqu'il est membre de l'équipe, vu l'état de retard - sans doute comme jamais - que connaît la Revue. Peter annonce qu'il doit partir en week-end avec Louise alors que cette date est retenue depuis plusieurs mois pour la Revue et qu'il fait partie de l'équipe de rédaction. Michel insiste. Le dimanche matin, et alors que Peter a pris une fois de plus énormément de retard dans la réalisation de ses tâches, il est décidé que Michel, Peter et Juan - l'éditorial est écrit et il n'y a plus que quelques corrections à rentrer - se retrouvent à 16 heures pour finir le travail. Il est impératif que la Revue soit portée chez l'imprimeur le mardi matin pour que sa distribution soit assurée par le réseau français de distribution NMPP. A 17 heures, Peter téléphone… de l'autoroute, à 200 kms de Paris dit-il, pour annoncer qu'il part en week-end et donner quelques petites corrections… Juan et Michel sont sidérés et assez désespérés.

Elise qui vient de passer le week-end en réunion de la CI, accourt en renfort auprès de Michel et de Juan jusqu'à minuit. Michel, pour sa part, passera deux nuits blanches pour assurer que la Revue sera bien chez l'imprimeur à temps.

Que se serait-il passé si la distribution de la Revue avait été refusée pour cause de retard ? Pour sûr, cela aurait été pour notre couple et ses proches une manifestation supplémentaire du clanisme du SI, de son tissu pourri, et de son incapacité à remplir sa fonction.

Ce n'est pas seulement un abandon, une désertion, de Peter comme le SI a pu le penser dans un premier temps. Mais bel et bien une politique de sabotage délibérée, de politique de la terre brûlée, de "pompier-pyromane" qui est consciemment menée alors par Peter et Louise au profit de leur politique et de leurs intérêts personnels.

2 - Le bidouillage par Peter de la présentation du bulletin 282

Le texte de Kiel qui répond à Louise, affirme que le tissu à Paris n'est pas assaini. Ce texte doit être publié dans le bulletin 282 au nom du SI élargi. Or aucune discussion n'a eu lieu sur la "nouvelle" position qui est simplement affirmée par la CI au SI élargi. Elle n'a donc aucune autorité ni validité pour l'organe central. Juan demande une courte prise de position du SI.

Juan : "je suis d'accord, sauf sur la question du tissu organisationnel à Paris. Il y a eu assez de dégâts sur cette question depuis plusieurs semaines et plusieurs mois. Cette idée de tissu organisationnel à Paris, on ne va pas s'en dépatouiller [s'en sortir], on ne va pas pouvoir aborder les vrais problèmes".

Peter : "fait une proposition centriste : pour le moment, on ne dit rien." [Le congrès a lieu la semaine prochaine…].

On peut faire deux votes :

- faut-il faire une prise de position sur le texte de Kiel dans ce BII ?

2 pour, 4 contre [les notes sont mal prises. C'est 4 pour une prise de position et 2 contre comme le prouvent les notes qui suivent et… le fait qu'il y ait une introduction du SI à ce bulletin] (…).

Michel : "je suis d'accord de faire a minima. Simplement parce que le texte de Kiel est présenté en partie comme mandat du SI élargi. On ne peut pas reformuler le constat du tissu organisationnel en section de Paris mais on n'est pas vraiment ok avec comment le dit Kiel."

Jonas demande l'explication du vote d'Elise.

Elise dit qu'elle est pour ne pas prendre position sur ce point du texte. Historique à faire du tissu de la section de Paris, il n'a pas toujours été «non assaini». Mais il n'est pas nécessaire d'attirer l'attention plus là-dessus que sur autre chose.

Michel explique pourquoi ce n'est pas pareil pour ce texte qui parle de mandat du SI élargi alors que les autres textes sont des contributions individuelles." [C'est-à-dire que ce texte engage le SI sur la question du tissu à Paris].

La question de Jonas est importante à ce moment-là. Elise vote contre une prise de position non parce qu'elle est d'accord sur la détérioration du tissu organisationnel à Paris tel que le défendent Louise, Peter, et… Kiel, mais parce qu'elle ne veut pas qu'on se focalise là-dessus. En fait, il y a à ce moment-là une véritable petite bataille politique où la politique du forcing, des pressions, du coup "d'Etat rampant", va fournir un aperçu de ce qui va se passer au congrès, puis dans les mois qui suivent.

Voici l'introduction a minima que rédige Juan.

"Nous publions dans ce bulletin toute une série de textes dont, pour une partie, le SI n'a pu prendre connaissance, et sur lesquels il ne peut, faute de temps à la veille du congrès, prendre position. Néanmoins, il nous semble important qu'ils soient à la disposition des camarades sans attendre. Le prochain SI du futur BI nommé par le congrès devra revenir sur ces textes.

Juste deux phrases sur la réponse faite à la camarade Louise par le camarade Kiel au nom du SI élargi de mars : l'actuel SI, à l'exception du camarade Peter, appuie cette présentation des textes de la camarade et les critiques qui y sont portées. Par contre, toujours à l'exception du camarade Peter, il n'est pas d'accord avec l'idée émise à plusieurs reprises que le «tissu organisationnel pas encore assaini [de la section de Paris] a créé une ambiance malsaine [et une] situation de surenchères de tensions». S'il est vrai que le tissu est maintenant affecté en section de Paris, cette détérioration récente a une origine et des causes bien précises, une histoire bien particulière, et est en rupture avec la dynamique positive de la section au plan du tissu organisationnel depuis plusieurs années. Nous ne pouvons développer plus ici. Il faudra là-aussi revenir sur cette question et la clarifier.

Le SI, 27/04/01."

Peter va de son propre chef décider de changer cette introduction. Il avait déjà décidé de son propre chef de retarder la publication du bulletin 278 de décembre à janvier 2001 à cause du texte sur le militantisme communiste. Puis, il a tout fait pour que l'introduction du bulletin 280, rédigée par Juan, soit reprise et transformée par Elise.

La présentation revue et corrigée par Peter reprend le premier paragraphe et continue comme suit :

"Cependant, la majorité du SI estime nécessaire de faire le commentaire suivant concernant la réponse faite à la camarade Louise par le camarade Kiel au nom du SI élargi de mars 2001 (Elise et Peter se sont prononcés contre le principe d’une telle mise au point).

L’actuel SI appuie cette présentation des textes de la camarade et les critiques qui y sont portées. Par contre, il n’est pas d’accord avec l’idée émise à plusieurs reprises que le « tissu organisationnel pas encore assaini [de la section de Paris] a créé une ambiance malsaine [et une] situation de surenchères de tensions ». S’il est vrai que le tissu est maintenant affecté en section de Paris, cette détérioration récente a une origine et des causes bien précises, une histoire bien particulière, et est en rupture avec la dynamique positive de la section au plan du tissu organisationnel depuis plusieurs années. Nous ne pouvons développer plus ici. Il faudra là aussi revenir sur cette question et la clarifier.

Le SI, 27/04/01.

Pour obtenir ce changement de détail, mais ayant néanmoins son importance puisqu'il s'agit de l'affirmation publique du désaccord d'Elise avec la CI et Peter sur une question clé pour affirmer l'existence d'un clan à Paris, Peter fait un forcing personnel effréné d'abord sur Elise qui ne veut pas se battre, puis débarque chez Michel en pleine soirée familiale. Michel commence par refuser de se prêter à ce petit jeu. Finalement et de guerre lasse, au milieu des enfants et au grand étonnement des membres de sa famille qui ne sont pas militants, Michel lui lance sans même avoir lu le nouveau texte "tu me fais chier, fais ce que tu veux". Formellement, Peter a obtenu à l'arraché "l'accord" de la moitié du SI !

Il ne s'agit là que d'un petit détail qui en dit long sur l'état d'esprit, les pratiques et les magouilles que Peter et sa faction sont disposés à réaliser et qu'ils vont réaliser dans les semaines et mois à suivre.

Cette politique de liquidation des pratiques organisationnelles du CCI va se continuer jusqu'au congrès où elle atteindra un degré supplémentaire. A la dernière réunion du SI avant le congrès, Jonas s'est mobilisé malgré son état de santé détérioré. Tout le SI, encore une fois en retard par rapport à l'offensive liquidationniste, essaie de convaincre Peter de la nécessité que le SI se présente uni au congrès avec des orientations minimums afin d'éviter l'explosion. Peter refuse de "cacher ses désaccords" - contrairement à ce que Louise et lui-même avait fait lors des congrès précédents - assuré qu'il est maintenant des "deuxièmes pré-conclusions de la CI". Celle-ci présente un rapport assez incroyable où Michel est implicitement, sans être explicitement nommé ce qui est pire encore, accusé d'être marqué à vie par le clan-pavillon, d'être le guru d'un "clan-pavillon-bis" composé par la majorité du SI. Dans ce rapport, aucun élément concret n'est donné. Mais il est demandé de faire confiance à la CI.

Le piège de la CI, après s’être refermé sur le SI et le BI, se referme maintenant sur le congrès, c’est-à-dire sur toute l’organisation.


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