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- chapitre 18 -
Le SI élargi du 17 mars 2001 ou la démission des membres européens du BI

1 - Quel rapport d'activités pour le congrès ?

Quel rapport va tirer le bilan des activités et avancer des orientations pour tout le CCI ? Celui présenté par le SI, le secrétariat permanent de l'organe central du CCI, comme il se doit statutairement et comme politiquement il tombe sous le sens ? Ou bien le rapport de la CI ? Ce questionnement semble absurde et inconcevable ; et pourtant, c’est bien ce dont il s’agit au SI élargi de mars 2001 qui prépare le congrès international des 5 et 6 mai. En fait accepter la constitution de la CI et la décision de son maintien par cette réunion tranche la question. C'est bien le rapport de la CI qui sera le véritable rapport d'activités. Celui proposé par le SI - déjà extrêmement centriste - sera là pour la galerie, pour la forme. C'est ce que va entériner à son tour, après le SI mensuel de janvier, le SI élargi constitué de tous les membres européens du BI et d'une délégation de la CE de RI. On comprend mieux l'attitude de Peter dans les dernières réunions du SI. Il sait que le véritable organe central de fait n'est plus le SI mais la CI, il a tout fait pour ça. Il sait - lui qui n'en fait pas partie -, et avec lui toute la faction constituée de Louise, Bruno, Krespel et François, que la CI va se maintenir ad vitam eternaem. Le SI et le BI sont déjà prisonniers de leur hésitation passée et de la "stratégie de l'araignée" tissant sa toile pour étouffer sa proie. Sauf à rompre ouvertement et brutalement avec la décision du 20 janvier et à s'inscrire dans un acte d'indiscipline formelle avec cette décision. Et tous les factionnistes savent, pour avoir mené, dans les couloirs, le travail de "discussion" et de "conviction", c’est-à-dire de magouilles, de sape, de pression et d’intimidation, que la majorité des membres du BI vont à leur tour accepter, sans en comprendre réellement la signification, après la constitution de la CI, que celle-ci devienne permanente.

C'est donc un principe organisationnel du CCI qui est remis en cause ici et qui sera par la suite "théorisé" soi-disant au nom de la lutte contre le "démocratisme". On substitue un organe nommé, mandaté et responsable devant l'ensemble de l'organisation réunie en congrès sur base de bilans, de rapports et de résolutions sur les orientations d'activités, par une délégation-commission, d'abord chargée de traiter des difficultés personnelles du couple Peter-Louise, puis qui devient par sa propre autorité chargée de débusquer un soi-disant clan, "cooptée" par les amis, et qui est sans mandat, sans orientation définie par des organes responsables et souverains, et donc irresponsable et indépendante, autonome par rapport à toute l'organisation.

Michel, au nom du SI, doit faire le rapport d'activités pour le 14e congrès international du CCI. Il présente un projet qui comporte deux parties. La première est sur la politique "d'ouverture", l'intervention, les publications, les contacts, le Milieu Politique Prolétarien, les discussions politiques générales, etc... Tout le monde est d'accord pour tirer un bilan positif sur ce plan. Nous ne développons pas ici. Signalons juste que les récentes intégrations de nouveaux militants sont présentées comme des succès et que se présente, aux portes du CCI, un certain nombre de nouvelles candidatures et de nouveaux contacts. Les derniers temps ont vu un écho significatif de la présence politique du CCI dans différents milieux (1) ce qui vient confirmer le renouveau d'intérêts pour les positions de la Gauche communiste qu'ont pu aussi rencontrer le BIPR et les partis "bordiguistes".

La deuxième partie traite du fonctionnement interne. Elle reprend quelques éléments qui ont donné lieu au débat sur le fonctionnement. Comment faire face à la passivité des différentes parties de l'organisation attendant les orientations données par les organes centraux ? Elle revient aussi très rapidement sur le débat sur la confiance lancé par le SI (cf. chapitre 9) en indiquant que l'insistance doit être de faire vivre la vie collective politique de l'organisation.

Michel, le rapporteur, continue en s'appuyant sur les orientations passées données par les congrès antérieurs : "pour ce congrès important, des tensions dans le SI (...).La question des clans est soulevée ou est en train de l’être. Le dernier congrès disait qu’il peut rester des restes mais pas le problème" [central].

C'est dans la partie sur le BI qu'il aborde les difficultés du SI :

"Le SI est traversé par des problèmes de santé, et les problèmes de famille de Peter qui ont fait l’objet de discussions. Et le problème auquel s’est trouvé confronté le SI, [c'est que Peter n'est] pas OK avec la politique menée par rapport à ses problèmes familiaux. Le camarade n’avait pas pu vraiment nous expliquer noir sur blanc [par écrit]. Il n’a jamais perçu comme une volonté de soutien à son égard [la politique du BI et du SI] (...).

Et alors, faisant référence aux bilans positifs tirés des interventions du SI menées dans des problèmes similaires, de même "nature", d'ordre personnel, dans différentes sections territoriales, Michel pose la question suivante :

"La politique du CCI était-elle valable pour les sections sauf dans l'intervention du SI/SE de RI ? deux positions [au sein du SI] : une [Peter] pense que oui, les autres non. Mais il est difficile de rentrer dans le détail pour le congrès. Donc [il faut] déterminer ce qu’on traite dans le BI et ce qu’on traite dans un congrès (...). Il faut se prononcer aussi sur la thèse de Peter sur les relents de clan-Pavillon qui expliquerait que le SI soit mal intervenu dans RI et pourquoi le tissu n'est pas assaini (...). A l’époque, Peter était OK avec la politique du SI/SE. L’objectif n’était pas de stigmatiser tel ou tel camarade (...). C’est vrai que [il y a des] colères et disputes, on doit critiquer. Mais est-ce que c'est réellement des ingrédients d’une politique de clan ? Est ce que la délégation [la CI] qui a recueilli des témoignages peut dire où on en est ? On doit décider ici si on soulève [cette question] au congrès et comment. [Il faut] voir les implications sur la résolution d'activités et la nomination du BI [et parmi eux les membres appelés à constituer le SI], etc... il faut voir ici maintenant, clairement, ouvertement." [comme on le voit, le SI n'est absolument pas au courant de ce qui se passe et se discute au sein de la CI, pourtant nommé par lui. Par contre, nous savons que Louise, Peter, Bruno, eux, sont parfaitement au courant et surtout qu'ils orientent ses travaux (cf. les notes de la réunion du 18/3/01, chapitre 18). D'autre part, la question de Michel "faut-il en parler au congrès et donc dans le rapport", une question dont la réponse positive ne devrait faire aucun doute, manifeste le piège et l'impasse dans lesquels le SI se retrouve depuis la constitution de la CI]

Après la présentation de Michel, suit le rapport de la "délégation du BI", la CI en fait :

Krespel [qui commence prudemment] : "le grand mérite du SI est d’avoir reconnu la question essentielle dans le SE de RI, comme étant la question de la confiance. Bon diagnostic (...). Sur le point de départ concret, il y a une difficulté du CCI à comprendre l'historique des problèmes, l’état réel et les divergences des camarades [il parle explicitement des textes de Louise et Bruno, (cf. chapitre 11). Il est encore obligé à ce moment-là de "respecter" un minimum l'histoire réelle, et de s'y référer, s'il veut endormir les membres du BI] (...) Aujourd’hui, on a des tensions très fortes et une tendance au blocage dans le SI même [il oublie simplement de dire que c’est Peter qui en a l’entière responsabilité]. Difficulté politique de voir où aller. Au dernier SI mensuel, on a dit on clôt le débat mais sans grand argument, et on a laissé tomber."

[Krespel, membre de la CI, ment effrontément et en toute conscience devant tous les membres européens du BI, car il sait très bien que personne n'a voulu clore le débat et que cette idée lui avait été présentée par Peter et Louise chez qui il logeait la veille de ce mensuel. D'autant qu'il se souvient très bien qu'il s'est retrouvé en porte-à-faux là-dessus lors du SI mensuel de janvier (2). De plus en plus, les affirmations mensongères de Louise et Peter vont être prises pour des vérités indiscutables puisqu'affirmées par la CI, même si c'est contre toute évidence. Et l'accusation de menteur sera retournée contre la majorité du SI et les membres de la fraction. Est-il besoin ici de détailler tout le processus destructeur qui va s'accomplir chez les militants qui vont accepter petit à petit, en toute connaissance de cause, au nom de la "confiance dans la CI" et au nom de "l'unité du CCI", de laisser passer ces mensonges et ces travestissements de l'histoire ?].

"La difficulté d’aller au niveau concret confirme le BI plénier du printemps sur [son appréciation de la] difficulté aujourd’hui d’aller au concret. Il y a un assainissement insuffisant du tissu organisationnel dans RI, en particulier à Paris [Voilà une des méthodes, outre l'utilisation du mensonge, de Krespel et de la CI : il balance une position qui est en totale contradiction avec tout ce que le CCI - à tort ou à raison peu importe ici - a affirmé durant des années. Et non seulement donc la CI outrepasse son mandat qui serait de rendre compte de faits précis et non d'une "analyse" non fondée, mais en plus elle introduit un élément qui deviendra une autre "vérité" acceptée puisque la CI l'a dit, vérité qui de fait remet en cause à la fois les bilans et les orientations passés.

Enfin, elle se substitue au rapport d'activités présenté par le SI devant l'organe, le BI, qui le mandate directement. La CI se substitue au BI "européen", présent ce jour, à qui il reviendrait justement de discuter en priorité cette question puisqu'elle remet en cause tous les bilans et orientations adoptés unanimement auparavant].

"C'est une erreur du BI plénier de ne pas avoir décidé d’écrire un texte d’orientation pour expliciter le cadre donné dans ce BI plénier [par la suite, cette erreur sera le fait d'un clan et donc sera attribué au seul SI. Explication que les courageux membres du BI, trop occupés à essayer d'oublier et de faire oublier leur virage à 180°degrés sans aucune explication, seront tout heureux de trouver]. Il y a le poids du localisme et donc difficulté pour le BI de donner des orientations suivies dans les sections (...) [Il est stupéfiant de noter que le rapport de cette CI ne traite pas du tout de l'objet de sa constitution mais réalise un double, voire un contre-rapport d'activités ! Et qu'aucun membre du BI ne va s'y opposer même si certains, nous allons le voir, s'interrogent. Seul Jonas, absent ce jour, l'a fait au SI mensuel de janvier]. Le SI et le BI sont confrontés à deux problèmes : des camarades pensent que résidus de clanisme, et tendance au blocage. Sur la première question : il faut préciser comment on peut faire. On ne peut pas clarifier d’ici au congrès, c’est plutôt au congrès de donner un cadre global. Il faut prendre cette hypothèse au sérieux parce que ça a déjà existé, parce que ce sont les mêmes camarades qui soulèvent la question. Ils n’ont pas forcément raison maintenant mais ils ne posent pas la question à la légère. Enfin, l’équipe considère qu’on est en train d’examiner les questions, elle ne pense pas que [ce sont] des fabulations. Donc, le SI mensuel avait raison de nommer une équipe. Il faut clarifier le plus vite possible, hors du SI et hors de Paris. Le SI et le BI doivent donner le plein soutien à cette commission."

Trois commentaires sur cette présentation particulièrement précautionneuse et hypocrite.

D'une part, ceux qui posent cette accusation de clanisme "n'ont pas forcément raison", mais la délégation "ne pense pas que ce sont des fabulations". Donc si l'accusation n'est pas fantaisiste, c'est qu'elle est réelle. D'ailleurs la CI propose de prolonger sa propre existence pour se centrer sur cette question-là.

D'autre part, le rappel "que ce sont les mêmes camarades qui soulèvent la question" qu'en 1993, c'est-à-dire Peter et Louise, se veut un argument en soi. Malheureusement, il n'est pas valable et il est faux, en tout cas incomplet. Et retournable. Car le fait que des camarades comme Olivier et Jonas, à la pointe du combat en 1993 contre le "clan-pavillon" - au point même qu'ils avaient été nommés au SI justement pour en finir avec les restes d'esprit de cercle, voire de famille qui pouvait y subsister, cf. 1e chapitre de cette histoire - s'opposent à cette hypothèse, met à bas cette brillante argumentation. De plus, ils ont le mérite, eux, de ne pas entretenir de relations familiales ou sentimentales. Ce qui n'est pas le cas, chacun en conviendra, entre Peter et Louise, ni même avec les Bruno et François, grands intimes du couple. On voit là un autre aspect de la méthode de la CI qui se met en place.

Enfin, ce sera au congrès de donner un cadre d'analyse, dit Krespel. Mais il ne faut pas que le SI, et le BI non plus d'ailleurs, se mêlent de cette question. Cette méthode de dessaisissement des organes centraux d'une question politique centrale, s'étendra à tout le CCI, jusqu'à son organe souverain, le congrès international. Car, contrairement à ce que dit Krespel, nous verrons comment le congrès sera à son tour, comme le SI et le BI, dessaisi de cette question.

Voilà comment Krespel conclut le premier "rapport" de la CI qui ne contient que des appréciations politiques partiales et constitue en fait une remise en question du rapport d'activités "officiel" et de ses orientations ; mais il n’est sûrement pas le travail d'une commission d'investigation dont la responsabilité est de récolter le maximum d’éléments (faits, témoignages etc.) en se basant sur des orientations politiques qui sont vérifiées et validées de longue date par l’organisation et dont elle ne peut en aucun cas avoir la responsabilité. C’est en tout cas ainsi que le CCI a toujours conçu la nature et le rôle de ce type de commission.

"Dans la dernière circulaire du SI, le SI en majorité est convaincu que la thèse du clan est fausse et que Peter est le premier responsable du blocage. Deux possibilités : le SI a peut être raison, et s’il a raison, c’est vrai que la démarche de Peter pose problème ; deuxième hypothèse, Peter a raison, et alors très responsable. Que faire ? On ne peut pas résoudre à l’intérieur du SI. Les derniers camarades à pouvoir voir sont ceux qui sont impliqués

[Ce qui veut dire qu'il adopte la thèse du clan, la thèse de Peter, parce que sinon l'argument se retourne. Car si le SI a raison, la CI n'a aucune raison d'être et elle se dissout. Or il propose qu'elle se maintienne et surtout il met complètement sur la touche, hors-jeu, le SI. Il confirme là ce qu'avait dit Jonas lorsqu'il s'était opposé à la constitution de la CI en janvier...

Il rejette d'un revers de main ce que dit et a défendu le SI et avec lui... le BI tout au long de ces années ! La méthode de la CI est déjà le rejet de tout examen "historique" du déroulement du processus et des faits concrets - c'est la raison pour laquelle les notes du SI n'existeront pas et devront être cachées à l'ensemble des militants - au nom de l'idée préconçue de l'existence d'un "clan-pavillon-bis", de la catégorie absolue "clan". Voilà la méthode de la CI dans laquelle les membres du BI vont faire confiance dans cette réunion et par la suite.

Notons au passage que Krespel est tout de même conscient que si le SI "a raison, la démarche de Peter pose problème". C'est dire qu'outre qu'il est capable de mentir à ses camarades et à l'organe central du CCI, le BI, Krespel est déjà complice des magouilles et de la politique manoeuvrière sans principe de son ami Peter].

"... alors que faire ? Clarifier en dehors du SI [cela signifie, à l’évidence, que cela ne concerne que les membres du SI en dehors de Peter, lequel a déjà donné "l’orientation" à cette soi-disant clarification et qui a des "liens privilégiés" avec la CI. La majorité du SI, c’est-à-dire le soi-disant "clan", n’a plus qu’à se taire et attendre de savoir à quel sauce elle et l’ensemble de l’organisation vont être mangées]. Pendant ce temps, le SI doit se calmer, prendre ses responsabilités et organiser la clarification à un niveau plus large. Eviter les réactions émotionnelles, etc... J’ai pleine confiance dans le CCI et le SI pour faire face à ce problème. La question la plus importante est que le SI soit capable de se donner les moyens de surmonter le blocage. Exemple de la trajectoire qu’il faut suivre selon l’équipe : la question posée par le SI sur la publication des textes de Louise. Après l’examen des témoignages, on a pensé qu’il faut publier les deux textes en saluant les deux textes [il ne parle pas de la lettre du 6/2/01 qu'il passe sous la table]. Il faut abandonner l'idée que Louise est malade et que le moyen est de ne pas publier et [il faut] essayer d’avoir le débat le plus large possible."

[La CI, sous l'impulsion de Louise et de Peter vient de décider que Louise n'est plus malade du fait de ses problèmes personnels et de couple. Le couple n'est plus en crise d'ailleurs. Il s'est réconcilié... sur le dos de l'organisation. La thèse qui est insidieusement imposée ici au BI est que l'organisation, le SI et la section de Paris en particulier, est responsable de la maladie de Louise. Le problème n'est plus le couple, mais le SI et Paris.

Néanmoins, elle doit rester malade car sinon elle devrait revenir en section de Paris et reprendre ses activités en rendant des comptes comme tout militant devant l'organisation. La CI, Louise et Peter, et pour cause, n'iront pas jusque là. Elle doit encore garder son statut particulier de militante avec les "droits" de tout membre mais sans les "devoirs" ; en particulier, celui de rendre compte devant l'organisation de ses prises de position politiques et de ses comportements. Et surtout, cela lui permet de continuer de se présenter comme une victime de l'organisation, d'une politique erronée, puis d'une soi-disant politique de clan.]

2- Les troubles et les questions des membres du BI

Les interventions des membres du BI sont superficiellement hétérogènes. Il y a ceux qui, se basant sur les orientations passées et sur les faits qu'ils ont pu connaître, restent formellement sur la ligne politique défendue jusqu'alors. D'autres tel David (du noyau en Allemagne qui avec Krespel est en contact permanent avec le couple Peter/Louise) et Kiel (Espagne) commencent à renvoyer formellement dos à dos le SI et Peter. En fait, ils commencent à donner raison à ce dernier. Ils expriment à différents niveaux, et sans doute sans en être toujours pleinement conscients, l'influence du travail de sape accompli dans les couloirs et les discussions particulières par la faction liquidationniste. Leurs interventions restent elles aussi sur la critique des comportements de Louise et de Peter. Mais l'important n'est plus là. Il est dans la constitution et la permanence de la CI qui est justifiée par deux supposées erreurs du SI, erreurs qui seront des marques évidentes de son clanisme. Deux contrevérités que reprennent sans sourciller David et Kiel.

David (Allemagne) :"Peter est le camarade sur lequel il y a le plus de résolutions. Est-ce qu’il y a un problème réel ou pas ? Serait un réel pas en avant. Penses-tu que l’organisation se soit plantée [trompée] ? Pourquoi cet esprit autocritique nous permet de nous calmer et d'avoir de la confiance. La proposition que Louise et Peter se séparent était une erreur."

[Le présidium par la bouche d'Olivier rejette cette affirmation d'une phrase, sans plus. Mais on voit là que cette contrevérité est reprise à son tour par un proche de Krespel contre toute évidence et vérification des faits. Il en va de même de la clôture du débat. Ces deux mensonges des membres de la CI sont en train de devenir une vérité qui ne peut être démentie sans vérification... des faits, c'est-à-dire des notes du SI. Ce que ne fait pas la CI. Et ce qui nous sera interdit par la suite, par la CI, car "les notes appartiennent à l'organisation"].

Kiel (Espagne) : "...Dans ce cadre qui je crois reste toujours valable, on envisage le problème du poids du passé qui se manifeste avec plusieurs aspects : conceptions faussées du militantisme ; aspects du mode de vie (cf. texte de Juan dans BII 278) qui tout en n’étant pas incompatibles avec les statuts produisent une érosion, lente, graduelle des possibilités militantes [Il fait référence en particulier à Peter et Louise bien évidemment]. On le voit aussi dans le bilan que tire Welt/d [la section allemande] de la démission du camarade JK. Et le fait qu’il y a les restes du clanisme, au moins dans la section de Paris, visiblement c’est clair".

[on voit encore là comment une autre idée propagée dans les couloirs et discussions individuelles, "les restes de clanisme à Paris", contraire aux prises de position de l'organisation de ses différentes parties, est reprise comme une évidence alors qu'elle n'a jamais été défendue dans le cadre de l'organisation. C'est le résultat du travail de sape, souterrain, manoeuvrier, du couple Peter-Louise (3).

Mais surtout, on introduit là aussi un abandon d'un principe organisationnel et de méthode pour traiter ces questions. Kiel, membre du BI, assène une position qui va contre tous les bilans, rapports, résolutions adoptés à l'unanimité et contre les discussions qui n'ont jamais mentionné ce problème, bien au contraire. Et sans l'argumenter et sans le poser comme discussion. Il est vrai que la faction liquidationniste ne veut pas de cette discussion dans le cadre de toute l'organisation, et encore moins à Paris. Cette pratique nouvelle de changement de positions et d'orientations à 180° degrés, du jour au lendemain, sans aucune méthode, ni discussion, va se généraliser par la suite, (cf. notre rapport d'activités pour le BI plénier de janvier 2002 dans notre bulletin 6). Cet abandon de la méthode s'accompagne aussi de l'abandon d'un principe : à savoir que ce type de discussion doit se mener ouvertement et doit être pris en charge par toute l'organisation, et en premier lieu à la fois par les organes centraux et par la cellule de l'organisation affectée par la question, en l'occurrence la section de Paris. C'est tout le contraire qui sera adopté puisque cette question ne sera jamais débattue puisqu'elle est du domaine exclusif de la... CI !]

Les interventions des autres membres du BI reviennent presque toutes aussi sur les difficultés du couple Peter-Louise, sur les manquements de Peter, s'interrogent plus ou moins sur la contradiction entre les deux rapports... et appellent tous au calme et à l'unité du SI ; et à la confiance, confiance qui va se réduire très rapidement à la confiance dans la CI que personne ne remet en cause. Seuls quelques militants, Marca (Belgique), Michael (Grande-Bretagne), Juan (SI), interrogent le BI sur la contradiction qui se fait jour. Mais aucun n'est capable ou n'ose en tirer des conclusions politiques conséquentes sauf... Michael mais qui ne sera pas suivi.

Marca (Belgique) : "J’ai bien entendu le rapport de la délégation et l’intervention de Krespel, très homogène. Pose problème : selon les pré-conclusions de la délégation, l'éclairage de notre activité va être modifié. On dit le SI doit se calmer et faire preuve de prudence. Qu’est ce que ça veut dire ? Prudence dans le diagnostic ? Attendre les conclusions pour avoir l'éclairage correct ou est-ce qu’on peut continuer le débat. Moi, sur la base des écrits, je ne crois pas Peter, et je peux développer. Mais on nous demande d’être “ prudent ” : Kafkaïen. Je suis donc sceptique sur la discussion jusqu’au congrès, surtout qu’on dit que ce ne sera pas résolu d’ici le congrès. Mais quelle résolution va t on adopter ? il faudra peut être la changer quelques mois après... et il faudra convaincre l’organisation qu’elle s’est trompée. Est ce que c'est la bonne démarche. S’il n’y en a pas d’autre ! bon…"

[Marca met le doigt sur la contradiction qui apparaît entre les orientations de l'organisation, adoptées par celles-ci, et l'orientation qui se dégage des "pré-conclusions" de la CI et qui est sournoisement imposée. Et surtout, il souligne le fait qu'il "faudra convaincre l’organisation qu’elle s’est trompée". C'est sans doute une des raisons pour lesquelles l'actuel CCI de 2002 ne fait remonter la crise, au moins publiquement, qu'à partir du 14e congrès de mai 2001. Il y a là une contradiction aux conséquences politiques gravissimes pour le CCI d'aujourd'hui. S'il y a eu clan-pavillon dans le SI, tout le CCI s'est trompé depuis... depuis quand au fait ? 2000 ? 1999 ? 1996 ? 1993 ?...

Et il se base sur la seule méthode possible : sur la base des écrits et non, comme le fait la CI, sur les ragots et les appréciations psychologiques des uns et des autres pour se faire une opinion. Avec cette méthode, il ne croit pas Peter. Sur la base de cette intervention courageuse (malheureusement cela ne va pas durer), Marca tend à s'opposer aussi à la CI, tant à ces "pré-conclusions" qu'à sa méthode substitutionniste]

Juan : "Un avant et un après la lettre du 6 février de Louise. Un pas franchi par Peter. Imaginons que cette lettre n'ait pas été écrite par Louise qui est la compagne de Peter. Comment expliquer l’incapacité du SI et de la part de Peter pour prendre position au sein du SI ? Le SI a été incapable de prendre position. [Juan et Olivier avaient proposé une résolution condamnant la lettre de Louise qui n'a jamais été adoptée]

Si on a pris le principe d’une résolution. Comment expliciter cette incapacité, sauf par l’affinitaire ? Je ne vois pas d’autre explication que l’affinitaire [de Peter vis-à-vis de sa femme]. (...). Sur le rapport comment faire ? S’il y a un clan qui gangrène l’organisation, sûr que ce n’est pas le même bilan. Il faut le faire sur la base du rapport tel qu'il est présenté, parier là dessus. C'est là dessus qu’on doit baser les discussions du congrès." [Juan se prononce clairement sur l’orientation à suivre pour préparer le congrès et sur celle qu’il faut rejeter et qui est défendue par les liquidationnistes. Malheureusement, comme la majorité du SI et un certain nombre de membres du BI, à aucun moment, il en tire les implications et n'ose remettre en cause l'existence même de la CI].

Michael : "Les délégués de WR se sont rencontrés pour cette question. Correspondance a circulé. Nous réaffirmons notre position de ne pas publier les textes de Louise parce qu’on doit continuer la même politique jusqu’à ce qu’elle soit capable de participer à la vie de l’organisation. Pour nous, l’aspect le plus important est sa lettre au SI qui contient des insinuations contre l’organisation. C’est la vraie question ici, pas le texte lui-même. Nous insistons sur la nécessité de débloquer la situation dans le SI pour la préparation du congrès pour que celui ci soit en mesure d’assumer ses tâches surtout en ce qui concerne notre intervention vers le MPP, etc., intégration de nouveaux camarades, etc..(...). Je suis OK avec le projet de rapport [du SI] et la question centrale de la confiance. On peut compléter le texte du SI et développer : la question centrale est celle de la confiance et elle est liée à l’ouverture. On rejette l’idée que le principal danger est le démocratisme et la résurgence des clans. Etant donné l’importance du rapport d’activités, la proposition de continuer avec la commission est un peu en contradiction. Ca va prendre beaucoup d’énergie, avant pendant et après le congrès et ça va détourner la préoccupation du congrès à cause de la focalisation sur cette question. Il me semble que nous devons être logiques et tirer des conclusions du rapport d’activités et dire que le problème de clans n’est pas un problème actuel, et ce serait ironique si nous avions dit qu’au dernier congrès il n’y avait plus de clan, de faire une commission pour celui ci. La proposition visait à débloquer le SI au dernier mensuel. Si, d’abord, la délégation dans sa première réunion n’a pas réussi, et elle a décidé qu’elle devait continuer... OK, mais la transformer en commission d’investigation, ce serait détourner complètement son sens. Le problème du blocage du SI mène à un diagnostic différent, mais on n’a pas de point de vue alternatif, sinon une lettre de “ contestation “ de Louise. C’est vraiment cela qui a bloqué le SI. Donc OK avec Marca et Juan. On doit être conséquent et défendre nos analyses sur où en est l’organisation et où en est le débat. Il faut faire un texte clair pour dire exactement où sont les désaccords, quels sont leurs soucis et le SI doit insister sur les taches à mener : ouverture, etc...

Donc, il ne paraît pas nécessaire de former une commission d’investigation. Il y a des explications pour l’origine des tensions et on peut les examiner. On n’est pas en 93-94..."

[Il y a donc bien eu des membres du BI qui ont réussi à poser très clairement les problèmes, en parfaite continuité avec les analyses et orientations passées concernant le fonctionnement, et qui ont eu le courage (malheureusement momentané) d’en tirer les implications. Mais l'ensemble du BI, SI compris bien sûr, ne reprend pas - ne serait-ce que pour en discuter formellement – la position et le désaccord des deux délégués anglais avec la formation de la CI. C'est l'expression du fait que la CI est définitivement adoptée et "reconnue" bien qu'elle n'ait aucun mandat et aucune responsabilité devant quiconque.

Les deux membres du BI en Grande-Bretagne rejoignent l'avis de Jonas en janvier. Leur désaccord se base sur le fait que :

- il faut condamner la lettre de Louise du 6/2/01 ;

- l'accusation de clanisme est en contradiction avec les bilans et rapports des congrès précédents ;

- s'il y a du clanisme, on peut l'examiner dans le cadre normal de l'organisation ;

- transformer la délégation en commission permanente, c'est transformer son sens ;

- l'existence et le maintien de la CI est en contradiction avec le rapport d'activités présenté et donc en contradiction avec toutes les orientations précédentes du CCI.]

Il convient de relever ici en passant que, dans cette discussion, plusieurs membres du BI critiquent la tenue des réunions secrètes, non rapportées devant toute l'organisation, entre Louise, Bruno et Peter que ces derniers ont décidé de révéler après la discussion sur le mandat de la CORN, l'organe central de la section de Paris. Par la suite, Bruno reconnaîtra que ces réunions se tiennent depuis longtemps. Il nous semble inutile d'alourdir encore ce texte avec les passages des notes sur le sujet bien qu'elles soient particulièrement explicites sur l'aspect manœuvrier et déloyal de ces réunions.

3- Peter donne l'orientation...

Peter : "(...) Une des causes des erreurs de la démarche du SI est une explication de relents claniques. Le Congrès n’a pas à se prononcer là dessus, mais sur le travail qu’a fait le SI. Est-ce que globalement la politique a été juste ou non ? Ou des erreurs importantes (ce que je pense). Donc il faut se prononcer en se référant aux textes parus aussi. Une autre question : le travail de la commission elle-même qui ne fait que commencer" [Il est intéressant de noter ici que l'intervenant précédent est justement Michael qui vient précisément de conclure en disant qu'il n'était pas nécessaire de maintenir la CI. Mais Peter sait que le BI va maintenir la CI d'une part et, d'autre part, relever et affronter ouvertement le propos de Michael reviendrait à soulever la question avec le risque de faire apparaître d'autres opposants. Il passe donc sous silence la conclusion de Michael. Il faut donc souligner ici qu'il ne s'agit pas pour Peter et les liquidationnistes de convaincre politiquement les militants, comme il était de tradition dans le CCI, mais de les mettre devant les faits accomplis. C'est une sorte de politique du "fait accompli", une sorte de putschisme rampant, qui se met en place et qui prendra toute son ampleur lors du 14e congrès et par la suite]

"J’ai donné aux membres du SI un texte [c'est une partie de son dossier d'accusation remis à la CI et qui accuse les membres du SI de différents traits psychologiques et surtout de jalousie à son égard]. Je pense qu’il ne faut pas transmettre des aspects trop négatifs avant le congrès, ce serait un affaiblissement. Il ne faut pas qu’on se focalise là dessus et être capables de donner à l’ensemble des activités du CCI la place qui lui revient." [C'est encore et toujours la même politique de privation du CCI, et de tous ses militants, de sa vie, de ses problèmes politiques, et de ses débats. Cette nouvelle méthode se substitue à la méthode du CCI et du mouvement ouvrier qui consiste en le développement des débats les plus ouverts et les plus larges possibles]

Ensuite il répond aux critiques sur son comportement qui viennent encore une fois de lui être adressées. Mais il n'en a cure et justifie tout. Il sait bien que la bataille n'est plus sur ce terrain.

"- Sur les retards, vrai que problème. Je suis OK sur le fait que je dois être à l’heure. Mais après 20 ans, je n’y arrive pas donc autre problème. J’essaye de me soigner... de comprendre pourquoi. Mais pas de désaccord." [Sa reconnaissance du fait qu'il n'y arrive pas signifie que lui est capable de reconnaître ses torts ; cela laisse entendre très clairement que les autres (les membres du « clan ») devraient en faire autant. Il recommencera son sketch lors du 14e congrès au sein du BI. Par la suite, en juillet, Marca aura le ridicule de justifier, avec des trémolos scandalisés dans la voix, ses retards et autres manquements par la vie infernale que lui faisait le supposé clan du SI ! Et cela sans que personne n'éclate de rire...]

"- Quelle solidarité peut-on apporter à Peter et Louise ? Les choses se sont améliorées depuis que solidarité SE/SI, je l’ai dit... depuis cette période, la camarade Louise éprouve un malaise important. Elle a vu une délégation, et elle a exprimé son malaise. Au quotidien, vivre avec une angoissée, très fatigant. C’est pour cela que je ne peux rejeter l’attaque de subjectivisme. Réponse à Marca : ce n’est pas à cause des problèmes de couple et de l’intervention du SI qui me fait penser que [il y a un] clan. Krespel a évoqué le désarroi au SI mensuel où proposition de clore le débat. Dérapage du SI. qui n’a mené à rien (...) [Un mensonge sans cesse répété devient une vérité évidente et incontestable que nous ne pourrons démentir immédiatement car prisonniers de la discipline formelle ; nous ne pourrons le faire, face à toute l'organisation et à tous ses militants, qu'une fois... exclus, c'est-à-dire plus d'un an plus tard avec la publication de notre bulletin 10.

Mais il est surtout important ici de relever que Louise va mieux au niveau de sa santé. Sa maladie est devenue un malaise... politique qui l'autorise à intervenir à sa manière dans les débats internes mais lui interdit toujours de participer aux activités et réunions normales de l'organisation].

"- Puisqu’on a mis en discussion la question de la confiance, commençons par faire confiance à la délégation. Deux de ces camarades étaient dans la commission de 93 (4) plus Elise qui était dans la commission de 81. Si la délégation dit qu’il faut poursuivre le travail, on peut lui faire confiance. Un aspect des remarques de la délégation, c’est l’existence de graves problèmes, pas ceux de tout le CCI, mais plus particulièrement de la section de Paris. Ce n’est pas le débat qui crée tensions, mais autre chose. Donc faire confiance à la délégation. Le tissu dans la section de Paris ne paraît pas totalement assaini. C’est un des points sur lequel le SI a insisté pour dire que le tissu pas totalement assaini à Paris à la CE plénière. Moi, pas d’accord bien sûr. Les remarques de la délégation vont à l’encontre de telles allégations qui allaient contre Louise, bien sûr, mais aussi contre les camarades de la section sud. Donc erreur de diagnostic très forte du SI, contraire à ce que dit la délégation. Le SI dit que la situation s’est dégradée depuis la CE plénière... mais ce n’est pas exact. Cette erreur doit être examinée pour trouver la cause. Ca doit conduire à une certaine prudence. Il faut relire les textes Louise avec un autre regard, voir ce qui est valable. Je devrais contribuer aussi. Prudence donc ! ! !"

[On voit là comment la question de la confiance dans l'organisation, entre toutes ses parties, et entre militants, au service de la vie politique vivante faite de débats, d'initiatives, de solidarité, donc une confiance vérifiable politiquement par des faits et des éléments concrets et historiques, devient subitement et mécaniquement une confiance aveugle, par principe, que l'on ne discute pas, dans un organe particulier ; en l'occurrence ici la CI.

Est réaffirmé ouvertement maintenant, mais toujours sans référence aux prises de position passées, que le tissu de Paris est pourri ; est insinué que s'il y a des tensions ce n'est pas à cause du débat, mais "d'autre chose". On voit dans cette réunion que les efforts conjugués des membres de la faction liquidationniste réussissent à transformer les difficultés du couple Peter-Louise, de la maladie psychologique de Louise, et des comportements de Peter, en des produits de "l'autre chose". Et c'est la CI qui se fait l'instrument de cette manoeuvre puisqu'il faut lui faire confiance par principe sur des "questions délicates et non prioritaires qu'il n'est pas possible de poser devant toute l'organisation"]

4 - ... de l'abandon par le BI "européen" de ses responsabilités politiques d'organe central

Suite à cette intervention de Peter qui "oriente", le présidium essaie de fournir une conclusion à cette discussion. Après quelques confusions et questionnements, voilà ce qui ressort :

Peppino (Italie) qui est à la présidence de la réunion, conclut : "Il y a un problème, rien de moins que le blocage du SI, (...) Quel est le problème du SI ? La délégation [CI] a exprimé une situation grave. Cette situation grave ne vient pas d’une attaque de l’extérieur ou d’un aventurier. Elle est l’expression d’une dynamique intérieure. On tourne sur nous-mêmes (...)." [Ici, sans en avoir l'air, et sans que le camarade Peppino s'en rende compte sans doute, la thèse de la CI est adoptée. La dynamique vient de l'intérieur, dit-il. C'est exactement ce que dit la CI et cette notion introduit l'idée du supposé clan dans le SI. Relevons donc que, déjà, sans aucun fait concret fourni, donc sans possibilité d'y répondre ou de le contester, la conclusion du SI élargi accepte le terrain de Peter, Louise et Cie. Et elle absout à l'avance, sans s'en rendre compte, les comportements de Louise et consorts qui, eux, sont pour le moins le fait d'une dynamique politique "extérieure", étrangère, au mouvement ouvrier, voire le fait d'une "aventurière" au comportement pour le moins douteux. En tout cas indigne d'un militant communiste. Accepter la CI, c'est déjà accepter son terrain, le terrain de l'explication clanique aux difficultés et comportements de Peter et Louise, même si sans doute une grande partie des membres du BI présents ce jour penchent plutôt pour une explication affinitaire et clanique dans l'attitude du couple et de ses proches.

Mais c'est le terrain même, celui d'une commission autonome et indépendante en qui il faut avoir confiance, qui entraîne irreversiblement le CCI et ses militants dans l'impasse]

"Maintenant nous devons prendre des décisions pratiques. Voilà les décisions que nous prenons et qui sont proposées par les camarades d’AP. Ce BI soutient totalement le SI aux niveaux des analyses et des décisions prises ; solidarité à la camarade Louise et Peter face à la difficile situation dans laquelle ils se trouvent, nous renouvelons notre disponibilité pour faire DES CHOSES POUR EUX. Nous jugeons la lettre de Louise inacceptable, elle n’est pas dans état d’esprit nécessaire pour participer avec sérénité à la discussion, nous demandons que la camarade retire cette lettre. Nous demandons à Peter de se prononcer sur cette lettre, il doit prendre position c’est de sa responsabilité. Ces textes doivent être publiés, pas par faiblesse vis-à-vis des menaces de la camarade, mais il vaut mieux les publier pour les motivations données dans le débat avec recommandation que le débat pour le congrès se tienne dans cadre du rapport d’activité qui contient axes essentiels pour l'organisation. Il faut nommer une délégation pour rencontrer Louise ; soutien au SI mensuel de faire une mise au point par rapport au texte du camarade Juan, qui est valable. Nous ne voulons pas que sur des phrases mal formulées surgisse tout un débat ; sur la commission d’investigation, confiance dans le travail, mais nous ne savons pas sa conclusion. Mais nous avons confiance dans sa méthode de travail et donner premiers résultats au congrès"

C'est un blanc-seing qui est donné à cette CI à qui on fait confiance par principe, y inclus sur une méthode qui n'a pas été présentée, ni discutée, et sur un sujet délicat, très personnalisé, et où les avis divergent. C'est une complète démission de ses responsabilités que le SI élargi, c'est-à-dire le BI européen, réalise là. C'est déjà ce qu'avait fait le SI mensuel du 20 janvier. Nous verrons par la suite que c'est tout le BI, puis le 14e congrès pourtant organe souverain, et finalement presque tout le CCI qui va démissionner de ses responsabilités et s'abandonner littéralement dans les bras de la faction liquidationniste.

Même si, en apparence, à la lecture de ces notes, il semble qu’il existe encore au sein du BI des résistances au processus opportuniste et liquidationniste en cours, celles-ci ne sont qu’illusoires. La constitution de la CI et son "autorité" - non politique, non vérifiée, mais reconnue par « discipline » - ont été adoptées depuis janvier. Elles sont confirmées en mars quoi que puissent penser alors la majorité des membres du BI sur l'existence du clan. Les deux mâchoires du piège de la CI, accepter son autorité usurpée trahissant les principes d'une part, ou rompre la discipline du SI mensuel de janvier, et maintenant du SI élargi de mars, d'autre part, se referme inéluctablement sur les organes centraux du CCI...



Notes:

1 . Nous n'avons pas les moyens dans le cadre de cet historique de réfléchir sur le lien qui pourrait exister entre ce renouveau d'intérêt et justement, à ce moment précis, la crise du CCI.

2 . Extrait du chapitre 14, 1e partie, de cet Historique du SI : Mélanie: "Je soutiens la proposition du SI  [ne] pas clore la discussion, lui donner un cadre ; le rapport d’activités. François: "d’accord avec la proposition (…)"[du SI].

On voit donc qu'il n'y a aucune ambiguïté dans le souci du SI. Il n'a rien à voir avec une clôture du débat comme on veut nous le faire croire aujourd'hui. En fait, le SI assume pleinement son rôle d'Organe central : organiser le débat le plus large et le recadrer chaque fois que nécessaire.

Même Krespel qui a logé et discuté la veille chez Peter et Louise comprend bien la même chose que les autres.

Krespel: "sur l’orientation du débat, c’est évident que dans la préparation du congrès le rapport d’activités doit donner le cadre. Ce que je n’ai pas vraiment compris : clore ou cadrer le débat ?"

Il y a pourtant une différence avec Mélanie et François qui n'ont pas discuté la veille avec Peter et Louise. Il semble surpris que le SI parle de recadrage du débat et non pas de clôture. Pourquoi ? Sinon parce que ça ne correspond pas à ce qu'on lui a fait croire la veille.

3 . Nous avons déjà relevé dans cet historique le fait que des camarades de Toulouse - nous nous souvenons du camarade Samuel - aient exprimé la même opinion. D'une part, lorsque nous l'avons entendu sur le sujet à la CE plénière de novembre 2000, il n'y mettait pas le même contenu et ne pointait pas les mêmes causes à ce tissu qu'il pensait mauvais. Mais surtout, il l'avait posé ouvertement à cette réunion, dans le cadre formel, et une discussion ouverte devant tous les militants avait pu avoir lieu. C'est une grosse différence. Une différence de principe entre le comportement responsable d'un militant communiste et les aventuriers prêts aux manoeuvres et intrigues de couloir.

4 . Krespel et François, à vrai dire, ont peu participé à ses travaux. Par contre, Michel et Jonas, et comme associé Olivier, ont eux été les principaux membres et acteurs de cette commission d'alors... Jonas a déjà dénoncé les conditions de constitution de cette CI qu'il ne reconnaît pas. Michel ne va pas tarder à critiquer sa méthode. Quant à Olivier qui en fera partie deux mois juste après le congrès, il en démissionnera écoeuré par ses pratiques et sa "méthode".


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