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Comme nous allons le voir maintenant, Louise et ses amis vont renforcer leur politique ainsi que nous l’avons dit et mis en évidence dans le chapitre 15 :
"Après avoir obtenu grâce à la mise en place de la CI que l’organisation et ses organes centraux soient dessaisis des questions les plus importantes, qu’ils soient empêchés de les traiter ouvertement et collectivement, la deuxième étape va consister à faire de la CI un « super organe central de l’organisation » qui, comme aucun organe central dans l’histoire du CCI, a le pouvoir de trancher sur toutes les questions qu’il traite tout en étant incontrôlable et « indiscutable ». De plus, comme on le verra ultérieurement et rapidement, le verrouillage sera totalement accompli quand il sera interdit, sous peine de sanction grave, à tout militant de poser devant toute l’organisation les questions qui sont prétendument du ressort de la CI.
Voilà comment les règles (ainsi que les principes qui les sous-tendent) les plus élémentaires et fondamentales du CCI (pour ne pas dire du prolétariat) sont bafouées, éliminées au profit de nouvelles règles que l’on essaie de présenter comme plus adéquates et plus efficaces. Et c’est en fonction de ces nouvelles règles que les "liquidationnistes" vont imposer leur politique de « discipline » et leur vision de la "loyauté" dans lesquelles, malheureusement, la majorité des militants de l’organisation vont se retrouver piégés. Il est clair que cette discipline et cette loyauté-là n’ont plus rien à voir avec la discipline et la loyauté communistes, avec la discipline et la loyauté telles que le CCI les a toujours conçues et pratiquées.
Les membres de la Fraction n’ont donc trahi, par la suite, que ces nouvelles règles, que cette « discipline » et cette « loyauté » frelatées que les liquidationnistes ont réussi à mettre en place. Il était même de leur responsabilité de communistes d’agir ainsi.”
SI du 1/3/01
Commission-délégation [d'investigation]
Elise: "peux-tu dire à Krespel qu’il vienne ici car nous pourrons travailler ici directement ?"
Peter: "oui, je lui dirais".
Juan: "je souhaiterais être entendu aussi par cette commission".
Peter: "j’ai proposé aussi à la commission de rencontrer Bruno".
Michel: "je ne suis pas d’accord pour que ça soit toi qui organises le travail de cette commission. Il faut que la commission prenne connaissance de tes textes avant de rencontrer les camarades. Il ne faut pas traîner, mais il faut aussi faire cela sérieusement".
Juan veut rencontrer la délégation, devenue commission, pour mettre en lumière la subjectivité familiale dans laquelle est tombée Peter selon lui. Et d'autre part, comme le relève Michel, les membres du SI commencent à se rendre compte que Peter fait la pluie et le bon temps dans cette "délégation". C'est Peter qui est le "lien" entre le SI et la CI !
Au départ nommée pour traiter de ses difficultés personnelles et familiales, elle est devenue une commission "enquêtant" sur le SI. Peter et Louise ont fourni des documents très longs pour "argumenter" leur accusation que l'on peut résumer par le fait que tous les membres du SI sont jaloux de l'affection que MC, mort depuis dix ans, aurait portée à Peter (!). Nous avons vu les conditions de sa constitution (14e Chapitre) dans laquelle l'ami du couple, Krespel, logé chez eux la veille du SI mensuel, s'est fait le porte-parole et l'acteur principal de l'opération CI "nouvel organe central". Nous avons vu qu'elle veut se substituer au débat général dans l'organisation. Maintenant, c'est Peter qui propose à la commission qu'elle rencontre son ami Bruno. Nous allons voir très rapidement que Peter et Louise sont tenus au courant des travaux de la commission, contrairement au SI, et même que c'est eux qui "l'orientent".
SI du 1/3/01
Sous l'impulsion de Juan et Olivier, la majorité des membres du SI veut proposer et adopter une résolution critiquant la lettre de Louise du 6/2/01 et lui demandant de la retirer. Cette prise de position, déjà tardive, marque une volonté illusoire du SI de répondre à l'attaque dont le SE, et derrière lui le SI, est l'objet. Face à ces velléités, la stratégie de Peter est toujours la même : mettre en avant la maladie, l'état psychologique de sa femme et paralyser le SI jusqu'au SI élargi et l'intervention de la CI.
Peter: "elle prendra très mal cette résolution. Et je crois qu’il vaudrait mieux attendre l’entrevue avec la commission..."
Michel: "donc ce n’est pas une question politique, mais donc c’est bien en raison de son état psychologique que tu prends cette position. Même si on ne lui fait pas lire, il faut que le SI réagisse de toute manière. Il faut qu’on dise stop à ce type de lettre, même si on ne lui communique pas. C’est cela l’important dans la situation du point de vue politique global. Et je suis OK pour prendre en compte ta considération et qu’on ne lui communique pas".
Peter: "je maintiens qu’il faut retarder pour après le week-end (1). Elise nous fera un rapport pour savoir exactement afin que ça soit plus productif..."
Michel: "alors je propose que la camarade Elise prenne ce projet avec elle et le discute avec les camarades de la commission".
Deux réflexions sur ce passage : d'abord, le SI par la bouche de Michel propose que le projet de résolution qui est de sa responsabilité comme organe central, soit remis à la CI pour qu'elle décide à la place même du SI ! L'organe central s'en remet à une "sous-commission" nommé par lui-même pour prendre une décision de sa responsabilité. Avec l'acceptation de cette CI et la logique qui va avec, le SI tend à démissionner de ses fonctions d'organe central. Le SI accepte ainsi d’être dessaisi de ses fonctions.
Ensuite, deuxième observation, on voit bien là que ce n'est pas vraiment l'état psychologique de Louise qui motive Peter, puisque la résolution ne lui sera pas communiquée. Il ne conteste pas non plus la validité politique d'une telle résolution qu'il estimerait valable si cette lettre n'avait pas été faite sous le coup de la colère par quelqu'un de malade, ne cesse-t-il de répéter. Qu'est-ce qui le motive ? Empêcher le SI de prendre position avant le... week-end suivant, c'est-à-dire la réunion de la CI. Il gagne du temps et veut absolument éviter que le SI prenne position. Il sait déjà ce que va dire cette commission. C'est la même politique qu'il a déjà menée vis-à-vis des textes de Juan sur Quelques réflexions sur le militantisme communiste et de François sur sa Critique de la politique d'injonction du SE, en réussissant à ce que le SI ne reprenne pas à son compte ces deux textes, ne s'engage pas, et s'en distancie de fait.
Et le SI accepte de rester silencieux. En acceptant la constitution de la CI, il a déjà démissionné de ses responsabilités et s'est livré poings et pieds liés à la commission constituée par ses accusateurs.
S'il faut relever la "brillante capacité" manoeuvrière de Peter, "capacité manoeuvrière" qui le dirige directement vers la trahison des principes organisationnels du CCI et des acquis en la matière de la Gauche communiste, on ne peut qu'être effaré devant la naïveté, l'aveuglement, et la peur du combat que manifestent, même si c'est à des degrés divers, les 5 autres membres du SI - dont trois membres de notre fraction.
SI du 8/3/01
Un certain nombre de membres du BI se prononce par courrier pour la publication des textes de Louise tout en condamnant son attitude de chantage. Leur argumentation, particulièrement celle de François, convainc la majorité du SI. Mais l'idée de publier aussi la lettre du 6/2/01 qui choquerait l'ensemble des militants du CCI, est complètement abandonnée. Elle n'est même pas mentionnée dans les notes de cette réunion. C'est-à-dire que la question centrale, cruciale, à savoir le comportement indigne et provocateur de Louise, est encore cachée à l'ensemble de l'organisation.
Michel : "ce qui «se dessine», c’est qu’on publie les textes, et qu’on les présente. Globalement, le même sentiment se dégage qu’il faut les publier (les Anglais ne sont pas explicites)".
Olivier : "la tonalité du SE mensuel, c’est de ne pas publier ; si on le fait, de demander aux camarades qui veulent publier un mot expliquant pourquoi ils veulent qu’on publie et aussi de demander l’avis du médecin, car l’avis de Louise, c’est que ça va mieux".
Elise: "je lis l’avis de la délégation du SI mensuel [la CI qui vient de se réunir ] sur les problèmes de restes de clan. La situation dans le SI et le SE est grave. La constitution d’une délégation était nécessaire. Aucune hypothèse ne peut être tranchée pour le moment. La délégation recommande l’ouverture de la discussion au CCI. Attention aux arguments d’autorité. Recommandation de publier les textes de la camarade Louise. Nécessité de faire attention aux questions de la “santé” surtout quand un camarade a des divergences. Donc ça va dans le sens de transformer la délégation en une commission, de se maintenir donc après le SI élargi".
En fait, Elise est en train de se laisser entraîner sur le terrain de Peter et de Louise par sa participation à la CI. Elle reprend les arguments complètement partiaux de la CI sur "l'ouverture de la discussion". Ce n’est pas la discussion telle que la conçoit la majorité du SI, c’est-à-dire débattre des comportements de Louise et de ses amis, mais telle que ceux-ci et la CI la conçoivent, c’est-à-dire évaluer l’état de gangrène clanique dans laquelle se trouverait ce même SI.
Dans leur incroyable niaiserie politique, les membres du SI ne voient pas ce que le maintien de la CI signifie. Ils s'accrochent à l'idée que la commission ne dit pas de quel clan il s'agit,. qu'"aucune hypothèse ne peut être tranchée pour le moment" et que tant qu'elle parle de "restes de clan" ce n'est pas grave (2) ; nous n'en sommes pas encore à l'accusation "du plus dangereux des clans, à la secte fanatique aux méthodes nazies et staliniennes". Ils ont donc la naïveté de croire que la CI pourrait s'interroger sur les relations familiales et affinitaires de Louise et Peter, puisqu'ils ont la certitude que la CI ne pourra rien trouver dans leur propre attitude qui puisse s'apparenter à une politique clanique, faisant passer des sentiments personnels d'amitiés ou d'inimitiés au détriment des questions politiques. D'autant qu'aucun d'entre eux - sauf Elise - n'a de ressentiments personnels contre Peter ou Louise. Et d'autant que la politique menée s'est faite sous l'impulsion du BI...
Encore une fois, Peter va jouer avec la naïveté du SI pour avancer ses propres cartes. Etant donné que tous (3) font confiance dans la CI et que tous pensent que, grâce à celle-ci, la vérité va surgir, Peter n’a plus qu’à faire une "proposition" qu’ils ne pourront pas refuser : que la CI soit reconduite et qu'elle devienne même permanente.
Peter: "donc qu’au prochain SI élargi, on reconduise la commission nommée par le SI... [mensuel de janvier - il y a là une erreur de tapage] (...) ".
Il parle de plus en plus au nom de la CI et se permet même de compléter l’intervention "timide" d’Elise, la déléguée "officielle" de la CI.
Peter: "La délégation a estimé qu’il fallait qu’elle devienne permanente, et non pas seulement m’interroger. [On sait, depuis la réunion précédente, que c'est lui, Peter, qui a demandé à la CI de rencontrer d'autres militants, en premier lieu Bruno. C'est lui qui "oriente", en fait qui dicte à la CI ce qu'elle doit faire et donc, pour l’essentiel, tourner ses investigations vers le "nouveau" clan et ses prétendus membres !]. Ses premières conclusions c’est qu’il y a une situation grave. Il faut en tirer les implications. Le SI mensuel [de janvier] globalement avait tendance à sous-estimer la gravité des problèmes, dans la mesure où il y a eu des réticences à la constitution d’une telle commission, ce que j’avais proposé au départ. Le SI lors de la dernière CE plénière a fait une série d’interventions avec une forte insistance sur l’idée qu’il n’y avait pas de problème particulier de tissu organisationnel dans la section de Paris".
Il passe là à un autre plan de l'attaque. Car ce n'est pas que le SI et le SE qui s'opposent aux comportements et manquements de Louise et Peter. C'est aussi la section de Paris qui est aussi directement confrontée aux attitudes, différentes de nature, des deux militants. Il faut donc réussir à faire passer l'idée que la section de Paris a aussi participé du clanisme contre le couple. C'est a priori difficile puisque, depuis plusieurs années, les rapports d'activités adoptés à l'unanimité, tant du CCI que de RI ou bien de la section-Nord de RI (Paris), ont tous souligné que le tissu organisationnel de la section, c'est-à-dire son ambiance de travail, s'était amélioré et assaini. Et la discussion de février sur le "mandat de la section-Nord" vient encore de tirer un bilan positif de ses activités, à l'unanimité, c'est-à-dire avec l'accord de Peter, de Bruno, et aussi de Louise.
SI du 8/3/01
L'intervention de Peter se poursuit :
"Les conclusions de la commission ne vont pas dans le sens d’une telle estimation" [sur le tissu organisationnel "assaini" et la situation "positive" de la section de Paris].
On voit là quelque chose d'extrêmement grave du point de vue des principes organisationnels. Une commission qui n'a aucun mandat sur le sujet, rejette dans son coin, toute seule, sans aucune discussion, des bilans et des orientations adoptés à l'unanimité, par l'ensemble des militants durant des années (1996-2001). Elle se substitue aux organes centraux nommés, mandatés, responsables devant l'organisation, à savoir le Bureau international et son SI, la Commission exécutive (CE) de RI et son SE, la Commission d'organisation de la section-Nord de RI (CORN) pour faire passer en douce, de manière cachée, la remise en cause d'un bilan et d'une orientation politique. Elle outrepasse son "mandat". Et surtout, elle se refuse à ce moment-là, deux mois avant le congrès international, organe souverain comme le dit Lénine et le... CCI, de poser la question et de la mettre en débat devant toute l'organisation.
Cette politique qui trahit l'esprit et la lettre des règles organisationnelles du CCI va devenir systématique jusqu'au congrès, au cours même du congrès et bien sûr ouverte, revendiquée, et même justifiée théoriquement, au nom de la lutte contre le supposé clan et le guru Michel après le congrès. On assiste là au début clair de la liquidation d'un des principes du CCI en matière organisationnelle.
Peter toujours ce même jour : "Donc les conclusions qui s’imposent c’est que l’idée qu’il n’y a pas de problèmes de tissu organisationnel dans la section de Paris est fausse. Donc ce qui a été défendu par le SI dans la CE plénière est faux : c’est une erreur de diagnostic. Le SI a commis une erreur de diagnostic quant à l’état, la santé de la section Nord. Il faut le dire. Il faut dire «le SI s’est trompé sur le diagnostic de l’état de la section de Paris». C’est une question très sérieuse. Si le SI a commis une erreur de diagnostic. Pourquoi ? Si on prend un exemple médical. Quelqu’un qui vient voir un médecin en disant qu’il a mal au ventre, que le médecin dit que tout va bien et que le patient meure dans les mois qui viennent. Pourquoi le SI malgré toute son expérience s’est-il trompé ? Les camarades de la section sud [comme à son habitude, il essaie de "s'approprier" des questions de militants toulousains qui n'ont rien à voir, à ce moment-là, avec ses propres accusations de clanisme] ou les camarades [lui-même et sa compagne] à Paris qui ont proposé des amendements, peut-être que leurs arguments ne sont pas aussi nuls et non avenus. Peut être que ces camarades ont mis le doigt sur des arguments justes.
Dans la synthèse de l’intervention du SI à la CE plénière il est dit «il faut rejeter fermement que le tissu organisationnel n’est pas assaini dans la section de Paris». C’est faux."
Effectivement, le tissu de Paris commence à ce moment à se dégrader sérieusement. D'abord parce que les tensions que subissent le SI et le SE et les démoralisations de leurs membres dont le nombre représente la moitié de la section, ne peuvent pas ne pas avoir des répercussions, au moins "indirectes", en section de Paris.
Ensuite, parce que petit à petit les rumeurs et les ragots sur l'existence d'un clan à Paris qui en voudrait à Louise et Peter, surtout à Louise qui est absente maintenant depuis 6 mois, ne peuvent être posés dans le cadre de l'organisation, dans ce cas au sein même de la section, pas même dans la discussion de son mandat qui vient d'avoir lieu. La section est à son tour, comme le SI, complètement dépossédée du débat et du combat contre ses propres difficultés. Les militants non-membres du SI et du SE ont le sentiment juste que sont en train de se passer des choses graves desquels ils sont exclus alors qu'ils les vivent au quotidien. Cette situation va provoquer un sentiment de malaise croissant au sein de la section dont vont de plus en plus s'emparer Peter, Louise et Bruno pour prouver à tout le CCI qu'il y a bien un problème à Paris. Cette politique de "pompier pyromane" sera particulièrement efficace. Pour l'heure, elle ne fait que commencer.
Olivier: "qu’il y ait des difficultés, il ne faut pas voir les événements d’avant avec ce qui se passe aujourd’hui. Il faut avoir une vision historique du débat. Quand il y a eu la CE plénière [novembre 2000], c’était des insinuations mais rien de clair sur le tissu organisationnel"
[Peter interrompt : “je n’étais pas à la CE plénière”]...
"Oui mais le camarade a voté le rapport au mandat de Paris, maintenant il a bon dos de diagnostiquer l’état de crise grave. On n’a pas attendu la délégation, on a fait une circulaire aux membres du BI. Il ne faudrait pas que le camarade vienne après coup, donner ses arguments". [Olivier souligne là la duplicité et la malhonnêteté de Peter qui vote un rapport et après dit le contraire soit dans les couloirs comme Louise, soit maintenant à la CI et commence à le faire au SI].
[Peter interrompt : “les arguments je les ai donnés avant”]
... et puis la commission ce n’est peut-être pas sur cette question de tissu organisationnel qui n'est pas assaini qu’elle demande à être maintenue". [Là se trouve la confirmation, là par Olivier, que les autres membres du SI font tellement confiance, aveugle, à la CI qu'ils en arrivent à croire que celle-ci puisse "enquêter" sur... les comportements familiaux du couple].
Juan: "je suis assez surpris alors que la délégation donne un avis très général et très vague, alors que c’est nous aussi qui avons mis l’accent sur la difficulté de la situation avec la circulaire, que le camarade [Peter] en sorte ses conclusions à lui, c’est un peu fort. Bon. Ceci dit le problème des découragements et démissions ce n’était pas la situation à la CE plénière. Depuis cette CE [5 mois plus tôt donc], il y a eu pas mal de choses qui ont été dites, ça s’est détérioré. Il faut une vision historique de cette situation. [Confirmation que la situation à Paris se dégrade depuis l'offensive menée par Louise et Peter. C'est pour cela que Juan, comme Olivier précédemment, demande à ce qu'on revienne à "l'histoire" réelle, au processus réel, qui se déroule et amène à cette détérioration afin de déterminer clairement les racines et l'origine de ces problèmes. Peter noie le poisson :]
Peter: "les camarades estiment que ce que j’ai dit est nul et non avenu. [Protestation des autres camarades : "personne n’a dit ça"] l’insistance de la délégation du SI à la CE plénière défendant que le tissu organisationnel était assaini était une erreur (...)".
Olivier: "je vais donner un élément qui s’est passé à la CE samedi dernier. Le camarade Bernard met la main sur Bruno [précisons ici que c'était tout à fait amical et sans aucune agressivité] et le camarade Bruno lui donne un coup de poing. Il a fallu rassurer les camarades sur la situation. Effectivement au jour d’aujourd'hui, il y a une dégradation du tissu organisationnel. Et c’est relativement grave".
Quel usage sur la "détérioration du tissu organisationnel du SE" auraient fait Louise et ses proches si le camarade Bernard avait répondu physiquement, ne serait-ce que par réflexe, à cette provocation de Bruno transformant celle-ci en pugilat ? Cette agression lamentable est à rapprocher de l'agression tout aussi lamentable et, en plus, particulièrement ridicule que Peter effectuera sur Jonas physiquement affaibli et le dos tourné un an plus tard avant de s'enfuir en courant... Inutile ici de nous appesantir sur le fait que Bruno, malade, comme Peter d'ailleurs, se fait, ou se faisait alors, soigner par un psychiatre. Quelles que soient leurs difficultés personnelles et sentimentales, leurs comportements destructeurs sont politiquement catastrophiques.
Nous sommes toujours dans l'intervention de Peter le 8/3/01 qui continue :
Peter: "la délégation prendra position là dessus. [Sur l'agression physique de Bruno. Est-il besoin de dire que cela n'a jamais été mentionné par la CI ? Après la lettre de Louise du 6/2/01, c'est un deuxième fait très grave que la CI a délibérément laissé de côté. Le lecteur commence là à voir concrètement le degré de sérieux de cette commission d'enquête et sa "méthode" de travail] Moi je pense que ce n’est pas quelque chose qui date d’avant [sans doute a-t-il dit après] la CE plénière. Bien avant la CE plénière".
Olivier: "on clôt sur ce point".
Michel: "c’est tout ce que la lecture des lettres des membres du BI t’inspire ? Faire la peau du SI ! Bravo".
Peter: "je pense que la solidarité exprimée est très valable. Sinon je pense que les membres du BI prennent position sur des aspects qu’ils ne connaissent pas pleinement" [Pour Peter, les membres du BI sont manifestement mystifiés depuis des années et il compte bien que la CI leur fasse connaître sa "version" avec la méthode qu'il va lui indiquer...].
Michel: "Quand ils lisent la lettre de Louise et qu’ils disent que c’est inacceptable, ils se trompent ? Ils ne connaissent pas ?"
Peter: "ah ! mais je pense que cette lettre, elle doit la retirer" [C’est la confirmation de la bouche même de Peter que cette lettre est inacceptable et condamnable].
[discussion du tac au tac sur divers points]
Juan: "il est important au SI élargi de ne pas commencer à tirer des conclusions à partir du peu que va donner la délégation. Si on commence à s’approprier les quelques points que la délégation va soulever, ce serait particulièrement irresponsable" [C'est pourtant exactement ce que Peter va faire].
Peter: "mon souci ce n’est pas d’emmerder le SI, mon souci c’est que le SI ne se discrédite pas" [Comme sa compagne Louise qui nous a déjà habitués au double langage, Peter s’y adonne de plus en plus. Il a le culot de "mettre en garde" le SI au niveau du risque de discrédit alors qu'à la CI et en coulisse, c’est lui (et ses amis) qui fait tout pour générer ce discrédit en l'accusant de tous les maux claniques et vis-à-vis de tous ses membres en les dénigrant...].
Michel: "oui, tu as un très bon souci ! [ironique] Mais parlons du discrédit. J’ai relu toutes les notes du SI. Depuis 2 ans, tu n’étais pas d’accord sur les points, Peter, sur le fait qu’on te renvoie chez toi, [quand il était en retard aux réunions, cf. 5e Chapitre] etc. tu n’as jamais rien écrit. Ca fait partie du discrédit ! On a passé entre 15 et 20% du temps du SI sur le camarade Peter depuis 2 ans ! [Comme le prouve cet Historique, c'est beaucoup plus de temps, surtout à partir de 1999].
Tu nous fais des petits amendements «de merde» [ridicules] au mandat de la CO [de Paris], tu ressors le point de la CO «chef d’orchestre», qui vise quoi ou qui ? [Ca vise Michel qui avait employé cette image pour les organes centraux dans une polémique] Et vous [Bruno, Louise et Peter] vous êtes écrasés [tus] au mandat de la CO. Vous avez approuvé le rapport. Alors ton souci du discrédit du SI, franchement !"
La réunion se poursuit et le sujet suivant, la préparation de la Revue internationale 105 dont a la responsabilité le SI, va aussi être problématique. En effet, Peter va essayer de saboter la sortie de ce numéro comme nous le verrons dans une partie suivante. Nous demandons donc au lecteur de garder dans un coin de sa mémoire ce que nous relatons dans cette partie. Peter ne réussira pas à saboter ce numéro, ni même à le retarder. Mais il aura essayé, une nouvelle fois, d'appliquer sa politique de "pompier pyromane". Si son opération avait été réussie sur ce plan aussi, nul doute, vu l'état d'esprit qu'il vient de montrer dans les notes précédentes et que Michel a souligné, qu'il ne se serait pas privé de "discréditer" encore plus le SI.
Jonas, Peter et Michel constituent l'équipe de réalisation de la Revue. Michel en est de fait le "secrétaire".
Le président (Olivier) : "on passe à ce sujet car il ne suscite pas le même type de discussion (...)" [Olivier se trompe...]
Michel (très énervé) : "la Revue internationale est dans les choux [mal partie], Peter s’en tamponne [s'en désintéresse] de la Revue internationale. Ca aussi, je l’ai vu depuis 2 ans dans les notes du SI, à chaque Revue il y a un pataquès [un problème] avec Peter, j'en ai marre. Et maintenant Jonas est out" [malade].
Article de Peppino
Michel: "tu as répondu à Peppino ?"
Peter: "Quelle orientation ? On a déjà traité dans le précédent article de Peppino la question de l’opportunisme".
Michel : "on a déjà discuté ! On avait dit que l'article précédent de Peppino ne ciblait pas spécifiquement l'article sur La nouvelle internationale de BC...".
Nous demandons donc au lecteur de garder dans un coin de sa mémoire ce petit épisode sur la Revue internationale. Nous verrons qu'il y a bien une politique de pompier-pyromade, d'incendiaire, de saboteur, planifiée, prévue, consciente contre... le CCI et son intervention publique. Comme nous le signalerons aussi à la fin de cet Historique suite aux attentats du 11 septembre 2001, il y a un sabotage conscient de l'intervention du CCI au profit d'un combat personnel et factieux. Au profit de la liquidation politique, militante et organisationnelle du CCI
La réunion du 8/3/01 se poursuit et aborde la question du bulletin interne n°280 à sortir.
Elise: "suite à la réunion de la délégation [d'investigation] qui préconisait la publication des textes de Louise, faut-il les mettre de suite ? Il faut que le SI fasse confiance au CCI et appelle l’organisation à participer à la discussion sur le fonctionnement. La présentation de Juan n’est plus adaptée car elle présente un appui au texte d’Olivier sur la dynamique de clan [du SE. Olivier revient sur les prises de position du SE qui, Bruno et Louise en tête (cf. 3e Chapitre), avait reconnu avoir été pris dans une dynamique clanique de contestation du SI. L'introduction rédigée par Juan, dont les orientations avaient été déjà discutées au SI, se déclare en accord avec le texte d'Olivier sur la dynamique du SE.
Là, le centrisme d'Elise l’amène à proposer et à obtenir que le SI prenne ses distances, une fois de plus, avec un texte qui reprend les difficultés du SE dans leur contexte historique, dans la dynamique qu'a connue celui-ci. Bref, elle propose que le SI n'assume pas ses responsabilités d'orientation politique sur une question déjà tranchée pourtant au préalable par le SI comme l'atteste le 3e Chapitre de cette histoire du SI]. Il faudrait être plus “ouvert” au débat dans cette présentation.".
[Sa conception de l'ouverture n'est pas l'ouverture d'un débat à toute l'organisation lancé par le SI, comme c'est sa responsabilité, mais comme une "ouverture d'esprit" aux opinions de la faction Louise, les seuls à avoir un "avis", puisque les autres militants du CCI ne sont au courant de rien du tout, et pas même des débats et de la critique du SE de l'époque. Elle reprend là encore une fois l'argument donné par Peter et Louise à Toulouse et à la CI. A partir de ce moment, l'implication de Peter dans les travaux de la CI commence à devenir de plus en plus évidente. Elle prendra par la suite un tour caricatural, surtout après le congrès].
Peter: "j’ai envoyé le recueil de textes sur le fonctionnement aux membres du BI. Le BII [le bulletin interne] peut être prêt et envoyé dès lundi. J’ai une autre proposition à faire par rapport à cela. Serait bien qu’elle [Elise] reprenne l’introduction" [rédigée par Juan].
Juan: "moi ça me pose problème, pas sur le principe, mais j’aimerais bien voir sur quels points il y a lieu de faire des modifications".
Peter: "je propose qu’Elise fasse des corrections et qu’on en discute mardi, il ne restera que l’introduction à tirer ensuite, tout le reste sera tiré".
Elise: "mon idée c’était de corriger des formulations comme “total accord” avec tel texte, en général ce n’est pas une bonne formulation, mais lorsqu’il s’agit de points qui n’ont pas été vraiment discutés, ça n’est pas valable. Et puis par rapport à des contributions individuelles, le “total” est souvent superflu. L’autre aspect, c’est l’appel de la délégation que le SI fasse confiance au CCI, appelle à participer. Etre moins dans la peur qu’on va se déstabiliser, mais plus faire appel à la responsabilité des uns et des autres." [cette intervention d'Elise est à comparer avec celles qu'elle avait faites jusqu'à présent. Entre-temps, s'est déroulé la réunion de la CI où, sous la pression de Louise, de Peter et de Krespel, Elise commence à basculer. Elle n'a pas su, pas voulu, s'opposer au combat "politique" que Krespel lui a imposé. Et elle a dû commencer à reconnaître, "à avouer", à s'accuser de ses sentiments d'animosité personnelle vis-à-vis de Louise et de Peter. Avec ses propositions de "petites" corrections (que lui a manifestement soufflées Peter), elle participe maintenant sciemment aux tripatouillages et aux magouilles des liquidationnistes]
Juan: "c’est vrai qu’on passe d’un souci particulier par rapport aux difficultés de Louise et on passe à un autre souci. Ca demande une réflexion plus large, ne serait-ce que les réponses à apporter. Ca change un peu l’optique. Sur l’ouverture du débat et l’appel au CCI, je pense que le SI doit prendre position."
Peter: "j’ai relu la réponse de Juan à la mise au point [cf. 15e Chapitre]. Le SI doit en dire quelque chose. [Il est intéressant de relever que les deux positions opposées les plus tranchées se retrouvent bien souvent, dans la bataille, d’accord sur un seul point : que le SI se prononce clairement, alors que le centrisme veut absolument éviter le choc des deux positions, des deux lignes, et cherche à éviter ainsi de se prononcer dans l'immédiat, dans le concret]. C’est un texte en désaccord avec une décision du SI. Juan devrait le relire pour voir si aujourd'hui il dirait la même chose. Ce n’est pas rendre service à Juan de publier ce texte. Tel que c'est posé, ça dit que le SI n’a fait que suivre le camarade Peter. Et «le truc de Peter c’est du pinaillage [s'arrêter aux détails] et le SI le sait très bien». Ca veut dire que le SI participe à du pinaillage. Il faut que le SI dise que c’est une décision qui a été prise de façon objective et sensée. Sinon on laisse passer l’idée. Et Juan dit qu’il ne faut pas se polariser sur ce passage. Mais s’il y a une réponse à la Mise au point ça va au contraire polariser beaucoup plus sur le passage. Donc la réponse de Juan va à l’encontre de la préoccupation de Juan, que cette réponse a été faite de façon émotionnelle et qu’elle risque d’affaiblir l’argumentation des autres textes de Juan."
Juan: "je ne sais pas si c’était émotionnel. Je pense que le SI mensuel s’est trompé en acceptant cette Mise au point. Je maintiens ma réponse, il y a une question politique à discuter".
Peter: "mon souci n’est pas de faire la guérilla" [son souci reste encore que le SI ne s'engage surtout pas dans un combat ouvert et une position tranchée d'autant qu'il sait qu'elle lui serait opposée, et cela juste avant le SI élargi]
[petite discussion sur le fait que Peter ne met pas les cartes sur tables par rapport à ses critiques]
[autre petite discussion sur quelle remarque on fait sur la réponse de Juan à la Mise au point]
Notons ici l'étrange argument "politique" qu'utilise Peter pour enlever la critique politique de Juan à la Mise au point du SI : "cette réponse a été faite de façon émotionnelle". On voit là l'introduction qui va se généraliser, et qui va de paire avec les explications données par le "tout-clanisme", de l'usage de la psychologie comme argument en lieu et place du débat politique. C'est destructeur du débat et des militants qui sont ainsi dévalorisés comme militant communiste conscient. En fait, avec l'usage de la psychologie qui va se généraliser, a déjà commencé alors une campagne contre Juan visant à le discréditer et à le présenter comme un "émotionnel", un excité, un fou, un violent, quelqu'un qui ne se domine pas. Peter est très clair : il s'agit "d'affaiblir [les] autres textes de Juan". D'ores et déjà, nous savons que Michel a déjà été présenté comme un stalinien qui veut détruire le couple Peter-Louise. Nous savons aujourd'hui qu'il est présenté à la CI et dans les couloirs comme le guru "du clan le plus destructeur". Au lieu du débat politique, ouvert, frontal, franc, entre des positions politiques opposés, Louise et ses proches vont faire passer de plus en plus une vision individualiste, personnalisée, des débats dans lesquels ce qui serait en jeu, serait la bonne réputation individuelle des militants, particulièrement de ceux qui s'opposent ouvertement à leur entreprise, réputation qu'ils se chargent d'attaquer dans les couloirs, les repas familiaux et amicaux, dans leurs voyages, et auprès de la CI.
Cet usage de la psychologie et cette substitution au débat politique et à la confrontation des positions opposées par la bonne ou mauvaise réputation des militants, par la personnalisation, des débats, par la primauté donnée à "qui dit" plutôt qu'à "ce qui se dit", tourne le dos à la conception du CCI et de la Gauche communiste du débat et de la vie politique au sein du milieu révolutionnaire et de la classe ouvrière
Notes:
1 . [la Commission d'investigation se réunit ce week-end là]
2. Ils resteront prisonniers de cette illusion jusqu'au 14e congrès même (cf. les chapitres concernant ce congrés).
3 . [Correction de la version originale de ce texte : tous sauf Jonas qui n'a aucun doute sur la réalité de l'objet de cette commission]
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