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Le week-end dernier (17/03/02), l'ex-militante et aujourd'hui sympathisante proche du CCI, Cl, a téléphoné à mon domicile pour prendre date d'une prochaine rencontre "amicale" avec moi et ma compagne, et surtout pour me “ conjurer ” de ne pas abandonner “ ma place ” dans le CCI(1).
Ce coup de fil, qui jouait pleinement sur le terrain de l'affinitaire et qui se vautrait dans le plus vulgaire sentimentalisme et le plus lamentable esprit de cercle, était manifestement téléguidé par la “ faction liquidationniste ” qui dirige aujourd'hui le CC1 (2). En tant que méthode, ce coup de téléphone est à mettre dans le même sac que les pressions qui ont été exercées sur Ldo, il y a 1 mois à Mexico, via l'utilisation de sa propre mère, afin qu'il soit “ raisonnable ” et qu'il se laisse aller à rencontrer tout seul une délégation du BI (Dvd). Cependant, il y a en plus du grotesque dans la manœuvre actuelle, c'est le fait que Cl a toujours été considérée comme une personne dangereuse, comme “ une langue de p...” par ceux-là même avec lesquels elle s'acoquine aujourd'hui et qui la téléguident.
Dans un premier temps, CI a tenu la jambe de ma compagne en ne cessant, ce qui est nouveau, de lui passer de la pommade (elle serait quelqu'un de bien, aimable, sympathique, etc.). C'est une première chose que ma compagne n'a guère appréciée. Puis elle l'a assaillie de mises en garde et de conseils écœurants :
- ainsi, selon elle, les difficultés militantes que je rencontre (et dont, bien sur, je serais responsable) pourraient avoir des conséquences néfastes sur notre couple ; ce qui implique donc que, pour le sauver, il faudrait que “ je rentre dans le rang ” politiquement ;
- de plus, il faudrait que ma compagne se méfie de “ mes nouveaux amis ”. Est-il nécessaire de dire que ces discours l’ont profondément choquée (c'est un euphémisme) ?
Mais ce qui est encore plus grave, c'est l'image qui lui a été donnée du militantisme, aujourd'hui, de la part du CCI. Bien qu'ayant un solide caractère et une grande capacité à relativiser les problèmes, en général et même ceux du “ monde politique” ( elle vit avec un militant depuis plus de 30 ans), elle a été horrifiée par l'ampleur de la dérive actuelle. Le plus choquant, pour elle, dans tout ça est la tendance de plus en plus affirmée aujourd'hui, dans le CCI et son entourage, à “ débiner ” les camarades. A l'évidence, cela s'inscrit dans la vision développée par les liquîdationnistes selon lesquels notre fraction n'est pas un regroupement politique mais un ramassis d'individus, de même qu'il faut classer les militants révolutionnaires en “ bons ” et en “ mauvais ”. Voilà bien une conception sectaire de l'organisation politique. Avec tout ça, les liquidationnistes ont au moins obtenu un résultat : pour ma compagne, le CCI tel qu'elle l'a connu n'existe plus ; tel qu'il est aujourd'hui, il est même dangereux !
La discussion téléphonique s'est ensuite poursuivie avec moi, une heure de plus et sur les mêmes thèmes. Cl a continué à jouer de sa “ fibre ” sentimentale et affinitaire, tout en cherchant à m'opposer aux autres membres de la fraction qui ne sont, à ses yeux, qu'une bande d'individus peu recommandables : un tel est “ un salopard ”, un autre “ n'a aucune pensée propre ”, etc. Voilà l'abîme dans lequel sombre aujourd'hui l'activité politique pour les liquidationnistes et leurs disciples.
- Une des principales leçons du combat que le CCI a mené à partir de 1993 est totalement piétinée par ceux qui se présentent comme “ les chevaliers blancs ” de l'organisation. Ils nous accusent d'affinitarisme et même de clanisme, alors qu'ils sont les premiers à raisonner en ces termes et à en faire leur pratique constante. Le drame c'est qu'ils embarquent le CCI avec eux.
- Ils utilisent les pires procédés, indignes de la part de communistes, pour aboutir à leurs fins qui n'ont rien à voir avec ceux d'une organisation révolutionnaire. Parmi ces procédés, il y a la pression sur la famille des militants. Le CCI a combattu cela notamment dans sa lutte contre Simon et son clan, Personnellement, je n'ai jamais entraîné ma compagne dans les arcanes de la politique de l'organisation, et encore moins dans les questions organisationnelles (3). Pour la première fois, elle s'est trouvé mêlée à la vie interne du CCI et, en plus, de la pire des façons. Nous avons toujours mis en garde les militants contre une telle tendance et, aujourd'hui, c'est la direction liquidationniste qui la met en pratique. Si j'ai un conseil à donner à ces messieurs, c'est de ne plus mêler ma compagne (ni aucun proche des membres de la fraction) à leurs errements. Jusqu'à aujourd'hui elle était bien disposée envers le CCI (tous les militants qui la connaissent peuvent en témoigner) ; avec cette expérience téléphonique qu'elle vient de faire, il n'en est plus de même.
- Simon et les tenants du “ militantisme intégrale ” ont, semble-t-il, marqué des points. En poussant Cl à intervenir auprès de moi et de ma compagne, c'est carrément une vision “ fusionnelle ” de la vie des militants qui est mise en avant.
Ma compagne a même fait le parallèle avec les sectes, ce qu'on ne peut lui reprocher, qui cherchent à s'attacher les individus à travers tous les plans de leur vie : vie privée, vie de couple, vie familiale, vie sociale, vie militante, etc.
Si, après 2 ans de combat, je pouvais encore avoir des doutes sur les glissements idéalistes et sectaires qui gagnaient progressivement le CCI, ce dernier et lamentable événement est venu me les ôter définitivement. Et dire que c'est aux membres de la fraction qu'on prête l'intention de poser les questions non en termes politiques mais en termes “ claniques”. On ne peut que dire bravo aux liquidationnistes qui ont briefé mon interlocutrice téléphonique. C'est sur “d'excellentes” bases politiques qu'elle risque d'être (ré)intégrée dans le CCI, si elle doit l'être. Mais il s'agit de toute autre chose.
Olivier (le 21/03/02)
1 Bizarre ! Bizarre ! Comme c'est bizarre ! Qui a bien pu lui mettre dans la tête que j'avais l'intention de quitter le CCI ?
2 Ce fait a été implicitement reconnu par CI qui, gênée, n'a pas répondu à ma question : “ Qui t'envoie ? ” et qui, durant toute la conversation a fait référence à un certain nombre d'éléments que seuls les liquidationnistes ont pu lui fournir lors d'un “ briefing ”.
3 Il faut dire qu'elle n'est pratiquement pas au courant de ce qui se passe dans le CCI et qu'elle ne souhaite surtout pas y être mêlée ni de près ni de loin.
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