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Nous publions ici un texte de réponse (15/03/02) aux courriers qui nous ont été adressés par le SI et qui préparaient notre exclusion. Depuis les événements se sont accélérés et le caractère de réponse à l'ultimatum et à la capitulation qui nous étaient exigés, est daté. En effet, ce texte s'inscrivait encore dans l'objectif de participation à la conférence et au congrès de RI. Aujourd'hui (27/03/02), il est clair que nous sommes exclus avant même la tenue du congrès. Néanmoins, il nous semble important de publier notre prise de position sur ces courriers qui va bien au-delà d'un simple recours au CCI face à notre exclusion..
***Nous avons reçu des courriers du SI en date des 3 et 9 mars 2002 concernant notre participation au congrès de RI et à la conférence, et concernant nos demandes de réponse dans la presse du CCI au communiqué public sur l'exclusion du camarade Jonas. Nous prenons acte de l'objectif et des conclusions de ces courriers qui confirment d'une part l'intention de nous interdire de participation à la conférence et au congrès, et de nous "mettre en dehors du CCI", c'est-à-dire de nous exclure de fait du CCI ; et d'autre part, de nous interdire tout droit de réponse dans la presse à l'ignominieux communiqué annonçant la non-moins ignominieuse exclusion du camarade Jonas.
"Comme tout militant de RI, tu es convoqué au Congrès, et à la Conférence à laquelle l'ensemble des militants de RI sont tenus d'assister (…). Nous te rappelons que la Conférence constitue pour toi la dernière échéance de réintégrer le CCI. Il est évident qu'une organisation prolétarienne (…) ne peut pas supporter indéfiniment la présence de militants en infraction permanente par rapport à ses statuts, et qui plus est, ayant déclaré ouvertement que “notre loyauté n'est plus dans l'organisation telle qu'elle est aujourd'hui”. En refusant de respecter les statuts de l'organisation, en refusant de respecter les décisions de la majorité de l'organisation exprimées à plusieurs reprises par son organe central international (et tout dernièrement par le BI plénier de janvier 2002) tu te mets toi-même en dehors du CCI. A toi de décider, au moment de la Conférence, si tu maintiens cette décision de quitter l'organisation (…).
Au vu des points ci-dessus, il doit être clair que ta participation à la Conférence et au Congrès est conditionnée par ton engagement loyal à respecter les statuts de l'organisation, et les décisions de son organe central (…).
Si tu acceptes ces quatre conditions, elles doivent être satisfaites au plus tard le vendredi 22 mars afin de ne pas perturber le déroulement d'une réunion plénière de l'organisation déjà très chargée. C'est donc la date limite pour nous faire parvenir :
- l'intégralité de tes cotisations en retard ;
- le document d'engagement à ne pas publier à l'extérieur [des documents internes de l'organisation pendant une période de 5 ans] (il suffit de signer et de renvoyer le papier que tu as déjà reçu à cet effet) ;
- le rejet écrit de la déclaration de manque de loyauté envers le CCI contenue dans le bulletin n°6 de la “Fraction” ;
- le rejet écrit de la déclaration de solidarité politique avec Jonas, également contenue dans le bulletin n°6 de la “Fraction”" (lettre du SI mensuel du 3 mars 2002 adressée à chacun des membres de la Fraction à Paris, souligné dans l'original de la lettre).
Voyons ces exigences et leur signification politique :
- dans la mesure où "la CE de RI décide de ne publier ou laisser publier dans les bulletins internes aucune contribution sur les questions organisationnelles émanant d'un participant au “collectif” tant que celui-ci n'a pas fait par écrit une telle critique" (1) (Résolution de la CE de novembre 2001, BII 287 ?), nous nous sommes retrouvés dans l'obligation de publier des bulletins de la Fraction pour pouvoir défendre nos positions et nous adresser aux militants du CCI. Cela implique que la Fraction ait des finances qui lui soient propres. Cependant, nous réitérons notre demande faite depuis maintenant 6 mois d'une rencontre avec une délégation du BI afin de discuter et définir les modalités d'existence et de fonctionnement de la Fraction au sein du CCI. Cette question pourrait être très facilement résolue si on acceptait de reconnaître la Fraction… ce que les organes centraux du CCI ne veulent pas ;
- l'engagement écrit de ne pas publier à l'extérieur demandé maintenant depuis au moins novembre dernier – révélateur de la politique d'exclusion systématiquement mise en œuvre depuis… le 14e Congrès en fait – vise à rendre muette durant 5 ans la Fraction et ses militants sur la crise du CCI ! Gageons qu'on nous permettra de nous exprimer sur la pluie et le beau temps. Il ne restera plus alors qu'à nous exclure en invoquant tous les mensonges possibles auxquels les membres de la Fraction ne pourront répondre vu leur engagement écrit, comme cela s'est déjà passé dans le CCI avec l'interdiction faite par la CI de poser et de discuter des faits concrets ;
- et on nous demande de rejeter "par écrit la déclaration de la “Fraction” se dégageant de toute loyauté envers l'organisation" et toujours "par écrit, de tout travail politique avec l'ex-militant Jonas". C'est-à-dire qu'on nous demande de cautionner une politique ignoble faite de magouilles, de calomnies, et d'exclusion de militants communistes fidèles à leurs convictions et d'abandonner toute loyauté envers les principes organisationnels et les militants communistes.
Ces exigences (2) sont inacceptables pour les militants de la Fraction puisqu'elles reviennent à paralyser celle-ci, à la rendre muette et à abandonner des principes communistes. Autant la dissoudre. C'est d'ailleurs exactement ce qui est voulu.
Nous nous permettons quelques commentaires additionnels.
Qui manque au respect des statuts ?
Les statuts ne tranchent pas la question des moyens et des modalités de fonctionnement d'une fraction au sein de l'organisation. C'est la faction liquidationniste et les organes centraux qui ne respectent pas les statuts, en particulier leur esprit, qui visent justement à garantir l'existence de minorité organisée dans l'organisation afin de favoriser au maximum l'expression des positions minoritaires et le développement des débats. C'est bien les organes centraux qui ne respectent pas la lettre et l'esprit des statuts quand ils refusent nos cotisations et la tenue de la réunion avec la Fraction.
De même, nous rejetons toute accusation de non-respect des statuts par les membres de la Fraction. Par contre, nous accusons les membres de la faction liquidationniste, en particulier son noyau initial de Paris, de manquements multiples et sur différents plans vis-à-vis de la lettre et de l'esprit de statuts depuis au moins 1999.
Qui est loyal ? Et quelle loyauté ?
Pour ce qui est de la loyauté, il est cocasse de lire de la main de ceux-là même qui, depuis des années maintenant, ont travaillé dans le dos de l'organisation, de manière secrète, leur exigence de loyauté. De quelle loyauté parlent-ils ? De celle qui s'adresse à leur clique et qui trahit ouvertement la fidélité et la loyauté envers les principes organisationnels du CCI et envers ses militants ? De la loyauté envers leurs méthodes pour exclure le camarade Jonas et rendre complice le maximum de militants de l'organisation ? De la loyauté envers leurs magouilles pour faire voter l'exclusion du camarade Jonas par les membres de la Fraction, ce qu'ils n'ont pas fait, alors même, au moment même, calculé à la minute près, qu'ils téléphonaient à Jonas pour lui indiquer qu'ils acceptaient de le voir ? Loyauté envers une politique qui d'un côté exclut un camarade, Jonas, et de l'autre lui fait croire qu'il va être entendu par l'organisation en lui cachant qu'il est déjà exclu ? Envers une politique qui déclare, après coup, que la sanction d'exclusion n'était que de principe, mais pas exécutoire ? Puis qui "exécute" la sanction visiblement sans que les militants de l'organisation en soient informés… et au grand désespoir d'un certain nombre d'entre eux.
On nous demande d'être loyaux vis-à-vis d'une politique qui exclut un camarade de manière tout à fait inique et le dénonce publiquement devant tout le milieu politique et le prolétariat…
On nous demande d'être loyaux vis-à-vis d'une politique qui condamne un militant, Juan, sans l'avoir entendu et sans qu'il puisse se défendre ou s'expliquer sur les faits qui lui sont reprochés ; puis qui est à nouveau suspendu sans limite de temps, exclu en fait, alors que les faits qui lui sont reprochés sont démentis, y inclus par les témoins à charge, et alors même que la résolution qui renouvelle sa sanction pose deux conditions pour sa réadmission qui sont… réunies, ce que tous les militants, au moins ceux présents à cette réunion, savent.
On nous demande d'être loyaux vis-à-vis d'une politique qui suspend des militants, Olivier et Juan, parce qu'ils osent prendre des notes dans les réunions auxquelles ils participent… Nous pourrions ainsi continuer avec la litanie des sanctions.
Bref, on nous demande de renoncer à notre combat de fraction en défense des principes communistes les plus élémentaires tout comme les bochévisateurs l'exigeaient de la Gauche. Et on nous demande de taire nos convictions et nos consciences devant les plus grandes injustices que peuvent subir des militants communistes. Bref on nous demande de "capituler" comme le demandaient les staliniens sur nos convictions et notre engagement militant, sur notre engagement révolutionnaire, au nom de la "loyauté" envers l'organisation formelle, c'est-à-dire envers une politique opportuniste et destructrice. Ce qui reviendrait à nous auto-détruire comme militants communistes. Pour les liquidationnistes qui parlent sans cesse de "suicide politique" pour qui se refuse à les suivre, voilà ce qui serait pour sûr notre véritable suicide politique.
Alors soyons clairs : nous sommes fidèles et loyaux envers le CCI, ses principes, ses positions et ses règles organisationnelles qu'ils trahissent. Nous sommes fidèles et loyaux dans nos convictions politiques et notre engagement communiste. Et nous sommes fidèles et loyaux envers les militants communistes, même quand ils s'égarent et se laissent entraîner dans cette politique destructrice. Nous n'avons aucune fidélité, ni loyauté envers ceux qui liquident par les moyens les plus sordides l'organisation. Et nous les combattons et les combattrons de toutes nos forces.
"Les faits reprochés à Jonas sont résumés à travers des extraits de la résolution [et …] une partie importante de ce rapport [de la CI] est constituée des éléments exposés dans le “communiqué du SI et du SE de RI sur les comportements de Jonas” publié dans le BII 288 en votre possession. Ce type de question ne peut pas, par nature, donner lieu à un débat public contradictoire." La lettre continue en précisant que le seul type d'article qui serait accepté, serait une prise de position sur l'article "le combat des organisations révolutionnaires contre la provocation et la calomnie" paru dans Révolution Internationale 321. "C'est donc ce second type de question, et seulement lui, qui peut donner lieu à un débat public au sein de notre presse (…). [Mais] "il va de soi, mais cela va encore mieux en le disant, qu'un tel article ne peut émaner que d'un membre du CCI partie prenante de ses règles de fonctionnement. Ce qui signifie, pour les membres parisiens de la fraction, qu'une proposition d'article de leur part ne pourra être retenue que s'ils ont satisfait aux conditions qui leur ont été données pour pouvoir réintégrer le CCI" (lettre du SI adressée aux signataires de la lettre du 4/3/02 demandant un droit de réponse au communiqué sur l'exclusion de Jonas, 9 mars 2002).
Résumons : nous aurions le droit de prendre position dans la presse sur un article général mais pas sur le fait concret et crucial, à savoir l'exclusion de Jonas qui interpelle et indigne un grand nombre de militants du milieu politique prolétarien. Cette "proposition" est de même nature que celle qui nous proposait de répondre à un article général sur les conditions de constitution de fraction, mais pas sur la réalité de la Fraction interne du CCI. Toujours et encore cette politique propre à l'opportunisme d'escamotage et d'esquive des débats francs et ouverts. Mais pour être sûr de fermer la porte à toute expression de la Fraction dans la presse du CCI, expression qui reviendrait à reconnaître l'existence de la Fraction,on lui demande d'abord d'accepter l'ultimatum adopté au BI plénier de janvier, ultimatum auquel une 4e exigence a été ajoutée et qui revient à dissoudre la fraction comme nous vous avons déjà signalé dans le point 1 de ce texte. Conclusion : ils refusent toute expression divergente réelle et fondamentale dans la presse du CCI.
Nous nous devons de reconnaître une belle constance dans les objectifs et la méthode utilisés.
L'objectif – celui de la faction liquidationniste qui maintenant se confond complètement avec le SI et le SE – remonte au moins à 1999 : éliminer l'orientation politique définie, défendue et mise en place après le combat organisationnel de 1993 jusqu'à 2001. Cette politique passe par la déconsidération individuelle des militants (3) qui ont été, parmi d'autres, et continuent à être, les porteurs de l'orientation passée en lieu et place d'une discussion politique ouverte et franche. Cette volonté d'exclure les uns après les autres les militants de la Fraction au nom de supposées fautes disciplinaires sans que cela apparaisse comme l'exclusion d'une minorité de camarades en désaccord politique, comme l'exclusion d'une fraction, place les organes centraux devant de multiples contradictions et leur occasionne une gêne politique – pourquoi abandonnent-ils dans leur courrier au MPP du 6/2/02 et dans leurs informations aux contacts l'accusation de "clan-pavillon-bis" avec le guru Michel ? – qui d'ores et déjà discréditent complètement le CCI devant le MPP et le milieu en général. Mais peu leur importe le crédit politique du CCI acquis au cours de plus de 30 ans. Cela aussi, ils le liquident sans vergogne.
La méthode employée est la même, à un point caricatural, que celle utilisée par la faction Zinoviev-Kamenev-Staline, c'est-à-dire par la "bolchévisation" des partis communistes, puis par la faction stalinienne, en particulier par l'usage systématique de la réécriture de l'histoire et des faits et par l'emploi de la discipline aveugle au sein de l'organisation. Cette méthode est celle de l'opportunisme Tôt ou tard par notre travail de fraction, au sein du CCI ou en dehors, ces comportements et ces magouilles seront connues et cette politique condamnée. Mais là-aussi, peu leur importe. La seule chose qui leur importe est d'entraîner l'ensemble du CCI et de ses militants dans leur politique suicidaire – du point de vue prolétarien. En particulier, il convient de relever "l'admirable" capacité qu'ils ont, pour reprendre à leur compte tout ce qui condamne leur politique et leurs comportements militants, leurs transgressions permanentes de la lettre et de l'esprit des statuts et les retourner contre les membres de la Fraction et ceux qui s'opposent à reconnaître le supposé clanisme. Le meilleur exemple, et le dernier en date, sont les accusations qu'ils portent contre le camarade Jonas. En effet, la résolution "sur les soupçons concernant la probité des militants" adoptée au BI plénier de janvier 2002 et que nos deux membres ont votée, tout comme les accusations fausses contre le camarade Jonas, correspondent tout à fait à ce que nous dénonçons chez Louise et que nous venons de prouver on-ne-peut-plus clairement dans notre bulletin n°7. Ce sera le dernier point de cette lettre.
Nous profitons de l'occasion pour réaffirmer notre plus complète solidarité avec le camarade Jonas tout comme nous avons exprimé notre solidarité pleine et entière envers le camarade Michel lorsque il été poussé à la démission après une campagne de calomnie et de discrédit dégueulasse. Pour notre part, et indépendamment des accords ou désaccords politiques que nous pouvons avoir avec ces camarades, nous sommes fiers d'avoir milité avec eux tout au long de ces années et nous ne désespérons pas de les retrouver à nos côtés dans notre combat. Aujourd'hui notre solidarité avec le camarade Jonas s'exprime par la dénonciation de la politique des organes centraux.
Comme le montrent les quelques extraits de notes du SE – parmi d'autres – que les liquidationnistes nous obligent à publier (cf. bulletin n°7 de notre Fraction) pour dénoncer l'infâme communiqué public, il apparaît clairement et sans équivoque que Louise (4) est depuis longtemps la seule et unique militante du CCI qui ait systématiquement et de manière récurrente lancé et insinué de telles accusations gravissimes et sans fondement contre des camarades. Et là, il ne s'agit pas d'interprétations, ni d'extraits de notes coupés de leur contexte, ni de témoignages plus ou moins fabriqués. Mais de faits bien réels. Nous comprenons très bien pourquoi les liquidationnistes voulaient récupérer les notes des organes centraux qui confondent bien évidemment leur faction, le SI actuel et la fameuse Commission d'Investigation qui connaissait, ou devait connaître ces notes et qui, malgré cela, a "blanchi" Louise dans les conditions que l'on sait. Nous comprenons très bien pourquoi ils veulent nous faire signer des papiers nous engageant à ne pas tirer de bilan de la crise actuelle du CCI (5). Nous comprenons très bien pourquoi ils sont obligés de nous condamner et de nous exclure. Nous comprenons très bien que pour eux, nous soyons "le clan le plus dangereux" (6). Nous comprenons très bien pourquoi ils sont irrémédiablement amenés à revenir sur les principes et la tradition du mouvement ouvrier en matière de notes et de leur utilisation. Pourquoi ils sont contraints à les substituer et à les cacher à des fins personnelles et afin de protéger leur opportunisme. Il en va de leur "survie politique", voire de leur vie personnelle et familiale. Ils sont engagés et ils ont engagé, compromis, discrédité et sali le CCI et ses militants dans un processus irréversible dont ils portent la responsabilité historique. Honte à eux.
A eux seuls, ces extraits de notes les disqualifient complètement et disqualifient leur communiqué et l'exclusion qu'ils ont prononcée. Dans ces conditions, tous les militants comprendront très bien que leur insistance pour traiter de nos supposées indisciplines de manière individuelle nous laisse de marbre. Tout comme leur suggestion pour la tenue de Jury d'honneur que ce soit pour le camarade Jonas, ou pour les futurs exclus. Nous ne sommes pas les accusés. Nous sommes les accusateurs.
Nous accusons Louise de comportements indignes d'un militant communiste (7). Et nous serons amenés, quand nous le jugerons utile politiquement, à revenir sur cette question politique de la plus haute importance au sein du CCI, ou en dehors si nous sommes exclus. La politique du scandale autour de cette question ne peut que revenir tôt ou tard comme un boomerang à la face des liquidationnistes, non pas à cause de la supposée "haine" des membres de la fraction à l'égard de Louise, mais parce que les faits historiques, réels, concrets, ne peuvent être gommés et disparaître. Au mieux pour eux, ils ne font que retarder la mise en lumière de ces faits. Malheureusement, en blanchissant Louise et en protégeant la petite coterie liquidationniste composée de ses proches, ils entraînent le CCI à souffrir aussi de ce retour de boomerang.
S'il existe une militante communiste Louise, ils ne lui rendent pas service. Si elle existe et qu'elle veut rester une militante communiste, elle ne pourra faire l'économie de s'expliquer sur toute une série de question. Et surtout, elle ne pourra faire l'économie de critiquer et de rompre avec ses comportements et attitudes qui sont étrangers au militantisme communiste. Sinon sa carrière au sein du milieu prolétarien touche inévitablement à sa fin.
Mais nos accusations ne se limitent pas à Louise. Nous accusons aussi des militants de la faction liquidationniste des plus gros mensonges, de manœuvres, et de manipulations les plus scandaleuses, bref de dérives et de comportements condamnables – en comparaison desquels les manquements de Peter critiqués par les différentes résolutions adoptées à l'unanimité durant les années 90, y compris par Louise et Peter, passent aujourd'hui pour des broutilles -, et dignes des magouilles gauchistes les plus crasses (Peter, François, Bruno, voire Krespel). Et tout cela à seule fin de protéger sa propre coterie. Là-aussi les faits tels qu'ils apparaissent dans les notes des organes centraux sont éloquents et indiscutables.
Jury d'honneur proposent-ils ? Pour Jonas ? Pour nous ? Mais pour Jonas, mais pour nous, il n'est point besoin de Jury d'honneur qui ne ferait qu'attirer l'attention et les préoccupations sur leur terrain de calomnies et de magouilles. Ils sont complètement disqualifiés – sans parler de leur CI dont nous avons déjà dénoncé la politique et la méthode – pour nous parler de Jury d'honneur. Par contre, nous poserons concrètement, avec les faits, les questions de comportement militant qui parlent d'eux-mêmes. A eux de choisir : au sein du CCI ou devant tout le milieu. Notre "Jury d'honneur" sera l'ensemble des militants du milieu politique révolutionnaire, voire l'ensemble des éléments révolutionnaires. Nous n'avons rien à cacher à la classe ouvrière et il n'y a rien dans ce qui sera posé qui mettrait en péril la sécurité du CCI ou de ses militants. C'est la politique actuelle des organes centraux qui met en péril le CCI et ses militants.
En conclusion, il est clair pour nous qu'ils continuent leur politique d'exclusion, à vrai dire pour être exact de destruction, des militants de la Fraction. Ils visent à nous décourager, à nous écœurer, à nous démoraliser, comme ils le font et le réussissent pour nombre de camarades au sein du CCI, et comme il commencent à le faire vis-à-vis des contacts du CCI, voire du milieu politique prolétarien. Après nous avoir interdits de réunions de l'organisation, interdits de toute expression écrite dans les bulletins de l'organisation, interdits d'intervention publique comme militants du CCI, interdits des diffusions de presse et de tracts – comme cela a été clarifié sur notre insistance lors du BI plénier de janvier 2002 -, interdits de tout contact avec les autres militants du CCI qui eux-mêmes étaient interdits de tout contact avec nous, interdits de paiement de cotisations, puis récemment interdits de tout document de l'organisation, interdits de la lecture des bulletins et de la presse du CCI que nous ne recevons plus, nous sommes maintenant interdits de participation au congrès de RI et à la Conférence, interdits d'expression dans la presse malgré, ou plutôt à cause de, nos désaccords gravissimes avec la politique liquidationniste actuelle.
Pour notre part, notre combat continue. Il continue comme Fraction interne du CCI et d'ores et déjà nous exigeons la réadmission sans condition des membres de la Fraction et la reconnaissance explicite de celle-ci. Nous exigeons le retrait de toutes les sanctions, y inclus et surtout celle du camarade Jonas même s'il est démissionnaire depuis mai 2001. Nous exigeons l'accès au bulletin interne de l'organisation et en particulier un numéro spécial dont le contenu serait la publication de l'Historique du SI et à la réalisation et diffusion pratiques duquel nous serions directement associés. Nous exigeons l'ouverture d'une discussion sur les différents rapports d'activités que nous avons présentés. Enfin, s'il n'est pas tenu compte de nos exigences, ce texte peut déjà être considéré comme un recours devant l'organisation et ses instances de tout rang à notre exclusion.
La Fraction interne du CCI, le 15 mars 2002.
1 Aujourd'hui, les liquidationnistes mentent consciemment en présentant l'interdiction qui nous a été faite de toute participation aux bulletins internes de l'organisation. "Nous te rappelons que nous avons seulement [il faut noter le "seulement" qui vise à présenter la résolution de la CE comme une demande tout à fait mineure, sans conséquence, et à faire oublier la censure contre les minoritaires et l'exigence de capitulation politique vis-à-vis de leurs convictions politiques en reconnaissant leur supposée démarche clanique] exigé la publication par les membres de la "Fraction" à Paris ayant assisté aux réunions secrètes du feu "Collectif" d'une prise de position sur la résolution du BI plénier de septembre 2001 sur la réunion secrète du 20 août…" (Note 3 de la lettre du SI mensuel déjà citée).
2 Cette lettre qui tortille du cul pour savoir si nous sommes encore militants du CCI ou si nous devons "réintégrer", ne mentionne pas comme condition pour ne pas être exclus la remise de L'Historique du SI. Tient-elle toujours ? Ou bien est-ce un recul devant les conséquences politiques d'une telle exigence ?
3 Ne constituaient-ils pas "le pire des clans, une secte fanatique aux méthodes nazis et staliniennes" aux ordres du guru Michel ? Puis ils ont été accusés de tous les noms : de maître-chanteur, de lumpen, d'hypocrites, de provocateurs, de menteurs, et nous en passons, et des meilleurs. Et aujourd'hui, d'agent provocateur pour ce qui touche à Jonas. Et demain aux membres de la fraction…
4 Comme de très nombreux militants le savent très bien, elle était déjà championne toute catégorie, au moins depuis la fin du clan-pavillon avec lequel elle rivalisait en la matière, des dénigrements personnels de tout ordre, et de préférence sur les problèmes sentimentaux et de couples des militants.
5 Est-il besoin de vous rappeler les précédents historiques en la matière ? Encore et toujours les années 1920 et 1930 contre les oppositions et la Gauche.
6 Effectivement, notre existence organisée et notre combat sont très dangereux pour la faction liquidationniste. L'existence de la Fraction et sa capacité à développer son combat signent à plus ou moins long terme la mort politique des liquidationnistes.
7 Dans la lettre du 3 mars dernier qu'ils adressent au camarade Juan, il lui est demandé s'il n'a rien à se reprocher en rappelant que "même les camarades de la Fraction au Mexique (Leonardo par exemple) sont d'accord pour dire que [Juan] soutenait que Louise avait eu “des comportements indignes d'un militant”". Ils présentent cela comme si Juan avait agi dans les couloirs à l'insu de l'organisation alors qu'ils savent très bien qu'il a porté ce jugement politique ouvertement, devant l'organisation, devant la CI puis lors des SI mensuels de juillet et d'août, et enfin dans la réunion extraordinaire de Paris du 22/9/01. Et ils font exprès de confondre "comportements indignes" avec l'accusation "d'agent de l'Etat" afin de créer l'émotion et de condamner les camarades. Est-il besoin de dire que le camarade Juan, comme tous les militants de la Fraction, maintient son accusation contre Louise ?
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