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RESUME DE L'INTERVENTION DE LA FRACTION
A LA RP DE PARIS DU 16 MARS 2002

1) Notre intention n'est pas de saboter la RP [en réponse aux arguments du présidium qui ne voulait pas nous donner la parole], au contraire qu'elle se tienne en respectant le sujet à l'ordre du jour. C'est pour cela que nous avons diffusé aujourd'hui le tract dénonçant l'exclusion de Jonas puisque celle-ci a été communiquée dans la presse du CCI. Nous n'allons pas revenir sur les mensonges et sur toutes les interprétations qui ont été donnés par la mise au point d'une demi-heure faite par le présidium, au sujet de notre fraction. Nous allons juste présenter nos désaccords et la signification de l'exclusion de Jonas.

2) Nous voulons surtout insister sur le fait que derrière l'exclusion de Jonas, c'est l'exclusion de la fraction qui est annoncée et planifiée comme nous le dénonçons dans notre tract. Les camarades peuvent s'y référer.

3) Quels sont les désaccords politiques de notre fraction ?

- d'abord et en tout premier lieu, nous sommes en désaccord avec la nouvelle politique interne de fonctionnement, qui est mise en place depuis le dernier congrès, sur les nouvelles règles de fonctionnement, sur la conception nouvelle de la discipline, et plus profondément sur la conception du militantisme communiste, qui sont en rupture avec les acquis du CCI en la matière ;

- de plus, l'orientation actuelle vis-à-vis des minoritaires manifeste une tendance au sectarisme qui s'est exprimée tant au niveau interne à notre égard qu'au niveau externe vis-à-vis du MPP comme on a pu le constater à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et le refus de s'adresser aux autres groupes communistes ;

- une tendance à l'idéalisme sur le plan théorique qui s'est manifestée dans des textes internes adoptés par la majorité actuelle, tendance critiquée par Marx dans La Sainte famille ;

- une tendance à ne voir dans la situation internationale que le phénomène de la décomposition, dominant tous les aspects de la vie sociale, expliquant toutes les situations par l'omniprésence et l'omnipuissance du chaos, du chacun pour soi, et donc de la décomposition vue comme une catégorie absolue (avec une sous-estimation des événements du 11/9/01 du point de vue du pas dans la guerre impérialiste et une sous-estimation, pour être plus exact un rejet complet, de la réaction de la classe ouvrière en Argentine vue uniquement comme un "mouvement" inter-classiste" sans signification de classe, et même dangereux pour la classe ouvrière).

4) A ces divergences politiques, en premier lieu tant au plan du nouveau régime intérieur que de la tendance à la spéculation idéaliste au plan théorique, il nous a été répondu – et surtout, il a été "argumenté" auprès de l'ensemble des militants – que les minoritaires en désaccord étaient mus par des sentiments claniques et affinitaires, et non par de réels désaccords politiques. Les membres de notre fraction ont été accusés de constituer "le pire des clans de l'histoire du CCI (…), le plus dangereux". Et même d'être "une secte fanatique aux méthodes nazies et staliniennes". Il s'agit là de citations de textes adoptés par les organes centraux du CCI.

Dans cette logique, et en contradiction avec la lettre et l'esprit des statuts, les organes centraux du CCI refusent de reconnaître formellement notre fraction et l'existence de nos désaccords. C'est une trahison des acquis et des principes du CCI en matière d'organisation. Bien que nous ayons demandé une réunion avec l'organe central du CCI pour discuter et définir les conditions d'existence et de fonctionnement de notre fraction, celle-ci nous a été refusée. Et les organes centraux ont mené une politique systématique de discrédit et de sanctions contre les militants en désaccord. Certains d'entre nous sont suspendus de toute activité (y compris la diffusion de la presse et des tracts) depuis plus de 6 mois (1). Aujourd'hui, nous avons reçu un courrier – nous avons distribué à tous les camarades présents le tract qui s'y réfère – qui annonce, de fait, notre exclusion pour les prochains jours.

5) Pour notre part, nous entendons continuer le combat au sein du CCI pour la défense des principes du CCI.

Ca passe par :

- la réintégration de tous les militants de la fraction dans toutes les activités de l'organisation dont ils sont exclus – pour la plupart depuis plusieurs mois, pour certains d'entre eux depuis septembre 2001 ;

- la levée de toutes les sanctions iniques prises à l'égard des membres de la fraction ;

- la reconnaissance formelle de la fraction pour que majorité et minorité puissent fonctionner ensemble.

Notre combat de fraction est pour la défense de la position du CCI sur l'organisation et le parti communiste tant au plan interne qu'externe.

Paris, le 16/03/02


Notes:

1 C'est-à-dire bien avant la fameuse question des cotisations de la fraction qui n'est qu'un prétexte.

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