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- Dans la seconde phase de la maladie de Lénine, en 1923, la mésintelligence ne cessa de s’aggraver au Politbureau. Staline, Zinoviev et Kamenev coalisés en triumvirat prépondérant - la troïka - organisaient une fraction occulte pour tenir tête à Trotski, (...) Le Parti ne savait rien de ces sourdes discordes (...) Par une sorte de complicité tacite et naturelle, tous les protagonistes se sentaient tenus de taire la vérité sur leurs dissensions intestines, de nature à déconsidérer le Parti. (p. 285-286) [Comme en 1923, on peut parler de “ fraction occulte ” qui a existé dans les OC (SI et SE) depuis 1999 environ. De plus, il faut bien reconnaître que l’organisation “ ne savait rien de ces sourdes discordes ” qui sont attribuées aujourd’hui au clan Pav-bis]
La notion bolcheviste de discipline, renforcée par les méthodes d’administration et d’organisation de l’“ oligarchie ” dirigeante, impliquera désormais l’unanimité obligatoire aux assemblées délibératives, après débat parfois passionné mais toujours réticent. En plus du souci de ne pas fournir d’arguments à l’ennemi aux écoutes, le bolchévik de rang moyen avait à supputer les désagréments probables d’une franchise trop crue. (...) Toutes les décisions du douzième Congrès furent donc acceptées sans opposition conséquente. (p. 289)
Mais une fraction plus active, la Vérité ouvrière, se manifeste depuis la fin de 1922 en lançant des proclamations. Elle y attaque comme “ nouvelle bourgeoisie ” les hauts et moyens fonctionnaires du Parti, des syndicats et de l’Etat (...). Cette fraction dissidente revendiquait la liberté de presse et d’association pour les “ éléments révolutionnaires du prolétariat ”. (p. 291)
En 1923, une autre opposition organisée en secret, le Groupe ouvrier (...). Outre ces deux cercles communistes clandestins de faible importance numérique, il s’en créait un peu partout de moindres, ignorés les uns des autres. Tous ces réfractaires répandaient les mêmes vérités (...) (p. 292)
- (Dès 1923) Une commission d’enquête présidée par Dzerjinski exigeait des communistes la dénonciation immédiate soit à la commission de contrôle, soit à la Guépéou, des groupes illégaux dissimulés dans le Parti.(p.292)
- Aux pires heures de la guerre civile, le Parti pouvait discuter ouvertement des intérêts de la révolution ; à présent, tout échange de vues est impossible. Une large catégorie de communistes ne se donne plus la peine de penser, la masse ne connaît les décisions que par décrets et le mécontentement inexprimé tourne en abcès interne, sous forme de fractions clandestines. (p.293-294) [Commission d’enquête, appel à la dénonciation des groupes ou militants “ mécontents ” d’un côté, disparition de toute possibilité de débat collectif, de tout réflexe individuel de penser et de critique, ce sont 2 aspects que l’on retrouve dans la situation que vit le CCI.]
- Entre temps, le Comité central reçoit le 15 octobre (1923) une lettre signée de 46 personnalités connues qui s’expriment dans le sens de Trotski, quelques unes avec des réserves de détail. La plupart sont d’anciens communistes de gauche mêlés aux représentants de l’opposition dite du Centralisme démocratique : Piatakov, Préobrajenski, Sérébriakov, I. Smirnov, Antonov, Ossinski, Boubnov, Sapronov, V. Smirnov, Bogouslavski, Stoukov, Iakovleva, V. Kossior, Rafaïl, Maximovski, et d’autres militants en vue : Biéloborodov, Alski, Mouralov, Rosengoltz, Sosnovski, Voronski, Eugénie Bosch, Drobnis, Eltsine, etc. Racovski et Krestinski, en mission à l’étranger, n’avaient pu signer. Radek se prononça pour l’entente indispensable avec Trotski, dans une lettre à part.
Les 46 demandent la convocation d’une conférence spéciale pour prendre les mesures commandées par les circonstances, en attendant un congrès. (p. 295) [On voit que les multiples appels de la Fraction interne au BI, pour la tenue d’une réunion “ pour prendre des mesures commandées par les circonstances ”, ont connu des précédents historique célèbres, avec cette “ fraction des 46 ” dans le PCR, au temps même de Lénine]
L’appareil menacé en bloc se sentit en état de légitime défense et riposta sans épargner rien ni personne. (...) La Pravda publia jusqu'à trente colonnes par jour d’un choix arbitraire d’articles, de motions, de comptes-rendus, pour déformer les vues de la gauche, en dénaturer les desseins et répandre à son propos des informations inexactes ou tendancieuses sans lui permettre de démentir, de réfuter, de s’expliquer. (p. 298) [On a ici un résumé parfait de la politique menée par les OD actuels : campagnes intensives basées sur des textes mensongers, des résolutions iniques pour abattre la fraction en tant que collectif et surtout chacun de ses membres individuellement “ sans lui permettre de démentir, de réfuter, de s’expliquer ”]]
De même, l’afflux des motions votées au fond des plus lointaines provinces et reproduisant mot à mot les textes types de Moscou, pour condamner le “ fractionnisme de l’opposition ” (...).[L’ignorance crasse des liquidationnistes en matière d’histoire du mouvement ouvrier, en particulier sur la question des fractions, est éclatante : en 1923, nous sommes encore dans la période de vague révolutionnaire, c’est-à-dire très loin de la contre-révolution, et pourtant de véritables fractions surgissent dans le parti qui est à la pointe du mouvement révolutionnaire mais qui montre des signes importants de dégénérescence]
(...) quand la Pravda reçut de Kiev une résolution favorable à la minorité, un certain Nazarétian, secrétaire de Staline, la falsifia d’un trait de plume. Trotski, Piatakov et Radek, munis de l’original portant la preuve du faux, en appelèrent à la Commission de contrôle qui, au service du Secrétariat tout-puissant, infligea un blâme non au faussaire, mais aux plaignants. ” (p. 302) [Est-ce que la CI du CCI s’est inspirée de la commission de 1923 ou est-ce que toutes les commissions de ce type finissent toujours par développer ce genre de pratiques ? Le parallèle entre ces faits historiques et ce qui s’est passé au BI plénier de janvier 2002 concernant notamment les sanctions contre Juan est frappant]]
Capter l’héritage d’Octobre n’exige pas les qualités qui furent nécessaires à Lénine et Trotski pour le constituer. La question ne se pose nullement de prendre la place d’un homme irremplaçable car l’éminence de Lénine tient à son cerveau, non à ses titres. Il ne s’agit que d’avoir au Politbureau le dernier mot pour disposer du Comité central, lequel peut composer à son gré les congrès du Parti. Staline y parviendra sans peine en groupant contre Trotski une sorte de syndicat des “ vieux bolcheviks ” moyens dont il s’efforce d’exprimer l’opinion moyenne, dont il affecte de se faire le fidèle instrument. (p. 305) [Ce que Souvarine dit à propos de Staline est très pertinent et s’adapte parfaitement à certains qui, dans le CCI aujourd’hui, clament qu’ils ont “ capté l’héritage ” de MC. Et faire main basse sur cet héritage “ n’exige pas les qualités qui furent nécessaires à ” MC, surtout quand on a la ridicule prétention de détenir “ le fil rouge ”]
Après la mort de Lénine, la sélection à rebours entreprise dans l’appareil par Staline depuis son avènement au Secrétariat prend un tour plus brutal. (p. 313) [On peut s’interroger, à la lumière de ce qui se produit aujourd’hui, si ce n’est pas le même type de processus (“ la sélection à rebours ”) qui s’est produit dans le CCI depuis la disparition de MC. Qu’a-t-on vu ces dix dernières années sinon l’élimination des “ anciens ” ? Est-ce que le véritable résultat du combat de 93 a été l’élimination de Simon et de son clan ou celle de RV ?]
Au 13ème congrès du Parti, “ Boukharine avait exposé la situation intérieure du Parti en termes exactement conformes aux faits, sans se douter de l’importance des aveux : “ ... Dans la plupart des cas, les élections sont devenues de pures formalités ; non seulement les votes se font sans discussion préalable, mais sur la seule question : ‘Qui est contre ?’ ”. (p. 314)[Cette conduite générale n’est elle pas celle qui a fini par dominer notamment dans les congrès du CCI, depuis 1996 au moins ?]
Trotski donna pourtant dans l’aberration du Parti ‘tout à fait à part et au dessus de tout’ : “ Personne d’entre nous ne veut ni ne peut avoir raison contre son parti. En définitive, le Parti a toujours raison... On ne peut avoir raison qu’avec et par le Parti car l’histoire n’a pas créé d’autres voies pour réaliser sa raison. Les anglais ont un dicton historique : ‘Right or wrong, my country’, - qu’il ait tort ou raison, c’est mon pays. Nous sommes bien plus fondés historiquement à dire : qu’il ait tort ou raison en certaines questions partielles concrètes, sur certains points, c’est mon parti, et je supporterai les conséquences de sa décision jusqu’au bout. ”
Ce raisonnement abstrait revient à donner carte blanche à Staline, maître du Parti par l’appareil, maître de l’Etat par le Parti. (p. 315-316) [Nous avons vu que dans les périodes de crise organisationnelle la majorité des militants tendent à rejeter tout ce qui tend à remettre en question “ l’unité ” (donc la tranquillité) de l’organisation. Dans le PCR, après 1923, le rejet s’appuyait, pour l’essentiel, sur une volonté de l’appareil de protéger ses privilèges. Mais pour certains qui, comme Trotsky, conservaient une plus haute conscience de ce qu’est le combat révolutionnaire, ce rejet s’exprimait à travers un très fort “ patriotisme de parti ”. C’est ce que l’on voit très clairement dans ce que dit Trotsky qui frise même le fanatisme et qui, comme le souligne Souvarine est particulièrement dangereux. Toute proportion gardée, ce sont des positions de ce type, exprimées par le “ marais ”, que l’on retrouve aujourd’hui dans le CCI.]
L’Internationale ignorait tout des réalités soviétiques et Trotski ne se croyait ni en droit, ni en mesure de l’éclairer. Cependant que les émissaires de Zinoviev colportaient des propos perfides sur le “ nouveau Danton ”, voire sur le “ futur Napoléon ”. (...)
(...) les inventeurs du léninisme eurent tôt fait d’arriver à leurs fins : duper des naïfs, neutraliser des hésitants, fanatiser des médiocres, corrompre des politiciens, isoler les plus probes et conscients. (p. 318) [C’est ce qu’on peut appeler “ la discrétion néfaste ” (due pour l’essentiel au patriotisme de parti) et c’est une attitude qu’ont parfois des membres de la fraction qui, comme Trotski, ne se croit ni en droit, ni en mesure d’éclairer les militants sur la réalité des faits...]
Et en effet, la chasse aux hérétiques reprend de plus belle après les congrès de “ bolchévisation ” de 1924. Exploitant l’attitude d’obéissance et d’expectative prescrite aux opposants de tous les pays par la tactique de Trotski, la fraction dirigeante ampute l’Internationale à loisir et en détail. (p. 319)[Cette attitude mène notamment les camarades qui ont une autorité politique justifiée à refuser d’en user, sous prétexte de rester “ fidèles ” à une prétendue discipline organisationnelle qui s’improvise au fur et à mesure des besoins].
Ainsi, encore en 1924, (...) Staline annonce toujours la révolution prochaine en Europe et confond l’aurore avec le crépuscule. Son léninisme revient à répéter hors de propos ce que Lénine a pu dire de plus ou moins exact en d’autres circonstances où l’erreur n’était pas sans excuse.(p. 321)[Le léninisme de Staline est l’ancêtre du MCisme que mettent en avant aujourd’hui ceux qui se prétendent être le fil rouge]
Au cours de cette “ première année sans Lénine ”, (...). L’apathie, la lassitude, la peur généralisée témoignent d’une transformation avancée des révolutionnaires professionnels en fonctionnaires de métier. (...) Certains militants, incapables de transiger avec leur conscience, sont acculés au découragement, parfois au désespoir. Une série de suicides jalonne cette dépression morale sans exemple (...). En haut lieu, tout en alléguant comme excuse le déséquilibre nerveux des victimes, on dut se résoudre à infirmer nombre d’exclusions scandaleuses pour enrayer l’épidémie. Car dans la majorité des cas, le suicide résultait de mesures dites d’épuration. (p. 325) [Toute “ crise communiste ” entraîne des démoralisations et des pertes militantes en cascades. Comme on l’a souvent vu de la part des directions opportunistes, les OD actuels font tout pour minimiser ces phénomènes soit en les attribuant à des problèmes psychologiques ou psychiatriques (les “ déséquilibres nerveux ”), soit en les cachant le plus longtemps possible.]
En octobre 1924, il (Trotski) publie sans consulter personne deux volumes sous le titre : 1917, recueil de ses écrits de la grande année révolutionnaire, avec une étude sur les “ leçons d’Octobre ” en guise d’introduction. (...) Des milliers de résolutions adoptées “ spontanément ” de la mer Blanche à la mer Noire par des gens qui n’ont pas lu un mot du texte incriminé, et pour cause, exigent des sanctions sévères. (p. 326-327) [C’est globalement le sort qu’a connu Juan avec son “ Historique du SI ”]
Trotski donne encore des preuves de soumission en désavouant les rares communistes étrangers qui l’ont défendu ou justifié. (...) Au nom de l’intérêt du Parti, peut-être mal compris, à coup sûr étroitement conçu et confondu avec la raison d’Etat, les bolchéviks de toutes nuances font passer avant la vérité leur solidarité de caste et se rient de toute honnêteté comme d’un préjugé périmé.[Parmi les causes de la dégénérescence du parti bolchevique, il y a deux faiblesses profondes et fondamentales : le “ patriotisme de parti ” et la soumission aux intérêts de l’Etat. Dans la réflexion qui a été menée dans le CCI sur la question de la dégénérescence, c’est surtout la 2ème faiblesse qui a été soulignée (confusion entre le parti et l’Etat). Souvarine met en évidence une faiblesse importante, le “ patriotisme de parti ”, qui était malheureusement partagée dans le mouvement révolutionnaire et dont le stalinisme a largement tiré profit. C’est une faiblesse que le CCI n’a quasiment jamais pris en compte dans ses réflexions politiques et qui, de ce fait, est une lacune théorique grave mais aussi et surtout un lourd handicap pour ses militants, comme on peut le constater aujourd’hui où nombre d’entre eux se refusent à envisager et à faire la moindre critique à l’organisation, justement par “ patriotisme de parti ”.] Trotski, lui, espère acheter une trêve politique en sacrifiant des camarades d’idées et de combat. (p. 357)
Trotski avait pour ainsi dire livré la dictature à Staline par son imprévoyance, sa tactique d’expectative entrecoupée de réactions inconséquentes, ses faux calculs. (p. 359)
Il espère dissiper la légende du trotskisme en s’amalgamant aux inventeurs de cette imposture. (p. 360)
- En avril 1926, suite à l’éclatement de la Troïka Staline-Zinoviev-Kamenev, se forme une alliance de circonstance de tous les anti-Staline que l’on appelle “ le bloc de l’opposition ”. A la page 365 de son livre, Souvarine raconte ainsi certains rebondissements de cet épisode :
Dès qu’il apprend la tournure des pourparlers noués entre ses adversaires, Staline s’évertue à entraver la jonction. Il vise d’abord à discréditer Zinoviev et Kamenev en imprimant une lettre inédite où Lénine flétrit les ‘déserteurs’ d’Octobre, texte retranché des Oeuvres mais déjà mis en circulation illégale dans le Parti par les soins des trotskistes. Les deux amis ripostent en exigeant la publicité du Testament dont ils ont naguère contribué à étouffer la divulgation, dont Trotsky et Kroupskaïa ont tout récemment nié par ordre l’existence. Refus de Staline, qui redouble de précautions policières pour paralyser l’activité clandestine des factieux ; car de nombreux documents prohibés se colportent sous le manteau, les conciliabules souterrains se multiplient et les grèves spontanées prennent une ampleur inquiétante dont la gauche pourrait profiter. Des partisans de Zinoviev se hasardent à convoquer dans un bois une réunion où prend la parole en personne le commissaire adjoint à la Guerre, Lachévitch ; bien entendu, il s’y trouve l’inévitable mouchard et Staline tient son prétexte pour porter un grand coup. Une lettre privée saisie à Bakou servira, quoique vieille de deux ans, aux préparatifs ; le signataire, Medvédiev, est un ancien membre de l’Opposition ouvrière englobée dans le ‘bloc’ en formation. Staline utilise au maximum ce qui lui tombe sous la main. Accabler les comparses, ce sera frapper indirectement les leaders, peut-être leur en imposer.
La Pravda ouvre soudain campagne contre un nouveau ‘danger de droite’ pour compromettre la gauche ; la lettre confisquée, mais tronquée, falsifiée, fournit les éléments. Medvédiev a osé envisager, dans l’intimité de sa correspondance, l’opportunité d’une large politique de concessions, comme avant lui Lénine, d’une extension de la NEP, à l’instar de Krassine. C’en est assez pour l’accuser de ‘menchévisme cent pour cent’. Il a écrit en confidence ce que beaucoup de bolcheviks disent tout bas, même autour de Staline, d’une implantation artificielle de sections communistes en divers pays et des prétendus représentants à Moscou de la révolution internationale, ‘valetaille’ soudoyée par ‘l’or russe’. Cela suffit pour crier au reniement, à la liquidation. Medvédiev et ses camarade n’ont aucun moyen de se disculper en public. Lachévitch et autres, pas davantage. Journaux, éditions, réunions sont au service exclusif du Politbureau. Des agents du Secrétariat propagent l’idée insidieuse que l’opposition se met non seulement hors le Parti, mais hors l’Etat. D’aucuns réclament des exclusions, des sanctions exemplaires. Staline a besoin d’exagérations verbales de cet ordre pour intervenir en modérateur, par comparaison, avec des solutions moyennes mais d’autant mieux réalisables.
A l’ouverture de la session de juillet 1926, dans une lourde atmosphère propice aux rumeurs d’alarme où revient sans cesse le mot de Thermidor, il ne reste qu’à ratifier les mesures délibérées dans les bureaux de Staline. La commission de contrôle a tout préparé pour intimider la nouvelle opposition, présumée pusillanime. ”
[Ou l’histoire se répète ou les événements de 1926 ont inspiré certains :
- comme Staline, la “ direction ” actuelle du CCI “ vise d’abord à discréditer ” les oppositionnels en tant qu’individus ;
- de la même manière, en multipliant les enquêtes, les interrogatoires et les appels à la délation, les OD actuels utilisent, toute proportion gardée, des “ précautions policières pour paralyser l’activité... des factieux ;
- comme on l’a vu, par exemple, avec les fameuses “ notes du 20 août ” ou avec les déclarations approximatives d’Aurora, le SI “ utilise au maximum ce qui lui tombe sous la main ” ;
- aujourd’hui aussi, “ des agents du Secrétariat propagent l’idée insidieuse que l’opposition se met... hors le parti ” et cela dans le but de l’exclure sans en avoir l’air.]
Nous avons vaincu, mais non convaincu ”, avoue Kalinine au retour d’une mission punitive à Léningrad.
(...) Par une singulière concordance de pensée et d’expression simultanée, des dépêches reçues de toutes les villes de province approuvent “ entièrement et complètement ” les rigueurs du Comité central avec quelque surenchère.
(...) Andréiev et Kaganovitch ont une aberration “ trotskiste ” passagère à racheter, et Staline est assez psychologue pour voir dans un transfuge le plus soumis des serviteurs.
(...) Acharné à vilipender les individus pour décrier leur pensée ou rabaisser leur mobile, Staline n’oublie pas de se mettre en relief pour affermir sa politique. (p. 368-369) [Dans le CCI aussi, aujourd’hui, nombreux sont les militants qui, par patriotisme de parti, “ approuvent ‘entièrement et complètement’ les rigueurs ” des OD envers les membres de la fraction. Certains le font malheureusement parce qu’on leur fait croire qu’ils ont une faute “ passagère à racheter ”. Mais, de même que Kalinine l’avouait clairement, les “ liquidationnistes ” ont peut-être “ vaincu, mais non convaincu ”. Tous les militants sincères ne peuvent que ressentir, dans leur fors intérieur, que les vainqueurs d’aujourd’hui défendent avant tout leurs intérêts personnels car, comme Staline, ils n’oublient pas “ de se mettre en relief pour affermir (leur) politique. ” Où sont les intérêts de la cause communiste dans cette politique ?]
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