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Le camarade Jonas vient d'apprendre qu’il est exclu du CCI…. par le journal RI. Il a démissionné depuis 8 mois pour des raisons de santé et il est, depuis, l’objet de manœuvres d’intimidation, de menaces et harcèlements permanents de la part des organes centraux du CCI.
L’accusation d’ “ indignité politique ” de la part du CCI nous fait autant d’effet que celles portées par l’IC dégénérescente contre Bordiga, Trotsky et tous les militants bolchéviks pour justifier leurs exclusions ; autant d’effet que les accusations d’agent allemand portées contre Lénine pour tenter de le discréditer : ce ne sont que d’ignobles campagnes pour masquer et tenter de disqualifier des positions politiques qu’on est inapte à contredire sérieusement. Elles signent l’impuissance de ceux qui les portent, c’est pourquoi ces accusations ne déshonorent finalement qu’eux mêmes.
Militant fondateur du CCI, membre des organes centraux durant des années, Jonas a comme seul tort d’avoir été l’un des premiers et l’un des plus déterminés à combattre, sans hésitation ni compromission, ce que nous étions plusieurs, ces dernières années (et pas seulement en France), à analyser comme une dérive inquiétante au sein du CCI tant au niveau de son fonctionnement interne qu’au niveau de ses orientations politiques générales.
La seule réponse qui vint à l’idée de ces messieurs qui dirigent aujourd'hui le CCI fut alors : c'est un nouveau “ clan ” qui n'a rien de politique et dont les seuls ciments sont l'affinitaire, la rancœur et la jalousie, un nouveau “ clan ” jugé d’emblée comme "le plus destructeur".
C’est au nom de ce seul argument qu’on a invité le CCI à partir à la “ chasse aux gourous et à leurs disciples ” ; c’est au nom de ce “ nouveau combat décisif ” qu’on a décrété inutile et néfaste toute discussion sur le terrain des divergences politiques et qu’on a polarisé toute l'activité de l'organisation exclusivement sur les “ difficultés internes ” dont on a évidemment attribué la responsabilité intégrale à ce “ nouveau clan ”.
L’invention du clanisme permettait de déclarer que toutes les positions et divergences politiques des membres du prétendu “ clan ” n’existaient pas, n’avaient aucune réalité et n’étaient donc pas dignes d’intérêt.
Depuis des mois quatre camarades en France sont exclus de fait de toute activité militante et soigneusement mis en quarantaine. Deux autres ont démissionné à force de harcèlements, de pressions et de manœuvres indignes, pour avoir commis la faute de refuser de faire leur autocritique à la “ maoïste ” et d’avoir voulu maintenir leurs désaccords.
Tous ont commis le crime, aux yeux du CCI, d’avoir osé soulever et défendre des divergences. Cette pratique des sanctions-exlusions fait suite à celle des calomnies, des insultes, de rumeurs, de mensonges qui a pris un essor dramatique depuis plusieurs mois au sein du CCI.
C’est pour lutter contre cette dérive et pour pouvoir défendre avec force leurs divergences contre les orientations et les pratiques dans lesquelles la direction actuelle embarquait le CCI que plusieurs militants ont été contraints de s’organiser en Fraction en octobre 2001.
Mais les nouveaux organes centraux du CCI se sont totalement refusés à reconnaître son existence (et la refusent toujours) au niveau interne. Ils font tout pour l’empêcher de s’exprimer (1 ). Et ils prennent soin de ne rien laisser filtrer de l’existence de cette Fraction à l’extérieur.
Ce n’est donc pas actuellement un ex-militant isolé qui est traité comme un malpropre et qui est exclu du CCI ; c’est l’exclusion d’une fraction qui est à l’oeuvre. Reste au CCI à trouver le justificatif “ crédible ” pour rendre publique l’exclusion des autres membres de cette fraction, les uns derrière les autres.
La dégradation du régime intérieur du CCI s’accompagne d’une dérive sur le plan des orientations politiques et de son intervention face à l’accélération de la situation internationale, accélération qui constitue une mise à l’épreuve pour le milieu révolutionnaire. Sur ce plan là, les effets de la dérive du CCI n’ont pas pu passer inaperçus parmi le milieu politique, les lecteurs et proches du CCI. Car, quiconque suit avec régularité la presse du CCI a pu éprouver ces derniers mois un certain trouble face à :
- Ce qui peut apparaître comme une sous-estimation de la situation ouverte avec les attentats du 11/09 ou, pour le moins, un flou dans l’analyse : le CCI ne semble manifestement pas y voir de réel changement ; il lit essentiellement ces événements comme une nouvelle (encore une) manifestation de la "décomposition" et non comme l'ouverture d'une période d'accélération vers la guerre généralisée.
- Ce qui peut apparaître comme un indifférentisme face aux mouvements sociaux qui se déroulent en Argentine. Il ne s’agirait là, semble-t-il, que d’un mouvement de la petite-bourgeoisie, dans un pays de "la périphérie du capitalisme", que les révolutionnaires devraient, pour le moins, ignorer.
- Des prises de position contradictoires dans la presse (il n'est que de voir les interventions sensiblement différentes, pour ne pas dire opposées, dans Internationalism et RI sur la question des attentats à New York et sur la guerre.
- Des réponses fuyantes aux questionnements pourtant clairs et précis des participants dans les RP et notamment à Paris : quelles explications donner à l’actualité depuis le 11/09 ? Réponse : nous ne pouvons traiter ici du suivi des événements, c’était l’objet de précédentes RP.
- Un politique inconséquente en direction du milieu politique prolétarien face à la gravité des événements, marquée par un repli sectaire sur lui-même, alors qu’il avait lui-même condamné le sectarisme de ce milieu il y a quelques années seulement.
- Et que penser enfin, de l’article aseptisé sur le 14è Congrès du CCI laissant entendre que “ tout va bien ” dans le CCI. Alors que ce Congrès résonnait d’une crise importante, qu’il se déroulait pour l’essentiel non pas à travers l’assemblée générale des militants mais dans des réunions successives de l’organe central du CCI dont l'essentiel du contenu a été tenu secret. Cette pratique inconnue jusqu’alors dans l’histoire du CCI témoigne de l’existence de problèmes importants dont on a pris soin de ne rien laisser filtrer dans les publications
Le CCI est aujourd’hui devant une contradiction flagrante entre l’image qu’il veut se donner d’une organisation saine, ouverte, fraternelle, soucieuse de la discussion et… sa réalité actuelle marquée par le refus de toute expression divergente à l’intérieur, agrémentée d’un régime de pression constante, de rumeurs, de calomnies à l’égard de ses propres militants.
Pour notre part, nous continuerons à mener notre combat contre la dérive actuelle du CCI. Nous continuerons à nous revendiquer et à défendre le CCI, tel que nous l’avons connu et construit, avec ses principes sa méthode, ses conceptions et ses acquis politiques.
Nous nous engageons à tirer un bilan et tirer des leçons de la crise que nous venons de connaître. Nous restons des militants communistes de la classe, dans le CCI, ou dehors si on nous exclut.
Nous continuons le combat au sein de la Gauche communiste internationale.
La Fraction interne du CCI
1 La fraction a édité 6 bulletins, adressés à tous les militants.
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