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“ Bien
souvent on tente de masquer la réalité derrière
des mesquineries et des questions personnelles.
Quoiqu'il
en soit, il n'appartient à personne de "juger", sans
examen et surtout prématurément, le différend
qui oppose ces deux groupes (1),
même si d'autres questions que des questions politiques
existaient (ce qui n'est pas le cas ici).
Les deux groupes gardent les mêmes droits. Ils sont vis-à-vis
du courant tout entier une situation de fait, situation et moment qui
doivent trouver une conclusion au travers d'une discussion politique
du courant tout entier.
Ce n'est pas la première fois qu'une telle situation se produit,
toute l'histoire du mouvement ouvrier, et ses moments les plus riches
nous en apportent la preuve, n'a été qu'une continuelle
confrontation de groupes et de tendances.
Il y a toujours eu trois méthodes employées pour surmonter
les difficultés issues de telles situations :
1. la méthode révolutionnaire honnête et loyale,
2. la méthode de l'opportunisme,
3. la méthode sectaire et bureaucratique.
La méthode révolutionnaire consiste à porter le
débat politique dans toute l'organisation et ouvertement
devant le prolétariat. Partant des divergences entre deux
groupes ou tendances, elle tend à élever le débat
et à déterminer une atmosphère permettant une
plus haute prise de conscience révolutionnaire de l'ensemble
du mouvement et de la classe.
La deuxième méthode, celle de l'opportunisme, consiste à
"oublier", à "passer l'éponge", à
faire des chinoiseries, à tourner en rond et à
camoufler le fond des débats.
La troisième méthode consiste à "juger"
d'en haut par quelques éléments des organismes
"supérieurs", sans permettre la vérification
de se faire par l'ensemble des militants de l'organisation. Ce sont
des résolutions publiées par les CC ou CE, résolutions
prononçant "ad hoc" des mesures organisationnelles
et disciplinaires, des exclusions administratives. En un mot, on
tâche de couper le groupe visé du reste de
l'organisation et cela par tous les moyens. C'était la méthode
à l'honneur dans l'IC du temps de Zinoviev et de Staline.2
C'est cette dernière méthode qu'on emploie aujourd'hui contre
nous et qui semble vouloir triompher dans la GCI. Cela n'est pas dû
au hasard.
Les méthodes impliquent une politique, elles ont leur corollaire
et leur source dans toute la ligne politique d'une organisation. ”
Nous commençons cette présentation de notre bulletin n° 7 par un Extrait de la “ Lettre à tous les militants de la Gauche communiste internationale ” (novembre 1946) par la Gauche Communiste de France, qui répond parfaitement à la situation qui prévaut aujourd'hui dans le CCI, notamment quand elle dénonce “ la méthode sectaire et bureaucratique ” qui est parfois utilisée par “ les organismes supérieurs ” pour répondre à des “ différends ” et des “ divergences ” qui opposent deux parties d'une même organisation.
Cette lettre est d'autant plus utile à mettre en avant que la situation actuelle du CCI est en train de prendre un tournant dramatique, voire fatal.
Cette situation est surtout marquée par une réalité qui est de plus en plus évidente et que nous tenons à souligner dans ce bulletin : la faillite, sur tous les plans, de la politique menée par la “ faction liquidationniste ”.
Cette faillite se manifeste notamment à travers :
1- Sa fuite en avant dans la politique de sanctions : c'est ce qu'elle vient d'exprimer, de façon ignoble, par l'exclusion du camarade Jonas et la déclaration de celle-ci publiquement. C'est toujours la même politique des “ coups de théâtre ”, de “ la mise au pied du mur ” et, comme le dit la GCF, “ des résolutions publiées par les CC ou CE, résolutions prononçant 'ad hoc' des mesures organisationnelles et disciplinaires, des exclusions administratives ”. Cependant, nous sommes en droit de nous poser un certain nombre de questions : les militants du CCI sont-ils tous d'accord avec cette dernière et infâme décision des OD ? Ont-ils voté avant que cette décision soit communiquée, dans le journal, à la classe ouvrière et au MPP ? Pourquoi cette précipitation des liquidationnistes sinon pour préparer, contre la fraction, de nouvelles sanctions et faire mieux passer son “élimination” de l'organisation ?
Cette politique “ sectaire et bureaucratique ” - qui s'oppose totalement à la politique “ révolutionnaire, honnête et loyale ” - appelle tout militant sincère, “ honnête et loyal” à réagir et à prendre ses responsabilités, comme nous le faisons dans ce bulletin notamment en publiant notre déclaration-réponse “ … on dit qu’ils ont la rage” (3) ainsi qu'un court texte sur les comportements de la “ dame blanch(i)e ”, basé sur des témoignages et des notes de réunions, qui fait la preuve que les liquidationnistes défendent avant tout leurs intérêts personnels et non ceux de l'organisation.
2- Sa politique “ négationniste ” vis-à-vis de la fraction, donc vis-à-vis du débat politique. Nous attirons justement l'attention de tous les camarades sur la réunion qui s'est tenue à Mexico entre la fraction et le camarade Dvd (lequel avait été envoyé, en principe, comme délégué du BI à la conférence de RM afin de défendre et même d'imposer les “ orientations majoritaires ”). Cette réunion fait la preuve qu'il y a un réel débat politique avec la fraction, qu'il est possible de le mener loyalement et sereinement et que c'est la seule façon d'aller dans le sens des intérêts de l'organisation. Elle fait donc la preuve que la politique de non-reconnaissance de la fraction, agrémentée de sanctions et autres appels à “ l'indignation ” (que les liquidationnistes cherchent à faire passer pour le summum du comportement communiste), est suicidaire pour le CCI et pour tous ses militants.
3- Sa politique de plus en plus sectaire vis-à-vis du MPP, que nous avions déjà stigmatisée suite aux événements du 11 septembre 2001 et qui s'est confirmée à travers la “ Résolution de la CE de RI et du SI du 3 février ”. Contrairement à ce que dit cette stupide résolution, notre lettre au MPP n'a pas été “ accueillie par un haussement d'épaule ou par un immense éclat de rire ”. Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons reçu, n'en déplaisent à nos liquidationnistes, que des réactions responsables et même favorables à notre démarche.
Le BIPR notamment a pris très au sérieux la crise du CCI, comme le montre la lettre qu'il nous a envoyée et que nous publions dans ce bulletin. Même si nous ne partageons pas l'essentiel de ce qui est dit dans la deuxième partie de son courrier, qui porte sur le fond du débat et sur les causes de la crise du CCI, nous approuvons son attitude ainsi que l'esprit et la méthode qui président à la première partie de son texte.
Ces saines réactions sont la preuve que le MPP n'est pas “ la bande de crabes ” que s'imaginent nos liquidationnistes. Elles montrent plutôt que leur politique tend à enfermer le CCI sur lui-même, à en faire “ une forteresse assiégée ”, à le pousser dans un processus accéléré de sectarisation.
Mais ces réactions montrent aussi, qu'en s'adressant aux groupes sérieux du MPP, notre fraction a eu totalement raison. Contrairement à ce qu'ont cherché à faire croire les liquidationnistes, notre initiative n'a été ni irresponsable vis-à-vis du MPP ni destructrice pour le CCI. Elle a permis à différentes parties du MPP de prendre en considération la grave crise qui secoue actuellement le CCI, de se sentir concernées par elle et d'aller dans le sens de réagir comme un tout.
Quand, au début des années 1980, il a fallu se préoccuper de la crise du PCI, c'est cette démarche politique et cet état d'esprit que le CCI avait fort justement et clairement mis en avant. Et notre fraction, en ouvrant le débat au MPP, a été fidèle au vrai CCI et à la Gauche communiste. Comme le dit la GCF : "La méthode révolutionnaire consiste à porter le débat politique dans toute l'organisation et ouvertement devant le prolétariat. Partant des divergences entre deux groupes ou tendances, elle tend à élever le débat et à déterminer une atmosphère permettant une plus haute prise de conscience révolutionnaire de l'ensemble du mouvement et de la classe."
Si, face à la tempête présente, nous conservons encore un peu d'optimisme, cela est dû essentiellement à cette dynamique qui anime le MPP et à laquelle nous sommes fiers d'avoir participé.
Dans ce sens, nous voulons attirer l'attention de tous les militants du CCI sur l'article-manifeste “ Une leçon d’Argentine : Ou le Parti révolutionnaire et le socialisme, ou la misère généralisée et la guerre que vient de publier le BIPR. Nous ne partageons pas, bien sur, plusieurs éléments de son analyse ; cependant, nous soutenons son insistance sur la gravité de la situation qui s'est ouverte à la fin de l'année 2001 ainsi que l'esprit de responsabilité, en tant qu'avant-garde de la classe, qui préside à son intervention.
Il y a quelques années, le CCI en aurait fait autant sinon mieux.
La Fraction, le 10/03/2002.
1 . il s'agit de la Gauche communiste de France et le PCint.
2 . celle de la "faction" actuelle qui dirige le CCI.
3 Par lettre au SI du 4 mars, nous avons exigé un “droit de réponse” (cf lettre en fin de bulletin).
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