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La présente prise de position entend poursuivre le travail commencé par notre fraction dans les numéros 4 et 5 de notre bulletin concernant la très forte accélération que connaît la situation mondiale sur tous les plans : crise, guerre et même lutte des classes. Poursuivre ce travail, ce n’est pas seulement suivre les dernières évolutions de cette situation, c’est aussi passer au crible de la critique la manière dont le CCI aujourd’hui prétend analyser et intervenir dans cette situation. Las, une fois de plus, nous constatons que la compréhension qu’en fournit le CCI aujourd’hui, tant dans ses textes internes qu’externes, est bien en deçà des enjeux et de ce que l’histoire exige aujourd’hui des révolutionnaires. Pire, au delà de ce seul constat, on est contraint de mesurer que cette insuffisance ne saurait s’expliquer uniquement par des erreurs ou des négligences dans la prise en compte de la réalité, mais relève, de plus en plus visiblement, d’une vision qui consiste en un renoncement à assumer nos tâches d’avant-garde.
Le rapport sur la situation internationale présenté au BI plénier de janvier comporte, traditionnellement, trois parties : tensions impérialistes, crise et lutte de classe. En fait, moins que jamais, il n’est possible aujourd’hui de traiter sérieusement chacun de ses plans séparément. A travers les principaux événements actuels :
-le 11 septembre et la guerre permanente lancée par les Etats-Unis,
-l’accélération faramineuse de la crise économique,
- la montée de la combativité ouvrière, notamment en Argentine
se révèle l’alternative posée à notre classe : guerre ou révolution, comme une question aujourd’hui éminemment concrète et palpable.
Le rapport développe un certain nombre d’analyses sur la signification de l’offensive guerrière américaine du point de vue de ses intérêts impérialistes et de sa lutte notamment contre les visées expansionnistes allemandes. Malheureusement, dans l’appréciation de la dynamique des rapports de forces impérialistes, le rapport reste en deçà des véritables questions. Notamment il échoue à révéler le plus important : la nouvelle étape qui vient d’être franchie est celle d’une confrontation plus ouverte, qui ne cherche même plus à se cacher, entre les USA et l’Europe occidentale comme un tout. A ce niveau, on mesure que malheureusement le CCI a oublié ce qu’il avait pourtant dit depuis le début : à savoir que la nouvelle période ouverte en 89 contenait deux tendances qu’on allait voir se manifester : d’une part la tendance, inhérente à la décadence, à la formation d’alliances tendant à une bipolarisation du monde et d’autre part une contre-tendance qui est celle que nous avons appelé « le chacun pour soi » et qui tend à freiner, contrecarrer cette première tendance. Aujourd’hui le CCI a oublié un des deux termes et en est arrivé à considérer le « chacun pour soi » comme une constante absolue et indépassable, autrement dit à considérer que les conflits d’intérêts tous azimuts entre les différentes puissances sont des entraves définitives et absolues à toute nouvelle configuration en deux blocs antagonistes. Dans cette vision, ce qu’il a identifié comme une caractéristique propre aux phénomènes de décomposition (le chacun pour soi) aurait éliminé totalement une caractéristique de la décadence : la tendance historique à la constitution de blocs comme un moment du processus qui pousse toujours le capitalisme décadent vers un nouvel holocauste mondial. Cet « oubli » est donc le même que notre fraction a déjà identifié (cf bulletin n°4) : celui qui élimine la décadence au nom de la décomposition.
L’actuelle offensive américaine est aujourd’hui en train de déplacer la rivalité entre les Etats-Unis et l’Union européenne du terrain purement commercial économique et financier (dont la naissance de l’Euro est une manifestation car elle vient défier la position dominante du dollar dans les échanges mondiaux) sur le terrain directement militaire. Les USA ne viennent t-ils pas d’annoncer une augmentation sans précédent de leur budget militaire ? L’UE est contrainte, de ce fait, d’en faire autant. S’imagine-t-on sérieusement que les USA, super puissance mondiale, peuvent s’engager ainsi unilatéralement dans une guerre permanente au monde entier, sans que cela n’implique toutes les autres puissances ? Que les différentes bourgeoisies européennes aient ou non intérêt à rechercher l’affrontement avec les Etats-Unis, elles y sont de fait contraintes par la politique belliciste de Washington. C’est pourquoi va se poser de plus en plus, comme une nécessité historique, la question de la constitution d’un bloc militaire, c’est à dire de prolonger l’alliance commerciale et monétaire que constitue déjà l’Union européenne vers une alliance stratégique et impérialiste. Cela ne se fait pas en un jour ni sans heurts et violentes contradictions (comme toute l’histoire réelle en général, qu’il s’agisse de l’impérialisme ou de la lutte des classes, comme nous l’enseigne le marxisme), mais il est temps que le CCI en prenne la mesure.
Dans le dernier bulletin interne de RI, la synthèse des critiques de notre presse en France relève une critique qui revient souvent dans les sections et chez nos lecteurs : « il faudrait mieux montrer le lien entre la crise et la guerre ». Cette critique, cette attente d’une réponse de notre part est en effet fondamentale, et plus aujourd’hui que jamais. Or, à lire le rapport du BI et d’ailleurs toute la presse du CCI depuis la parution de ce BIRI, le CCI n’a pas l’air de s’en préoccuper plus que cela. Ainsi, la seconde partie du rapport est consacrée à l’extrêmement violente accélération de la crise et de ses implications pour la classe ouvrière depuis plus d’un an. Mais ce développement est considéré de manière totalement indépendante, sans relation aucune avec l’actuelle fuite en avant vers la guerre du capitalisme mondial. Alors que depuis toujours le CCI a montré que la guerre est la seule réponse que la classe bourgeoise puisse apporter à la faillite économique de son système, au moment où cette affirmation générale est confirmée d’une manière lumineuse, tangible, criante, par la réalité immédiate, le CCI d’aujourd’hui recule et se met à noyer le poisson. Au moment justement où il faudrait le dire, au moment où l’histoire lui crie de le faire, il se tait. Comme si, là aussi, il avait « oublié ».
C’est ainsi que, sous le titre « l’accélération de l’histoire », l’introduction du rapport commence par reprendre le thème central de propagande qu’a été celui du CCI depuis 5 mois : les attentats du World Trade Center en tant que « manifestation barbare de la décomposition du capitalisme » qui « avec le 11 septembre a atteint le cœur même du capitalisme mondial »1. Or ces phrases sur la décomposition ont toujours finalement pour effet d’atténuer la dénonciation du capitalisme, en tant que force de domination, laquelle agit sciemment, notamment dans les pays les plus développées, non pas sous la pression d’un « chaos » qui la dépasserait, mais bel et bien en fonction de ses intérêts bien compris. D’ailleurs, immédiatement après, le rapport s’empresse de rejeter d’avance toute « analyse matérialiste vulgaire qui s’efforce de trouver des causes économiques immédiates et mécaniques aux confrontations impérialistes » ; selon le rapport cela serait « totalement inadéquat et minimise(rait) la signification historique de la période actuelle ». La pique ainsi lancée s’adresse au BIPR à qui l’on reproche d’expliquer la politique guerrière américaine par la compétition pour le pétrole. Mais ce qui est ici rejeté, n’est pas tellement la question de savoir si l’importance stratégique du pétrole interfère dans la politique impérialiste (ou de savoir –autre polémique avec le BIPR parue dans la Rint 108- si la compétition entre le Dollar et son nouveau challenger l’Euro joue un rôle dans les développements actuels), ce qui est rejeté ici c’est le le principe même d’un lien entre la crise et la guerre. Ainsi il ne faudrait surtout pas se salir les mains à s’intéresser à la relation qu’il y a entre la violente plongée de l’économie US dans la crise et sa politique militariste actuelle. Formellement, le CCI est toujours d’accord pour dire que, en général, c’est dans les contradictions économiques du capitalisme que se trouvent les causes fondamentales de la guerre, mais, en pratique, il en refuse les expressions concrètes et réelles. Ce faisant, au nom du rejet de ce qui est concret et immédiat (taxé de « vulgaire » pour l’occasion) on s’interdit d’expliquer pourquoi c’est maintenant et non pas il y a 5 ans ou dans 5 ans, que les Etats-Unis se lancent dans la guerre totale. Ici ce que le CCI a encore « oublié », c’est que certes, il n’y a pas un lien immédiat mécanique entre l’économique et le militaire, certes ce dernier domaine suit une stratégie (c’est à dire se construit sur le long et moyen terme), mais ce lien existe de façon certaine !.
Tandis que la propagande bourgeoise s’efforce de faire passer la récession et les brutaux plans de licenciements dans le monde pour des conséquences du 11 septembre, il appartient aux révolutionnaires de montrer que c’est l’inverse qui est vrai. Et là encore il ne s’agit pas seulement de révéler ce que les experts bourgeois reconnaissent eux mêmes à savoir que la récession était là bien avant le 11 septembre. Il s’agit de montrer que la fuite dans le militarisme et la guerre est la seule voie qui reste à une bourgeoisie américaine (et mondiale) qui, comme le reconnaît le rapport lui-même, « a une marge de manœuvre de plus en plus réduite » et qui « dans un tentative désespérée sinon d’éviter la récession au moins d’assurer un atterissage en douceur de l’économie a baissé le taux directeur de la federal reserve 11 fois en 2001 »
Les intérêts stratégiques et impérialistes du capital américain n’existent pas indépendamment du niveau auquel il est pris à la gorge sur le plan économique, pas plus que ce n’était vrai pour l’Allemagne de Hitler ou l’Amérique de Roosevelt dans les années 30. La politique guerrière n’a pas été « imposée » à la bourgeoisie US par le « chaos mondial » pas plus que par « l’agressivité du terrorisme international », comme le prétend la propagande bourgeoise, et comme malheureusement le laisse malgré tout entendre le CCI, mais comme une nécessité vitale face à la crise. Si on est d’accord pour dire que les attentats du WTC ont très certainement été sciemment orchestré par l’Etat américain, alors nous nous devons de dire pourquoi et pourquoi maintenant.
En le faisant, loin de « minimiser la signification historique de la période actuelle », nous pourrons au contraire dénoncer chez Bush Junior, non seulement un Rambo barbare mais un Roosevelt moderne qui sait très bien ce qu’il fait. En le faisant, nous armons notre classe, nous lui montrons le lien étroit qu’il y a entre d’une part les coups qui s’abattent sur elle sous forme de licenciements et d’austérité économique et le bourrage de crânes idéologique qui l’invitent à marcher derrière sa propre bourgeoisie et à accepter l’effort de guerre au nom de la menace terroriste.
Il faut reconnaître au rapport présenté pour le BI un effort pour prendre malgré tout en compte le changement qualitatif radical qui s’est ouvert avec le 11/9, au moins sur un plan essentiel : l’offensive idéologique et politique majeure contre le prolétariat dont les attentats du WTC ont donné le signal. Parce que nous devons ce rapport à nos camarades des USA, il lui était probablement plus difficile d’évacuer en quelques lignes la réalité terrible de cette offensive. Ainsi le rapport rend compte du déchaînement de l’hystérie nationaliste aux USA, et de la mise en état de guerre de la société et des consciences, avec plus de sérieux et de gravité que les OD du CCI ne l’avaient fait jusqu’à présent. Mais probablement parce qu’il ne veut pas ou n’ose pas s’opposer clairement aux analyses développées jusqu’à présent par le CCI, il s’arrête en chemin et se refuse d’aller aux conclusions qui s’imposent, c’est à dire qu’il reste prisonnier d’une tentative de minimiser le changement dans la situation et les tâches qui en découlent pour notre classe et pour son avant garde.
Le rapport insiste ainsi sur l’idée que ce phénomène n’existerait qu’aux USA, et pas ailleurs et donc qu’il resterait un phénomène « local », bien moins significatif que si on le voyait se dérouler en Europe occidentale.
La seconde consolation que nous offre le rapport est le fait que, malgré les succès visibles de cette offensive idéologique contre le prolétariat, il existe des signes que les prolétaires américains maintiennent leur combativité face à la crise et notamment aux licenciements. Comme si on voulait, par ce constat, parfaitement juste au demeurant, nous rassurer nous même et comme si nous considérions que, tant que la classe ouvrière reste combative dans sa résistance aux attaques économiques, l’actuelle offensive politique de la bourgeoisie ne représentait aucun danger pour le prolétariat. Prenons bien garde à cela !. Car, comme le montre le rapport lui même, les prises de positions internationalistes de nos camarades contre la guerre, se trouvent complètement à contre-courant à tel point qu’ils ont eu à en souffrir dans leur vie sociale, professionnelle et même privée.
Or ce que cela montre c’est que notre classe est attaquée dans sa conscience et qu’il lui faut aujourd’hui se battre, y compris sur ce plan là, si elle veut résister à ce raz-de marée. Nous sommes bel et bien devant une terrible bataille politique à mener et le constat de la combativité prolétarienne sur le plan des luttes revendicatives face à la crise ne nous autorise pas à ignorer l’importance de cette bataille. La classe ouvrière, les éléments d’avant-garde et les militants révolutionnaires n’ont pas besoin de consolation comme celle que donne en substance le rapport : « la bourgeoisie parvient à faire l’union sacrée pour la guerre mais ce n’est pas grave, cela ne se passe « que » dans le pays le plus puissant du monde et les ouvriers y sont « malgré tout » combatifs ». La classe ouvrière a besoin urgemment de se battre contre cette offensive, il lui faut pour cela des orientations, des armes. Voilà la question, la seule, qui doit nous intéresser et nous mobiliser.
Nous sommes, pour cela, dans un moment extrêmement important de l’histoire. Un moment où le lien entre la crise et la guerre, entre les questions économiques immédiates et les questions politiques plus générales devient quelque chose d’éminemment concret et décisif. Un moment où se présente pour tous les groupes actuels se réclamant de la Gauche communiste une opportunité d’intervention dans notre classe comme ils n’en ont pas connu de toute leur histoire.
Les « analyses » du rapport et des derniers numéros de la presse du CCI (notamment RI320 et WR251) concernant l’Argentine constituent certainement ce qu’il y a de plus consternant dans l’appréhension qu’a aujourd’hui le CCI de la situation et de ses tâches. Concernant l’Argentine, le moins qu’on puisse dire est que le CCI a carrément décidé d’ignorer les faits et lorsqu’il daigne s’y pencher c’est avec un dégoût à peine voilé, ce qui les lui fait les déformer de manière inouïe. Pour notre part, nous avons trouvé, concernant ces événements, une masse d’informations (accessibles aisément par exemple à quiconque prend la peine de faire des recherches, ne serait-ce que sur Internet) que nous n’avons pas la place d’exposer ici dans le cadre de cet article, mais qui confirment pleinement ce que nous avons déjà dit et qui réduisent à néant les arguments avancés par le CCI pour cracher sur ces luttes.
Alors, au mieux la raison des aberrations avancées par le CCI dans ses textes internes et externes sur l’Argentine est qu’il est « mal informé » et qu’il n’a pas fait l’effort d’aller chercher ailleurs que dans ce qui était rapporté par la télévision et les grands médias bourgeois qui, évidemment, n’ont aucun intérêt à révéler aux prolétaires du monde entier l’importance de ce que sont en train de faire leurs frères de classe en Amérique du Sud. A moins que l’explication ne soit que le CCI est définitivement tombé dans « l’indifférentisme » à l’égard des luttes qui se déroulent ailleurs qu’en Europe occidentale ?
Nous reviendrons certainement dans un prochain bulletin sur ces événements qui montrent que la nécessité pour la classe ouvrière de se battre face à la violence de la crise la contraint en même temps à confronter dans ses luttes -et de plus en plus- tout un ensemble de questions politiques, à travers lesquelles elle va devoir, avec son avant-garde en son sein, dégager ses propres perspectives historiques de classe. En ce sens les événements d’Argentine prennent une signification d’autant plus grande dans la phase actuelle ouverte par le 11 septembre. Ils montrent la voie aux prolétaires de tous les pays, et constituent un encouragement pour eux tout comme ils sont un appel pressant à développer leurs luttes ici. En même temps, et une fois de plus, les forces comme les faiblesses de ce mouvement, les difficultés et les obstacles qu’il rencontre constituent une véritable mise à l’épreuve pour les organisations révolutionnaires. Seront-elles partie prenante de cette bataille ou resteront-elles dans leur tour d’Ivoire en train de distribuer des bons et des mauvais points ? Sur cela aussi, nous reviendrons.
La crainte d’affirmer clairement que la situation actuelle est marquée par une détermination de la bourgeoisie de marcher ouvertement vers la guerre et que pour cela elle n’hésite pas à s’attaquer idéologiquement au prolétariat, c’est à dire à la seule classe qui puisse lui barrer la route, cette crainte traverse le rapport. Elle tétanise aujourd’hui le CCI. En vérité, ce qu’il craint, c’est qu’en reconnaissant cela, il ne soit conduit à remettre en cause ce qui a été le fondement de son existence depuis sa naissance : le cours historique aux affrontements de classe décisifs. Alors on tergiverse, on lance une idée, mais on ne va pas jusqu’au bout. Ainsi le rapport relève très justement comment la bourgeoisie américaine a décidé d’en finir avec le « syndrome du Vietnam » et il précise même que ce qui a été appelé « syndrome du Vietnam » n’était autre que l’expression « de l’incapacité de la classe dominante à obtenir une défaite idéologique et politique du prolétariat et à entraîner les générations actuelles de la classe ouvrière derrière l’Etat pour ses intérêts impérialistes ». Mais il ne va pas aux conclusions de cette affirmation, à savoir qu’elle implique que aujourd’hui la bourgeoisie s’estime désormais capable d’obtenir cette défaite idéologique et politique et d’entraîner les prolétaires derrière l’union sacrée ! Or c’est bien la question. Si le CCI a peur de le dire, c’est parce qu’il a oublié (encore un oubli!) que, pour le prolétariat mais aussi pour la bourgeoisie, aucune bataille n’est gagnée d’avance. Nous imaginions-nous que les combats décisifs qui décideront de la défaite du prolétariat ou au contraire de sa capacité à transformer la crise économique, sociale, impérialiste en crise révolutionnaire, allaient se dérouler dans le coton, dans un cadre où la gravité des enjeux ne seraient pas violemment et concrètement ressentis dans la chair des prolétaires des pays les plus développés ? Est-ce que l’idée du CCI est que, tant que les « combats décisifs » n’avaient pas eu lieu, la question de la guerre resterait quelque chose de vague, de lointain, quelque chose qui ne concerneraient que la périphérie de la planète et ne toucheraient au mieux les prolétaires des pays centraux que sur le plan de l’indignation morale (comme c’est ce qui se passe depuis globalement 68).
Aujourd’hui, la bourgeoisie, au moins sa partie américaine, n’a pas le choix, pour tenir la tête hors de l’eau il lui faut faire la guerre, la guerre partout, la guerre permanente, et pour cela il lui faut affronter le prolétariat. Elle a décidé de le faire. Ce combat, la classe ouvrière n’en a pas choisi le moment, il lui est imposé, comme cela a d’ailleurs toujours été le cas dans l’histoire. A son tour, elle n’a pas le choix, il faut se battre. Alors la seule question qui reste est la suivante : son avant-garde, les organisations révolutionnaires, qui se réclament de la Gauche communiste est-elle prête à mener le combat ? Le retard pris par le milieu politique prolétarien devant les enjeux est énorme, terrible. Mais notre classe a besoin de nous, de nos orientations, que des voix qui lui indiquent ce qu’elle ressent plus ou moins consciemment se fassent entendre. La situation actuelle est comme jamais peut-être un porte-voix formidable pour les positions révolutionnaires à qui l’histoire est en train de donner raison de manière décisive. Encore faut-il que les organisations existantes n’aient pas renoncé à combattre. Est-ce encore le cas du CCI ?
La Fraction (16/02/2002)
1 Il semble que le CCI donne aujourd’hui raison à un camarade qui nous a quitté depuis longtemps et qui dans un article de RI sur les attentats à Paris dans les années 80 avait voulu titrer « Beyrouth sur Seine ».
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