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Vie Interne
Lettre de la Fraction Aux membres du BI

Paris le 07/12/2001

Chers camarades,

Le 6 novembre dernier, nous vous alertions par lettre sur un certain nombre de faits graves se produisant en section nord de RI.

Aujourd'hui, nous sommes toutefois obligés de faire à nouveau appel à vous étant donné que la situation dans la section, loin de s’assainir, ne fait au contraire que s’aggraver dangereusement.

Ainsi le 28 novembre dernier, les membres de la Fraction présents en RS étaient mis en demeure de quitter la réunion sous prétexte qu’ils « refusaient de payer leurs cotisations ». A l’appui de cela, on nous mettait en avant une vague résolution (1) qui prétendait s'appuyer sur le point de nos statuts concernant le paiement des cotisations. Lorsque nous avons voulu, à notre tour, faire valoir le point des statuts sur le droit de fraction et rappeler notre demande légitime d’une réunion afin d’établir en commun les modalités de fonctionnement de la Fraction, nos interventions ont été méprisés et dénoncées comme étant des provocations de notre part.

Il nous fut impossible de défendre notre point de vue face à la section. Depuis sa fondation, jamais notre organisation n'a connu de telles pratiques consistant à faire taire des militants. Comme nous avions préparé une intervention écrite, nous avons pu la distribuer aux camarades afin que chacun en prenne connaissance en toute sérénité, hors de cette atmosphère étouffante.

Nous fûmes donc mis en demeure de quitter la salle de réunion ; nous vous épargnons la bordée d’injures qui a précédé notre départ. Là encore, il n'est pas inutile de souligner que le CCI n'avait jamais accepté jusqu'à aujourd'hui de tels comportements de la part de quiconque contre d'autres militants de l'organisation.

Le 5 décembre, nous avons connu globalement le même scénario (2).

Nous sommes donc dans l’obligation de vous interpeller à nouveau. Nous vous informons des termes dans lesquels nous comptions intervenir dans les RS concernant la question des cotisations, notamment en reproduisant ci-dessous l’intervention que nous avions prévue le 28/11 et à laquelle le présidium de la RS s’est violemment opposé :

« Nos statuts prévoient effectivement le versement régulier de cotisations. Nous sommes d'accord avec cela. Dans le passé, nous avons même faits (en particulier à Paris), de nombreux rappels contre les retards de paiement de cotisations, ce qui était tout à fait valable de notre point de vue. Mais jamais encore nous n'avions privé un camarade de réunion de section pour paiement en retard.

Aujourd'hui, nous sommes dans un contexte tout à fait différent :

Ce que nous évoquons, c'est le cas de camarades membres d'une Fraction ;

Une Fraction dont nos statuts reconnaissent et admettent l'existence, même s'ils restent muets sur le fonctionnement concret de fractions au sein du CCI ;

Face à ce manque de nos statuts, notre Fraction a demandé (aussitôt après s'être déclarée comme telle par une adresse à chacun des membres de l'organisation) une discussion avec les OC, ce depuis près de 2 mois, par écrit (3 lettres) et oralement (en RS Paris notamment).

Jusqu'à ce jour nous n'avons reçu aucune réponse à notre demande de réunion. Et aucune proposition concrète de date et lieu pour la tenue d'une telle réunion. Une fin de non recevoir en quelque sorte.

En attendant, les membres de la Fraction présents à Paris (sauf ceux qui font l'objet de sanctions suspensives de toute activité militante), ont régulièrement proposé de verser, dans l’attente de cette discussion, le 1/3 de leur cotisation (conformément à ce à quoi nous nous engagions dans la seconde lettre citée plus haut). A chaque fois, ils ont dû essuyer un refus, qui plus est exprimé de façon violente.

Les organes exécutifs ont donc, jusque là, refusé d'enregistrer ces paiements tout en faisant courir la rumeur qu'il y avait de notre part un refus de payer nos cotisations.

Nous voilà donc face à une situation ou :

De fait, on refuse l'existence d'une fraction, contre nos statuts, en lui refusant tout simplement le droit d'exister comme telle (interdiction faite aux camarades de la Fraction de discuter entre eux, c’est-à-dire interdiction de réunions de la Fraction, refus de publication de textes dans les bulletins du CCI, refus d'expression dans les RS –au moins à Paris-(3)…). Bref, on voudrait bien d'une fraction, à condition qu'elle n'ait aucun moyen, ni politique, ni matériel, d’exister et de fonctionner.

On fait circuler des rumeurs infondées sur la Fraction et ses membres destinées à la discréditer, à intimider et la Fraction, et les membres de celle-ci ; mais également destinées à semer le trouble et le doute pour l’ensemble des camarades de la section et de l’organisation, mal informés sur le déroulement des faits réels.

Cette politique, ne peut conduire logiquement et en tout cas, elle en prépare le terrain, à l'exclusion pure et simple, violente « si nécessaire », des membres de la Fraction, les uns après les autres. La Fraction, le 28/11/2001»

Cette intervention se concluait par un appel à la responsabilité de chaque camarade face à une dynamique que nous condamnons comme étrangère à la politique toujours menée jusque là au sein du CCI.

La question qui se pose au CCI, à chacun de ses membres et en premier lieu au BI n’est pas celle de reconnaître ou non l’existence d’une Fraction qui de fait, existe déjà. Elle est d’assumer pleinement le contenu de nos statuts sur cette question des droits et devoirs d’une Fraction. Le moment est venu de tirer les leçons de l’histoire du mouvement ouvrier sur cette question, de nous confronter enfin à la réalité qui s’impose à l’ensemble du CCI. Pas seulement pour la Fraction que nous revendiquons actuellement, mais également et surtout pour l’histoire et l’avenir du CCI (4).

Il revient donc à chacun des membres du BI de prendre position sur les appels que nous leur adressons, de ne pas se complaire dans un silence dangereux. L’heure est venue de s’impliquer, de prendre parti, de prendre ses responsabilités pour l’avenir du CCI.

La Fraction



1. On ne sait si c'est une résolution du SI ou du SE de RI. De plus, malgré notre demande insistante, il ne nous a pas été possible d'en avoir une copie; d'ailleurs elle a été adoptée en section le 21/11 après une simple lecture orale (?).

2 Des injures ou des dérapages inadmissibles comme lors de la dernière réunion de section du 5/12/01 où il nous a été dit par Peter au moment de notre départ “ Bon débarras !” . Est-ce que les camarades se rendent bien compte du niveau atteint dans les relations au sein de notre organisation ! Est-ce ainsi que l’on souhaite regrouper les forces révolutionnaires ?

3 La seule méthode possible, c’est la méthode historique qui s’appuie sur l’histoire du mouvement ouvrier ; nous n’en connaissons pas d’autre. Pourtant, les RS à Paris sont coutumières depuis quelques temps d’interruptions intempestives des interventions de camarades de la Fraction, sous prétexte "qu'ils sont hors sujet", qu'ils « utilisent un ton de meeting" dans leurs interventions, ou encore parce qu'ils « ont le culot de citer Bordiga ou Trotsky »… (???).

4 Le combat que nous menons n’est plus uniquement le nôtre, il est également un combat pour la défense et pour une existence réelle des futures fractions dans le mouvement ouvrier.


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