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Résumé des épisodes précédents : après la crise du couple Peter-Louise de l'été 99 qui a mobilisé des réunions entières le SI et le SE, le couple est de nouveau "uni". Louise ne "veut" plus se séparer de Peter. Avant l'été 99, elle réussit à mobiliser le SE et le SI contre le "mode de vie" de Peter, père et mari irresponsable, et mauvais militant. Une fois le couple réuni, elle se retourne contre le SE, ses membres (accusés d'être des suivistes) et le SI qui a osé les comparer au couple Simon-Elise – ce qui est faux - et qui a soi-disant voulu faire rompre le couple.
En janvier 2000, la page du couple achevée, nous entrons donc dans une nouvelle phase de l'offensive de Louise contre l'organisation qui va durer jusqu'au congrès de RI sur deux plans essentiels :
- son retrait du SE ;
- l'obstruction à l'ouverture du débat sur les difficultés du SE de RI.
SI du 13/1/00
Olivier fait part au SI de la volonté de Louise de sortir du SE : "les membres du SE sont annihilés par le fait que la camarade Louise ne veut pas être reconduite au sein du SE". Alors que le SE s'oppose à cela, le SI va finalement opter pour accéder à sa demande.
Olivier rapporte que Louise fait pression sur le SE sur ce point. C'est ce qu'elle avait déjà fait contre le "mode de vie" de Peter de 98 jusqu'à l'été 99. Des camarades du SE, excédés par l'attitude de Louise depuis maintenant au moins deux ans, appellent le SI à la rescousse.
"Mais si le SE veut que le SI vienne, c'est pour éviter qu'à chaque réunion cette question se repose car Louise fait régulièrement pression sur le SE pour qu'il trouve des solutions".
Peter est en accord – sans doute du bout des lèvres – avec cette "orientation" du SI. C'est même lui qui propose que Michel soit le délégué du SI à la réunion du SE où le problème va être discuté, Michel qui a été le premier à proposer d'accéder à la demande de Louise. Il n'y a donc pas d'ambiguïté : il appuie la décision du SI. On voit qu'alors, il ne considère pas Michel comme le guru du clan-pavillon, ni comme l'ennemi à abattre – contrairement à Louise (cf. notes du SI de septembre 99 dans le précédent chapitre) :
" je pense que c'est mieux que ce soit Michel qui a discuté avec Aglaé, et qui a discuté avec Louise auparavant".
SI du 18/1/00
Le compte-rendu de la discussion au SE montre que Louise est d'accord avec le SI et confirme de fait que son retrait est d'ordre personnel.
Michel : "Des camarades du SE ont embrayé dans le même sens. Louise a sauté sur l'occasion pour dire qu'elle souhaitait se retirer de suite. S'en est suivi une petite discussion. Bruno a dit qu'il n'était pas d'accord du tout : que problème numérique [de forces militantes] et pas problème politique (...). Le fond du problème pour Louise, c'est qu'elle ne se sentait plus capable de continuer. Bernard a repris dans le même sens en disant que pas problème numérique. Elle est apparue assez soulagée, tout comme les autres camarades, sauf Bruno."
Peter appuie cette décision et la conforte en argumentant dans ce même sens.
Peter: "vrai que Louise culpabilise de ne pas faire des trucs, et donc par rapport au CR [comité de rédaction de Révolution internationale], elle va participer comme "membre de la section de Paris". Je pense que c'était la meilleure solution. Elle est soulagée globalement mais maintenant elle se sent culpabilisée de s'être retirée du truc. Elle n'était pas stressée."
Néanmoins, Louise se présente auprès de Peter comme culpabilisée. Elle a déjà fait de même vis-à-vis de l'éducation de leur fille quand elle exerçait son chantage à la rupture avant l'été 99. Pourquoi se sentirait-elle culpabilisée si elle est en même temps "soulagée" ? Est-ce un double langage de Louise ?
SI du 25/1/00
Louise commence à présenter des raisons politiques – dans des discussions individuelles comme toujours, c'est-à-dire dans les couloirs – à son retrait du SE.
Jonas : "Louise est venue me voir. Assez confus, je crois qu'elle a fini par trouver des justificatifs politiques à sa situation en parlant. Elle a dit qu'elle n'était pas OK avec ce que dit le SI sur le SE, répercussions de situation de deux camarades sur le SE. Elle a fini par mettre en avant qu'elle se sentait mal dans ce SE qui n'était pas capable de réfléchir, de réagir, surtout quand Louise et Bruno sont moins dans le coup".
A ce moment-là, Peter n'est certainement pas d'accord avec cela comme des notes de réunions suivantes vont le montrer. Mais elle reprend son offensive pour semer la méfiance et les doutes sur le SE et sur certains membres du SE "incapables de réfléchir". Cette idée sera reprise et argumentée quelques semaines plus tard par Peter.
SI du 29/2/00
Peter s'inscrit encore dans la politique du SI sur le retrait de Louise. Pour lui, il ne s'agit encore que de problèmes de fatigue et non de divergences politiques.
"Pour Louise effectivement ça va mieux. Il faut voir avec elle si elle est d'accord pour faire partie de la CE (éventuellement pas du SE), pour participer au journal. Elle se porte bien de ne pas avoir une réunion le vendredi. Au niveau physique elle se fatigue plus vite qu'avant".
Par contre, il commence à reprendre l'argument de Louise – et sa vision individualiste - sur "l'incapacité de certains membres du SE", vision qui va se concrétiser en attaques assez destructrices contre les camarades du SE (cf. les textes de Louise et de Bruno dans les bulletins internes qui sont "incompréhensibles" pour tous les militants au début du "débat") :
"Et dans sa composition [celle du SE] il y avait aussi deux camarades qui sont aujourd'hui au SI. Et malgré ses conneries il y avait avant des éléments comme JLR, Fab. Aujourd'hui des camarades comme Stanley ou Bernard ne compensent pas l'affaiblissement politique du SE. Renforcer la CE OK, mais ça ne suffit pas, en plus que François par exemple est maintenant au SI".
Le SI continue à faire confiance à Louise sur ses motivations de retrait.
Michel : "Sur Louise : je pense qu'il faut lui demander, mais il faut faire attention, à ne pas la "brusquer". Le changement d'humeur de la camarade depuis qu'elle est déchargée du SE est impressionnant. Tous les échos sont favorables".
Le soi-disant méchant guru du clan-pavillon est bien fraternel alors qu'il aurait eu là, s'il était vraiment ce dont on l'accuse aujourd'hui, une occasion "d'enfoncer" Louise.
SI du 7/3/00
Olivier a parlé avec Louise sur son maintien à la CE : "elle a dit qu'elle était très fatiguée ; on verra demain".
Pour le SI, voilà une autre confirmation de la bouche même de Louise à un membre du SI, que les problèmes sont et restent d'ordre personnel et non politique.
En même temps, dans les couloirs, Louise continue à tenir un double langage insidieux auprès de ceux dont elle pense alors pouvoir avoir l'oreille. Elle y va prudemment et tâte le terrain, le degré de réception, de celui à qui elle s'adresse :
Jonas: "j'ai vu Louise qui n'est pas du tout favorable à l'idée de retourner à la CE. Comme justificatif, il y a la fatigue et son état de santé globalement ; il y a eu quand même une remarque sur le fait qu'elle ne se sentait pas d'assumer les divergences qu'elle pouvait avoir dans la CE et vis-à-vis du SE (quelles divergences ?). J'ai eu un peu le sentiment de désengagement de la camarade au niveau du militantisme – pas seulement de vouloir alléger sa part de travail. Bon, il y a de fortes chances que je me trompe".
Michel confirme l'ambiguïté de Louise sans doute en faisant référence à des "bruits" qu'il a eus ou bien des confidences que Louise lui a faites lors des diffusions communes au marché d'Alligre :
"Ce n'est pas la première fois qu'elle fait des remarques critiques sur le SE, qu'elle n'a jamais osé reprendre explicitement."
Michel confirme donc le double langage de Louise, ce refus de poser les questions politiques ouvertement dans le cadre formel de l'organisation. Peter continue d'invoquer les questions d'ordre personnel pour le retrait de Louise en oubliant de mettre en avant ses motivations réelles et ses sentiments à l'égard des camarades du SE :
Peter :"j'ai déjà évoqué au SI, Louise a un certain désengagement au niveau activité consacrée à l'organisation ; à une époque, elle avait 3 réunions par semaine et week-end CR de deux jours dans la période où M. [leur enfant] était bébé et enfant".
Il parle de sa fatigue alors qu'il sait très bien qu'elle a "vomi" sur les camarades du SE. C'est cela la raison principale de son retrait.
SI du 14/3/00
Olivier rapporte l'attitude de Louise sur sa nomination à la CE dont elle a voulu se retirer d'abord pour santé, surcharge de travail, puis par la suite en invoquant des divergences à ce moment-là avec le SE. Elles sont distillées dans les couloirs à des personnes qu'elle sélectionne, mais non posées dans le cadre formel de l'organisation. Et elle commence à "jouer" sur sa volonté de retrait ménageant un "suspens" qui maintient "sa" pression et "sa" présence sur le SE :
"Discussion sur la nomination de l'organe central. J'avais posé la question à Louise qui avait dit "je ne sais pas". Le samedi elle ne savait toujours pas. On a décidé de faire une présentation des membres de la CE, y inclus Louise. Elle n'a pas réagi."
C'est alors que la résistance à l'ouverture du débat, à la publication et à la discussion du texte du SI "sur la confiance", mars 2000, sur les problèmes du SE, apparaît de plus en plus – elle restait "sourde", souterraine jusqu'alors – à la veille du 14e congrès de RI.
Encore le SI du 14/3/00 (qui tire le bilan CE plénière de mars 2000) :
Peter est d'accord avec l'orientation générale du SI sur cette question.
Peter: "Olivier a donné tonalité dans l'ensemble assez positive ; c'est effectivement la tonalité du point de vue de la dynamique : convergeait, malgré les divergences affirmées au départ, dans une même direction"
Plus même, il affirme son accord avec le texte du SI et pense que Louise et Bruno sont d'accord sur le fond du texte et que leurs désaccords sont tout à fait secondaires :
"Il y a eu homogénéité totale sur deux questions :
Accord avec le fond du texte soumis par le SI ; deux critiques faites par Bruno et Louise sur les faits relatés sur l'histoire de l'an dernier, sur le fait que le SE n'avait pas posé en ces termes : de 'minorité positive', et qu'à cette occasion, la critique de ne pas associer la CE aux décisions et réflexions n'était pas valable (la CE avait été mise au courant) – mais accord sur le fond [de Bruno et de Louise] (1). Et désaccord sur le fait que ça ressemble à la «minorité positive» (Louise) ; et Bruno a dit qu'il n'avait pas confiance dans le CR sur sa capacité à sortir le journal à l'heure (pas capacité politique) et aussi sur les capacités du SI sur certaines questions.
Mais accord sur le sens du texte : façon de poser problème de centralisation, de confiance etc."
Relevons au passage les restes de dynamique clanique du SE et de contestation à l'égard du SI dont Bruno est encore une fois particulièrement porteur. Nous savons que Louise, avec qui il est en contact permanent, est sur la même dynamique depuis 1996 au moins (cf. les notes du SE). Par contre Peter reste d'accord avec l'orientation du SI. Voilà pourquoi Louise est obligée d'être prudente dans ses critiques qui ne sont que secondaires alors que nous savons aujourd'hui qu'elle est en complet désaccord.
On voit encore mieux la politique de Louise vis-à-vis de Peter qui joue sur son état de santé (à elle) en permanence, poussant à l'aggravation quand elle sent que Peter peut y être sensible, allant mieux quand Peter "va dans son sens". C'est une pression permanente et un chantage permanent :
Peter : "Par rapport à Louise elle était extrêmement angoissée à la veille de la CE plénière, en plus Loïc était à la maison, très perturbé, il a fait part de son désarroi par rapport au rapport. Elle craignait que ça parte dans tous les sens [et pourquoi donc sinon parce qu'elle ne veut pas que certaines questions soit posées ?]. Elle a vu qu'il y avait la possibilité que la CE avance. C'est pour ça que le dimanche ça allait".
En fait, elle a vu que l'obstruction à l'ouverture du débat, à poser les questions se mettait en place. Et en particulier que Peter commençait à y jouer un rôle. Elle allait donc mieux.
SI du 21/3/00
Notons au passage l'incident provoqué par la dernière manifestation de défiance ouverte du SE vis-à-vis de Michel :
Olivier : Michel a invité Al à venir au Congrès ; le SE n'était pas d'accord ???
Michel furieux dit que le SE le lui avait explicitement demandé. Michel demande les notes de la discussion !
(...) Je trouve absolument scandaleux de penser que j'aurais pris sur moi d'inviter de mon propre chef Al au Congrès ! scandaleux, invraisemblable, inadmissible ! Qu'on dise à la rigueur que je n'ai pas compris... mais qu'on dise que j'ai pris cette décision tout seul, pourquoi ? parce que je suis Michel ???"
SI du 30/3/00 :
Nous ne revenons pas ici sur le report de publication de RI par le SE qui est connu par tous les camarades (2) et qui est une manifestation claire de la critique que fait le SI dans son texte sur les dysfonctionnements et la vision fausse de la centralisation et du fonctionnement. C'est aussi une manifestation de l'esprit clanique et contestataire du SE qui subsiste alors. Bruno est encore au cœur de la question.
Peter appuie la critique et l'intervention du SI. Là-dessus Louise se dit aussi d'accord. Elle ne peut que désavouer Bruno et le SE au risque de voir Peter prendre des distances politiques avec elle. Et perdre ainsi de son influence "politique" et des moyens de pression dans la vie quotidienne.
SI du 18/4/00
C'est le bilan du BI plénier et la préparation du congrès de RI. L'enjeu : quelle discussion au congrès sur les problèmes de dysfonctionnement du SE ? Pose-t-on les problèmes ouvertement devant le congrés comme l'esprit et la lettre des statuts du CCI l'exigent ?
Peter est à la présidence du BI et son malaise quand la question de la discussion sur la base du texte du SI a été posée a été évident pour tous les participants. Au cours de cette réunion, il fait de l'obstruction et de la résistance à l'ouverture du débat alors qu'il a toujours affirmé qu'il était en accord avec le texte du SI. Pourquoi, alors qu'il n'y a aucune raison politique, sinon du fait des pressions de Louise à la maison ?
Olivier : "Pour le mandat du BI au congrès de RI on passait à côté [la question était laissée de côté, "oubliée", par la présidence... Peter] ; on était des beaux parleurs."
Peter: "précise ta pensée".
Olivier : "on passait à la trappe la question de la confiance dans le mandat qu'on donnait à la délégation du BI. Heureusement que le camarade Michel s'est énervé et a posé le problème. Et les membres du BI ont réagi positivement"
(...)
Peter : "Sur le dernier point, la relance de la discussion sur les activités, c'était chaotique. Ca aurait été beaucoup plus intéressant que ce soit inséré dans le cadre général du CCI. Vu du présidium c'était un peu l'affolement sur cette question. La discussion n'a pas été maîtrisée. Il aurait été préférable de la poser avant dans le rapport. Sur la confiance dans l'organisation, je l'ai évoquée dans la présentation, comme premier point." [Peter est sur la "défensive" et il le sent bien. C'est lui qui était affolé et qui ne maîtrisait pas].
Jonas : "Mais j'ai vu aussi que cette question gêne un camarade du SI : Peter. Et les camarades du BI qui te connaissent ont tous vu le malaise sur ta figure dans cette discussion. Cette question de la confiance est fondamentale (...). Derrière cette question de confiance il y a un problème de contestation. Il y a une série d'orientations du BI plénier, du SI, qui sont jetées par-dessus bord. La question de la solidarité, le camarade Peter lui-même a montré qu'ils [le SE] l'ont ignorée. Et le texte du SI [sa non-publication dans le BIRI] c'est vraiment un "acte manqué" ou un "acte réussi".
Michel : "je m'attendais à ce que la délégation de la CE pose cette question. Et je ne comprends pas pourquoi Peter n'est pas d'accord (...). Palko m'a dit que le texte n'avait pas été vraiment discuté à la CE (...). Il dit qu'il a reçu un mot d'Aglaé disant que non, on ne publiait pas cette discussion dans la préparation du congrès. Il m'a dit aussi parce que Louise, semble-t-il, est intervenue assez fortement à la CE plénière pour dire qu'il ne fallait pas développer la discussion car il y avait risque de polarisation. Donc, j'ai l'impression que Peter ne nous dit pas quelque chose. Tu nous caches quelques chose et je crois que c'est en train de perturber, et que nous sommes en train de passer à côté de quelque chose (...). Il faut que le congrès élimine cette ambiance dans le SE et dans la CE."
Peter est très mal à l'aise sur cette question. Mais surtout, il y a la confirmation que Louise a été très active de manière souterraine au moment de la CE plénière pour faire obstacle à la discussion et pour poser les problèmes de fonctionnement. Il est clair que la gêne de Peter est due en grande partie par le fait que le BI pousse à la discussion et qu'il va se trouver avec une crise à la maison : contrairement à la fin de la CE plénière, Louise n'ira pas bien et lui fera une crise. D'ailleurs Peter sera absent à la session du dimanche pour raisons familiales, c'est-à-dire sur l'insistance de sa compagne militante Louise.
C'est Elise qui confirme le travail de sape que Louise fait dans les couloirs et auprès de Peter.
"Pour Peter, j'ai eu l'impression qu'il insistait sur la question de la solidarité avec raison, mais il est peu intervenu sur l'aspect méfiance-confiance. [ce n'est pas un hasard, c'est au cœur du problème avec le SE] Le camarade Krespel m'a demandé si Peter avait des divergences. J'ai répondu qu'il avait peut-être des nuances. Et il me raconte que Louise lui a dit qu'il ne fallait surtout pas que la question soit soulevée au congrès de RI. J'ai donc dit que, peut-être, Peter était influencé par la camarade Louise."
Louise continue et développe son travail de sape, souterrain, hors statut, auprès de camarades individuellement qu'elle teste. Si à ce moment-là, Krespel ne fait apparemment que s'interroger, nous savons maintenant qu'elle a réussi à semer un germe de doute qui se transformera par la suite – un an plus tard - en remise en cause totale de la politique du BI et du SI par Krespel comme par d'autres (au premier chef François). Il est clair qu'elle montre là des talents et une patience de manipulatrice particulièrement efficaces.
Que répond Peter ? Il est sur la défensive mais il se laisse "raisonner" par les arguments politiques. Bref il est dramatiquement partagé entre sa raison politique et sa "raison" sentimentale et familiale, surtout depuis la crise de l'été 99 et le chantage de Louise à la rupture.
Peter : "L'autre question : de la confiance au sein de l'organisation ; je partage la préoccupation, l'argumentation dans le texte du SI sur la confiance dans l'organisation.
La question qui me préoccupe, c'est l'état du secrétariat. Le SE à l'heure actuelle est pratiquement inexistant (cf. Olivier) ; les camarades font des tas de tâches, mais faiblesses collectivement. Sûr que les difficultés puis le retrait de Louise ont eu impact."
D'abord, il réaffirme son accord avec le texte du SI (3). Il se sent obligé de le réaffirmer car il sait bien que sa résistance à la publication ne tient pas la route politiquement. Ensuite, il reconnaît – en voulant reprendre le jugement "off" de sa compagne sur un SE "incapable" - la responsabilité énorme de Louise dans l'affaiblissement – l'inexistence dit-il - du SE et de ses membres.
Mais une fois ce pas fait dans le sens de l'organisation, il fait deux pas en arrière en reprenant la vision élitiste de Louise sur le SE qu'il avait déjà commencé à reprendre le 29/02/00. Il l'a fait sienne maintenant :
"Tous les camarades [du SE] ne sont pas sur le même plan. Olivier, Bruno, Louise prennent (ou prenaient) des initiatives ; [ce n'est] pas la caractéristique des autres. Le camarade Bernard fait un important travail, mais n'est pas un facteur dynamique. Cela pose un problème, que parmi les trois camarades susceptibles d'avoir une certaine 'autonomie' politique, il y ait un pied dehors un pied dedans ; c'est un facteur de faiblesse."
La thèse du suivisme des militants qui sera reprise par Bruno et instillée par Louise, est reprise ici par Peter. Ce n'est pas du Peter cela, c'est du Louise, c'est sa vision méprisante des militants et du travail "collectif". Ces appréciations individuelles sont particulièrement destructrices. Et Louise et Bruno, nous le savons, se chargent de les faire parvenir dans les discussions, et dans leurs "contributions" auprès des camarades "incapables". Voilà la raison principale de "l'inexistence" du SE, des démoralisations et des manques de confiance en eux des autres membres du SE à ce moment. D'autant qu'ils ne peuvent être soutenus par la CE puisqu'il ne faut rien lui dire des difficultés. D'où l'opposition au SI et à l'ouverture du débat. C'est très destructeur.
Finalement, Peter termine par une explication lamentable : "La façon dont est intervenu Michel, ça m'a déstabilisé". Elle n'est pas digne de Peter qui a quand même plus de 30 ans de militantisme. Elle révèle par contre le travail de sape exercé sur lui par Louise, pour lui montrer que Michel lui en veut. Ce travail remonte à longtemps, sans doute à toujours, mais il apparaît très clairement à la rentrée 99 quand Louise présente Michel comme celui qui veut la séparation du couple et que le SI le persécute (cf. les notes du SI de septembre 99). Ce que Peter reconnaîtra par la suite quand il admettra qu'il y a des "têtes de turcs" chez Louise (cf. notes du SI du 30/11/99, chapitre 6). Ce travail de sape et de dénigrement commence à payer et finira par gagner complètement Peter et autres "amis" intimes du couple et particulièrement "compromis" dans ses multiples crises et problèmes tel François. Et Krespel ?
Manipulation, pression et chantage sentimental, familial sur Peter. Désaccords politiques réservés à certaines oreilles jugées susceptibles de les entendre. Propos destructeurs sur les capacités politiques individuelles des militants. Plus les dénigrements sur les relations sentimentales, familiales, amicales des camarades qui sont une constante chez Louise. Comment a-t-on qualifié cela en 1993 ? Des pratiques et une entreprise de destruction du CCI.
Durant cette période, quelle a été la politique du BI et du SI plus particulièrement ? A-t-elle été valable ? S'est-elle inscrite dans le cadre de la défense de l'organisation et des camarades en général ? Y inclus de Peter et de Louise ? Les notes sont éloquentes et répondent par l'affirmative. S'est-elle inscrite dans le cadre des orientations de l'organisation et plus spécialement du 13e congrès du CCI ? C'est là aussi tout à fait clair. La critique que l'on doit faire au SI est deux ordres :
- il n'informe pratiquement pas le BI de la situation, ou trop peu en tout cas ;
- il manque de vigilance et de rigueur, voire de courage politique, sur la gravité des faits, des difficultés personnelles, et de l'attitude plus qu'ambigue de Louise.
Néanmoins, est-ce que le SI a raison de "faire confiance" à Louise- qui apparaît être, à tort nous le savons aujourd'hui dans une situation similaire à celle de Nis (4)- sur la question de son retrait et contre l'avis du SE ? Nous continuons à penser que oui. Et Peter est d'accord alors. Le SI et le BI ont-ils raison de vouloir ouvrir le débat face à une situation refermée sur elle-même qui pourrit ? Oui. Mais comme le dira le BI, il l'a fait avec retard. La situation dramatique d'aujourd'hui – le CCI est au bord de l'explosion - en est le résultat malheureux. D'une part, le SI et le BI ont manqué de vigilance et, d'autre part, la résistance de Peter en son sein s'est révélée payante. Louise par ses manœuvres a obtenu que le congrès de RI passe à côté. Son offensive peut continuer. Elle va continuer.
Notes:
1 [Depuis lors, le CCI critique et rejette ouvertement ce texte dans sa presse lorsqu'il s'aventure à présenter un "historique" de la crise, cf. Revue internationale 110 : "Cette dérive clanique a pris son essor lorsque le SI a adopté en mars 2000 un document concernant des questions de fonctionnement qui a fait l'objet de critiques d'un tout petit nombre de camarades qui, tout en reconnaissant la pleine validité de la plupart des idées de ce texte, notamment la nécessité d'une plus grande confiance entre les différentes parties de l'organisation, y ont décelé des concessions à une vision démocratiste, une certaine remise en cause de nos conceptions concernant la centralisation". Cet extrait est particulièrement révélateur des "arrangements" avec la véritable histoire, entre autre vérifiée par les notes du SI, que la faction liquidationniste à la tête du CCI depuis mai 2001 est constamment obligée d'utiliser. C'est le propre de l'opportunisme. Staline faisait disparaître les vieux bolchéviks des vieilles photos. Le CCI actuel utilise le tippex]
2 [Estimant que le CR ne travaille pas correctement, le SE, sous l'impulsion de Bruno, décide de repousser la sortie du journal français, Révolution internationale, d'une semaine ce qui ne s'est jamais fait et n'est jamais arrivé dans l'histoire du CCI. En fait, le CR réussit à préparer le journal à temps, mais décidé à lui faire la leçon devant toute l'organisation et à culpabiliser ses membres, le SE décide tout seul de retarder la sortie du journal. Le SI, avec Peter, va critiquer très sévèrement cette décision du SE qu'il ignorait tant pour l'esprit négatif,"autoritaire", de maître d'école punissant, qu'il révèle, que par le fait que le SE n'ait pas fait appel à tous les militants parisiens, SI et section de Paris, à se mobiliser autour du CR pour assurer la sortie du journal. Voilà un des aspects de manque de confiance dans les militants que le texte du SI de mars 2000 s'attache à critiquer et à essayer de corriger]
3 [Nouveau démenti aux affirmations mensongères du CCI aujourd'hui sur un soi-disant désaccord politique exprimée alors]
4 [une membre de la section en Belgique qui a démissionné suite à une crise sentimentale avec un autre militant. Victime d'une vision et d'une pratique "intégrale" du militantisme, de la "fusion" des dimensions personnelles avec la dimension militante de sa vie, voire leur réduction à cette dernière, le militantisme et les convictions communistes de la camarade n'ont pas résisté à sa rupture sentimentale].
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