Home | Bulletin Communiste International 4 | |
Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l'une sur l'autre c'est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution" (Rosa Luxemburg, Grève de masse, parti et syndicat, 1906).
La situation mondiale actuelle illustre l'analyse que faisait Rosa Luxemburg sur "La grève de masse" dans la période de la révolution Russe de 1905. Évidemment, nous ne sommes pas aux portes de la révolution. Mais les luttes prolétariennes se multiplient un peu partout dans le monde, que ce soit dans des pays du "centre" ou de la "périphérie" du capitalisme, et prennent des formes multiples : ce sont soit des grèves isolées ou de secteur complet de l'économie, soit des grèves générales qui affectent une ville ou un pays entier ; ce sont soit des grèves spontanées (sans préavis syndical) dites "sauvages" ou des grèves de longue durée que les grandes centrales syndicales ont de plus en plus de mal à contrôler ; ce sont soit des manifestations de la jeunesse prolétarienne étudiante dont les perspectives d'avenir s'effondrent ou des manifestations de travailleurs du secteur public et des grandes industries qui voient leurs conditions de vie s'étioler. En plus d'une occasion, les luttes de résistance "économique" se transforment en luttes "politiques" contre le gouvernement ou bien, au moins, contre les figures les plus représentatives des intérêts du capital (même si, évidemment, ces luttes politiques sont encore reprises, contrôlées et dirigées par les forces de "gauche" du capital lui-même)... Ce sont en outre des luttes qui se développent chaque fois plus de manière simultanée, qui portent en elles une forte tendance à s'étendre, à chercher la solidarité et ainsi à devenir chaque fois plus décidées et combatives1. Or les conditions qui ont créé ce climat de luttes ne sont pas temporaires : la poursuite de la chute du capitalisme dans la pire crise de son histoire nous permet de prévoir une longue durée, de plusieurs années, de cette tendance à la montée de la lutte de classe du prolétariat, une véritable "grève de masse" internationale.
Bien sûr, toutes les luttes du prolétariat se confrontent dans chaque pays et de plus en plus durement aux différents obstacles mis en place par l'État capitaliste ; en premier lieu les syndicats. Pour le moment, la majorité des grèves et des journées de lutte, dans des pays comme la France et l'Espagne, sont organisées par les grands centrales syndicales de manière à défouler le mécontentement croissant des travailleurs et, en même temps, à l'enfermer dans un cadre qui ne permet pas réellement de stopper les attaques du capital contre leurs conditions de vie. Cependant, ces journées n'en sont pas moins une expression de la montée du mécontentement et de la combativité des prolétaires et de la nécessité pour la bourgeoisie d'anticiper sur les explosions spontanées et hors de son contrôle. De plus, le prolétariat commence à se reconnaître comme classe, à ressentir la nécessité de dépasser les barrières corporatistes dans lesquelles les syndicats l'enferment, à chercher la solidarité et à se rendre compte de la nécessité de prendre le contrôle de ses luttes en dehors des syndicats.
Viennent ensuite les partis politiques du capital, notamment les partis et autres organisations de la "gauche du capital". Comme on l'a vu en Grèce depuis le début de l'année passée, et comme nous le voyons maintenant en Tunisie et en Égypte, la colère du prolétariat (et des autres classes exploitées) peut éclater à tout moment, dans tout pays ; il suffit d'une pincée supplémentaire d'injustice (l'assassinat d'un jeune aux mains de la police, de l'augmentation des prix des produits de première nécessité...) pour qu'elle débouche sur une situation de manifestations spontanées et de révolte généralisée qui mènent à des affrontements ouverts avec les forces de répression de l'État. Apparaît alors dans toute sa cruauté et toute son ampleur le véritable rôle des partis "de gauche" de la bourgeoisie, comme les "sociaux-démocrates", les "démocrates de gauche" ou les staliniens de toutes sortes. Leur rôle est, à travers un "changement" de dirigeants, de redonner du crédit à l'État capitaliste en entretenant, chez les prolétaires, l'illusion nuisible qu'il existe "des issues à la crise du capitalisme" et "des solutions à leurs problèmes". Cependant, si de nombreux ouvriers conservent encore des illusions sur les partis de gauche du capital, les agissements de ces derniers - qui apparaissent de plus en plus ouvertement en faveur des intérêts du capital et contre les travailleurs - portent en eux un processus d'usure de leur image, de prise de conscience dans la classe ouvrière que ce sont des forces ennemies.
Les luttes prolétariennes se confrontent aussi, bien sûr, de plus en plus directement aux forces de répression, sans cesse renforcées, de l'État capitaliste - l'appareil judiciaire, la police, l'armée. Au Mexique, le licenciement de 40 000 ouvriers du secteur électrique, à la fin 2009, fut précédé par l'occupation brutale des lieux de travail par la police fédérale anti-émeutes ; dans l'Espagne "démocratique" du socialiste Zapatero, la grève "sauvage" des contrôleurs aériens de décembre 2010 a été brisée par la prise en main des aéroports par l'armée. De plus en plus, les manifestations ouvrières se terminent en affrontements avec la police (Grèce, Grande-Bretagne, Inde, Bangladesh, Tunisie, Algérie, Égypte...) qui, loin de ce que les médias bourgeois nous assènent, sont chaque fois moins le produit "d'actions directes" de "petits groupes radicaux" et de plus en plus le fait de la police anti-émeute. En fin de compte, cet aspect est aussi un indice clair de l'aiguisement du conflit entre les deux classes antagoniques de la société : d'une part, c'est le redoublement des attaques féroces de la classe capitaliste contre les conditions de vie et de travail des prolétaires ainsi que la préparation de cette classe et de son État pour affronter la résistance des exploités ; et d'autre part, se manifestent, de manière plus déterminée et plus large, les efforts de la classe ouvrière pour résister et s'engager dans le combat contre le capital.
Finalement, toute cette ambiance de lutte de classes croissante est méthodiquement et sciemment défigurée par les médias du capital, presse, radio, télé, sans oublier internet. Jamais n'ont existé autant de moyens d'information qu'aujourd'hui... mais en même temps jamais la classe dominante n'a utilisé comme aujourd'hui ces moyens pour empêcher que le prolétariat acquiert une idée claire des enjeux actuels, pour empêcher que chaque travailleur se rende compte que, partout, ses frères de classe se lèvent et luttent exactement pour les mêmes raisons que celles pour lesquelles il est lui-même indigné (le chômage, les attaques directes ou indirectes au travail, les conditions de vie de plus en plus dégradées pour sa famille, l'exploitation et l'oppression croissantes), pour empêcher qu'on se reconnaisse dans ces luttes et que celles-ci continuent à se propager sur tous les continents, en somme pour empêcher que les prolétaires se reconnaissent comme classe avec les mêmes intérêts et les mêmes buts : lutter contre l'exploitation capitaliste.
En premier lieu, il y a la plus grande censure possible - tant à échelle nationale que mondiale - sur les luttes prolétariennes. Par exemple, tout le monde a été mis au courant, jusqu'à la nausée, de l'attentat aux États-Unis, à Phoenix, contre la représentante démocrate au Congrès américain. Mais, à l'exception des lecteurs de la presse militante, combien d'ouvriers ont été au courant des grèves aux États-Unis de l'année passée qui ont vu la participation de milliers de prolétaires de différents secteurs ? Ensuite, si on ne peut plus les cacher complètement du fait de leur ampleur, les médias bourgeois dénaturent de mille manières les luttes de classe en les présentant comme des situations essentiellement "locales" ou "nationales", ou comme des "réactions égoïstes et irresponsables qui s'opposent aux ajustements que le capital juge nécessaires et profitables à l'ensemble de la population" ("réductions des dépenses d'Etat" ou "assainissement des entreprises" qui, soi-disant, rendent indispensables la baisse des salaires, les licenciements massifs ou la réduction des retraites) ; ou bien en les présentant comme des actions de "petits groupes extrémistes" ou comme des réponses à des gouvernements "corrompus" qu'il suffit de changer pour ramener le calme. Le comble du cynisme est l'affirmation fréquente selon laquelle les ouvriers en lutte sont des "privilégiés" qui, "égoïstement", prétendent conserver leurs conditions de vie au détriment du reste de la population !
Dans cette situation où les médias essaient par tous les moyens de cacher ou de minimiser les luttes, ou de noyer le fait que celles-ci obéissent aux mêmes causes fondamentales, ce qui rend plus difficile la prise de conscience des ouvriers qu'ils ont des intérêts et des objectifs communs, le surgissement simultané de larges mouvements de lutte sur tous les continents devient encore plus significatif.
Deux faits d'importance historique sont à la base de cette situation. Premièrement, les attaques généralisées et chaque fois plus brutales et directes contre les conditions de vie et de travail que le prolétariat et les autres classes exploitées subissent de la part de la classe capitaliste du fait de l'enfoncement inexorable du système capitaliste dans la pire chute dans la crise économique de son histoire. Il est de plus en plus évident que tous les efforts de la bourgeoisie de tous les pays et de tous les secteurs pour "se sauver" ou "se remettre" de la crise, ont justement pour fondement d'exploiter, jusqu'à la dernière goutte, la force de travail, et cela par tous les moyens indirects et directs qu'elle a à sa disposition. Par exemple, le "transfert de fonds" de l'État - à commencer par celui de la première puissance mondiale - pour "sauver" les grandes banques et les grandes industries consiste, de fait, à faire payer ce "sauvetage" par les travailleurs via l'explosion du chômage, des augmentations d'impôts et la réduction du salaire direct et indirect (c'est-à-dire le budget de l'État dans la santé, l'éducation et autres services). Et cela arrive dans tous les pays du monde, tant dans les plus grandes puissances capitalistes que dans les pays les plus petits et faibles. C'est cette charge généralisée du capital contre le prolétariat qui est à la base du surgissement simultané d'une multitude de foyers de lutte de résistance au niveau mondial.
En outre, il est de plus en plus évident que la supposée "sortie de la récession" de 2010 se révèle clairement pour ce qu'elle est : un mensonge et, pour le moins, une illusion. Pour tenter de justifier cela, les médias bourgeois cherchent à faire croire que c'est la faute au ralentissement de la "reprise" aux États-Unis, ou que c'est la responsabilité de plusieurs pays d'Europe dont les finances publiques s'effondrent. Selon l'aire économique ou le pays où ils se trouvent, les médias alertent contre les "risques" croissants d'une nouvelle et prochaine "rechute économique" dont la cause serait "l'irresponsabilité" du pays d'en face. Derrière cette guerre médiatique, on trouve l'aiguisement de la guerre commerciale et financière entre les différents "blocs" de bourgeoisies nationales (en premier lieu, bien que pas seulement, autour des États-Unis et de la Grande-Bretagne contre l'Euro-zone).
Mais en plus, à cette "roulette russe" à laquelle se livrent les forces capitalistes mondiales se rajoute aujourd'hui un élément supplémentaire d'aggravation de la crise : l'inflation. Nous allons assister, dans les prochains mois, à une période d'augmentation généralisée des prix, à commencer par les prix de l'énergie et les produits de première nécessité ; c'est déjà ce qui a été l'étincelle qui a déclenché plusieurs des révoltes récentes (Tunisie, Algérie, Égypte, Chili...).
En somme, l'aiguisement de la crise et, avec elle, celle des conditions matérielles font que continuent à se multiplier les luttes de résistance des exploités, lesquelles tendent non seulement à se maintenir mais aussi à devenir chaque fois plus larges et profondes.
Il y a un deuxième fait, lui aussi d'importance historique, qui se manifeste, à l'échelle internationale et sur une période prolongée, dans ce que Rosa Luxemburg a appelé la "grève de masses" ; c'est ce que l'on perçoit aujourd'hui dans la volonté de se défendre et l'inclination à la lutte au sein du prolétariat ; c'est-à-dire, l'existence à la fois des facteurs "objectifs" et des facteurs "subjectifs" favorables à l'élargissement et à l'approfondissement du combat prolétarien contre le capitalisme.
D'une part, on peut apprécier l'apparition d'un penchant à la "contagion", c'est-à-dire à l'apparition d'une tendance à l'extension internationale des luttes. A partir des luttes en France, les travailleurs d'autres pays d'Europe (Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Belgique...) se sont aussi lancés dans la bataille en sachant que les attaques du capital sont du même type partout. Plus récemment, le mouvement social qui a embrasé la Tunisie durant un mois a servi d'exemple et de détonateur aux manifestations massives qui ont secouées les autres pays du Maghreb, et cela pour les mêmes raisons : l'augmentation des prix des biens de première nécessité. En même temps, et de nouveau malgré les obstacles que met en avant la bourgeoisie - en particulier, le contrôle syndical dont une des tâches est de maintenir les revendications et les luttes ouvrières divisées -, on voit également, dans les luttes, des débuts d'expressions de solidarité entre travailleurs de différents secteurs (même au niveau international), ce qui signifie que la base pour une future unification des revendications et des objectifs des luttes existe.
Ce qui est tout aussi remarquable dans les luttes actuelles, c'est que la colère et la combativité ne cessent de croitre. L'action des forces policières de l'État capitaliste, dont l'objectif est de "dissuader", c'est-à-dire de terroriser et de réprimer les luttes, s'est transformée, dans différentes occasions, en son contraire : un stimulant poussant les ouvriers à sortir dans la rue afin de protester massivement contre les gouvernements. La situation exceptionnelle des révoltes violentes et massives en Grèce, il y a plus d'un an, tend maintenant à se reproduire dans différents pays : la Grande-Bretagne, la Tunisie, l'Inde, l'Égypte...
Il faut aussi relever l'existence d'une tendance à la "politisation" des luttes dans le sens où les manifestations face à l'aggravation des conditions économiques laissent chaque fois plus la place à des contestations ouvertes contre l'État et ses plus éminentes représentations. De façon évidente, cette "politisation" est pour le moment récupérée et mise à profit par les partis bourgeois "d'opposition" eux-mêmes. Elle n'en exprime pas moins, cependant, une tendance, chez les prolétaires, à prendre conscience que la réponse à apporter à l'aggravation de leurs conditions de vie ne se trouve plus simplement au niveau de l'entreprise ou de la corporation, c'est-à-dire au niveau local et "économique", mais qu'elle doit être plus "générale", "globale" et donc aussi "politique".
Finalement, il faut souligner le fait qu'avec les mouvements de lutte s'accélère aussi le surgissement de minorités de prolétaires d'avant-garde qui cherchent à aller au-delà des luttes immédiates, qui s'interrogent sur les causes des défaites, qui cherchent à se réunir et à s'organiser pour préparer, dans les meilleures conditions, les luttes de demain, à faire qu'elles ne soient pas déviées ou récupérées par les forces du capital et qu'elles aillent dans le sens du "véritable changement" qu'est la mise à bas du capitalisme ; en somme, des minorités en recherche d'une alternative et d'un engagement révolutionnaire. Par exemple, la défaite des mobilisations en France contre la réforme des retraites a laissé une multitude de petites "assemblées" de travailleurs où les éléments de ce type, avec des militants de diverses organisations politiques, discutent sur les perspectives d'organisation et de lutte. Une ambiance similaire existe ailleurs. Cela se reflète dans l'augmentation de correspondance, de discussion et de contacts des groupes révolutionnaires.
Toute cette situation ouverte, que nous définissons comme la "grève de masses", rend encore plus indispensable et urgente l'intervention des minorités révolutionnaires au sein de leur classe, notamment celle des groupes et militants de la Gauche communiste.
Bien sûr, un aspect des campagnes idéologiques de la bourgeoisie contre les prolétaires (auxquelles participent même des groupes qui s'auto-proclament "révolutionnaires" comme les anarchistes par exemple), est de semer la méfiance des ouvriers envers les groupes politiques véritablement révolutionnaires et communistes afin qu'ils apparaissent comme "extérieurs", "étrangers" et même "dangereux" aux yeux de la classe ouvrière. C'est la raison pour laquelle nous ne cessons d'insister sur le fait que les groupes révolutionnaires, notamment ceux de la Gauche communiste, sont, au contraire, une partie de la classe elle-même, celle qui est "la plus consciente et la plus déterminée" ; qu'ils sont simplement - comme le dit le Manifeste communiste de 1847 - ceux qui "mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat" ; ils sont "la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l'avantage d'une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien" ; et leurs objectifs sont : "constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat".
Dans ce sens, il est d'abord indispensable que, dans cette période, les minorités révolutionnaires mettent en avant les intérêts communs de classe qui résident dans les luttes qui surgissent partout. Leur tâche n'est pas seulement de "diffuser l'information" ni non plus d'appeler simplement à la lutte, mais avant tout d'impulser les tendances vers l'extension et l'unification des luttes au-delà de toute division sectorielle ou nationale qu'essaie d'imposer la bourgeoisie. Il s'agit de souligner leur essence commune comme parties d'un mouvement de l'ensemble de la classe ouvrière, d'un mouvement dont les causes et les buts historiques - de l'État capitaliste et la prise du pouvoir par le prolétariat à l'échelle internationale - sont les mêmes.
En même temps, il est indispensable que les révolutionnaires assument leur tâche de transmission de l'héritage des expériences de luttes du passé qui est entre leurs mains tout comme la théorie révolutionnaire - le marxisme -, de telle manière que les prolétaires puissent en bénéficier dans leurs combats actuels. De cette manière, non seulement les révolutionnaires contribuent à augmenter la capacité de l'ensemble du prolétariat à se défaire des mystifications et des pièges que la bourgeoisie lui tend à chacune de ses luttes mais surtout ils contribuent de manière décisive à la prise de conscience de classe du prolétariat de ses intérêts et objectifs révolutionnaires et de la nécessité et possibilité de les réaliser.
Finalement, les révolutionnaires ont aussi la tâche impérieuse de transmettre toute l'expérience de la classe accumulée en matière d'organisation et spécialement celle qui découle de la période révolutionnaire du début du 20ème siècle ; expérience qui a mené au triomphe de la révolution prolétarienne en Russie et à la vague révolutionnaire internationale qui a fissuré l'édifice capitaliste et a menacé de le mettre à bas pour toujours.
Aujourd'hui et encore plus demain, le surgissement de prolétaires d'avant-garde en recherche d'une cohérence, d'un engagement militant et d'une organisation révolutionnaire, impose en particulier aux groupes et éléments actuels de la Gauche communiste la responsabilité majeure de débroussailler le chemin qui conduit à la construction du nouveau parti communiste mondial. Et sur ce chemin, les forces communistes actuelles se doivent d'abord de dépasser la dispersion politique et organisationnelle qui les caractérise et s'engager résolument, dès aujourd'hui, dans un processus de rapprochement et de "regroupement". Elles doivent passer par là si elles veulent être à la hauteur de la situation et assumer les responsabilités pour lesquelles le prolétariat les a faites surgir.
Janvier 2011.
Notes :
1. La liste est longue, à commencer par les principaux pays européens, des combats ouvriers qui se sont développés ces deux dernières années et leur nombre ne fait que croître sur tous les continents avec l'impasse économique du capitalisme. Pour un suivi plus précis des luttes ouvrières dans le monde, nous renvoyons nos lecteurs aux presses internationales de la Tendance communiste internationaliste et du CCI.
Home | Bulletin Communiste International 4 | |