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Compte rendu à propos de la manifestation du 17/10/2008 à Mexico

La manifestation était prévue à 10 heures du matin, il était difficile de diffuser la presse parce que le temps était pluvieux, il y avait beaucoup de professeurs et nous n'avions que 500 tracts. Nous avons commencé à les diffuser mais les gens demandaient encore et encore des tracts, bien que nous leur disions qu'ils pouvaient en faire des copies et les distribuer autour d'eux, ou bien qu'ils le lisent en groupe, nous n'avons pu éviter d'aller en faire 500 de plus pour continuer à diffuser. Le tract que nous distribuions était le communiqué sur l'attentat de Morelia ; il a été assez bien reçu parce que les gens le lisaient et beaucoup affirmaient que l'analyse était très importante. Au point que la camionnette sono de la délégation de Michoacán a lu quelques paragraphes du communiqué. Il faut reconnaître que les enseignants qui manifestaient là était d'une génération très jeune, bien que montrant un grand mécontentement, nous pensons que deux questions se sont conjuguées, l'attaque que la bourgeoisie a portée contre ce secteur en lui imposant le projet d'alliance pour la qualité de l'éducation (ACE, selon l'acronyme en espagnol, NDLT) d'un côté et, d'un autre côté, la répression policière contre les enseignants et les parents dans l'Etat de Morelos [au cours de luttes qui avaient précédé l'attentat de Morelia, capitale de cet Etat]. Ils disaient aussi que la lutte qu'ils étaient en train de mener maintenant, ne représentait pas seulement une protestation ponctuelle, qu'ils devaient lutter sinon le gouvernement allait leur imposer la ACE et que ce projet servait à jeter tous les enseignants qui ne sont pas des inconditionnels du syndicat dirigé par Ester Gordillo [lié au PRI], et qu'avec ce projet, les emplois seraient réservés aux inconditionnels de ce syndicat. Les mots d'ordre criés dans la manifestation portaient sur le rejet de l'ACE, contre la répression du gouvernement et le rejet des appareils de répression comme la Police Fédérale Préventive et l'armée ; le rejet de l'attitude du gouvernement de Calderon et de la leader du syndicat, l'enseignante Esther Gordillo.

Une autre chose que nous avons vu : nous avions environ 100 tracts "Non à la fausse alternative « nationalisation –privatisation », Oui à la lutte unie de tous les travailleurs" [tract de la fraction au Mexique, ndt].

Nous les avons distribués dans les rangs de la CNTE [le syndicat des enseignants] et plusieurs cortèges de la manifestation ont commencé à crier des mots d'ordre se référant à notre tract. Alors le haut-parleur de la camionnette du syndicat a immédiatement appelé le cortège à ne pas reprendre d'autres mots d'ordre que ceux étant dans la ligne politique de la CNTE et que les mots d'ordre qu'il fallait crier portaient sur le rejet de la privatisation de PEMEX [la compagnie nationalisée du pétrole] et pas d'autres mots d'ordre qui soient contre la ligne politique de ce syndicat. Nous avons pu voir qu'à partir de ce moment, le cortège s'est tu et est resté silencieux sur les mots d'ordre à propos de PEMEX. Il ne criait que des mots d'ordre de rejet de l'ACE et contre la répression des enseignants de l'Etat du Morelos.

D'autre part, comme il bruinait, nous avons dû mettre aussi bien les tracts que la presse dans des abris de plastique pour les protéger de la pluie, et nous avons essayé de discuter avec les gens ce qui est très difficile dans ces conditions. Pourtant, nous avons pu rencontrer deux enseignants de Oaxaca. Ils viennent de deux villages indigènes différents ; avec le premier nous avons discuté très brièvement parce qu'il pleuvait beaucoup, mais le camarade a dit qu'il était intéressé à recevoir notre bulletin et pour entamer un processus de discussion avec nous. Il a acheté les trois brochures et nous lui avons donné les trois tracts différents, il s'est engagé à les emmener dans sa localité à Oaxaca. Nous avons aussi parlé avec d'autres camarades de sa localité et ils se sont aussi engagés à nous envoyer des commentaires sur nos documents. (...)

Avec l'autre enseignant la discussion a été plus ample. Il n'était pas seul, plusieurs enseignants étaient avec lui mais la discussion s'est déroulée avec lui. Il nous a dit qu'ils pensaient que le mouvement à Oaxaca avait été défait par manque d'une direction politique, ils pensent que manque une organisation qui dirige la classe avec des orientations politiques claires parce que, disent-ils, quand la masse du peuple se met en colère, elle lance des attaques contre les forces répressives mais sans orientation politique, sans savoir quoi faire. Ils disent être convaincus que ce qui manque c'est de lire, lire et lire encore afin de donner forme à cette organisation qui manque tellement au peuple, parce que les organisations qui existent ne correspondent plus.

Sans lui dire que nous étions d'accord avec ce qu'il disait, nous avons dit qu'avec l'accélération de la crise économique dans laquelle se trouve actuellement le capitalisme, la bourgeoisie va mener des attaques très fortes contre les conditions de vie des travailleurs, que la bourgeoisie va accroître la répression et que les travailleurs vont être obligés de répondre par la lutte. Et c'est pourquoi il est nécessaire que tous les éléments les plus avancés de la classe se regroupent pour discuter et s'unir sur les positions politiques, rompre avec les frontières des positions politiques qui nous séparent, afin de donner naissance à l'organisation, le parti, dont la classe travailleuse a tellement besoin pour donner une direction politique à sa lutte. Nous leur avons dit que cela n'est possible qu'en discutant les positions politiques non seulement au niveau des travailleurs au Mexique mais que cette discussion doit se dérouler internationalement pour que dans la lutte de la classe ouvrière, le parti parle d'une seule voix dans tout le monde. Parce que la classe ouvrière est mondiale, parce que les attaques de la bourgeoisie ne portent pas seulement contre les travailleurs au Mexique, mais au niveau international, le parti doit être international. Il a dit qu'il était totalement d'accord avec nous et qu'ils étaient dans les meilleures dispositions pour entreprendre un processus de contact avec nous. L'idée que l'organisation ne se forme pas uniquement au niveau d'un pays mais au niveau international lui semble très bonne. (...)

Beaucoup de gens à qui nous avons donné le tract nous ont demandé si nous étions membres d'une organisation et comment en savoir plus sur nous, nous leur avons montré l'adresse électronique sur le tract, mais en voyant que dans la même adresse on se dit Bulletin communiste, ils nous ont demandé si nous avions des bulletins pour en prendre connaissance, et comme nous n'en avions aucun exemplaire, ce que nous avons fait a été de les inviter à aller voir sur notre site pour prendre connaissance de nos analyses, etc.

Nous avons diffusé environ 1200 tracts, 1000 sur le communiqué sur Michoacán, 200 sur "Misère+barbarie =capitalisme" et 100 sur la fausse alternative "Nationalisation/privatisation" que nous avions en réserve.

En tenant compte des difficultés liées à la pluie, nous avons vendu 12 brochures : 7 sur le Grupo de Trabajadores Marxistas, 4 sur la morale et 1 sur la guerre.


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