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L'année 2008 a confirmé l'enfoncement de l'économie mondiale dans le vif d'une crise dont elle ne ressortira pas de sitôt. Les signes d'une débâcle économique majeure du capitalisme, révélant une fois de plus la faillite historique de ce système, ne cessent de s'amonceler.
L'année 2009 et les suivantes s'ouvrent sur la promesse de luttes d'importance partout dans le monde, des luttes où la classe ouvrière va pouvoir engranger des expériences précieuses pour une riposte massive et frontale contre les attaques incessantes que lui impose la bourgeoisie.
Tous ces bonimenteurs d'économistes, d'hommes politiques, de gouvernants ont d'abord essayé de nous faire croire que la crise ne se limitait qu'à la sphère financière, que c'était juste dû à un "trop plein" de spéculation ; mais la crise a atteint toutes les sphères de leur économie. Ils nous avaient assuré que "l'économie réelle" (terme qu'ils inauguraient pour parler du secteur de la production de richesses) n'était pas menacée ; mais voilà la récession est bien là, n'épargnant quasiment aucun secteur, aucun pays. Puis, sous le déguisement de super-magiciens, les mêmes nous assurent qu'ils ont en réserve tout un arsenal de mesures destinées à juguler la crise. Et les voilà qui déversent des milliards de dollars (ou d'euros ou d'autres monnaies) pour sauver les banques, qui à leur tour ont pour mission de "sauver les entreprises" en leur offrant… du crédit. Autant tenter de stopper une coulée de boue à l'aide d'une pelle. La coulée de boue est devenue une avalanche : tous les secteurs, dans tous les pays, multiplient les licenciements qui tombent par dizaine, par centaines de milliers chaque jour. Leur système est devenu une gigantesque machine à produire encore plus de chômage et de misère à travers toute la planète.
Mais la bourgeoisie vient d'accomplir là une œuvre fondamentale en faveur de la lutte ouvrière : en jetant brutalement à la rue des millions de travailleurs, elle contribue en même temps à tisser les conditions d'une mise en mouvement massive et unitaire de la classe ouvrière partout dans le monde. Voilà ce qui rend tous les bourgeois nerveux.
La classe ouvrière a déjà commencé à engager le combat. Elle seule est capable de développer une lutte efficace, massive, frontale, unie contre ce système d'exploitation moribond et pourri.
En Allemagne plusieurs mouvements de grève se sont succédés en mars 2008 dans les aéroports, dans les transports, les bus et trains régionaux, dans les hôpitaux, les crèches, les caisses d'épargne ; ces mouvements faisaient suite à 7 semaines de grève dans les services publics en 2007 contre l'allongement du temps de travail. Le nombre de jours de grève comptabilisé est en hausse constante dans ce pays réputé pour sa "paix sociale" et la politique de "dialogue social" de ses syndicats : il y a eu 18 000 jours de grève en 2005, 428 000 en 2006 et 580 000 en 2007 ; c'est un chiffre record depuis celui de 1993 (593 000 jours de grève), ce qui a fait dire aux médias que "les ouvriers allemands reprennent goût à la grève" (La Gazette de Berlin).
Début novembre 2008, des grèves d'avertissements se sont développées. 30.000 salariés de la métallurgie ont débrayé le 1er novembre pour réclamer une hausse de 8% des salaires. Le 3 novembre 2.600 employés de Daimler (Düsseldorf) participaient au mouvement ; des opérations de débrayage se succédaient à Ford (Saarlouis), à Opel-Bochum, chez l'équipementier Bosch (Giessen) ou encore parmi les sidérurgistes de Salzgitter. Environ 5.000 salariés d'Audi (Ingolstadt et Neckarsulm) entraient ponctuellement en grève pendant cette même période.
En Italie, début décembre, 50% des ouvriers de la Fiat à Turin ont fait grève. 200 000 personnes ont défilé dans les rues de Bologne, 50 000 à Milan, 40 000 à Naples pour protester contre les premiers effets de la crise actuelle. Etudiants, retraités, ouvriers brandissaient des banderoles qui disaient clairement aux capitalistes : "Payez-la vous-mêmes votre crise !" ; ces prolétaires s'adressaient à tous les gouvernements et lançaient ainsi un mot d'ordre dans lequel l'ensemble de la classe ouvrière se reconnaît. A l'origine, les syndicats avaient cherché à organiser une "protestation" contre la "mauvaise politique de Berlusconi" ; par "sécurité" diront-ils, ou par crainte de débordements dirons-nous, la CGIL avait, de plus, précipitamment retiré son appel à la grève dans les chemins de fer au niveau national.
A Alitalia, les employés ne relâchent pas leur mobilisation contre les "restructurations" décidées par la classe dominante. Les syndicats ont programmé une série de journées de grèves, mais celles-ci sont soigneusement étalées (le 6/12/08, les 7, 16 et 27 janvier 2009, et les 9 et 20 février, etc….) pour n'avoir pratiquement aucun effet sur la bourgeoisie et pour aboutir à la démoralisation générale des combattants.
En France, plusieurs mouvements sociaux (outre les manifestations de lycéens) se déroulent à Paris et dans plusieurs villes de province (Bordeaux, Toulouse, Lille, Marseille, Lyon…). Près d'un millier de personnes ont ainsi manifesté à Bordeaux, début décembre, aux côtés des employés de Ford dont l'usine de Blanquefort est menacée de fermeture. A Douai, le 18 décembre les employés de plusieurs entreprises (Saint Gobain, Auchan, Inoplast, Wagon, Faurecia) se sont joints aux ouvriers des usines Renault mis au chômage technique et, côte à côte avec des retraités et les lycéens ont arpenté les rues avec le slogan : "Contre le capitalisme, la grève générale". Des mouvements sont également en cours en particulier dans les transports (SNCF, TER contre les horaires de travail d'hiver notamment) ainsi qu'à La Poste ou dans le secteur hospitalier.
La patience, la très grande patience, la trop grande patience de l'ensemble des prolétaires à travers le monde ne trouve sa raison d'être que dans l'espoir qu'une fraction significative d'entre eux, en Allemagne, en France, en Italie ou ailleurs, déclenche la bataille, fraction à laquelle ils pourraient alors unir leurs efforts.
En attendant, ils s'en remettent aux organisations syndicales et attendent qu'elles organisent la riposte quand celles-ci ne font que temporiser, repousser les échéances et les balader à travers des journées d'actions bidons, des grèves sectorielles éparpillées géographiquement et dans le temps, des processions-défilés, toutes formes de "luttes" destinées à écœurer les travailleurs. Mais en attendant, la colère s'accumule, se transforme en rage derrière des objectifs plus ou moins précis mais avec la certitude que bientôt, très bientôt, il va falloir s'y mettre.
Les mouvements sociaux qui ont embrasé la Grèce à la fin de l'année 2008 ne sont que la continuation d'un mouvement plus vaste entamé depuis plusieurs mois déjà et au sein duquel la classe ouvrière a une place centrale. En mars 2008, des millions de travailleurs s'étaient déjà mis en grève contre le "plan de révision" des pensions (transports, hôpitaux, services publics, ingénieurs et avocats), et le 11 mai les syndicats, sous la pression de la classe ouvrière, avaient été contraints d'appeler à une journée de grève générale, ce qu'ils ont répétée, depuis, sans parvenir à faire dégonfler la tension sociale montante. Depuis, ouvriers, chômeurs, immigrés, étudiants arpentent périodiquement les rues de plusieurs villes grecques, côte à côte.
La colère n'a fait que s'exacerber depuis le 6 décembre, jour de l'assassinat d'un enfant de 15 ans par un policier.
Aujourd'hui, les très rares images, que les médias aux ordres nous donnent des manifestations de rues, privilégient à la fois le caractère spectaculaire des affrontements violents avec la police, le jeune âge et l'appartenance des manifestants aux couches étudiantes.
Loin de s'épuiser à la veille de la trêve de fin d'année, la combativité rebondit de jour en jour ; loin de rester cantonnés à des défilés de jeunes lycéens, les rangs des manifestants, dans lesquels se côtoient jeunes et retraités, actifs et chômeurs, se gonflent chaque jour et les luttes ouvrières se développent : grève des contrôleurs aériens le 18 décembre pour une augmentation de salaires, grèves aussi chez les employés des transports en commun, chez les médecins et les travailleurs des hôpitaux. Le 18 décembre, des délégations d'ouvriers en grève dans plusieurs secteurs se sont invités dans une manifestation de lycéens devant le Parlement.
A plusieurs reprises, les locaux syndicaux ont été pris d'assaut ou occupés par les manifestants, comme à Patras où les manifestants ont dénoncé la politique "pro-gouvernementale" des syndicats et ont appelé à une grève générale illimitée, comme à Athènes où le siège de la Confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE) a été occupé. Le mouvement sociale est entré dans une phase d'affrontements sporadiques avec les forces d'encadrement en place.
A partir du 22 décembre, la tournure politique du mouvement s'est renforcée. Les cortèges se sont multipliés dans plusieurs villes. A Alimos (quartier d'Athènes), la population s'est emparé de la sono installée à l'occasion des fêtes de Noël et les micros furent utilisés pour lire des communiqués demandant la libération des détenus, le désarmement de la police, la dissolution des brigades anti-émeutes, l'abolition des lois d'exceptions. A Volos et sur l'île de Lesvos, des stations de radios ont servi de relais aux revendications des manifestants. A Ptolemaida, comme à Ioannina, les sapins de Noël des municipalités sont re-décorés avec les communiqués des luttes, des photos de manifestations et d'Alexandros Grigoropoulos, l'enfant assassiné (1).
Mais, au profit de la bourgeoisie, l'attitude de la gauche et des organisations syndicales n'a consisté qu'à s'acharner à contrer l'ampleur du mouvement : alternativement, ceux-ci ont soufflé le vent du "radicalisme" lorsqu'ils ont appelé les ouvriers à s'organiser par eux-mêmes, ou la tempête du "démocratisme" en appelant à se ranger derrière eux pour exiger une démission du gouvernement en place et la préparation de nouvelles élections. La bourgeoisie savait pertinemment qu'elle pouvait compter sur les syndicats et la gauche ; sa presse a d'ailleurs réclamé ouvertement l'aide de la gauche : "Les citoyens ou le KKE (Parti communiste grec) doivent décider de restaurer l'ordre public et la protection du système démocratique si la police n'est pas capable de le faire". (Avriani, quotidien de droite). En fait, le KKE n'a pas attendu cet "appel" ; dès le 9 décembre, trois jours seulement après l'assassinat d'Alexandros, le comité central prenait les devants de la propagande anti-ouvrière en amalgamant les étudiants à des hooligans manipulés par des "puissances de source interne et externe au pays", dénonçant publiquement "la violence aveugle des casseurs encagoulés" et les "incendies aveugles" (Communiqué de presse du CC du KKE du 9 décembre).
Cependant la réalité de la lutte, telle qu'elle se développe massivement aujourd'hui en Grèce est bien différente ; elle concerne l'ensemble de la population et, en premier lieu bien sûr, la classe ouvrière.
En s'attaquant violemment à la police et aux édifices publics, représentants en place des institutions bourgeoises, la population grecque ne cherche pas seulement à venger la mort d'Alexis (2). Elle exprime son rejet de ce type d'Etat et contribue à porter la question sociale sur le terrain politique.
L'assassinat de sang-froid d'Alexandros n'a rien d'une bavure accidentelle. Le policier qui a tiré froidement sur un adolescent de 15 ans n'a fait qu'accomplir jusqu'au bout la "mission" dévolue à la police et à l'Etat en général, cette "mission" qui consiste à faire respecter, par tous les moyens, la "paix sociale". Voilà ce que les travailleurs en Grèce ont compris et intégré à leur mécontentement.
Plus la bourgeoisie et ses Etats sont en danger, plus ils ont recours à la matraque, à la terreur pour tenter de faire respecter "leur ordre". En période de crise aiguë, les oripeaux démocratiques tombent, les institutions chargées de faire respecter l'ordre des Etats (syndicats, police, magistrats…) se raidissent, leur véritable "mission" apparaît alors au grand jour.
Car il faut être clair : nous n'avons pas à faire là à une "caractéristique" propre à l'Etat grec dont le gouvernement serait particulièrement fragilisé.
C'est la suite logique, le plein aboutissement de ce qu'on va voir de plus en plus se développer partout, y compris (et même surtout) de la part de gouvernements "démocratiques" et de leur police.
Ainsi aujourd'hui, au Mexique, dans certaines villes "populaires", les opérations de la police fédérale, avec hélicoptères, et la présence permanente de convois de policiers et de soldats fortement armés deviennent chose courante.
La Grèce nous offre un premier exemple, encore à l'état d'ébauche, d'une situation où les problèmes économiques et politiques s'enchevêtrent, se croisent ou passent alternativement au premier plan des préoccupations des prolétaires. Non que ceux-ci soient consciemment et ouvertement entrés en lutte contre l'Etat, mais parce que la situation leur impose chaque jour, dans la lutte, son lot de problèmes à résoudre, de questions à trancher et de tâches concrètes à poser et à réaliser. On peut affirmer dans ce sens que les évènements en Grèce posent un jalon important dans la confrontation inévitable qu'a et qu'aura de plus en plus la classe ouvrière avec l'Etat bourgeois.
Toutefois, si la lutte en Grèce n'est pas rapidement prise en charge par les secteurs centraux de la classe ouvrière grecque, seule capable d'en assurer le développement et l'extension, si elle n'est pas relayée au niveau des grands centres industriels d'Europe notamment, elle va nécessairement s'épuiser et sombrer dans une défaite.
La lutte entamée par les travailleurs en Grèce constitue un appel pour le développement des luttes partout dans le monde. D'autre part, l'impossibilité dans laquelle se trouve aujourd'hui la bourgeoisie d'avoir recours aux vieux schémas d'éparpillement des attaques crée les conditions pour une riposte rapide et massive, ouvrant immédiatement la voie à une perspective d'unification des luttes.
Dans les mouvements de grèves d'aujourd'hui s'expriment des poussées vers le dépassement du corporatisme, des vieilles divisions qu'entretient et exploite la bourgeoisie, notamment grâce aux syndicats, entre secteurs économiques et industriels, entre entreprises, entre ouvriers et employés, entre travailleurs actifs et chômeurs, etc. Mais ce dépassement implique un autre contenu aux luttes : en créant un rapport de forces favorable, en s'unissant au delà des secteurs d'industrie, les ouvriers affirment leurs intérêts en tant que classe, et la voie à une confrontation politique contre l'ensemble de l'organisation sociale, contre l'Etat de la bourgeoisie, devient alors de plus en plus inévitable.
La force des ouvriers c'est leur unité et leur capacité à frapper ensemble pour défendre leurs intérêts communs.
Mais la construction de cette unité, la classe ouvrière va devoir l'engager en combattant ouvertement et consciemment tout ce qui divise ses rangs de manière ouverte et concrète. C'est une action consciente, volontaire qui trouve sa voie dans la pratique de la lutte elle-même, dans la prise en main et l'organisation de celle-ci :
par des assemblées générales, au sein desquels se construit concrètement le rapport de force, où se décident collectivement les actions à mener (décision d'entrer en grève, décisions sur ses modalités, etc …) ; par des assemblées qui sont ouvertes à tous les travailleurs et qui sont reconduites autant de fois que nécessaire selon les besoins de la lutte ;
par des manifestations communes massives où travailleurs et chômeurs, toutes catégories confondues, se retrouvent, discutent, et tissent des liens nouveaux qui décuplent leur volonté et leur combativité, où ils peuvent échanger leurs expériences et renforcer ainsi leur conscience ;
par l'envoi de délégations massives pour rechercher la solidarité active auprès des travailleurs des entreprises environnantes, auprès des populations ouvrières et des chômeurs…
Sur ce plan, la très grande sympathie que rencontre le mouvement en Grèce témoigne d'un rejet croissant et partagé de ce système d'exploitation et de répression. L'expérience qui se déroule dans ce pays éveille partout l'attention d'une classe ouvrière prête à se mobiliser. Le mouvement ouvrier international suit avec grand intérêt cette expérience, comme en témoignent les nombreuses manifestations qui ont éclot dans plusieurs grandes villes d'Europe notamment, en solidarité avec le mouvement et les manifestants inculpés. Toutefois, ces démonstrations de solidarité isolées restent largement insuffisantes. Seule la solidarité active par l'entrée en lutte massive et immédiate des travailleurs, sur leur propre terrain de classe, pourra faire reculer la classe dominante.
Aujourd'hui la question de l'organisation des luttes revient au premier plan. Elle est directement liée à la confrontation, au sein même de la lutte, avec les défenseurs du capital, notamment les syndicats, les forces d'encadrement de gauche et les gauchistes. Le fond de commerce de ces derniers c'est le syndicalisme de base qui leur permet d'autoproclamer une fausse centralisation de la lutte en parachutant et en tentant d'imposer toutes sortes de comités, collectifs et autres coordinations "prêts à l'usage" qu'ils ont le plus souvent préparés des mois à l'avance, avant que les ouvriers concernés ne soient prêts à s'organiser par eux-mêmes, avec comme objectif d'entraver le réel processus de prise en main et d'organisation de la lutte.
"Les 'lieux', ou les formes d'organisation unitaires, c'est-à-dire rassemblant l'ensemble des travailleurs à partir de leurs lieux de travail, sont aussi le théâtre du combat de classe, de l'affrontement entre la classe ouvrière et les forces bourgeoises en milieu ouvrier, syndicats, partis de gauche et gauchistes.
L'expérience des années 1980 a montré comment les syndicalistes de base et les groupes trotskistes et anarchistes étaient capables d'enfermer les luttes ouvrières, les coordinations de cheminots et d'infirmières (1986, 1987 et 1988) dans la corporation, d'étouffer l'extension des luttes, en s'appuyant sur la volonté "assembléiste" des ouvriers pour maîtriser et contrôler leurs luttes sans la laisser dans les mains des syndicats. De même, et a contrario, l'expérience de décembre 1995 en France montre clairement que la tenue générale et systématique des assemblées, leur caractère démocratique et souverain (discussion et vote), n'avait pas donné un "contenu de classe" comme dit Trotski, et avait pu laisser complètement la maîtrise et la direction de la lutte aux syndicats. (...) La nécessité de s'organiser s'est directement imposée en fonction des nécessités immédiates de la lutte : rejeter les accords syndicaux, rejeter les préavis de grève et autre réglementation syndicale de la grève, se lancer dans la grève, l'étendre, etc... C'est dire que la question de "la prise en main des luttes par les ouvriers" est directement liée à la question de l'affrontement avec la bourgeoisie, notamment avec son principal cheval de Troie au sein des luttes, c'est-à-dire les syndicats et le syndicalisme. C'est dire aussi que les formes d'organisation de lutte vont être l'objet d'un combat entre les classes, les ouvriers luttant pour qu'elles soient au service du développement de l'affrontement de classes, les syndicats et les gauchistes luttant pour les figer au nom de la démocratie ouvrière et les vider ainsi de tout contenu de classe" (La question de la forme d'organisation de la lutte ouvrière, Bulletin communiste 23,10 février 2004).
En se développant massivement dans les principaux pays du cœur du capitalisme, la combativité ouvrière va nécessairement se cristalliser, se consolider et s'homogénéiser autour de mots d'ordre et d'orientations communes ; sur ce chemin, la question politique de l'organisation de la lutte va se poser concrètement et quotidiennement.
Ce qui constitue jusqu'alors une nouvelle vague de luttes (des luttes en Grèce à celles en Allemagne, en Italie ou, dans une moindre mesure, en France...) a toutes les possibilités de devenir une véritable déferlante à travers le monde sous l'effet de la violence des attaques économiques conjuguée à la répression ; et en particulier là où existent et peuvent pleinement se renforcer les fondations pour une telle déferlante, dans tous les pays centraux du capitalisme au sein desquels la classe ouvrière est plus concentrée et expérimentée.
Il appartient à ces bataillons prolétariens du coeur du capitalisme de joindre et d'amplifier leurs luttes, d'en prendre en main l'organisation et le développement, conditions nécessaires pour faire reculer la bourgeoisie.
Tel est la responsabilité majeure du prolétariat, tel est l'enjeu contenu dans la situation actuelle.
Décembre 2008
Notes :
1. La plupart des informations citées peuvent être consultées sur le site de "Solidarité ouvrière" :
http://communisme.wordpress.com/category/luttes-de-classes.
On trouve plus rarement quelques éléments concrets dans les dépêches AFP et Reuters.
2. C'est ce que clament les manifestants sur leurs banderoles : " Pleurer ne suffit pas, la lutte continue"
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