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Présentation à "La déclaration du Comité d'entente"
La "bolchévisation" du Parti communiste italien

On ne s’est pas pressé de "bolchéviser" le Parti communiste italien. La tâche n’était pas commode : il fallait éliminer l’influence de Bordiga. Or, Bordiga, étant en désaccord avec la politique suivie par l’IC, avait renoncé volontairement à la direction du Parti. Il demeurait à Naples, simple membre de sa section. Pourtant son influence demeurait et chaque consultation du Parti montrait que cette influence était intacte. Bordiga et ses amis constituaient vraiment une gauche et l’immense majorité du Parti était groupée autour d’eux. Telle était la situation qu’il fallait d’abord détruire pour que la "bolchévisation" pût passer.

Les moyens qu’on a employés pour atteindre ce but, nous les connaissons bien : ce sont ceux qu’on a employés ici. L’Internationale forme une direction d’hommes serviles qui constitue une véritable fraction au sein du Parti et, appuyée sur cette fraction, elle met les ouvriers en demeure de se prononcer pour cette direction ; sinon, ils sont contre l’Internationale.

Pour se défendre contre l’action malfaisante et malhonnête de cette fraction, les amis de Bordiga avaient aussitôt constitué un Comité d’entente. L'IC déclara aussitôt : ou le Comité sera dissous sans délai, ou tous ses membres seront expulsés du Parti. Il est vrai qu’en même temps, elle donne l’assurance qu'une pleine liberté de discussion précédera le Congrès. Mais il faut voir ce que devient cette promesse à l’application. Le journal du Parti, L’Unita, publie la déclaration du Comité d’entente. Seulement il y met un titre : "Un document indigne de communistes" ; il l’encadre d’articles et de lettres de représentants de la fraction dirigeante et il met le tout sous cette manchette : "Les membres du Comité d’entente contre l’Internationale." C’est la "bolchévisation" telle que nous l’avons déjà vue et cela donne la nausée. (...)

Nous reproduisons ci-dessous la déclaration du Comité d’entente. Les camarades qui l’ont rédigée ne sont pas et n’ont jamais été syndicalistes ; ils ont été, à l’occasion, en désaccord avec nous ; ils sont de sincères communistes qui ont la confiance de la masse de leur Parti. Et ils sont amenés à critiquer les nouvelles méthodes de l'IC comme nous l’avons fait nous-mêmes.

L’artisan de ce chambardement de la section italienne de l'IC a été Humbert-Droz, le même que les "bolchévisés" de France et d’Allemagne dénoncent comme un droitier et à qui ils dénient le droit de parler au nom de l’Internationale !

La bolchévisation à la Zinoviev continue. L’incohérence et la malfaisance aussi.

Alfred Rosmer

(publié dans "La Révolution prolétarienne" n° 8 – août 1925)


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