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PRISE DE POSITION A PROPOS D'UNE RP DU PCI-Le Prolétaire

Le 8 octobre dernier, le PCI-Le Prolétaire (1) tenait à Paris une Réunion publique sur l'histoire de cette organisation, ses racines, ses crises et comment elle y avait fait face.

Depuis plusieurs mois déjà, le PCI-Le Prolétaire assure une présence politique et militante régulière à Paris en organisant des réunions publiques. Préserver et développer de tels lieux de discussion est d'autant plus responsable dans un contexte où l'évolution de la situation pousse de plus en plus d'éléments à la réflexion avec une réel souci de confrontation des positions politiques et de clarification de celles-ci. Même si le nombre de participants reste encore limité à une petite minorité politisée, l'important est de proposer et ainsi créer les conditions pour accueillir un plus grand nombre d'éléments en recherche.

La seule organisation qui, jusqu'il y a quelques années encore, organisait fréquemment et régulièrement, au niveau international, ce type de réunions de discussion et qui y enregistrait une participation significative, le CCI, n'assume plus vraiment cette responsabilité. Pire que cela, les orientations politiques qu'elle a prises ces dernières années ont fait qu'elle a largement contribué à discréditer jusqu'au principe et à l'état d'esprit fraternel qui préside normalement dans ces réunions en sabotant les siennes propres, dégoûtant jusqu'à ses propres sympathisants.

Le PCI, comme le BIPR malgré sa trop faible représentation en France, montrent – et c'est heureux – qu'ils n'ont pas l'intention d'abandonner ce terrain. Nous saluons ces efforts et nous les soutiendrons de toutes nos forces.

Le thème proposé à la dernière réunion du PCI se rattache notamment à l'article paru dans le numéro 477 du Prolétaire ("Ce qui distingue notre Parti"). L'objectif était clair : il s'agissait de faire mieux connaître et de défendre politiquement et publiquement l'histoire de ce courant qui se rattache à la Gauche italienne, de faire connaître et de défendre la conception de l'organisation politique du prolétariat et sa nécessité vitale pour le combat de la classe. Il s'agissait enfin de faire connaître les crises rencontrées à travers l'histoire du PCI, de les analyser et de défendre les réponses qui y ont été apportées.

C'est donc une discussion hautement militante qui a été menée et qui a tourné autour d'une question politique qui, à notre avis, est dès aujourd'hui d'une actualité brûlante : la construction de l'organisation politique du prolétariat, le Parti.

Pour défendre son point de vue, le PCI a essentiellement pris appui sur sa propre histoire. Or, selon nous, il aurait été préférable (et il est préférable) d'élargir la réflexion qui n'a pu être poussée plus loin au cours de cette réunion faute de temps. Si les "crises" ont souvent émaillé la vie des organisations révolutionnaires, si elles n'ont pratiquement épargné aucune d'entre elles, si ces crises, plus ou moins profondes et graves, ont conduit pour le moins à des crispations et parfois à des divisions et scissions, leurs causes, elles, sont toujours politiques. Elles trouvent toujours leurs racines dans un désaccord d'ordre organisationnel, programmatique, analytique (ou tactique, ce que défend aujourd'hui le PCI pour lequel ses dernières crises trouvent essentiellement leur source dans des désaccords d'ordre tactique). Et toujours, ces crises, ces désaccords ne sont, en dernière analyse, que des questions se posant au sein même de la classe ouvrière, des problématiques qui surgissent et font l'objet d'un combat au cœur de celle-ci.

Ces difficultés et crises au sein des organisations révolutionnaires ne peuvent trouver de solution, de dépassement que par la discussion large, par un combat politique fermement mené contre les idéologies étrangères au prolétariat qui toujours menacent de s'imposer.

L'opportunisme constitue de nos jours, comme hier, le plus insidieux des dangers menaçant les organisations révolutionnaires. Même si son compte a été réglé théoriquement et politiquement par les révolutionnaires du passé (en particulier par Lénine et par les gauches issues des 2ème et 3ème Internationales), il resurgit toujours sous des formes plus ou moins détournées, masquées ou caricaturales. En ce sens, le traquer dans toutes ses expressions, le dénoncer et le combattre constitue une tâche permanente pour les révolutionnaires.

La vraie problématique posée aujourd'hui est de savoir comment mener ce combat.

Selon nous, et c'est l'enseignement que nous apportent non seulement l'histoire du mouvement ouvrier mais également notre propre histoire en tant que fraction du CCI, ce combat ne peut être mené que publiquement c'est-à-dire par la discussion et la confrontation à l'expérience et aux positionnements politiques des autres organisations du milieu révolutionnaire sans exclusive. Cela exige de faire référence constamment aux textes et positions des autres organisations, et pour cela de les reconnaître comme faisant partie d'un même camp politique.

Cette méthode fondamentale, le CCI d'aujourd'hui l'a abandonnée.

On comprend mieux alors son absence régulière aux réunions publiques du PCI-Le Prolétaire. On comprend la véritable angoisse qui a du s'emparer de ses membres à l'idée de devoir défendre publiquement, honteusement, sa théorie "des clans comme source des crises du CCI" quand l'histoire, toute l'histoire du mouvement ouvrier affirme que "les crises des organisations ont toujours leur source dans des questions politiques non résolues".

Aujourd'hui, sans raison apparente et en tout cas sans explication politique à son revirement, il fuit lâchement (2) ce type de réunion.

18 octobre 2005


Notes:

1. Editions Programme, 3 rue Basse Combalot – 69007 LYON. Adresse à laquelle on pourra obtenir les dates et lieux de Réunions publiques du PCI en France.

2. C'est à bon escient que nous utilisons cette expression nous remémorant de quelle manière, il y a quelques mois, les militants du CCI, venus assurer une réunion avec des contacts suite à une manifestation, dans le même lieu et au même moment où avait lieu une réunion du PCI, ont délibérément fait mine de ne voir personne pour s'installer… à deux tables de là.


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