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Présentation du bulletin 33

Le lecteur trouvera dans ce bulletin deux grands types de textes correspondant à deux axes des préoccupations et des activités des organisations communistes dans la période actuelle : l'intervention directe dans les luttes immédiates de la classe et dans les phénomènes sociaux concernant plus ou moins directement celle-ci (en l'occurrence, les "émeutes" dans les banlieues de plusieurs villes de France) d'un côté et, de l'autre côté, le travail de regroupement des forces communistes, la confrontation des points de vue dans le but de préparer la fondation, à terme, de l'organisation politique indispensable à la classe ouvrière; le Parti communiste.

La vie et l'activité des organisations et des militants communistes ne se découpe pas en tronçons et, en fonction de leurs forces, de la situation, des possibilités, ils se doivent de donner la priorité à tel ou tel aspect de leur activité.

Si les débats avec les groupes du camp prolétarien, l'approfondissement politique, programmatique, demeurent une constante pour notre fraction depuis son émergence voilà 4 ans, nous nous sommes toujours efforcés de nous prononcer sur les mouvements de luttes dans notre classe. Plus, d'y participer activement, de faire en sorte de donner une orientation politique à ces mouvements.

Ainsi, au début du mois d'octobre dernier, à la suite d'une journée d'action syndicale, on a pu constater la naissance d'une série de luttes ouvrières qui, pour être limitées dans leurs perspectives, n'en offraient pas moins la possibilité (et, dirons-nous, l'exigence) pour les communistes de donner des orientations à notre classe et à ses luttes. C'est ce que nous avons fait avec un tract distribué à Paris et à Mexico, à la porte de certaines entreprises, sur différents lieux de travail, dans les manifestations de rue et à différentes stations de métro.

Ces luttes n'ont pas réussi à déboucher sur une généralisation, du fait de l'enfermement syndical, de la politique de silence ou de dénigrement observée par les médias bourgeois. Cela n'enlève rien au fait que les communistes devaient y intervenir, leur donner des perspectives.

De même que, lors des "émeutes" qui ont eu lieu dans les banlieues ouvrières de plusieurs villes françaises, il allait de la responsabilité des communistes de mettre en avant l'impasse de ces mouvements, tout en dénonçant de façon prioritaire le responsable de ces faits : le capitalisme et son Etat. A ces enfants d'ouvriers auxquels la bourgeoisie n'offre pas d'autre avenir que la misère, la précarité et la mise hors jeu de la société, les communistes ont le devoir de donner une perspective qui leur permette de se situer dans le combat contre le capitalisme aux côtés de leurs parents, au sein de leur classe : le prolétariat.

Dans ce sens, notre fraction a d'abord rédigé et publié sur son site Internet un communiqué qui, par la suite, a été distribué sous forme de tract. Nous avons reçu plusieurs commentaires à propos de ce communiqué qui, d'ailleurs, a été traduit en italien par un de nos lecteurs.

L'autre grand thème de ce numéro du bulletin est consacré au travail de regroupement des forces communistes ; en l'espèce, le débat avec le BIPR.

Nous l'avons dit, le travail de longue haleine pour la constitution du Parti est une priorité pour les minorités communistes aujourd'hui. Nous donnons ici une partie des résultats auxquels nous sommes parvenus dans le débat engagé depuis plusieurs années avec les camarades du BIPR.

Après des discussions autour de la question de la décadence, le débat porte actuellement – et depuis un certain temps, déjà – sur la question du parti, de son rôle dans la classe, du lien entre conscience de classe et parti. Nous ne sommes pas en mesure de publier tous les documents, toutes les discussions, mais il nous paraît que les quelques textes et synthèses de discussions que l'on pourra trouver ici constituent une avancée et une clarification essentielle sur ces questions. C'est à l'ensemble des groupes et individus du camp prolétarien de s'emparer de ces questions, de participer à ce débat qui contribue grandement à la préparation du parti de demain.

En renouant le fil avec cette discussion, la fraction et le BIPR redonnent vie au cycle des Conférences des groupes de la Gauche communiste qui se sont tenues dans les années 1970 et 1980. Le souci, l'objectif, sont les mêmes. Et, si les Conférences ont abouti en partie à une impasse, il importe aujourd'hui de reprendre l'ouvrage et de le porter à un niveau supérieur, tirant les leçons du passé – y compris le plus récent, comme la dérive opportuniste du CCI, notamment – de se dégager des malentendus, des blocages liés à des questions de termes, aux incompréhensions mutuelles.

Ce faisant, nous sommes tout à fait convaincus que nous reprenons, en quelque sorte, le flambeau que le CCI a abandonné en s'enfermant dans un sectarisme de plus en plus délirant.

Et c'est à la fois la dérive du CCI et à la fois, en contrepoint, la nécessité objective d'un pôle de référence politique pour la classe dans une situation de reprise des luttes ouvrières qui donnent aux minorités communistes la responsabilité d'assumer une présence et une intervention décidée dans leur classe. Nous relevons que, face à cette nécessité, les camarades du PCI-Le Prolétaire font un effort soutenu et régulier pour assurer une présence politique dans la région parisienne où le CCI, au mieux stérilise les forces ouvrières en recherche de clarté et, au pire, sabote le travail des autres groupes. Nous rendons compte, dans les pages de ce bulletin, de la Réunion publique que le PCI a tenu à Paris au mois d'octobre. Ce travail régulier des camarades est l'expression de leur engagement dans cette région importante. Nous saluons cet effort.

Ce bulletin traite aussi d'une question qui est aussi révélatrice, mais en négatif, de la dérive des liquidationnistes qui dirigent aujourd'hui le CCI. Les lecteurs habituels de ce bulletin savent que nous sommes interdits de séjour dans les réunion dites publiques du CCI. Lors de la dernière édition de ces agapes (que nous devons bien qualifier de "privées"', puisque l'entrée n'est pas permise à tout le monde) c'est à la sortie du métro que nos camarades étaient attendus par quelques miliciens du CCI qui nous ont carrément empêchés de passer sur le trottoir ! De peur, sans doute, que nous approchions de trop près le lieu de leurs débats probablement fraternels, ouverts et chaleureux.

Au-delà du ridicule de ces gens qui croient qu'on supprime la contradiction en faisant taire ceux qui la portent, c'est un nouveau coup porté à la Gauche communiste dont ces apprentis terreurs ont encore le culot de se réclamer.

Mais cette attitude politique indigne semble arriver à ses limites. Non pas tant que nous croyions que la logique opportuniste perde du terrain au sein même du CCI actuel. Malheureusement, ce ne semble pas être le cas. Mais en s'enfonçant de plus en plus dans cette dérive sectaire, la direction liquidationniste provoque, dans le camp prolétarien – et jusque chez des individus qui lui étaient plutôt favorables à ce jour -, des réactions de rejet. C'est dans ce sens que nous publions des extraits de quelques messages que nous avons reçus et qui manifestent, en règle générale, des soucis politiques particulièrement positifs.

Cela est pour nous l'occasion de rappeler quelques leçons fondamentales sur l'attitude que doivent avoir les communistes dans des situations où ils sont confrontés à une répression physique et violente. Ces leçons, nous ne nous en cachons certes pas, nous les avons apprises dans le CCI, voilà quelques années.

Raison de plus pour poursuivre notre combat de fraction et mettre en évidence le fait que nous sommes les véritables continuateur de cette organisation.

Enfin, nous publions aussi une "revue de presse" rédigée au mois d'octobre et prenant en compte les positionnements des différents groupes de la Gauche communiste publiant régulièrement ; le PCI – Le Prolétaire, le BIPR et le CCI.

Le rapide tour d'horizon que nous faisons dans cet article montre, selon nous, qu'une approche commune existe au sein du camp prolétarien. Seul le CCI se situe presque systématiquement en porte-à-faux face aux besoins de la classe, face aux orientations à donner. Nous n'avons pu intégrer ici les toutes dernières publications de ces groupes, cependant nous attirons d'ores et déjà l'attention du lecteur sur le tout dernier numéro de Revolutionary Perspectives (n° 37), publication du BIPR en Grande-Bretagne, qui comprend notamment un article critique (Le rôle économique de la guerre dans la phase décadente du capitalisme) remettant en cause les "nouvelles" théories du CCI, apparues dans la Résolution sur la situation internationale adoptée à son 16e congrès international, et qui liquident les fondements théoriques et politiques de la notion de décadence du capitalisme.

La fraction, le 4 décembre 2005


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