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Celui qui est capable de réfléchir verra qu'en luttant contre l'opportunisme de la IIème Internationale nous ne biffons pas toute son histoire, nous ne déclarons pas que son activité de 20 ans n'a été qu'un simple malentendu. Nous découvrons que dans la IIème Internationale, l'opportunisme a pris le dessus et qu'il a amené le krach de cette organisation. Et nous continuons la besogne de son aile marxiste, mais dans une nouvelle situation. Zinoviev
– Octobre 1916 |
Avec ce nouveau numéro de notre bulletin, nous poursuivons notre combat pour le regroupement des forces communistes et cela passe, entre autres, par une lutte acharnée contre l’opportunisme et toutes ses expressions actuelles.
Le mouvement ouvrier a malheureusement chèrement payé les méfaits de l'opportunisme qui s'est toujours révélé être le principal danger dans les moments décisifs tels qu'une veille de guerre ou de mouvement révolutionnaire. C'est cet opportunisme qui a gangrené la IIème Internationale jusqu'à lui faire prendre le virage décisif du soutien à la 1ère guerre impérialiste. Les courants de gauche de l'internationale socialiste n'ont pas attendu le moment fatidique du 4 août 1914 pour combattre les germes de cette dérive, dès leur première apparition : c'est le sens du combat de Lénine, de K. Liebknecht (dont nous publions une lettre à J. Guesde datant de 1912 dans laquelle il anticipe sur le cours des événements), de Rosa Luxemburg et d'autres.
L’opportunisme d’aujourd’hui - l'opportunisme de toujours - a deux fonctions : infiltrer les positions bourgeoises dans le programme politique marxiste et s’attaquer de manière centrale aux expressions politiques organisées autour de ce programme et aux éléments qui s’en approchent.
La plus claire expression de cet opportunisme aujourd'hui se manifeste notamment à travers la politique menée par l’organisation dont nous sommes la fraction : le CCI. Cette pénétration de l'idéologie bourgeoise sous la forme de l'opportunisme, notre fraction l'a identifiée, démontrée et dénoncée publiquement à de multiples reprises et sur des questions aussi fondamentales pour la classe ouvrière que :
- la question de la lutte de classe et de l'intervention des révolutionnaires qui voit le CCI adopter chaque fois plus des attitudes défaitistes et de jaunes vis-à-vis des luttes ouvrières au nom d'une "analyse" dictée par la nécessité de faire rentrer, à tout prix, tous les faits et éléments dans le "cadre" de la théorie de la Décomposition ou bien à les ignorer ;
- la question de la guerre et la responsabilité particulière qu'ont les révolutionnaires d'en dénoncer dès aujourd'hui les préparatifs, le cheminement et les moyens mis en œuvre par la bourgeoisie pour entraîner le prolétariat derrière le char de l'union nationale. Nous avions déjà relevé le caractère opportuniste des prises de positions du CCI à propos d'une troisième voie, la décomposition, à côté de l'alternative historique guerre ou révolution. Dans le présent numéro nous critiquons les positionnements de cette organisation sur les élections aux USA ainsi que ceux concernant la catastrophe du tsunami en Asie.
Bien que la situation (par sa gravité et ses enjeux) exige de tous les communistes (donc de nous-mêmes) qu’ils lui consacrent la quasi totalité de leur temps et de leur énergie, nous conservons la conviction (avec la volonté qui l’accompagne) qu’il est aussi essentiel - dans l’intérêt de notre classe, tant au niveau immédiat qu’historique – de poursuivre ce combat contre la dérive opportuniste du CCI et ses profonds méfaits.
Notre conviction doit clairement signifier, en particulier pour les "liquidateurs" qui ont fait main basse sur notre organisation, que notre détermination à les combattre est entière et même redoublée. Si jusqu’à maintenant nous n’avons pas réussi à leur faire desserrer leurs griffes mortelles de notre organisation (et nous sommes loin de désespérer !), ils peuvent être certains que nous ferons tout pour contrarier leur sale politique et pour les empêcher de faire du mal au-delà. Nous ne les lâcherons pas parce qu’ils sont les vecteurs, conscients ou inconscients, de la pénétration de l’idéologie bourgeoise au sein du Camp prolétarien ; et, sur le chemin de la construction du parti de classe, ils sont les principaux saboteurs de l’indispensable effort de regroupement des forces révolutionnaires.
Pour toutes ces raisons, nous appelons tous ceux (groupes et éléments) qui nous lisent, non seulement à ne pas sous-estimer ni ignorer (et encore moins à mépriser) cette partie de notre travail. Ils doivent être conscients que c’est aussi leur combat s’ils veulent vraiment et totalement prendre en charge et défendre les intérêts du prolétariat.
Le combat de notre fraction contre les "liquidateurs" ne doit pas nous être réservé, car c’est fondamentalement le combat contre l’opportunisme. Et l’opportunisme n’a pas que le CCI pour cible. Sa véritable cible c’est la classe ouvrière, son combat historique et les expressions politiques de ce combat.
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