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COURRIER DE LECTEUR

Nous publions ici un mail provenant du camarade Al, déjà connu de nos lecteurs fidèles, auxquels nous choisissons de répondre publiquement.

C'est la première fois que le camarade (avec lequel nous avions établi en commun des modalités de collaboration de travail en juin 2002 incluant, entre autre chose, des commentaires et prises de positions sur les bulletins de la fraction) nous fait parvenir un commentaire sur le contenu politique de notre bulletin –c'est l'objet de son mail- ce que nous saluons et encourageons comme démonstration concrète d'une volonté de s'intégrer dans le débat qui anime de plus en plus ce que nous nommons le camp prolétarien.

Mail du camarade Al à la fraction du 7/08/2004

Camarades,

Quelques réactions à votre article de R.M. Comment faites-vous pour considérer "révisionniste" la position actuelle du CCI sur la décomposition du capitalisme (telle que formulée par la section mexicaine que votre article commente) alors que cette même position figure comme référence suprême de l'interprétation de l'histoire par le CCI depuis au moins 1990 date à laquelle cette organisation l'a adoptée officiellement ?

En effet, la principale notion que ces thèses adoptaient à l'époque était précisément le principe d'une troisième voie : la décomposition anihilant le rapport des classes en tant que rapport déterminant l'histoire sociale, c'était là d'ailleurs toute sa raison d'être (Cf. les thèses de 1990 publiées dans la "Revue Internationale" n0 52). Mais votre aveuglement politique est tel que vous ignorez que ce n'était pas seulement le principe d'une nouvelle "possibilité historique" que ces thèses avaient adopté mais aussi et surtout la réalité de la décomposition, c'est-à-dire la fonction historique de ce même principe spéculatif. De celle-ci ces thèses en dénichaient la moindre manifestation sociale, politique, économique, tout y était décrit : le rythme, l'ampleur internationale, la profondeur sociale et individuelle et son influence historique sur les classes, bref une véritable révision de la dialectique matérialiste au bénéfice, pour le mieux, d'une politique idéaliste humaniste et pour le pire, d'une politique fataliste réactionnaire (les deux ne s'opposant naturellement pas comme toutes les révisions théoriques l'ont montré : le réformisme comme émissaire historique du fascisme par exemple).

Vous réalisez aujourd'hui, dépités, que le CCI développe une activité politique réformiste voire carrément réactionnaire... (cf. dans le milieu révolutionnaire et les luttes ouvrières en particulier) mais il ne fait pourtant qu'appliquer ce qu'il avait adopté au temps qui était encore pour vous la "belle époque" !

Excusez moi de paraître manquer de modestie mais je crois que vous êtes toujours victimes de la même méthode spéculative du raisonnement cécéien : Vous entendez conserver intacte la spéculation initiale : "si le prolétariat ne développe pas ses luttes... bla bla bla ... alors c'en est fini de l'humanité" proposition conditionnelle qui admet tout et n'importe quoi. Si vous mêmes étiez politiquement conséquents vous devriez au moins déduire de votre propre expérience que ce genre de proposition politique est à rejeter fermement pour ce qu'elle peut provoquer de confusions dans les consciences, et ce, sans même produire la moindre analyse historique alternative à celle du CCI !

Il restera ensuite à étudier pourquoi une organisation si solide politiquement selon votre opinion a pu sombrer dans d'aussi ridicules impasses de la logique spéculative... Alors vous devrez tôt ou tard reconnaître que les germes politiques de la théorie de la décomposition capitaliste ainsi que prolétarienne, résidaient déjà dans la théorie politique du CCI ante 1989... Lorsque le mal s'empare d'une organisation il faut l'attaquer à la racine et non pas à son arborescence!

Connaissant votre pugnacité de communistes et malgré la culture cécéienne que vous avez subi je ne crois pas que ce soit la crainte de blesser votre amour propre de militants qui vous fasse reculer, peut-être est-ce votre projet de conquête de l'organisation qui vous interdit d'ouvrir une critique théorique, mais vous disiez il y a deux ans que ce projet n'avait qu'une valeur conjoncturelle (deux ans justement), j'espère enfin que ce n'est pas la difficulté théorique qui vous rebute, ce serait tragique. En effet, il n'y a pas de questions théoriques que nous ne soyions à même sinon de résoudre du moins d'en clarifier les termes, reculer devant des tâches politiques que l'histoire produit est une véritable et définitive démission. De plus, vous n'êtes pas sans ignorer les critiques politiques et théoriques portées par d'autres organisations de la GCI sur lesquelles vous pourriez vous appuyer dans une telle perspective.

Mais c'est le seul programme qui vous permettrait de jouer un rôle politique salutaire pour nous tous.

salutations communistes,


Notre réponse

Il est décelable pour n'importe quel lecteur qu'un désaccord profond se pose de la part du camarade Al vis-à-vis de la politique, de l'orientation et du travail de notre fraction sur au moins deux points fondamentaux : la conception du travail d'une fraction, la notre en particulier et le concept de décomposition.

1. La question des fractions

Nous ne nous étendrons pas longuement sur ce thème à propos duquel nous avons eu de multiples occasions d'exposer et de défendre notre point de vue, sans exclure le fait de devoir y revenir ultérieurement.

Nous nous contenterons de pointer qu'un réel désaccord s'exprime derrière les propos, parfois outrancier, exprimés par le camarade Al.

Il nous reproche le combat mené contre la dérive du CCI, notre organisation d'origine, il nous encourage de fait à abandonner ce combat tant au plan organisationnel que politique. Nous devrions en quelque sorte laisser le CCI agir à sa guise, trahir un à un ses principes fondamentaux (regroupement, conception de l'organisation révolutionnaire, construction du Parti…), ses positions originelles (plateforme politique), sa méthode d'analyse de la situation… pour faire "autre chose" : une autre organisation ? un énième groupe ?… Quoiqu'il en soit, nous prenons acte de ce désaccord de la part du camarade.

Pour notre part, nous continuons à nous réclamer de la validité du travail de fraction mené traditionnellement par les révolutionnaires du passé dans les cas de dégénérescence ou de trahison de leurs organisations : qu'il s'agisse du combat de fraction mené et défendu par Lénine tout au long de sa vie militante ou du combat, identique sur le principe, mené à partir des années 1920 par la Gauche italienne notamment contre la dégénérescence de l'IC. Jamais ces militants n'ont osé abandonner ces organes, sans mener au préalable et en leur sein le combat nécessaire et vital pour tenter de sauver ce qui pouvait l'être, en termes de militants mais aussi et surtout, en termes de sauvegarde du corpus politique prolétarien et des acquis organisationnels qu'ils avaient mis des années à élaborer. En particulier, nous reprenons à notre compte la nécessité de mener la bataille pour le redressement de l'organisation dans un premier temps, puis celle contre les signes évidents de dérive politique, enfin celle pour la préservation et la défense des positions objectivement favorables à la classe ouvrière.

Nous ne contraignons certainement personne à adhérer au besoin vital du travail de fraction dans certaines circonstances historiques, ni à adhérer au combat et à la tradition défendues haut et fort par ces révolutionnaires dont certains ont mené une lutte sans concession contre l'interdiction du droit de fraction. Néanmoins nous n'admettons pas qu'on oppose à ce positionnement historique au sein du mouvement ouvrier, une vague alternative bâtie sur du sable et n'ayant jamais abouti dans l'histoire de notre classe, qu'à un compromis dramatique avec la bourgeoisie.

2. La question de la "décomposition"

Pour synthétiser les aspirations que le camarade Al souhaiterait nous voir suivre, sous réserve d'une interprétation abusive de ses propos, il nous faudrait changer radicalement d'optique : "entreprenez une critique de fond des thèses du CCI…". Au centre de ces thèses, c'est à la question de la décomposition que nous devrions nous atteler. C'est contre cette théorie que ce camarade bataille il est vrai depuis 2002 et c'est autour d'une critique renouvelée à cette théorie qu'il articule à nouveau la correspondance qu'il nous adresse aujourd'hui.

Encore une fois, nous saluons le courage et la pugnacité du camarade à défendre ses convictions même si nous pouvons regretter qu'il ne se donne pas, à notre connaissance, les moyens de le faire de façon publique et largement diffusée.

Nous comprenons bien à travers le premier mail du camarade, que la théorie de la "décomposition" constitue la critique essentielle que le camarade AL porte au CCI. Nous ne pensons pas interpréter à tort sa pensée en affirmant qu'il fait de cette théorie l'alfa et l'oméga de la dérive de cette organisation. Il est tout à fait respectable de se préoccuper dès lors de faire la peau à cette théorie de manière prioritaire. Il nous invite à nous associer à sa démarche, c'est son droit, et semble nous proposer aujourd'hui, sous peine de péricliter, un véritable plan de travail ("C'est le seul programme qui vous permettrait de jouer un rôle politique salutaire pour nous tous") en opposition à celui que nous avons adopté dès l'origine de notre fraction, il y a maintenant près de 3 ans, et clairement exprimé à travers nos 28 bulletins.

Derrière la "décomposition", l'analyse d'un blocage de la société capitaliste

Concernant la question de la "décomposition du capitalisme" et contrairement à la vision du camarade qui renie ce concept comme invalide, dès sa première utilisation par le CCI (1) nous prétendons que ce concept à lui même une histoire dans l'utilisation qu'en fait le CCI. Se priver de prendre en compte cette histoire autorise, certes, à rejeter a priori le concept mais ne permet en aucune manière de rendre compte et de répondre au besoin de décrire une réalité historique à un moment donné.

Nous serons brefs sur ce point, puisque par ailleurs nos colonnes témoignent largement de la critique que nous portons à l'actuelle position du CCI sur la question de la décomposition et que de plus, nous serons certainement amenés à en débattre sur base d'un point de vue moins caricatural que celui qui nous est ici proposé par le camarade.

Rappelons néanmoins qu'à la fin des années 1980 la réalité de la situation internationale bascule dans ses fondements mêmes, ce qui se manifeste de façon spectaculaire par l'effondrement brutal du bloc russe entraînant dans son sillage l'effondrement du bloc US. Ce basculement dans la situation au niveau de l'équilibre dans le jeu des blocs militaires issus de la fin du 2d conflit mondial met fin à ce qu'il est convenu d'appeler la guerre froide. Il met également fin à la configuration impérialiste qui datait de cette période. Nous sommes dans une situation d'après-guerre froide où les anciens blocs sont en train de se défaire mais où une nouvelle configuration impérialiste, de nouveaux blocs n'ont pas encore pu s'édifier.

Une vision marxiste de l'histoire permet d'analyser que, seules la guerre ou la révolution peuvent susciter de tels bouleversements et déboucher sur des changements de fond d'une telle ampleur, c'est-à-dire la disparition de blocs impérialistes ; on ne peut expliquer ces phénomènes durant les années 1980-90 que par un processus de pourrissement affectant progressivement le système capitaliste jusque dans ses fondements.

Tandis que au niveau du prolétariat international cette situation conduit de fait à un déboussolement, à un recul important dans la conscience et un repli de la combativité du prolétariat. Cette situation certes momentanée, est effectivement dominée par un blocage dans lequel aucune classe ne parvient immédiatement à affirmer sa perspective propre, la guerre pour la bourgeoisie, la perspective révolutionnaire pour la classe ouvrière.

Voici comment le CCI de l'époque expliquait et analysait la décomposition en 1990 : une situation d'impasse momentané, de blocage de la société : "Cette phase de décomposition est déterminée fondamentalement par des conditions historiques nouvelles, inédites et inattendues : la situation d'impasse momentanée de la société, de "blocage", du fait de la "neutralisation" mutuelle de ses deux classes fondamentales qui empêche chacune d'elles d'apporter sa réponse décisive à la crise ouverte de l'économie capitaliste" (RINT 62 – 3ème trimestre 1990)

Avec l'effondrement du bloc impérialiste russe, le 9ème Congrès du CCI précisait le caractère inédit d'une telle situation : "Un événement aussi considérable et inédit que l'effondrement de tout un bloc impérialiste en dehors d'une guerre mondiale ou d'une révolution prolétarienne, tel qu'on l'a vécu en 1989, ne peut s'expliquer pleinement sans prendre en considération l'entrée du capitalisme décadent dans une phase nouvelle de son existence : la phase de décomposition." (Revue internationale 67 (4ième trimestre 1991)"

Qu'aient existé à cette époque un courant d'idée au sein du CCI aux contours plus ou moins définis visant à faire de la décomposition une nouvelle phase dans laquelle s'imposerait une 3è voie, celle de la destruction de l'humanité sans guerre ni révolution, niant, sans le dire clairement l'alternative guerre ou révolution posée par les révolutionnaires depuis 1914, que cette ligne politique ait aujourd'hui fini par s'imposer c'est un fait et nous le combattons. Néanmoins à cette époque la position qui s'affirmait au sein du CCI était bien celle d'un blocage momentané dans la situation ; et c'est seulement à partir de ce cadre d'analyse-là que le CCI pouvait avancer des perspectives et une analyse concrètes :

- au niveau impérialiste : "Dans un monde où l'impasse économique totale et de plus en plus évidente du mode de production capitaliste ne peut qu'attiser de façon croissante les antagonismes guerriers entre nations, la disparition des deux blocs issus de la seconde guerre mondiale a mis à l'ordre du jour la tendance à la reconstitution de deux nouveaux blocs militaires, c'est à dire de la structure classique que se donnent les principaux Etats, dans la période de décadence, pour "organiser" leurs affrontements armés. Avant même la guerre du Golfe, il était clair qu'aucun des deux seuls prétendants possibles à la direction d'un éventuel nouveau bloc rival de celui qui serait dirigé par les Etats-Unis, le Japon et surtout l'Allemagne, n'était pour le moment en mesure de tenir un tel rang du fait de son extrême faiblesse militaire. Mais compte tenu de la puissance économique et du dynamisme de ces pays, qui en font déjà des concurrents commerciaux redoutables pour les Etats-Unis, il importait pour cette puissance de prendre les devants face à toute évolution des rapports internationaux pouvant s'orienter vers une telle redisposition des forces impérialistes. …

Cependant, cette réussite immédiate de la politique américaine ne saurait constituer un facteur de stabilité durable de la situation mondiale…

Un déchaînement [des conflits impérialistes et du militarisme] où, contrairement au passé, et c'est là un indice majeur du pas qualitatif franchi par le capitalisme en putréfaction, ce ne seront plus les puissances les plus mal loties dans le partage impérialiste qui joueront le rôle de "boutefeu", mais bien la puissance qui conserve la position dominante, les Etats-Unis, et dont la préservation de cette position la conduira nécessairement à garder ou à prendre de façon croissante l'initiative des affrontements militaires puisque c'est le terrain par excellence où elle peut affirmer sa supériorité." (idem)

- au niveau de la lutte de classe : "Il importe donc d'insister sur le fait (…) que les événements de ces deux dernières années ne sauraient en aucune façon remettre en cause le cours historique mis en évidence par le CCI depuis plus de deux décennies …

Ceci dit, la décomposition elle-même… ne saurait être invoquée aujourd'hui pour étayer la thèse d'une remise en cause du cours historique… Mais contrairement à la guerre mondiale les effets de la décomposition… sont relativement lents et n'ont pas été capables jusqu'à présent de bloquer le développement des luttes et de la prise de conscience du prolétariat (comme on l'a vu notamment au milieu des années 1980 avec la troisième vague de luttes). En outre, la permanence de la guerre associés à l'effondrement croissant de l'économie capitaliste provoquant nécessairement la riposte et la mobilisation du prolétariat sur son terrain de classe, va constituer un antidote puissant contre les poisons typiques sécrétés par la décomposition…

Cela ne veut pas dire que, désormais, la décomposition n'exercera plus de pression néfaste sur la classe. Cela signifie tout simplement que cette pression n'a pu jusqu'à présent, et n'est pas près de provoquer une défaite et un embrigadement du prolétariat. C'est pour cela que les révolutionnaires ont la responsabilité de mettre en avant toutes les potentialités de développement des combats et de la conscience que la classe porte en elle." (Extraits du rapport sur la situation internationale au 9ème Congrès du CCI – Revue internationale n° 67). Rien à voir avec les thèses défendues par l'actuel CCI.

Pour notre part nous continuons donc à penser que l'utilisation de ce concept à ce moment précis était valable en ce sens que tout dans la situation à cette période confirmait la validité d'un blocage dans la situation et nous continuons à partager donc la validité de l'analyse développée dans le CCI relativement à cette période.

La fin du blocage

Mais depuis 2001 les signes évidents d'une modification importante dans la situation sont intervenus qui se sont exprimés à travers des faits aussi majeurs qu'un retour de la crise économique, une tendance à la bipolarisation des puissances impérialistes autour de deux nouveaux pôles, un début de reprise de la lutte de classe d'abord en Argentine puis au cœur de l'Europe (voir la succession d'articles que nous avons produits à propos de l'évolution de la situation sur tous ces aspects).

Que notre analyse de cette situation suscite des commentaires (ce qui n'est pas le cas du camarade Al), des critiques, des apports c'est bien dans ce sens que nous la mettons publiquement à disposition à travers notre bulletin. Les groupes sérieux du milieu ont cette même préoccupation de présenter une analyse, des orientations sur cette situation, nous encourageons le camarade à en prendre connaissance.

Concernant notre dénonciation aujourd'hui du "nouveau" CCI sur cette question, que nous ne cachons pas, elle porte sur la théorisation de la décomposition, son application systématisée à tous les phénomènes actuels et son aboutissement dans l'affirmation de l'existence d'une troisième voie occultant et dénaturant l'alternative de guerre et révolution et la nécessaire confrontation qui se pose entre les deux classes, bourgeoisie et prolétariat. En faisant de la "décomposition" une "nouvelle phase historique", une troisième phase après l'ascendance et la décadence du capitalisme, phase dans laquelle l'alternative historique a disparu, le CCI actuel ne fait pas que trahir sa véritable plateforme, son cadre fondamental, il ne fait pas que développer avec son nouveau cadre, une analyse erronée de la situation, il trompe dangereusement la classe ouvrière sur la perspective actuelle.

Notre souci d'alimenter encore la discussion sur cette question se poursuivra dans les prochains bulletins, toutefois nous n'adhérons pas à la méthode qui consisterait, si nous suivons le raisonnement du camarade, à polariser exclusivement toute notre activité sur ce thème au dépens des autres tâches que nous nous sommes assignés qu'il s'agisse de la priorité du débat public avec l'ensemble du camp prolétarien, du combat contre la dérive opportuniste du CCI dans tous ses aspects les plus prioritaires, du suivi de l'évolution de la situation ou encore de l'intervention concrète et active dans la classe ouvrière aux côtés des autres groupes conséquents du milieu révolutionnaire.

Il est certain que les désaccords et divergences existent entre nos conceptions en tant que fraction et les points de vue plus ou moins explicitement exprimés par le camarade Al, ils ne sont ni nouveaux ni originaux ; seule la poursuite de la discussion que nous ne concevons pas autrement que fraternelle, franche mais publique et la défense sans concession des convictions politiques permettront de trancher. Cependant le constat d'un tel décalage n'autorise en rien et ne justifie aucunement le traitement que nous réserve le camarade lorsqu'il nous prête des intentions, un état d'esprit et des positions qui ne sont pas les nôtres.

La Fraction


Notes:

1. Rappelons à ce propos que les Gauches en particulier la Gauche italienne bien avant le CCI ne niaient pas que dans une phase avancée de la décadence du capitalisme s'accumulaient des signes de décomposition, le CCI lui-même a recours à ce concept non pas en 1989 mais dès 1981 dans la brochure "La décadence du capitalisme", mais c'est un autre débat


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