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Dans le n°117 de la Revue Internationale du CCI, page 15 dans un ajout en astérisque, on peut lire les mots suivants :
"…le groupe parasitaire autoproclamé «Fraction interne du CCI»...".’
Nous ne ferons pas cas du reste de l’ajout en question dans lequel l’actuel CCI qui, sous prétexte de rappeler ce que nous avons pu voter dans le passé, se refuse à répondre à la question fondamentale que nous posons : l'introduction "officielle" par le 15e congrès du CCI d'une troisième voie se substituant à l'alternative historique "guerre ou révolution" est-elle oui ou non une révision du marxisme ?
Si nous réagissons brièvement à ces quelques mots de la Revue internationale, c’est qu’ils vérifient cette loi qui veut que les insultes et accusations gratuites en disent beaucoup plus, dans la forme qu’elles prennent, sur celui qui les prononce que sur celui ou ceux à qui elles sont destinées. En l’occurrence, deux mots sont à relever qui montrent parfaitement la dérive opportuniste de l’actuel CCI : "parasitaire" et "autoproclamée". Voyons cela !
Dans la conception "classique" du CCI – que nous reprenons à notre compte sur ce plan aussi – un groupe parasite se caractérise par le fait que ce groupe défend la même plate-forme, les mêmes conceptions politiques générales qu’une organisation existante tout en refusant tout débat politique avec cette organisation dans le but de maintenir sa petite existence séparée.
C’est plus qu’une tradition de la classe ouvrière et de ses organisations, c’est un phénomène nécessaire et naturel qui pousse les expressions authentiquement prolétariennes à aller vers l’unité et le regroupement. Le prolétariat est la première classe dans l’histoire humaine pour laquelle il n’y a pas de contradiction, au plan historique, entre les intérêts individuels et collectifs, en même temps que l’union et l’unité sont une nécessité impérative pour vaincre (1).
Il en va de même pour les expressions politiques de notre classe, en tenant compte, évidemment, du fait que l’unité ne signifie pas l’œcuménisme mais va de pair avec la clarification, la délimitation politique et même la sélection (2).
Dans le cas qui nous occupe ici, la seule vraie question à poser est de savoir qui refuse le débat politique. Qui cherche à maintenir sa ‘petite existence séparée’ ? Qui sème la confusion dans le camp prolétarien et auprès des ouvriers politisés en recherche de cohérence se tournant, pour cela, vers les expressions de la Gauche communiste ?
En un mot, qui a un comportement de "groupe parasitaire", non pas vis-à-vis de telle ou telle forme organisée et structurée – forme qui est transitoire, changeante, non figée –mais vis-à-vis du corpus politique qui nous est commun (3) ?
Si nous nous "proclamons" (au grand dam de ces Messieurs !) Fraction Interne du CCI, c’est justement que nous ne nous résolvons pas à cette situation qui fait que deux "structures" politiques se maintiennent sur le même programme, sur le même corpus politique ! Et c’est la seule direction liquidatrice de notre organisation, le CCI, qui nous met dehors, nous exclut et refuse, de façon sectaire, tout débat avec notre fraction.
Ce sont eux les "parasites" et il ne tient qu’à eux que cette situation cesse ! Qu’ils nous réintègrent comme fraction au sein du CCI, avec tous les devoirs et les droits d’une fraction et ils cesseront du même coup d’être un groupe parasitaire.
Aux yeux des liquidationnistes du CCI, un des grands torts de notre fraction serait d’être "autoproclamée" !
A qui connaît un peu l’histoire de la classe ouvrière et de ses organisations, l’idée prête à sourire. Imputer à charge à un groupe de militants le fait de s’être ouvertement et officiellement déclarés comme fraction au sein de leur organisation n’a de précédent que dans les organisations déjà atteintes du mal opportuniste : les partis de l’Internationale Communiste à partir de la fin des années 1920, notamment.
Mais au-delà du sinistre retour à ces pratiques et conceptions, on ne peut manquer de demander aux militants du CCI – à ceux qui ne seraient pas encore totalement gagnés par le poison opportuniste – : Qui voudriez-vous donc qui "proclame" une fraction, si ce n’est les militants dont les analyses politiques les conduisent à penser que leur organisation est engagée dans une voie fausse et dangereuse ?
Et quand, conséquents dans nos convictions, nous avons voulu combattre cette voie fausse, nous nous sommes adressés aux organes responsables de notre organisation pour établir, en commun, un mode de travail et de débat au sein du CCI ; comme réponse nous n’avons eu que le silence ou les manœuvres dilatoires. Comment qualifier la fin de non recevoir réservée à nos demandes posées en ces termes : "Suite à notre constitution en Fraction, dont une majorité de camarades du CCI a été à ce jour informée, et conformément à nos statuts qui reconnaissent un certain nombre de droits et devoirs aux membres d’une telle Fraction, nous souhaitons rencontrer formellement, l’organe central du CCI ou une délégation de celui-ci, afin de discuter et définir des modalités devant nous permettre de coexister au sein du CCI dans la plus grande clarté organisationnelle et politique. En conséquence, nous vous proposons de définir des orientations précises concernant les points suivants…" (lettre de la fraction du 16/10/2001 publiée dans le Bulletin 1).
On peut, à ce propos, retenir une leçon essentielle :
- soit une organisation est saine et, quelles que soient les erreurs que commettent des militants qui veulent se constituer en fraction, elle reconnaît cette fraction pour convaincre les militants de leur erreur ;
- soit l’organisation est effectivement confrontée à une dérive grave et la tendance opportuniste en son sein utilisera tous les moyens (et les pires seront les meilleurs à ses yeux) pour empêcher que s’exprime la critique.
Et c’est bien la raison pour laquelle, dans la tradition de la Gauche communiste, le CCI spécifie dans ses statuts (et qu’il a mis en pratique jusqu’à très récemment !) que le droit de se constituer en minorité, quelle qu’en soit la forme, ne saurait être limitée dans une organisation révolutionnaire. Voilà, par exemple, ce que disait Internationalisme n°38 d’octobre 1948 à ce propos :
"L’existence de tendances et de fractions au sein du Parti n’est pas une tolérance, un droit pouvant être accordé, donc sujet à discussion.
Au contraire, l’existence de courants dans le Parti – dans le cadre de principes acquis et vérifiés – est une des manifestations d’une conception saine de la notion du Parti". (Juin 1948, Marco)
Nous n’ajouterons rien à ce propos, nous n’avons pas la prétention de dire mieux les choses que nos camarades du passé sur le sujet.
C’est une terrible et implacable logique que celle dans laquelle est engagé le CCI depuis plus de 3 ans. La gangrène opportuniste fait son chemin au point qu’aujourd’hui, ce sont les accusations qu’il porte contre notre fraction, les mots qu’il utilise, la façon dont il manie les concepts et les idées, qui révèlent sa déchéance croissante.
En se situant sur le même plan que les PC en cours de stalinisation pour nous refuser le droit à l’expression politique dans notre organisation, la direction actuelle liquide l’acquis de la Gauche sur les fractions. Et c’est bel et bien le devenir logique de ce que le CCI autrefois caractérisait comme tendance parasitaire : de tels groupes ne peuvent se maintenir longtemps sur les bases politiques et programmatiques dont ils se revendiquent officiellement. Comme le PIC, dans les années 1970, a abandonné la référence à la Révolution d’Octobre après avoir quitté le CCI sur des bases politiques fausses, comme la FECCI (maintenant Perspective Internationaliste) a abandonné la notion fondamentale de décadence après avoir quitté le CCI dans les années 1980, de même le CCI ‘officiel’, groupe éminemment parasitaire, est en train de se perdre dans l'opportunisme, non pas en ayant quitté le CCI formel mais en jetant par dessus bord, les unes après les autres, les bases politiques, programmatiques et organisationnelles du vrai CCI.
Notes:
1. Ce n’est pas par hasard que le mot d’ordre qui conclut le Manifeste du Parti Communiste est ‘Prolétaires de tous les pays unissez-vous !’
2. Voir Comment le CCI actuel détruit 30 années de combat pour le regroupement des révolutionnaires, bulletins 23 et 24.
3. Qui nous est commun, devons-nous préciser, jusqu’à maintenant. Tant que le CCI ‘officiel’ ne l’a pas totalement trahi, ce qui est en cours et contre quoi nous combattons !
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