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Ce bulletin 25 présente la particularité d’être exclusivement centré sur le CCI. Il sera suivi d'ici à peine quelques jours par un bulletin 26 qui retrouvera les rubriques plus habituelles : situation internationale, poursuite du débat au sein du camp prolétarien sur la décadence du capitalisme, textes du mouvement ouvrier… Ce n'était pas notre intention de départ, mais nous nous sommes très rapidement retrouvés avec... plus de textes que prévus et qui ne pouvaient tenir dans un seul numéro. Si notre intention de départ n'était pas de faire deux bulletins, par contre revenir sur les questions organisationnelles s’impose dans le cadre du combat sans relâche que notre fraction s’est engagée à mener contre la dérive opportuniste du CCI.
Nous publions l’Epilogue à l’Historique du SI (ce dernier reste encore, pour l’instant, un texte “ interne ”) qui montre concrètement dans les faits le processus et la politique organisationnelle qui ont ouvert la voie à la dérive opportuniste actuelle et à la liquidation des règles organisationnelles du CCI. Ce texte constitue un extrait du document que nous souhaitions mettre à disposition du CCI au début de la crise de l'été 2001 et destiné à asseoir le combat vital que nous avions entrepris contre la liquidation des principes organisationnels alors en cours (c’est par la suite, pour pouvoir poursuivre ce combat que nous nous sommes constitués en fraction interne du CCI). La publication de cet extrait aujourd’hui, accompagné d’une présentation circonstanciée doit permettre aux lecteurs et sympathisants qui nous interrogent sur l’origine de notre fraction, de son combat, de ses motivations politiques de trouver des éléments de réponse. Mais nous resterons bien entendu attentifs aux commentaires politiques que ce document ne manquera pas de susciter –même si tardivement- de la part de militants du CCI ou même du CCI comme un tout. Et ces militants, à minima, ne pourront échapper à ces deux questions simples :
- comment se fait-il que toutes les résolutions adoptées à l’unanimité depuis 1996, tous les dysfonctionnements identifiés, toutes les orientations d’activités aient été subitement mises au rencard et analysées comme l’œuvre d’un “ clan ” destructeur... pourtant déjà identifié, combattu, et "éliminé" en 1995 ?
- comment se fait-il que les camarades porteurs d’une alternative à la crise que traversait le CCI, porteurs d’un combat pour le redressement de leur organisation, tous militants aguerris et expérimentés, tous ayant contribué à la construction et pour certains, à la fondation de cette organisation, auxquels régulièrement l’ensemble des membres du CCI renouvelaient année après année leur confiance politique vérifiée constamment par des rapports et remise de mandats, comment se fait-il qu’en l’espace de quelques mois, ces mêmes militants aient été désignés subitement comme “ flics, voleurs, satanistes etc…. ”. Avec, à la base de toutes ces “ considérations ” le “ témoignage à la commission d’information ”, témoignage secret et unilatéral volontairement dissimulé (et donc jamais combattu) d’un militant, Peter, qui sur plus de 23 pages ouvre la voie à une véritable chasse à l’homme dressant un tableau psychologisant sur quelques militants soigneusement choisis…. C’était en janvier 2001 et les militants en question sont ceux précisément qui quelques mois plus tard soit seront poussés à démissionner, soit formeront le noyau de la fraction. Nous renvoyons le lecteur au texte du camarade Olivier sur le "clanisme" dans ce bulletin et qui cite quelques extraits de ce fameux “ témoignage ”.
Les nouveaux paliers franchis dernièrement par le CCI nous contraignent à mettre en lumière l’aggravation de sa dérive et à confirmer la caractérisation politique qui s’en dégage : cette organisation est bien engagée dans l'opportunisme politique.
L’enchaînement des faits qui rythment cette évolution doit effectivement être mis en lumière face à l’ensemble du milieu prolétarien, face aux éléments en recherche d’une clarté politique, face aux militants du CCI eux-mêmes dont certains, c’est aujourd’hui une évidence, renoncent à leur engagement militant, renoncent au combat par épuisement, par usure pour n’avoir pas su/pu saisir l’opportunité de mener le combat contre les signes avant-coureurs de dégénérescence. 1
Comprendre cette dérive, ses différents aspects et les ingrédients qui poussent dans la voie de l’opportunisme, en tirer les enseignements dès aujourd’hui, combattre l’orientation opportuniste sans concession aucune, c’est mettre toutes les chances du côté de la construction du parti à venir. Ne pas laisser faire, ne pas laisser passer les signes et manifestations de cette dérive mais combattre au quotidien l’infiltration d’idéologies étrangères au prolétariat, c’est aussi la tâche de la génération militante actuelle. C’est dans cette optique que nous organisons notre activité de fraction.
L’article publié dans Révolution internationale n° 347 de juin 2004 destiné à emporter la conviction du lecteur quant au bilan positif qu’il conviendrait de tirer du 16e congrès de la section en France du CCI ne peut qu’inspirer la plus profonde circonspection chez tous ceux qui se sont, même de loin, préoccupés de la situation de cette organisation, chez tous ceux qui ont pu comptabiliser au fur et à mesure, les virages successivement négociés par le CCI dans son analyse de la situation (au niveau impérialiste comme au niveau de la lutte de classe), chez tous ceux enfin pour lesquels l’abandon des principes fondant une organisation révolutionnaire est devenu petit à petit une évidence. A ce bilan nous opposons notre propre prise de position publiée dans ce bulletin qui se base sur le texte même de RI, "documents à l'appui" comme dit Lénine
Nous ne pouvions pas passer sous silence la véritable signification de l’intervention à laquelle s’est livré un militant du CCI (récemment ré-intégré) dans un forum tenu par le PCI-Le Prolétaire lors de la fête de LO. On sait que les possibilités d’un véritable débat politique vivant autour des positions politiques défendues au sein du camp révolutionnaire sont de plus en plus réduites dans l’enceinte de ce rassemblement. Néanmoins le CCI s’est fait fort de participer activement à cette politique anti-débat propre aux officines gauchistes qui ont toutes les raisons d’empêcher et de dévoyer un réel débat lorsqu’il s’amorce ; c’est ainsi que le CCI s’est livré à une vraie provocation avec pour effet immédiat de saboter la confrontation politique qui promettait de s’ouvrir à propos de la situation internationale à partir des positions respectivement défendues par le PCI-Le Prolétaire, le CCI et notre fraction.
Cette attitude de fuite devant la confrontation politique s’illustre dans des attitudes de plus en plus fréquentes de la part du CCI à l’égard de notre fraction, étendue dernièrement à l’ensemble des groupes du camp prolétarien : absence marquée du CCI lors des réunions de lecteurs du PCI-Le Prolétaire, refus des militants du CCI de prendre les tracts du BIPR à propos de la guerre que nous leur distribuions à la porte de leurs réunions publiques ou dans les manifestations, sans parler de l’absence du CCI lors de la dernière manifestation à Paris à propos de la guerre.
Enfin, nous dénonçons dans ce bulletin la méthode qui devient maintenant systématique de la part de notre organisation d'utiliser frauduleusement et de travestir des citations passées du CCI lui-même et des textes de la Gauche communiste. Le lecteur pourra vérifier par lui-même comment l'actuel CCI déforme et même arrange de manière particulièrement malhonnête des citations de textes écrits par le militant MC (Marco), l'ancien militant d'Internationalisme des années 1940-1950 et du CCI, qui ne lui conviennent pas et qui viennent démentir ses positions opportunistes actuelles.
Nous espérons que nos lecteurs comprendront les raisons politiques, et la validité politique, d'un bulletin "spécial CCI" sur les questions organisationnelles. La faction liquidationniste, avant que nous soyons exclus des réunions de notre organisation, fanfaronnait et essayait de nous "intimider" en nous promettant la publication d'une brochure sur la crise, sur nos "supposés" manquements organisationnels, afin de tirer les leçons politiques publiquement. Nous l'attendons toujours. Il est vrai que leur "version" des faits est d'avance démentie par notre Historique du SI. C'est la raison pour laquelle ils n'ont pu que faire circuler des documents secrets aux proches sympathisants sans pouvoir les rendre publics au risque d'être démentis. Pour notre part, notre Historique, nos bulletins dont maintenant ce dernier, peuvent être d'ores et déjà considérés comme une brochure, ou un début de brochure. Une des tâches que nous nous étions fixés dès juillet 2001, rendre disponibles les éléments de la crise du CCI, qui montrent en particulier qu'il ne s'agissait pas d'une "guerre de chefs", ou d'une dispute entre "héritiers" de MC, mais bel et bien de questions politiques sur l'organisation et le militantisme, est en partie accomplie même si nous aurons sans doute l'occasion de la compléter encore. Notre combat de fraction contre la dérive opportuniste de notre organisation continue en lien avec notre combat pour la clarification, la confrontation, et pour le "regroupement" international des révolutionnaires. En fait, pour nous, ces deux dimensions de notre combat de fraction, sont complémentaires et forment une unité. Elles se renforcent l'une l'autre. La lutte contre l'opportunisme du CCI est un moment, une dimension particulière, dans le combat pour la clarification des positions politiques et le processus historique de regroupement et de constitution du futur parti mondial. C'est aussi dans ce sens que nous reprenons l'orientation de toujours de l'ancien CCI et que nous essayons de l'appliquer aux nouvelles conditions des groupes communistes.
Nous l'avons déjà dit : au jour d'aujourd'hui, avec la sectarisation opportuniste du CCI, nous pensons que le BIPR est le seul pôle de regroupement international des forces révolutionnaire, le seul capable de jouer un rôle dynamique dans ce processus. Il est au centre de cette dimension. Et nous l'appuyons et l'appuierons dans cette responsabilité. Par contre, nous sommes au centre, c'est notre tâche spécifique, de mener la lutte contre la dérive opportuniste du CCI. Si tout un chacun peut voir les errements révisionnistes du CCI dans ses prises de position sur la situation, et les dénoncer, se rendre compte de la sectarisation de cette organisation dans ses rapports avec les autres groupes, nous sommes les mieux placés et les plus déterminés pour dénoncer et combattre toutes les dimensions cette dérive opportuniste.
20 juin 2004
Notes:
1Le recours, comme explication de toutes ces défections, au prétendu poids de la décomposition est ridicule et ne trompe plus personne.
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