Le discrédit et la destruction de notre Revue internationale

Nous ne pouvons passer sous silence l'incroyable numéro de la Revue internationale 116 de janvier 2004, revue qui est sous la responsabilité directe de l'organe central du CCI et de son Secrétariat International. Que font-ils de cette publication sinon décrédibiliser, détruire et liquider sa notoriété et sa réputation ? Notre texte sur la presse du CCI en dit déjà un mot. Nous avons déjà relevé le fait, incroyable, que ce numéro ne dit rien des luttes ouvrières qui se sont déroulées ces derniers mois. Rien sur la grève des postiers anglais, rien sur celle des traminots italiens.

La Revue internationale, notre Revue, préfère se centrer :

- sur la dénonciation du mouvement "altermondialiste" - rien de moins que deux articles ! - ce qui prouve que le CCI s'engouffre, sans aucune distance, aucun recul, dans tous les thèmes idéologiques et propagandistes que la bourgeoisie met en avant dans la situation actuelle ;

- vers le camp prolétarien, d'une part avec le texte le fléau du sectarisme au sein du camp prolétarien qui essaie de replacer l'actuel CCI au centre du camp prolétarien en se drapant dans l'étendard de l'antisectarisme - et en cachant ainsi son entreprise réellement sectaire et destructrice envers ce camp -, et d'autre part avec 1903-1904, la naissance du bolchevisme, qui cherche à s'approprier Lénine et sa lutte contre le menchévisme au profit de son propre combat sectaire et destructeur contre notre fraction - il suffit de voir la conclusion de l'article - et, derrière nous, contre l'ensemble du camp prolétarien.

Et quid de la situation ? Un éditorial réellement minable, visiblement rédigé en toute urgence et en catastrophe par un militant qui a essayé de sauver la baraque au dernier moment. Il a pris comme axe... l'arrestation de Saddam Hussein car elle "a permis incontestablement aux Etats-Unis de marquer des points en légitimant en partie leur intervention en Irak" ;au moment où cette revue sort, les médias internationaux, américains au premier chef, n'arrêtent pas de revenir sur l'absence de légitimité de cette intervention avec les scandales sur l'absence d'armes de destruction massive. Autant dire de suite que cet article éditorial est déjà hors sujet et hors du temps dès sa sortie. D'autant plus que quelques lignes plus loin, l'éditorial dit exactement le contraire en précisant que "l'arrestation de Saddam Hussein ne change donc rien" (1). A quoi bon baser tout l'éditorial sur celle-ci alors ?

Mais les contradictions et l'absence de maîtrise politique et rédactionnelle apparaissent tout au long de sa lecture. Ne commence-t-il pas dès sa première ligne à nous avertir contre "l'arrestation hyper-médiatisée du «tyran sanguinaire»" et à parler de "mise en scène" ? Cependant cela n'empêche pas l'article de continuer à se centrer sur la capture de Saddam. C'est-à-dire que l'analyse sur les rivalités impérialistes ne prend pas comme axe les faits profonds qui font agir toutes les fractions de la bourgeoisie mondiale, mais précisément ce que les médias américains utilisent pour endormir l'opinion publique !

D'autre part, il faut noter que l'éditorial parle, en passant, comme d'un fait banal - contrairement à l'arrestation de Saddam - de "l'alliance franco-allemande". Il n'y a pourtant jamais eu d'article de fond ou de base qui parle de cette question dans le CCI ces derniers temps. Et soudain, surgie de nulle part, le CCI commence à parler de cette "alliance"... sans s'arrêter un seul instant sur les implications historiques, sur le bouleversement dans les relations impérialistes que cette alliance des deux puissances européennes signifie. Bien au contraire l'article se termine par l'habituelle et sacro-sainte ritournelle sur la tendance à la décomposition, au lieu de reconnaître la tendance à la bipolarisation impérialiste, dont l'alliance germano-française est l'expression la plus haute, et ses conséquences.

Et cela s'ajoute à l'absence de toute référence à la lutte de classes... comme si celle-ci n'existait pas alors que, simultanément, plusieurs sections territoriales du CCI reconnaissent de manière gênée et contradictoire, des grèves sauvages et évoquent même une possibilité de "reprise internationale des luttes ouvrières" ! Tout cela est une manifestation brutale, grossière, de la domination du dogmatisme idéaliste dans le CCI actuel. Une manifestation du déboussolement de cette organisation, et de ses militants, incapable de s'orienter dans la situation présente car elle a ouvert toute grande la porte à l'opportunisme et la théorie révisionniste de la décomposition.

7/2/04

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Notes:

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