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Les manifestations contre la guerre qui viennent d'avoir lieu hier samedi 18 janvier un peu partout dans le monde, et particulièrement aux Etats-Unis et en Europe, viennent exprimer la mise en place d'un mouvement pacifiste important. Loin d'exprimer une tentative de coup d'arrêt à la dynamique de guerre impérialiste, le développement d'un mouvement pacifiste vient au contraire renforcer cette dynamique de guerre. En effet, l'idéologie du pacifisme est une arme indispensable, en fait la plus redoutable puisqu'elle se revendique de la "paix", pour imposer la guerre. En 1914, c'est au nom et sous couvert de l'idéologie pacifiste que la social-démocratie et les syndicats ont d'abord désarmé la classe ouvrière contre la guerre, puis l'ont entraîné dans le massacre généralisé.
"Le pacifisme et le prêche abstrait de la paix sont un des moyens pour tromper la classe ouvrière. Dans le capitalisme, et surtout dans sa phase impérialiste, les guerres sont inévitables" (Lénine, Conférence des sections du POSDR à l'étranger, 1915) et "c'est seulement lorsqu'on appelle à la lutte révolutionnaire que la revendication de la “ paix ” prend un sens prolétarien" (Lénine, Le socialisme et la guerre, 1915).
Ce danger du pacifisme est confirmé par le fait que ce sont toutes les forces de gauche de l'Etat capitaliste, partis socialistes, écologistes, partis communistes, organisations trotskystes, et jusqu'aux organisations anarchistes, qui se mobilisent dans cette entreprise comme nous avons pu le voir hier dans les manifestations partout dans le monde.
Cette mobilisation des forces de gauche du capital vise à fournir une réponse, fausse, trompeuse et dangereuse, le pacifisme, aux questionnements très profonds et très vivaces qui se développent au sein de la classe ouvrière. Nous donnons ci- après quelques manifestations concrètes de cette réflexion et prise de conscience. Le lien étroit qui unit l'impasse économique historique du capitalisme mondial et la marche à la guerre impérialiste, tend à apparaître de plus en plus clairement aux yeux des ouvriers. Et derrière cette compréhension se pose la question de la faillite historique du capitalisme et la nécessité de sa destruction. Guerre impérialiste ou révolution communiste, telle est l'alternative historique.
Ce qui s'engage aujourd'hui n'est que le début d'un combat politique d'ampleur international et aux enjeux politiques et historiques de toute première importance. Dans ce combat qui est imposé au prolétariat international, l'expression de la voix des internationalistes est primordiale et appellée à devenir de plus en plus déterminante. C'est pour cela qu'à notre avis, les révolutionnaires doivent tout faire pour faire entendre la voix de l'internationalisme prolétarien.
Aujourd'hui, 19 janvier 2003, nous réitérons l'appel que nous faisons dans la présentation de ce bulletin : "Mais pour assumer au mieux leur responsabilité, [les organisations révolutionnaires] doivent tout faire pour mettre en commun leurs forces, en profiter pour se rencontrer, discuter et intervenir dans cette situation en mettant en avant que c'est le capitalisme mondial qu'il faut détruire pour arrêter cette spirale guerrière. Ils doivent dénoncer les pacifistes qui ne font que masquer les réelles causes de cette situation. Nous appuierons toute initiative qui mettra en avant, d'un point de vue prolétarien et donc internationaliste, ce combat".
Inutile de nous voiler la face devant la réalité, l'offensive de la bourgeoisie nous oblige à assumer nos responsabilités comme jamais sans doute nos générations de militants révolutionnaires n'ont eu à le faire.
La fraction interne du CCI, le 19 janvier 2003.
Lors de la manifestation à Paris du 18/01/2003 contre la guerre, et en l'absence d'une intervention des groupes de la Gauche communiste par voie de tract, notre Fraction a décidé de faire entendre la voix internationaliste. Nous y avons diffusé environ 500 exemplaires d'un tract élaboré à partir de l'article Une nouvelle période s'ouvre paru dans notre Bulletin 14. Le bon accueil réservé à ce tract ne fait que souligner les questionnements bien réels dans notre classe sur la situation actuelle et la responsabilité des révolutionnaires dans cette situation.
Le BIPR, contacté au préalable mais trop tardivement, nous a informé qu'il n'avait pas les moyens d'organiser au dernier moment un déplacement sur Paris pour une intervention de ce type du fait de l'annonce publique tardive de cette manifestation. Pour leur part, le PCint- Le Prolétaire et le CCI [1] sont intervenus au moyen de leur presse, assurant ainsi une présence internationaliste, mais sans intervention massive par voie de tract ce qui nous semble largement insuffisant. Selon nous, il est vraiment dommage que cette voix internationaliste ait été aussi faible à Paris.
Toute dernière minute. Nous venons juste de recevoir ce message des camarades du Groupe Internationaliste Ouvrier affilié au BIPR et qui publie Internationalist Notes en Amérique du Nord :
"Chers camarades,
De 25 à 30 000 personnes contre la guerre dans les rues de Montréal aujourd'hui par moins 25 degrés celsius. Nos ventes ont été fantastiques de sorte que notre édition française est épuisée et il nous reste peut-être 15 bulletins en anglais. Nous attendons des nouvelles de Toronto et de Québec ce soir. Un rapport plus substantiel suivra. Plusieurs jeunes radicaux sont intéressés par un comité 'Notre seule guerre, la guerre de classe'.
À bas la guerre impérialiste!" [2]
Lors d'une Assemblée générale d'ouvriers d'EDF-GDF, à l'occasion des débats et de la mobilisation importante qui s'est faite en riposte à l'attaque contre leur régime de retraites que prépare le gouvernement, la motion suivante fut adoptée à l'unanimité d'une “centaine de présents jusque dans le couloir” [3] : « L'assemblée générale d'Arcueil se prononce contre l'envoi de troupes françaises en Irak. »
Notes:
[1] Il est vraiment triste, et nous le regrettons profondément, de voir que le CCI d'aujourd'hui, qui est capable de mobiliser pour sa petite"guéguerre" contre notre fraction des dizaines de militants et de sympathisants convoqués de toute la France et de toute l'Europe pour ses Réunions Publiques à Paris afin de faire "masse" et de suppléer au dramatique affaiblissement de sa présence parisienne, a été incapable de mobiliser plus de trois militants pour cette manifestation. Au-delà de la validité ou non d'intervenir massivement par tract avant le déclenchement de la guerre, le CCI d'hier auraient assumé une présence internationaliste conséquente et beaucoup plus déterminée dans cette manifestation.
[2] "Dear comrades, 25 to 30 thousand people against the war marched in Montreal today in minus 25 celsius temp. Our sales were fantastic so our French edition is sold out with maybe 15 English bulletins left. Expecting news from Toronto and Quebec City tonight. A more substantial report will follow. Many radical youth are interested by a NWbtCW committee. Down with imperialist war"
[3] . Cité dans Le Prolétariat Universel n° 60 P. Hempel. 67, rue Henri Ginoux 92120 Montrouge (France)
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