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Exclus ! La fraction est exclue. Mais nous continuons dedans comme dehors le même combat. Un drame a caractérisé la dernière Conférence du CCI et la marquera dans l'histoire. En effet, le drame qui s'est déroulé en son sein c’est l’exclusion de 9 camarades du CCI. Pour la première fois, on écrit que les camarades peuvent faire un recours devant l’organisation ! (nous publions, ci-après, avec notre échange de courrier la résolution d’anthologie prise par la conférence du CCI qui ferait rire si ce n’était dramatique). Pour la première fois puisqu’il y a recours, les organes décisionnels (OD) du CCI reconnaissent, en faisant encore de la métaphysique, qu’a été prise la décision de nous exclure. Mais comme le CCI est empêtré dans son manque de politique ou plutôt dans la fausseté de sa politique, il n’arrive pas à nommer sa politique et à dire la vérité : à prononcer le mot de notre exclusion. C’est la raison, et c’est la première fois que cela arrive dans le mouvement révolutionnaire et dans le CCI, de la politique du “ non dit ” ou plutôt de ne pas dire la vérité. C’est indigne pour une organisation révolutionnaire dont la fonction est de prendre des décisions claires et déterminées. Mais, en fait, les “ liquidationnistes ” – nous appelons liquidationniste la faction/côterie de militants qui, aujourd'hui majoritaire au sein des organes centraux, liquide les acquis organisationnels du CCI - ne sont pas fiers, ils sont perdus dans leurs subtilités mystiquo-sectaires !
Mais encore, cette résolution est très alambiquée. Jugeons en. Puisque le CCI actuel ne reconnaît pas l’existence de la fraction interne, pour lui, il n’existe plus de positions politiques mais des individus qui agissent sans logique politique mais de façon clanique ou affinitaire. On mesure la pauvreté et la fausseté de l’argumentation d’une organisation politique qui ne reconnaît plus le débat politique et les positions politiques de ses membres !
C'est pourquoi cette résolution est si compliquée que l’on prévoit autant de procédures (c'est le seul mot que l'on peut employer face à ce juridisme actuel dans le CCI) et de traitements différents que de membres de la fraction interne. Les camarades Olivier et Sarah doivent se soumettre à telles et telles choses pour réintégrer le CCI. Les camarades Juan et Aglaé à encore autres choses supplémentaires et les membres de la fraction au Mexique ont encore un autre traitement. Comprenne qui pourra ! Ce n'est plus une organisation politique mais un asile d'aliénés.
Comme pour la Fraction italienne notre rôle et notre fonction sont maintenant les suivants :
“ La direction nous exclut du parti, et de ce fait elle nous enlève la source naturelle de notre expansion. La parole de la scission des partis communistes a déjà été prononcée par le centrisme alors que les conditions politiques pour la scission n’existaient pas et n’existent pas encore ” (Bulletin d’information de la Fraction de la Gauche italienne n°3 novembre 1931).
Effectivement, nous sommes encore dans le cadre du redressement de l'organisation. C'est le combat qu'il nous faut mener.
"Au sens politique, la formule "redressement du parti" peut s'expliquer seulement dans la direction d'une action suivie qui veut profiter des voies normales de la vie des partis (assemblées, congrès, etc.) pour opérer une modification de la politique de l'organisation. (..) (Bulletin d'Information de la fraction de Gauche italienne n°3, novembre 1931 pages 9-10).
"Et l'on doit juger comme arbitraire toute discussion opposant l'issue de la fraction exclusivement dans le redressement du parti, à l'issue de la fraction dans un deuxième parti, et vice-versa. L'une ou l'autre dépendront de l'éclaircissement politique obtenu, et ne peuvent pas dès maintenant caractériser la fraction. Il est possible et souhaitable que cet éclaircissement se concrétise par le triomphe de la fraction dans le parti lequel retrouvera alors son unité. Mais on ne peut pas exclure que cet éclaircissement précise des différences fondamentales qui autorisent la fraction à se déclarer elle-même, contre le vieux parti, le parti du prolétariat; celui-ci, à la suite de tout le processus idéologique et organisatoire de la fraction, relié aux développements de la situation, trouvera les bases effectives pour son activité. Dans un cas, comme dans l'autre, l'existence et le renforcement de la fraction sont les prémisses indispensables pour la solution de la crise communiste. ”
Nous transformons, dès à présent, ce bulletin interne du CCI en bulletin interne de discussion au sein du milieu politique prolétarien. Ce bulletin se veut un instrument de discussion ouverte et sans ostracisme pour tirer un bilan du CCI et de la crise qui s’est déroulée en son sein. C’est la raison pour laquelle nous publions dans ce bulletin un premier bilan "à chaud" de notre première réunion et discussion avec le BIPR sur la crise du CCI qui est en même temps une crise du Milieu politique prolétarien comme un tout. Ce débat doit se poursuivre, se développer et s'amplifier.
Nous publions également comme premiers documents de ce bulletin, du fait de leur importance, 2 résolutions de la Fraction italienne en 1936 au moment de la Guerre d’Espagne sur comment débattre avec sa “ minorité ”. Ces résolutions sont capitales, elles définissent l’attitude que doit avoir une véritable organisation communiste et révolutionnaire quand des divergences politiques surgissent en son sein. Cette attitude est la conséquence des leçons que la Gauche italienne avait tirées de la dégénérescence de l'IC. Ce sont des leçons importantes que nous devons rappeler et tirer pour les organisations futures de notre classe. L’attitude de la Gauche italienne n’a rien à voir avec les méthodes et le régime intérieur que les “ liquidationnistes ” au pouvoir dans le CCI mettent en œuvre par rapport à la fraction interne.
L’attitude de la majorité de la Fraction italienne est d’éviter à tout prix, de poser le problème sur le plan “organisatif” et “ disciplinaire ” pour que les questions soient traitées au fond et politiquement. C’est tout l’inverse de ce que font les “ liquidationnistes ” dans le CCI. Les liquidationnistes trahissent les principes organisatifs du CCI et de la Gauche Communiste.
Nous publions aussi un texte qui répond à l'article du CCI sur les fractions parus dans la Revue Internationale 108. En fait, il détruit la validité de la nouvelle position du CCI en la matière, nouvelle position contraire et ignorante de l'expérience et de la tradition du mouvement ouvrier comme le montre notre texte, une nouvelle position élaborée pour les besoins immédiats contre l'existence de notre fraction. C'est aussi la marque de l'opportunisme que de liquider les acquis et principes historiques du mouvement ouvrier dans son combat contre la Gauche.
Par tous les moyens nous nous engageons à continuer à étudier et à tirer les leçons que le mouvement ouvrier a tirées de la phase de dégénérescence de l’IC et des PC à la fin des années 20. Nous continuerons, dans ce bulletin, à publier et à commenter les documents de la Gauche communiste et des Oppositions de gauche sur le régime intérieur des organisations ouvrières.
C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, c’est la fraction interne qui est la continuatrice de ces acquis ainsi que de ceux du CCI. Tout militant honnête constate que le CCI actuel tourne résolument le dos aux principes communistes.
Enfin, nous essaierons de continuer notre réflexion et les débats sur la situation historique actuelle. C'est dans ce sens que nous prenons position aussi dans ce bulletin sur le projet de résolution sur la situation internationale pour la Conférence extraordinaire du CCI. Comme les camarades pourront se rendre compte, le débat et notre position critique avaient tout à fait leur place au sein même du CCI.
La fraction, le 20 avril 2002
P.S. ce bulletin étant le premier qui s'adresse autant aux militants du CCI qu'aux militants et groupes du Milieu Politique Prolétarien (MPP) qui ne font pas partie du CCI, nous avons essayé dans la mesure du possible de rendre intelligibles et compréhensibles les questions et références internes au moyen de notes ou de parenthèses.
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