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COMPTE-RENDU D’UNE REUNION DE SECTION AU MEXIQUE (03/03/2002)

Nous présentons ici des extraits du dernier compte-rendu que nous ont envoyé les camarades de la Fraction au Mexique sur la réunion de section de RM. C'est une situation dramatique, de division, d'éclatement, de destruction du tissu organisationnel qui existe aujourd'hui après seulement quelques mois de politique liquidationniste. Le SI et le BI nous avaient parlé de conférence panaméricaine réussie en septembre dernier. Gageons qu'il en sera de même pour celle qui vient de se tenir. Pourtant le résultat est là. Ce sont bien plus de vingt ans d'intervention permanente, constante, et ô combien positive, au Mexique qui sont dilapidés en l'espace de quelques mois. Comme le dit la camarade Irma, il n'y a plus de collectif. Et pour cause puisque la politique de la "responsabilité individuelle", du coup de force, de l'improvisation, additionnée maintenant de la politique de "l'indignation" justifie toutes les initiatives individuelles, toutes les démarches parallèles – le véritable délégué du BI dans la section est la camarade Aurora, sans aucun mandat de la section, sans aucun contrôle de la section -, et la surenchère contre la fraction. Pour le reste… il n'y a plus de section. Et pourtant, la réunion du camarade David avec la Fraction montre bien que la discussion des divergences politiques, avec la participation de tous les militants du CCI, passe – passait ? - par la reconnaissance explicite, réelle, concrète, de la fraction.
Certes, la situation des autres sections du CCI n'est certainement pas au même degré de détérioration. En tout cas au niveau apparent. En effet, l'absence d'opposition politique organisée, ou exprimée de manière conséquente et systématique comme le fait notre fraction, a du permettre d'éviter la cristallisation et surtout la chute brutale dans la politique de "l'indignation" que connaît RM après Paris. Mais le silence et l'acceptation de fait de cette politique aura les mêmes conséquences à terme sur les sections du CCI et leurs militants…
Dans notre rapport d'activités présenté au BI de janvier (cf. notre bulletin n°6), nous mettions en avant la faillite de la politique menée depuis le 14e Congrès. Les derniers événements – l'exclusion de Jonas, son annonce brutale dans la presse ce qui engage tous les militants du CCI, les nouvelles sanctions iniques contre les membres de la fraction, l'ultimatum à la fraction qui doit se dissoudre de fait pour assister à la conférence, la situation de plusieurs sections, dont RM bien sûr, les démoralisations des camarades, sans parler des questions d'ordre politique général – confirment et marquent de manière encore plus dramatique et brutale la faillite de la politique actuelle. Depuis le SI mensuel de juin dernier, nous avions averti contre la dérive et les conséquences de la nouvelle politique. Nous avions qualifié cette politique de liquidatrice et destructrice sur la base d'une compréhension politique et théorique et sur la base de l'expérience du mouvement ouvrier. Aujourd'hui, empiriquement, tous les camarades peuvent commencer à se rendre compte du résultat catastrophique de cette politique et du processus de destruction maintenant directement au plan militant et organisationnel, après avoir été au plan théorique et politique, qui s'est engagé.
RM en est l'illustration la plus éclatante.

La Fraction, 9/3/02

Extraits du compte-rendu pour la Fraction de la réunion de section de RM du dimanche 3/3/02

En premier, la réunion a commencé avec une demi-heure de retard avec seulement la moitié des camarades.

Point sur le voyage à venir [pour la conférence]. Aurora avait déjà fait une réservation pour Leonardo… Celui-ci a dit que pour raisons de travail et familiales (1), il ne pouvait pas bien qu'il aurait voulu. Ensuite Sergio, Vicente et Alberto aussi pour les mêmes raisons. Alors Fred commence une bordée de "critiques" dans le sens que nous n'étions pas capables de défendre nos points de vue. Il a dit que notre décision provenait du fait que Juan et Olivier avait voté contre la réunion [la conférence, ce qui est faux (2)]et il fit même mention de l'héroïsme du KAPD, et invita les autres à intervenir. Efrain a dit que tout était le produit de la pression de Juan. Ensuite Aurora a continué : elle a commencé a pérorer en pleurnichant "j'ai honte de ceux de la fraction…". Ldo se rendant compte que ça allait être un discours du type "indignation", s'est levé et est sorti de la salle…

Dix minutes après, Vic., Sergio et Alberto se sont réunis avec Ldo et rendirent compte de ce qui suivit par la suite. Plusieurs "critiquèrent" l'attitude de Ldo… Aurora continua et en arriva à dire que "nous n'avions pas de pantalons" [on peut substituer pantalon par couille] (3). Alberto intervint pour dire qu'il n'était pas vrai que Juan appelait à ne pas assister, mais au contraire, que nous avions eu une réunion dans laquelle il avait demandé que nous assistions [à la conférence]… Ensuite, Efrain appela au calme et proposa que les membres de la fraction ait une réunion pour discuter de la question du voyage. C'est ainsi que nous sommes sortis un moment et nous sommes réunis les quatre.

Nous avons discuté brièvement. Vic a insisté pour que nous agissions de manière unie. Nous avons insisté que l'intervention, le voyage, serait comme fraction, etc. Finalement Sergio et Alberto ont pris la décision de faire le voyage (dans les interventions, il était indiqué même que nous pouvions y aller à deux de la fraction). Nous sommes revenus dans la réunion et nous avons présenté notre décision… Nous avons seulement demandé – surtout à Fred – "un peu de mesures avec ses affirmations"

Point "situation de la section", sur proposition de Fred car on "constate qu'il y a des désimplications, des tâches non accomplies, etc. et qu'il faut réorganiser les équipes". Fred intervient et critique –curieux non ?- la fraction dans ce sens : "il y a beaucoup de manquements mais ce sont ceux de la fraction principalement. Ils ne sont pas venus la semaine dernière. Ils se désimpliquent du travail dans les équipes, etc…" De nouveau, on nous demande de donner une explication… Nous répondons que nous pouvons le faire, mais pourquoi ne pas demander à tous ? Vu qu'on vient de constater que beaucoup n'ont pas accompli leur tâche (même Fred en avait "oublié" une). Efrain, de nouveau : oui c'est tout le monde, mais on remarque de la démoralisation dans ceux de la fraction. Il appelle à la responsabilité individuelle… Alors les autres camarades donnent un signal de vie. Julio dit : "la vérité est que ce ne sont pas seulement ceux de la fraction, mais toute la section qui se désimplique". Irma : "il ne s'agit pas de changer les équipes mais de voir pourquoi elles ne fonctionnent pas, ce qui n'a rien à voir avec majorité et minorité, mais il faut reconstruire le tissu collectif… avec la responsabilité" [individuelle]. MA rappelle que la seule équipe qu'il faut reformer est celle des finances (car Ldo est dedans et depuis qu'il "ne paie plus", on l'a retiré – quelque chose qu'Irma a oublié). Et alors Fred retire sa proposition de modifier les équipes et dit que, par manque de temps, on continuera la discussion après !…

On revoit d'autres tâches et de nouveau, on voit que beaucoup ne les ont pas accomplies (en particulier un bilan que Sebas avait à faire depuis plusieurs semaines, semble-t-il, sur la première réunion internationale… et il promet de le remettre, cette fois c'est sûr, la semaine prochaine). Evidemment, personne ne critique les promesses mensongères de Sebas (4)…

Ce serait risible, si ce n'était une tragédie que de voir la destruction du travail de tant d'années… La section est dans une désorientation totale. L'intervention d'Irma reflète toute la confusion entre le travail collectif et la responsabilité individuelle… et la chose de continuer :

Point discussion théorique. Le TO et la résolution pour l'adopter du BII 287. Fred demande qui peut le présenter… Silences… Fred parle sur l'importance de se préparer pour la prochaine réunion, des résolutions sur l'approfondissement, etc… Silences… Fred demande aux membres de la fraction si nous [la fraction] pouvons commencer la discussion. Sourires des membres de la fraction… Fred demande à tous s'il y a eu une préparation et une lecture du texte… Silences… Fred propose de repousser la discussion à dans 15 jours…

Point sur les contacts. Cette fois, comme depuis plusieurs mois, on ne nous prend pas en compte pour les équipes de contacts… et donc chaque fois, l'intervention de la section tend à devenir un peu plus dispersée…

Du côté de la section : désorientation et démoralisation croissantes… silence quasi complet de la majorité (seulement trois véritablement "actifs" [Aurora, Efrain, Fred], mais avec un seul thème, contre la fraction… Quand ils n'auront plus ce thème, que va-t-il leur rester ?)…

La fraction au Mexique, 5/3/02.



1 Une fois de plus, Aurora décide pour les autres, et surtout pour Ldo. sans l'en aviser. Il est utile ici, devant tous les camarades du CCI, de rappeler que la compagne de Ldo vient d'accoucher d'une petite fille et que la maman travaille souvent le week-end. Aurora, qui est la sœur de Ldo, le sait très bien. Mais cela ne l'empêche pas de faire pression sur la famille – on l'a vu avec l'utilisation de la mère de Ldo pour la rencontre avec David (cf. la présentation et les notes de la réunion de la Fraction avec David), y compris sur la compagne de Ldo comme cela a été fait lors de la conférence d'Internationalism et alors que cette dernière allait accoucher. La nouvelle politique : l'utilisation des relations et des pressions familiales. Encore un des acquis de 93 qui vole en éclat…

2 Olivier et Juan se sont abstenus lors de ce vote. Ni pour, ni contre une conférence dont l'objet – revendiqué haut et fort (cf. le rapport d'activités adopté) – est l'ultimatum aux militants de la Fraction, c'est-à-dire l'exclusion de la Fraction. Bien évidemment si l'objet de la conférence avait été de discuter ouvertement, sainement, franchement, des rapports d'activités opposés et antagoniques présentés par la majorité et la Fraction lors des BI pléniers de septembre et de janvier, nous aurions bien évidemment voté en faveur de la tenue de cette conférence.

3 Pour juger de l'état de la section, et de la mise en pratique de la nouvelle politique de "l'indignation" dont David a visiblement donné un exemple impressionnant lors de la conférence – et qu'il s'est bien gardé de reproduire lors de sa rencontre avec la Fraction, mais il est vrai que cette politique de "l'indignation" a besoin d'un public acquis d'avance, à défaut d'être enthousiaste, pour pouvoir être mise en pratique et sans doute a-t-elle besoin aussi d'un grand courage, surtout quand le public est absent -, personne dans la section hors les membres de la Fraction ne s'est aventuré à s'élever contre ces arguments hautement politiques et manifestant un courage politique et militant particulièrement élevé. Un résultat de plus de la politique actuelle…

4 Le camarade Sebas est un de ceux avec Efrain, Aurora et Fred, qui "s'indignent" haut et fort contre la fraction. C'est pourtant sans doute un des camarades – au même titre qu'Aurora et Fred d'ailleurs, mais ces derniers pour d'autres raisons - qui devraient le plus faire preuve d'un minimum de pudeur, politique s'entend. Voilà un camarade dont le militantisme a été durant des années particulièrement défaillant pour des raisons qui ne tenait qu'à lui (et que nous ne relaterons pas ici, inutile de démolir un peu plus le camarade, la politique liquidationniste y suffit largement). Il est vrai que ces deux dernières années, son engagement militant s'était particulièrement renforcé… suite à la politique – y inclus de confiance et de solidarité - menée par l'organisation, et au premier chef le SI et la section. C'est-à-dire que le militantisme du camarade maintes fois sur le point de disparaître, avait été sauvé et renforcé par la politique du CCI de 1996 à 2001. Celle qui est présentée aujourd'hui comme la politique du clan le plus destructeur de tous, d'une secte fanatique aux méthodes de nazis et de staliniens. Si nous avions le temps, nous ferions une contribution non pas sur "l'indignation", mais sur la pudeur communiste. Nous aurions tant à dire… Aujourd'hui, le militantisme du camarade, comme de beaucoup d'autres, est à nouveau en péril comme le montrent ses manquements organisationnels… Un autre résultat de la politique actuelle.


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