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Sur quelques pratiques –et seulement quelques pratiques, nous ne pouvons les mentionner toutes ici- que les militants du CCI ne peuvent plus ignorer : exemples concrets donnant un aperçu de l’ambiance qui prévaut en section nord de RI.
« Dégage ! » comme l'a dit Bruno à l’adresse de Sarah, après la fin de la réunion, pour l’empêcher d'avoir avec un camarade de la section une discussion dont ce dernier avait eu d'ailleurs l'initiative ;
« Bon débarras! » voilà ce que Peter a hurlé à l’adresse des camarades Olivier et Aglaé qui venaient d’être suspendus de réunion après quelques minutes de présence seulement et étaient priés de quitter immédiatement la salle ; mais Peter venait de se raviser et exigeait que les deux camarades entendent ses derniers propos, ce qu’ils refusaient ; (cela se passait le mercredi 5/12/01. Mais cela rappelle l’événement par lequel en octobre 1927 on a empêché Zinoviev de s’exprimer lors d’une réunion de la CE du PCUS : « Va-t-en ! »).
« Menteurs, voleurs, vous êtes déjà un groupe parasitaire dans le CCI… » dixit Peter dans la RS du 14/11. Et dans la même réunion : « Olivier se met dans le camp des voleurs. On a à faire à des voleurs » (El Pajo). « Vous faites la même chose et pire que Chénier et le CBG ». Tout cela agrémenté de multiples et violents coups de poing sur la table destinés à faire taire les camarades de la Fraction. La raison de ces dernières insultes ? Les camarades de la Fraction ont refusé de remettre aux organes exécutifs actuels ‘l’Historique du SI ‘ écrit par Juan, ce qui est leur droit le plus strict. Dans notre bulletin n° 3, nous développons par écrit les raisons politiques de ce refus. Nous renvoyons les camarades à ce texte.
Voilà comment certains camarades de la section nord ont intégré cette recommandation, faite un peu partout dans les bulletins de l'organisation, selon laquelle il faut veiller à « maintenir un cadre fraternel de discussion et le préserver" » Comment peut-on accepter ou, encore pire, avoir de tels comportements entre militants de la même organisation, entre communistes?
Des interruptions quasi systématiques des interventions de camarades de la Fraction de façon plus ou moins violente selon les cas, avec une volonté évidente de les déstabiliser dans l'immédiat, de les faire taire et de les démoraliser à plus long terme :
. Par Peter, vis à vis de Sarah qui lisait une intervention à propos du Texte de 1982, en ces termes : « Change de ton, tu n’es pas dans un meeting ici ! »
. Par Bruno vis à vis d’Aglaé à laquelle il avait demandé 3 jours auparavant de préparer la présentation de la discussion prévue sur « le Collectif » : « Nous interrompons cette intervention car elle est hors sujet ». Les camarades du CCI pourront se faire une idée de la validité de cette appréciation en lisant la présentation d'Aglaé dans le présent bulletin.
. Par Peter encore, suivi par plusieurs camarades de la section, à l’adresse d’Olivier qui développait un point sur les Fractions en s’appuyant sur des citations du mouvement ouvrier : « Nous t’interdisons de citer Bordiga, j’ai honte pour toi ». A noter également qu’on a interdit pareillement à Juan de citer Trotsky lors d’une discussion avec une délégation du SI dernièrement.
Une nouvelle méthode fait fureur à Paris : c’est la pratique de petits interrogatoires-surprise imposés, en pleine réunion, aux membres de la Fraction et dont les réponses sont exigées immédiatement en préalable « au bon déroulement de la réunion de section ». Un jour peut-être, aurons-nous le droit de disposer de ces interrogatoires par écrit, comme l’ont demandé les camarades visés par ces questions ? Quoi qu'il en soit, nous avons à faire là à une méthode inédite dans le CCI qui est, pour le moins, une manifestation d'abus d'autorité, pour ne pas dire stalinienne.
Quelqu’un sait-il à combien se monte le nombre de résolutions et sanctions contre les camarades de la Fraction ?.Sûrement personne, pas même les "décideurs" et rédacteurs de ces résolutions. A ce propos justement, il est impératif d’informer l’ensemble des militants sur les modalités qui président à l’élaboration et à l'adoption des dernières résolutions :
. Le 21/11, en présence d’Olivier qui revient en section après un mois de suspension (dont il n’a d'ailleurs toujours pas obtenu la notification écrite), lecture est donnée d’une résolution (1) sommant les camarades de payer l’intégralité des cotisations sous peine d’interdiction de RS. Cette résolution est, après cette vague lecture orale, mise immédiatement au vote sans discussion, sans entendre les interventions des camarades Olivier et Aglaé qui le demandent.
. Le 28/11, le préalable du paiement de l’intégralité des cotisations est à nouveau imposé aux membres de la Fraction présents. Refus d’entendre notre intervention qui est écrite et que nous proposons de lire. (voir dans ce bulletin la lettre que nous avons adressée au BI).
. Le 5/12, nous demandons une copie de cette résolution. Celle-ci est impossible à obtenir car, semble-t-il, l'original a été égaré. Et nous devons quitter la RS, sans pouvoir nous exprimer et sous les insultes. (déjà cités ci-dessus « Bon débarras ! ».
. Le 12/12, on nous informe qu’une nouvelle résolution (peut être est-ce la même ?) a été adoptée par la section exigeant notre départ de la RS si nous ne payons pas l’intégralité des cotisations ; tandis qu’on nous refuse (comme à toutes les RS précédentes d’ailleurs) l’encaissement du montant du 1/3 que nous présentons. Peter nous affirme même qu’" une autre résolution existe, émanant du SI mensuel du 24/11, faisant de la remise de l’historique et du paiement intégral des cotisations notre 'ticket d’entrée' aux RS ». Mais lorsque nous demandons la base écrite de cette résolution ou sa lecture, il nous informe « que sa rédaction n’est pas terminée mais que le principe est adopté et qu’elle sera publiée ultérieurement ». Et par ailleurs, il nous fait savoir que cette même résolution demande que « chacun des membres de la Fraction produise individuellement une copie de l’Historique » ; et de nous « conseiller » : « si l’un d’entre vous ne l’a pas, qu’il demande un exemplaire à un autre et en fasse une photocopie qu’il nous remettra ». Outre le ridicule de tels propos, constatons qu’il s’agit bien là pour chaque membre de la Fraction de faire acte d’allégeance.
Que pensent les camarades de cette nouvelle interprétation de nos statuts : on fait voter des résolutions aux militants, après une vague et rapide lecture (et parfois même sans lecture), des résolutions non écrites donc sans possibilité d'être amendées et même sans discussion. Par contre on trouve scandaleux que la camarade Aglaé refuse de voter dans de telles conditions !
On fait également voter ce que l'on appelle des « prises de position ». Ainsi le 14/11/2001, la section nord est invitée à voter sur la « Prise de position sur le refus du débat par la camarade Aglaé » sans lecture (le texte vient d’être distribué quelques minutes auparavant) et toujours sans discussion préalable. Deux camarades votent contre (Aglaé et Sarah). Quant à la camarade TP, elle a la mauvaise idée de s’abstenir. Qu’à cela ne tienne, ceux qui ont voté contre n’ont toujours pas le droit à la parole, par contre le présidium demande à TP « d’expliquer son vote » immédiatement. La camarade indique que ce serait prématuré puisqu’elle n’a pas lu le texte. Mais, manifestement pour faire pression sur elle, le présidium, en y mettant les formes évidemment, lui exige de « donner ses explications par écrit ». Sinon quel mauvais exemple ne donnerait-elle pas aux camarades de la section ? ?
Et rappelons encore ceci : on impose des sanctions, telles les suspensions répétées de camarades (Olivier et Juan). Mais ici, on ne se donne même pas la peine de « les faire voter », on informe la section du bout des lèvres (d’ailleurs nous ne sommes même pas certains que toutes les suspensions aient fait l’objet d’un point d’information) ; quand aux camarades victimes de ces sanctions, ils sont mis devant le fait accompli… par téléphone ( ? ?).
- Le 16/11 en fin de soirée, chaque camarade de la Fraction reçoit chez lui un ou plusieurs appels téléphoniques lui intimant l’ordre de recevoir immédiatement une « délégation pour récupérer l’Historique du SI » (2), ce que tous refusent provoquant notamment la colère d'un Peter dont l'autorité (ou plutôt son abus) est remise en cause.
- Appels téléphoniques, dans les mêmes conditions d'irresponsabilité au niveau de la sécurité, au domicile des camarades pour leur intimer l’ordre de « remettre au plus vite, l’argent des comptes bancaires qu’ils avaient ouverts pour le CCI ».
- « Visite » chez Olivier d’une délégation improvisée (Peter, Bruno) se présentant comme mandatée par la CI, afin (entre autre chose) de recueillir certaines réponses intéressant la CI. Peter, qui est "victime" et avocat, juge et partie, est-il donc aujourd’hui le mieux à même pour mener l’enquête au nom de la CI, cette dernière instruisant, notamment, le cas de sa propre compagne ? Ici, il n'y a, semble-t-il, pas de risque d’affinitaire, on compte sur sa totale objectivité et impartialité probablement. Les camarades jugeront, sachant qu’il existe physiquement à Paris un membre de la CI (Elise). Mais y a-t-il vraiment encore une CI ?
Nous rappelons, pour mémoire, la convocation provocatrice faite à Juan le samedi 24/11 et les conditions de cette « discussion » (bulletin n° 3).
Concernant ces faits, et d’autres encore, aucun d'entre eux n’a été abordé ou même évoqué en RS. Voilà la nouvelle pratique des « opérations coup de poing » gardées secrètes, à l’encontre de membres de la Fraction, de la part d’une poignée de militants des organes exécutifs à Paris. Jusqu’où iront-ils ?
En guise de conclusion, rappelons encore une fois un point du « Rapport sur la structure et le fonctionnement de l’organisation des révolutionnaires » (Conférence de Janvier 1982) dans lequel il est particulièrement insisté sur le « rejet de toute mesure disciplinaire ou administrative de la part de l’organisation à l’égard de ses membres qui soulèvent des désaccords : " De même que la minorité doit savoir être une minorité au sein de l’organisation, la majorité doit savoir être une majorité et, en particulier, ne pas abuser du fait que sa position est devenue celle de l’organisation pour annihiler le débat par quelque moyen que ce soit, par exemple, en obligeant les membres de la minorité à être les porte-parole de positions auxquelles ils n’adhèrent pas. ». Est-ce que ceux qui se vautrent dans les pratiques ci-dessus évoquées, adhèrent toujours avec conviction à ce texte de 1982 ? Est-ce que les camarades des OC, et les camarades du CCI qui sont appelés à cautionner ces pratiques par leur présence, leur participation, leur vote, se rendent compte de la dérive politique à laquelle ils participent, même quand c'est passivement, sans aucune réaction ? Se rendent-ils compte que ces pratiques, ou leur acceptation, leur font passer une frontière dont ils risquent de ne pouvoir revenir ? Qu'ils participent ou acceptent la dénaturation du CCI et la liquidation de toute l'expérience de la Gauche italienne, de MC, et du CCI lui-même ?
Encore une fois, nous aurons le "culot" comme diraient les liquidateurs, de citer MC, au risque d'entendre l'un d'entre eux nous accuser de nous prendre pour MC (!) : : «Halte là. Il faut rebrousser chemin, car ici la pente est fatale»" (La discipline…, Marc (alias MC), Internationalisme 25).
1 Au moment ou nous écrivons ces lignes, nous ignorons encore le contenu de cette résolution ainsi que son origine (SI, SE, CE, section ?).
2 Nous ne nous étendrons pas ici sur les questions de sécurité, bien que, dans le contexte actuel de situation de guerre et de campagne idéologique, cette question ne soit pas secondaire.
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