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Nous avions planifié de faire spécifiquement de ce numéro de notre bulletin un outil de débat et d'approfondissement parce que tel est notre objectif premier en tant que fraction. Ainsi, nous l'avions prévu autour de 2 axes :
Une réflexion sur le texte d’orientation et sur la méthode spéculative des OC du CCI actuels ;
Un nouveau retour sur l'histoire du mouvement ouvrier.
Ces 2 axes sont abordés dans 2 textes, l'un du camarade Ol sur les années 24-25 dans le PC d'Italie et l'autre du camarade Ldo mettant clairement en évidence la méthode spéculative (c-à-d non marxiste) utilisée aujourd'hui dans le CCI. Bien évidemment la Fraction fait sienne ces 2 contributions.
Malheureusement les organes exécutifs actuels du CCI continuent de faire à la Fraction et à ses militants une guéguerre incessante, quotidienne et injustifiée. Ils montent de toutes pièces des "scandales" et font voter des résolutions "disciplinaires" en jouant notamment sur la corde sentimentale des militants. Comme le souligne Bordiga dans sa lettre du 8/06/25 : “ Comme dans un vrai Parti Communiste il ne devrait pas y avoir de fraction, il est facile de susciter, pendant un certain temps, une réaction contre un groupe de camarades présentés comme des troubles fêtes. Chose qui devient inopérante si l’on peut sortir de ce simplisme et réaction sentimentale obtenue au préjudice d’une vraie conscience communiste ”.(…)
“ Vous réfutez obstinément, par peur de nous donner raison, d’ouvrir la discussion à la place de l’ennuyeuse répétition du vote de formules sur l’unité et contre la division refusant de poser le problème de façon historique et soutenant le processus conduisant au vieux système social-démocrate par opposition à l’unité effective et à la centralisation communiste .
Il en est de même dans le CCI version 2001.
Alors que ce bulletin était prêt, de nouveaux événements, suscités par les organes exécutifs, sont survenus, événements du même acabit que les précédents. Nous nous trouvons obligés, malgré nous, de revenir dans une troisième partie du bulletin sur les rebondissements de la vie interne parce qu'il nous faut, pour le moins, rétablir la réalité des faits, démentir les accusations qui sont portées contre nous et mettre en lumière les méthodes scandaleuses utilisées à notre encontre.
Soyons clairs, on nous reproche de garder par devers nous l’historique du SI rédigé par le camarade Juan, c’est une contribution, comme toute contribution tant qu’elle n’est pas publiée, elle reste de la responsabilité de son auteur. Aujourd’hui la fraction souhaite d’une part la compléter, en discuter mais encore, de son point de vue, ce n’est pas actuellement le moment de la diffuser et encore moins de la remettre aux OC. Pourquoi ? Les événements vont tellement vites dans le CCI et la méthode actuelle des OC du CCI leur fait tellement abandonner la véritable méthode marxiste en matière d’organisation que c’est sur ce terrain que nous préférons porter notre combat aujourd’hui et donc ne pas déforcer les questions. C’est ce que nous affirmons dans notre prise de position sur la demande de remise de “ l’historique du SI ”..
La Fraction
Nous publions ici une contribution dont la Fraction se revendique et qu'elle défend, sur la méthode idéaliste et spéculative que la tendance liquidationniste introduit dans le CCI. Plusieurs contributions dans les bulletins internationaux ont déjà dénoncé la dérive révisionniste au plan théorique et politique. Le Texte d'orientation sur la confiance adopté par le BI plénier en est l'illustration la plus caricaturale. Mais déjà diverses contributions, particulièrement de Louise et surtout de Peter sur Confiance dans le prolétariat et confiance au sein de l'organisation parue dans le BII 282 d'avril 2001, avaient initié cette révision programmatique avec l'introduction d'une vision de deux types de militants, ceux qui s'usent et ceux qui ne s'usent pas. Bref la nouvelle théorie des militants fil-rouge. En fait, cette contribution de Peter ouvre la voie au Texte d'orientation et à ses élucubrations idealistes sur la confiance et à sa liquidation des règles organisationnelles et des statuts.
La contribution qui suit, porte donc sur la méthode spéculative idéaliste que Marx et Engels ont si bien critiquée dans La Sainte famille. Elle montre comment le texte de Peter et avec lui le Texte d'orientation sur la confiance, font de celle-ci, la confiance, une catégorie abstraite, un principe abstrait, à laquelle "les choses et les phénomènes réels sont considérés alors seulement comme des expressions, des phases ou des moments du développement du principe. L'étude particulière de chaque phénomène ou chose est remplacée par une "vérification", dans chaque chose ou phénomène, de ce principe ; certaines choses ou certains phénomènes peuvent être vrais ou coïncider avec le principe, mais si ce n'est pas le cas, alors les choses ou les phénomènes s'adaptent au principe, "sont taillés à la mesure" pour que le principe "continue son développement", qu'il continue à être "démontré". De là l'"inversion" de la réalité et «que le détail aussi tourne souvent au ravaudage, à l'artifice, à la construction» (Marx et Engels, La Sainte famille) du système qu'on érige."
De là l'inversion de la réalité, ou plutôt l'arrangement avec l'histoire du mouvement ouvrier qui n'est finalement réduite qu'à l'histoire de la confiance, de ses avancées et de ses reculs comme le présente de manière assez ridicule le texte d'orientation. Est-il besoin de souligner ici qu'il en va de même sur la question du clanisme à laquelle sont réduits tous les débats et toutes les crises organisationnelles du CCI. Voire du mouvement ouvrier. Ne voit-on pas la scission entre menchéviks et bolchéviks réduite à l'orgueil blessé de Martov comme certains camarades –Peter pour ne pas le nommer- le défendent déjà dans les permanences à la grande surprise des sympathisants ! Et de là aussi l'inversion de la réalité, c'est-à-dire de la véritable histoire du CCI et de ses organes centraux de 1996 à nos jours, avec tout ce que cela implique comme pratiques organisationnelles déloyales et manœuvrières. Même si nous ne pensons pas que c'est la question de l'heure, nous reviendrons aussi tôt ou tard sur ces pratiques qui n'ont rien à voir avec celle du CCI.
Bien évidemment cette méthode spéculative a des conséquences pratiques pour le CCI. La contribution que nous publions ne se prononce pas sur les implications politiques déjà nombreuses et catastrophiques de cette révision théorique. Mais elle souligne déjà l'usage de la même méthode dans le rapport d'activité adopté par le BI plénier extraordinaire de septembre qui préconise, c'est la seule chose qu'il met en avant, le changement des statuts afin de créer et d'institutionaliser une Commission d'investigation permanente. Nous avons déjà pris position sur ce rapport dans le bulletin n°1. Nous republions ici aussi une prise de position du camarade Juan dans le BII 285 que nous faisons nôtre et qui dénonce les implications pratiques du Texte d'orientation : la liquidation de la vie formelle de l'organisation et de ses statuts. Elle vient donc complèter le texte que nous publions ici.
C'est donc sur le plan de la méthode théorique, sur le plan politique et sur le plan pratique, que l'adoption du Texte d'orientation par l'organe central du CCI, sans réelle discussion – a-t-on déjà vu dans l'histoire du CCI un texte aussi contesté, et en fait minoritaire, être adopté en catimini, caché et noyé surtout au milieu d'un rapport sans fin de plus de 30 pages ? La grande majorité des camarades est contre ce texte tout comme la grande majorité est contre l'adoption d'une Commission d'investigation permanente et "indépendante". Et c'est bien pour cela qu'on ne veut pas de débat sur ces textes. Les premières critiques au Texte d'orientation n'était-elle pas dénoncées comme des expressions d'affinitaire et de clanisme ? Aussi bien dans les sections que dans l'introduction du BII 283 ? Il appartient maintenant aux camarades de voir qu'il ne s'agit pas là d'erreurs ponctuelles qui seraient dues peut-être aux rédacteurs de ces textes. Non, il s'agit bien d'une méthode reprise par une minorité qui rejette le marxisme et qui entraîne le CCI à sa perte.
La Fraction, le 18/11/01.
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