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Chapitre 16 -
La politique de destruction des membres du SI et du SE

Ici, il convient de faire un commentaire. Nous avons vu plus haut que Michel a quitté la réunion du SI du 8/2/01 avant la fin. Les réunions du SI deviennent de plus en plus longues et tardives. La plupart du temps, Peter arrive en retard, de plus en plus en retard, parfois même il s'absente pour "garder" sa fille âgée de 16 ans. Il fait donc traîner les réunions tard soit en posant à la fin de l'ordre du jour un nouveau problème aigu – par exemple une publication de texte de Louise pour le bulletin -, soit en revenant encore et encore à la charge sur une question où il est minoritaire. Les membres du SI, dont la plupart a plus de 50 ans, se fatiguent plus vite qu'avant d'autant qu'à l'exception de Peter qui a le privilège de pouvoir arriver vers 11h ou midi à son travail - en fait quand il veut - les autres sont obligés de respecter des horaires stricts. Enfin, outre Jonas qui est atteint d'une grave maladie, Michel et Olivier ont subi des opérations chirurgicales durant toute cette période qui les ont aussi affaiblis. Elise, institutrice, se lève à 7h. et a un travail fatigant. Quant à Juan, après 25 ans de travail de nuit dans un centre de tri postal, il se lève à 5h du matin. Inutile de dire que tous ont aussi des charges familiales. Mais à la différence de Peter, bien qu'il soit le seul à avoir une compagne militante, chacun arrive à gérer la dimension personnelle et familiale de sa vie de communiste sans que cette dimension ne vienne interférer – sauf en de rares exceptions qui sont maîtrisées individuellement et collectivement - avec la vie et le travail du SI et du CCI.

En parallèle à cet état de fatigue physique, les membres du SI et du SE sont l'objet de véritables campagnes de diffamation et de calomnies dans les couloirs dont l'écho va leur revenir, voire d'attaques directes pour les membres du SE dans les écrits de Louise, auxquelles ils ne peuvent pas répondre. C'est ce qui apparaît nettement dans les notes de février qui suivent. Ce processus de calomnies et de ragots va non seulement influencer gravement nombre de militants "influents" des autres sections territoriales, et bien sûr la CI, mais aussi finira par démoraliser et détruire d'ici quelques mois certains militants (Jonas et Michel par exemple) et affaiblir l'âme combattante et militante de nombreux membres qui ne comprennent rien à ce qui leur apparaît comme des conflits sordides de personnes.

1- La destruction des militants

SI du 13/02/01 et le camarade Jonas

Jonas s'épuise physiquement et se désespère politiquement. C'est le début de son retrait qui culminera avec sa démission au lendemain du 14e congrès. Outre sa santé déficiente, réelle celle-là et qui ne fait l'objet d'aucun chantage, il est sans doute, au moins depuis la constitution de la CI en janvier, celui des membres du BI qui voit le plus clair – même si c'est largement insuffisant – sur la dynamique catastrophique dans laquelle le CCI est entraîné.

Jonas : "je suis parti de la dernière réunion parce que 1) j'étais fatigué 2) je trouvais la situation bloquée. Je n'ai quasiment pas dormi de la nuit. Je me disais : pourquoi continuer ?

La première raison c'est que face à un non-débat, aux difficultés qu'on nous met dans la figure mais qui n'existent pas, quelque part il y a quelque chose pas qui n'est pas encore dit et qui est la vraie raison. Ils [Peter, Louise, Bruno] se sont lancés dans un truc anti-clan pavillon, représenté physiquement par 2 ou 3 personnes, les autres s'étant faits avoir, eux étant les Zorro [les sauveurs]. Ce serait la moins pire des raisons.

La deuxième raison c'est qu'il y a énormément de problèmes personnels, ce qui étouffe les camarades, quelque chose qui emporte l'organisation vers le fond, comme pour nous noyer. Ces derniers temps j'ai eu un sentiment très douloureux d'incapacité de l'organisation de résister à ça.

La semaine dernière, j'étais sidéré par le fait qu'on n'avait pas de réponse face à une situation aussi merdique.

Dans une autre situation, j'aurais assumé, même si ce n'est pas facile. Mais là c'est très dur. Je me sens très peu de forces pour supporter des réunions pareilles. Je me suis dit que je ne suis pas capable, je risque d'avoir des réactions de merde [il s'énerve très vite dans les discussions] comme j'en ai parfois, ce qui fout dans la merde les camarades qui se sentent capables de faire face. Maintenant je suis un peu calmé. Ca va mieux. Il faudrait que je sache ce qui s'est passé après mon départ. Je voudrais être sûr qu'il n'y ait pas eu de silence par rapport à l'attitude de Peter que je trouve scandaleuse".

[Si, durant cette période, ce camarade était particulièrement atteint physiquement, moralement et politiquement, cela ne l’empêchait pas de contribuer au combat et à la réflexion qui se menait dans l’organisation et dans le BI en particulier. Il a été notamment l'un des rares, dès le début, à rejeter la transformation de la "délégation du BI" en CI, à voir que la nature de cette dernière remettait en cause les principes fondamentaux du CCI et à sentir qu’elle allait servir de machine de guerre aux "liquidationnistes" contre l’organisation. Mais, très tôt et à plusieurs reprises, reprenant une réflexion antérieure du camarade Olivier, il a posé ouvertement au sein du SI la question d’une possible "intervention extérieure" (la main de l’Etat bourgeois ou d’une officine quelconque) dans les difficultés actuelles du CCI étant donné le caractère parfois "troublant" de cette situation. Le SI (y inclus Peter), bien que n’ayant pas repris cette hypothèse, n’y a jamais rien trouvé à redire. En tout cas, il a toujours posé ce problème ouvertement et de manière responsable au sein de l’organisation et cela bien avant de l’avoir fait de façon très cohérente et très argumentée devant une délégation de la CI, alors qu’il était déjà démissionnaire. Il a même écrit un texte dans lequel les graves questions qu’il pose sur la nature des comportements de Louise sont étayées par des travaux historiques concernant les problèmes d’infiltration des organisations communistes. Tout cela témoigne du caractère calomniateur et sordide de la campagne (affirmant notamment qu’il aurait colporté secrètement des accusations diffamatoires contre Louise) qui a été orchestrée depuis par les liquidationnistes contre lui ainsi que l’iniquité de son "exclusion".]

SI du 13/02/01 et le camarade Stanley (ST)

Est venu participer à la même réunion le camarade Stanley, membre du SE, qui a été particulièrement attaqué par Louise.

St: "je suis particulièrement affecté par le dernier courrier de Louise. Comme Aglaé [autre membre du SE] a été affectée à un moment donné. Tu en prends sur le dos [subir des attaques personnelles] un bout de temps, ça va bien [ça suffit]. Maintenant les attaques c'est contre le SE en tant que tel, monolithique [le SI aussi]. Le fait de subir des attaques constantes comme ça sans pouvoir répondre, on ne peut pas répondre. Je suis d'accord avec la politique de l'organisation sur ce qu'il faut faire par rapport à Louise. Par contre je ne suis pas en mesure d'aller la voir en délégation. Je me suis laissé aller au SE, ça m'a fait du bien. Ceci dit, je ne peux pas aller voir la camarade en délégation. Son dernier texte semblait laisser augurer une amélioration, même s'il y avait encore beaucoup de chemin. Maintenant on voit qu'il y a une structuration, une vision clairement politique, reprise par d'autres camarades, Bruno par exemple, qui jusque là n'avait pas dit qu'il y avait du monolithisme. Je ne veux pas faire un pataquès [un scandale] sur ma situation, mais lorsque la camarade Louise donnera son vote sur le délégué de la section [ST est le délégué de la section-Nord – Paris - de RI au SE], il ne faut pas qu'elle vote pour moi. Sinon je dénonce en section, je sors un texte. La camarade est malade, donc on est patient, mais bon. Si on publie quelque chose, on publie tout, y inclus ses discussions avec Sarah, y inclus ce qu'elle dit sur Juan qui penserait qu'il y a un clan Peter-Louise. [Le SI est dans l'ignorance de ces discussions et dénigrements particuliers. Il les apprend avec ST. Mais surtout il se rend compte que "les problèmes de Louise" détruisent les militants, les uns après les autres]. Et un truc que je ne supporte plus c'est qu'on salue mon intervention et qu'après on me dise que j'ai une attitude revancharde" [Encore et toujours cette même politique : d'un côté dans le cadre formel de l'organisation on dit une chose, et dans les couloirs on dit le contraire. Louise s'est fait une spécialité de cette pratique… qui, pendant des années, était portée particulièrement par certains éléments du "clan pavillon" et qui a été combattue en 1993].

"En fait quand elle a explosé en section en octobre [quand elle a provoqué un incident grave et qu'elle a pris comme prétexte la réaction indignée de la section de Paris pour se retirer (cf. chapitre 14). Elle ne reviendra en section de Paris qu'une fois les membres de la fraction définitivement suspendus et qu'elle sera certaine qu'ils n'y remettront plus les pieds puisqu'on va les exclure… bien avant donc qu'ils soient accusés des actes d'indiscipline et de pseudo-vols d'argent qui leur vaudront l'exclusion (1)], ce n'est pas contre Juan [qui avait demandé à Louise de s'expliquer sur les insinuations graves qu'elle avait jetées en réunion], je suis convaincu que c'est contre moi, parce que j'avais dit avant que le SE avait taxé mon intervention de militariste. Elle a protesté en disant que des choses sont discutées au SE sans elle, alors que c'est elle-même qui avait donné cette qualification de "militariste". Donc ce qui lui a surtout fait péter les plombs [disjoncter] c'est qu'elle se sentait prise en flagrant délit de mensonge, devant la section. Elle qui n'a "jamais fait d'erreurs".

Outre sa pression sentimentale sur Peter, son retrait de la section de Paris et des activités régulières permettent à Louise de se soustraire à ses responsabilités de militantes devant l'ensemble de l'organisation. Elle n'a aucun compte à rendre quand elle est prise en défaut sur ses mensonges et son double langage, ni quand elle lance les pires accusations (monolithisme, stalinisme, etc.) ou les pires dénigrements sur les uns et les autres – comme on va le voir par la suite. Par contre, ses comportements ne font qu'enfoncer encore plus dans la démoralisation les militants qu’elle attaque.

Stanley, bien démoralisé, continue " sur l'état des camarades du SE : Bernard est solide mais ça fatigue. Aglaé va mieux qu'à une certaine époque (…).Du coup, le SE a du mal pour faire le travail que nous avions décidé de faire. Bruno ne fait plus que d'écrire ses textes. Il y a une usure. Hier à la CO [OC de RI-Nord-Paris], après avoir fait état un peu de mes difficultés, El Pajo a dit que dans cette discussion dans les textes des camarades en désaccord, il ressentait qu'il y a une volonté destructrice (…).

Bruno dit qu'elle a écrit sa lettre [du 6/2/01] sous le coup de la colère. Qu'on dise qu'elle est malade, ok, mais le coup de la colère !? Je suis passablement épuisé par cette situation. Je pense qu'Aglaé aussi ça lui fout les boules et j'ai peur qu'avec l'attitude de Bruno on en arrive à une situation difficile. Par contre avec Bruno ça se passait plutôt bien, il dit des choses dans le SE, même des critiques à Louise, mais pas en dehors du SE. J'ai vidé mon sac, ça va mieux. Je n'ai pas dormi pendant deux jours. Quand on va mettre face à la camarade Louise toutes ses petites et grandes manoeuvres, toutes ses interprétations de ce qui s'est passé… Le nombre de fois où elle a voulu que l'organisation intervienne pour qu'ils [elle et Peter] se séparent ! Et ensuite accuser l'organisation de vouloir qu'ils se séparent ! Et puis les notes qui servent de "preuve". Si c'est ça, moi je vais exiger qu'au début de chaque réunion on valide le PV [le Procès-Verbal, les minutes, les notes] de la réunion précédente. Sinon c'est trop facile de piquer [prendre] ici ou là un mot".

C'est surtout vis-à-vis du SE, composé de Stanley, Bruno, Aglaé, Bernard qui habite en province, et Louise qui s'en est retirée depuis, que celle-ci a exercé une pression permanente, à chaque réunion durant deux ans, pour qu'il intervienne auprès du SI afin d’imposer à Peter la séparation du couple et des sanctions face à ses manquements. A ce moment-là, les camarades ont le sentiment de s'être fait manipulés et n'ont plus vraiment confiance en eux-mêmes et dans l'organisation. Ce sentiment va être d'autant plus renforcé qu’avec la mise en place de la CI, il leur est interdit de poser ouvertement, face à toute l'organisation, cette question. Il leur est interdit de prendre en main cette question politique dramatique. Alors même qu'ils commencent à voir la réalité du processus qui est en cours et ce qui se cache derrière les manoeuvres et la "maladie" de Louise. De nouveau la discipline formelle d'organisation s'oppose à la vie politique et au combat politique pour la défense de l'organisation et de ses militants.

Juan: "la première question c'est où en est le camarade. Mais là on est dans une situation où tous les camarades sont affectés. Là ce n'est plus la question de sauver Louise, voire Bruno et Peter, là c'est sauver RI et son Organe Central.

La politique [consistant à arrondir les angles avec le souci de l'unité et de ne pas critiquer des militants "malades" ou aux prises avec des difficultés personnelles dramatiques de couple] qu'on a menée correspondait jusqu'à un moment donné. Elle ne correspond plus. La lettre au SE c'est une attaque contre le CCI, pour démolir le CCI. Nous on pense que la camarade Louise n'est pas dans un état de santé pour assumer un débat. On préférerait que les textes ne soient pas publiés. Ce n'est pas nous qui demandons que les textes soient publiés, c'est Louise, c'est Peter, c'est Bruno. Alors il faut que le SI réponde. Et il va falloir revenir sur l'historique des problèmes, comment les problèmes du couple Peter-Louise ont eu des répercussions dans l'organisation. Et si on publie, il faut publier la lettre de Louise [du 6/2/01], c'est ça qui est important de publier. Si on arrête pas ça, c'est tout le CCI qui est en jeu."

Olivier : "Aujourd'hui on commence à percevoir la question. Voir mon texte [Olivier a écrit un texte sur l'origine, l'historique, des difficultés du SE qui est publié dans le bulletin 280. Mais c'est déjà trop tard puisque seule la CI est habilitée à discuter ces questions] ; ça remonte à une contestation du SI qui s'est développée après le débat [voir en particulier le chapitre 3]. Et quand le SI dit quelque chose on trouve toujours quelque chose à dire contre. C'est Bruno et Louise pour toujours trouver un argument contre le SI. Et ce sont des arguments que les camarades ont dans la tête mais ils ne les disent pas. On les connaît via d'autres camarades ou dans des notes dans les textes. Il faut un débat ouvert. Ce qui compte c'est sauver l'organisation. [Quand les camarades du SI comprennent que c’est l’organisation qu’il faut sauver et non Louise, il est trop tard. Toutes les cartes sont entre les mains des "liquidationnistes". Il n'y aura pas de débat ouvert, la CI y veillera].

En outre, dans son intervention, Olivier relève une méthode particulière de débat que les trois appliquent dans leur texte. Le corps de leurs textes est souvent général, abstrait, suffisamment neutre pour que personne n'y trouve à redire ou à critiquer. Au point où souvent les camarades se demandent où ils veulent en venir. Ce n'est que dans les notes de bas de page que les "piques" et les coups sont portés et qu'ils révèlent le fond de leur pensée. Cette technique permet d'éviter la confrontation politique franche et ouverte et participe de propager les insinuations et les suppositions sans qu'elles soient ouvertement et politiquement défendues.

2 - Louise et Peter "en campagne" à Toulouse

Depuis toujours, il est de règle dans le CCI que les camarades qui visitent une section en informent l'organisation ce qui permet de régler des questions pratiques, et éventuellement, de donner un mandat à un camarade sur tel ou tel sujet. Là, Peter et Louise ont délibérément caché leur visite comme ils l'avaient fait en décembre 2001 pour l'organisation de leur voyage dans la section allemande (cf. chapitre 14). Les échos de cette visite sont particulièrement éloquents sur l'attitude anti-organisationnelle et manoeuvrière de Peter et de Louise. Et c'est vraiment une politique de la terre brûlée qu'ils mettent en place.

SI du 13/2/01

Olivier : "Les camarades [de Toulouse] ont été retournés [surpris et choqués] car nous [à Paris] ne savions pas que Peter et Louise allaient à Toulouse. Ils ne savaient pas s'il fallait accepter que Louise aille à la réunion de section. Lundi réunion informelle avec Samuel et François : Peter dit qu'il faut qu'à Paris ça marche à la baguette [sur ordre], qu'on ne peut pas discuter, qu'il n'y a pas de solidarité. Samuel était renversé. Il ne savait pas quoi leur dire. Je lui ai dit qu'il leur réponde qu'ils n'ont rien dit là-dessus au mandat de la CORN [mandat de l'OC de Paris (2)], qu'ils ont adopté le rapport. Seulement Bruno a fait une réserve, mais pas là dessus. François était vraiment inquiet". [Encore une fois Peter et Louise mènent leur politique dans le dos de l’organisation, faisant fi de ses règles et usages ; et encore une fois ils pratiquent le double langage et les dénigrements dans les couloirs, en-dehors du cadre formel de l'organisation. C'est un véritable travail de sape et de destruction qui est mené à Toulouse, travail qui, à ce moment-là, provoque une certaine désorientation mais qui finira, à terme, par payer.]

Nous ne pouvons dans le cadre de cet Historique détailler les conséquences particulièrement destructrices de cette politique systématique. Nombreux sont les camarades, dans ce cas de Toulouse, qui sont très mal à l'aise devant les comportements du couple. Plusieurs, depuis lors, nous ont confié que Louise s'était répandue en calomnies et ragots contre la grande majorité des militants parisiens dans les repas où elle était invitée. Ce que la CI "aux ordres" de Peter et Louise a toujours refusé de dénoncer. Comme nous le rappelons dans notre deuxième rapport d'activités pour le BI plénier de janvier 2002 (cf. bulletin 6 de la fraction), les camarades finiront par se sentir coupables – coupables d'avoir écouté sans rien dire, sans s'opposer, coupables d'avoir prêté une oreille complaisante aux propos tenus, ou coupables d'avoir eu des sentiments de rejet, coupables de leurs propres sentiments de malaise - face à une telle attitude, une fois que la théorie du supposé clan sera formellement adoptée. Au lieu justement de comprendre que leur malaise était tout à fait justifié face à une telle attitude. Sur ce plan aussi, il y a un renversement des "valeurs" et une destruction "psy" des militants. C'est donc bien là une politique consciente de destruction de l'organisation, de la confiance entre militants, qui a été menée. C'est la politique de toujours de Louise comme notre historique depuis 1996 le prouve. Et malheureusement, Peter l'adopte et s'y vautre lamentablement. Il s'agit bien là d'une politique et d'un comportement indignes de militants communistes.

3 - Quand le SI oublie la CI…

Les deux membres du BI en Belgique ont envoyé un courrier dans lequel ils s'inquiètent de la dégradation rapide de la situation au sein du SI.

Michel: "je crois qu'il faut envisager la gravité de la situation. On va tous y laisser notre santé et notre moral. La question, c'est le CCI. Il faut alerter l'organisation sur la situation de blocage dans laquelle Peter nous entraîne au sein du SI. Il ne tient aucun compte de ce qu'on lui dit, en particulier de la consigne de ne pas discuter de questions d'organisation avec sa compagne. Maintenant, il veut que les textes de Louise soient publiés. Je propose que nous maintenions notre position mais on envoie aux membres du BI les textes de Louise y compris sa dernière lettre au SE, et le texte de Peter sur la politique du SI à l'égard des couples, en disant ce qu'on en pense. Il faut mettre en regard le courrier doucereux de Louise remerciant de la solidarité des camarades et sa dernière lettre au SE. Pour nous, ça c'est la preuve que la camarade ne peut pas sérieusement mener un débat politique. C'est qui la vraie Louise ? [Michel fait référence à son perpétuel double langage ; malheureusement, il continue à croire à sa "maladie" - « la camarade ne peut pas sérieusement mener un débat politique » - et, comme tout le SI, il se lie les mains]. Mais en même temps, Peter exige qu'on publie les textes. Alors que faire si on ne veut pas être taxés d'étouffer le «débat» etc. ? Alors on soumet au BI. Il faut dire que ce n'est pas un débat, mais une politique pour casser l'organisation, en particulier par rapport à la question de l'ouverture (d'ailleurs la camarade Louise est montée d'un cran dans son disjonctage au moment où on proposait l'intégration du nouveau camarade à Paris). [Louise a toujours eu une réelle réticence, pour ne pas dire une véritable couardise, devant les interventions extérieures de l'organisation et devant les intégrations de nouveaux militants. En particulier, elle avait été fortement critiquée avec Simon – ils travaillaient ensemble dans un hôpital psychiatrique en 1987 – lors de la grève des infirmières pour leur "timidité" politique et leur opportunisme politique dans l'intervention et la défense des orientations du CCI face aux syndicalistes staliniens. La critique, virulente, était venue de… MC]. Les camarades en désaccord ne digèrent pas quelque part le changement de situation. Toute cette situation est malheureusement une impasse pour eux, la manifestation d'une résistance au changement, et ce n'est pas un hasard si le problème apparaît avec la question de la confiance. Elément déclencheur de la cristallisation, pour les camarades Louise et Bruno (même si ce n'est pas tout à fait pour les mêmes raisons), c'est quand on a dit qu'ils étaient dans une situation personnelle difficile et que ça peut avoir des effets [sur leur engagement militant]. Ils n'ont pas voulu le reconnaître, ont cru qu'on leur "en voulait", pourquoi ? Alors que nous voulions manifester un soutien, renforcer le travail collectif de l'organe central de RI."

[Michel fait preuve ici d’une très grande clarté concernant la situation confrontée, malheureusement lui et le SI n’en tireront pas toutes les implications politiques. De plus, Michel touche là à une vraie question – que le BIPR pose aussi explicitement - quand il s'interroge pourquoi les crises du CCI apparaissent toujours dans des moments d'accélération de la situation et d'audience croissante de l'organisation (3)]

"Il faut donc qu'on prenne le truc en main au niveau du SI. Les camarades du CCI ont autre chose à faire que de s'occuper des "cas" de l'organisation qui n'ont rien à proposer sauf de casser notre politique. On ne va pas embarquer l'organisation sur ce truc. Il faut soumettre ça au BI pour que les camarades répondent pas retour du courrier. Et trancher au SI élargi [à venir en mars]. Faire résolution au SI élargi sur :

- ce n'est pas un débat ;

- la camarade Louise n'est pas capable, elle est malade, elle reste en congé de l'activité de l'organisation ;

Il faut faire un dossier des textes soumis aux membres du BI pour qu'ils se prononcent. Il faut que le BI réagisse. Et que les camarades en désaccord proposent ouvertement leur analyse alternative."

Jonas : "vrai qu'il faut l'aborder au niveau du BI. Mais vaudrait le coup que la CE intervienne aussi. Besoin qu'elle soit avec nous. Si le CCI est dans une bonne dynamique, il vit une situation momentanée qu'il peut déboucher sur une crise grave. Dans des situations moins tendues que cela, MC avait le réflexe de réunir diverses commissions. Une réunion BI-CE plus ou moins restreint sur la situation de Peter et Louise qui le mérite. RI est au coeur du problème. Ne faut-il pas une réunion extraordinaire ?"

Michel : "Ok avec le souci. Mais me gêne de faire le courrier aussi à la CE car il faut alerter le BI sur la situation du SI avec Peter, ce qui ne relève pas de la CE. Donc il faut faire deux parties : une sur notre politique de maintien de la préparation du congrès, de la politique sur Louise maintenue (avec les textes de Louise et prise de position). Mais la partie sur Peter doit être à part et seulement pour les membres du BI (en particulier le fait que Peter ne s'est pas prononcé sur la lettre de Louise, qui est inadmissible, alors qu'il demande des "mises au point" sur des détails complètement secondaires)".

Malheureusement, il est déjà trop tard depuis la constitution de la CI sauf à la remettre en cause, bataille que le SI "légaliste" n'osera entreprendre. N'existe plus alors qu'une seule voie : "embarquer l'organisation sur ce truc" et en faire l'axe central du rapport d'activités ce que le SI ne fera pas. Ce que Michel, et avec lui tout le SI, rejette. Et va continuer à rejeter jusqu'au congrès.



Notes:

1 Ca vaut la peine ici de signaler aux lecteurs que l'accusation de vol d'argent qui est portée contre nous, porte sur le fait que les membres parisiens de la fraction "auraient kidnappé les membres mexicains de la fraction et leur auraient interdit d'aller à la conférence extraordinaire de mars 2002". Nous avons déjà répondu sur ce point. Mais nous profitons de l'occasion ici pour signaler que nous étions responsables de grosses sommes d'argent que nous avons remis au CCI tout naturellement quand celui-ci nous l'a demandé.

2 [La réunion de bilan de la section de Paris dans laquelle l'organe central de la section "rend son mandat" vient juste de se tenir].

3 L'intervention face à la classe ouvrière bien sûr, mais aussi face aux groupes, militants, et jeunes - et moins jeunes - éléments qui sont en recherche de cohérence et de clarification politiques, dans une situation historique qui devient chaque fois plus dramatique, ne va pas de soi. Elle est un combat. Cette question de la peur devant "l'ouverture", c'est-à-dire, de la peur devant la rupture du "train-train" quotidien, de la routine et du "confort" d'une vie quotidienne militante et personnelle bien réglée, est sans doute un élément important dans le refus de s'engager dans le combat interne et les remises en question que les orientations antérieures sur le militantisme posaient de manière chaque fois plus précise et… aigue. Au moins dans certains sections-noyaux territoriaux tels que cela avait été posé dans les rapports d'activités pour AP (Espagne), pour IR (Suéde), pour Milan, pour RM (Mexique), pour Internacionalismo (Venezuela)… C'est un sujet que nous ne pouvons développer ici.


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