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Les CI-K à la FGCI,
Très chers camarades,
Pour commencer, veuillez nous excuser pour le retard concernant cette réponse à votre rapport d’activité. En effet, comme nous vous l’avions déjà communiqué, au cours des dernières semaines, nous avons eu beaucoup de difficultés à nous réunir à quatre et, par la suite, j’ai (A.) personnellement pris du retard à vous répondre. N’y voyez surtout pas un manque d’enthousiasme de notre part. Au contraire, nous avons pris connaissance, avec un grand intérêt, de votre document d’Octobre 2012 concernant le bilan de la FICCI et de la FGCI des dix dernières années. À travers cette réponse de notre part, vous nous verrez souvent revenir sur certains points : sur certains constats, et prises de position. C’est que, comme vous, nous percevons l’urgence de la situation politique mondiale, à la fois en ce qui a trait aux attaques de la bourgeoisie qu’en ce qui concerne la réponse du prolétariat à ses attaques, et l’opportunité d’y faire face en s’organisant différemment.
Aussi, commençons en vous exprimant que nous partageons entièrement le préambule sur la nature et la nécessité du rapport d’activités organisationnel. Comme vous, nous affirmons qu’une organisation d’allégeance marxiste possède une histoire programmatique à laquelle elle doit se référer si elle se veut réellement dialectique. Ceci implique effectivement un réexamen et un retour critique sur les activités politiques de l’organisation afin de dégager les positions programmatiques prolétariennes des éléments qui lui sont étrangers ; car, bien sûr, aucune organisation révolutionnaire n’est à l’abri d’une pénétration de l’idéologie bourgeoise en son sein. Nous l’avons d’ailleurs, à un degré plus ou moins important, expérimenté au cours de l’année 2011, lorsque fut produit le document « Contribution à un état des lieux de la GCI », un combat qui fut néanmoins, à plusieurs égards, salutaire !
En effet, à un certain moment, nous avons même caressé l’idée de se fractionner. Dans les faits, nous avons évité une situation bien pire car la fraction aurait probablement entraîné l’éclatement de notre groupe vu le peu d’expérience politique que nous avons concernant cette question. Nous pouvons cependant dire avec fierté que nous avons su éviter tout ceci en restant unis malgré les divergences presque acerbes qui sont survenues, en maintenant fortement le cap sur le débat, la critique… Pour finalement entreprendre le repositionnement interne des CI-K. C’est donc une expérience qui nous est chère et dont nous nous revendiquons entièrement malgré ce détour effectué vers le marais de la Gauche Communiste (Controverses, IPPI, IOD). Notre « Retour Critique », bien qu’il ait relativement soulevé moins de discussions, nous a permis de remettre les pendules à l’heure et d’appréhender plus clairement ce que représentent actuellement le véritable camp prolétarien et notre rôle dans celui-ci.
Nous faisons donc nôtre cette formulation de votre part : « Toute organisation communiste est responsable de son histoire et doit l'assumer devant le prolétariat. »Et ensuite : « Même pour un tout petit groupe comme le nôtre, la nécessité de tirer des bilans et de tracer des orientations d'activités à partir de ces bilans s'impose ; aussi disproportionné ce travail et cet effort puissent apparaître à première vue par rapport à nos forces. »
C’est sur quoi nous avons travaillé avec acharnement au cours de l’année 2011, tout en réussissant à maintenir une activité d’intervention au sein de certaines luttes, et ce malgré les divergences et tiraillements d’ordre politique à l’intérieur du groupe causé par le document « Contribution ». Nous y reviendrons souvent mais nous pensons, jusqu’à un certain point, que le travail accompli peut s’avérer un exemple pour les autres groupes qui composent à la fois le marais de la Gauche Communiste, et la Gauche Communiste historique ; en ce sens où, actuellement, parmi les groupes de la GC, les désaccords semblent davantage poindre en direction des ruptures et scissions plutôt que vers l’émergence de discussions internes et de tentatives de clarification devant l’ensemble du prolétariat. C’est donc avec sérieux que nous considérons l’avenir des CI-K et que nous continuons à intervenir avec assiduité au sein des luttes et mouvements qui apparaissent ici et là. Par exemple, dimanche passé, le camarade RJ a donné une conférence sur la crise économique actuelle devant une vingtaine de personnes et a reçu un bon accueil, malgré le décès récent (dans la même semaine) de sa mère. Bref, nous pensons composer solidement avec nos maigres forces.
Nous continuons de considérer l’apport programmatique du CCI comme possiblement le travail le plus important jamais produit par une organisation appartenant à la Gauche Communiste, avec bien sûr celui de la fraction italienne autour de Bilan. Nous constatons malgré cet apport (lequel devrait être un véritable char d’assaut contre la dérive opportuniste) une confusion grandissante face aux interventions du CCI au sein du prolétariat. C’est dire à quel point une organisation quelle qu’elle soit n’est jamais à l’abri d’une vague opportuniste, d’une trahison, et de la contre-révolution. Pour nous qui se sentons plus près de la plateforme du CCI, nous constatons avec regret les divers traumatismes qu’a expérimenté l’organisation au cours des dernières années en commençant par le départ de la FECCI, par la suite l’affaire JJ, et ensuite par les activités du CCI dirigés contre la FICCI.
À cet égard, nous pensons que le travail politique mené par la FICCI a porté fruit devant l’Histoire, sans toutefois malheureusement empêché le CCI de continuer son chemin vers l’opportunisme ambiant qui accable les organisations appartenant à la Gauche Communiste1. Pour l’Histoire du mouvement révolutionnaire, pour le redressement du CCI également, il aurait été légitime que les activités de la FICCI se poursuivent sans relâche afin de maintenir la véritable continuité du CCI en parallèle. Malheureusement, l’éclatement de la fraction en 2010 est considérablement venu affaiblir son action politique. Malgré l’analyse que vous avez produite et que nous partageons concernant la dérive du CCI des dix dernières années, rien n’est encore perdu pour celui-ci. Le travail de la fraction a été menée jusqu’où il pouvait l’être dans les circonstances, avec acharnement, conviction, et brio.
La constitution de la FGCI – avec son mandat de poursuivre à la fois le travail de la FICCI tout en s’ouvrant encore d’avantage aux autres groupes du Milieu Politique Prolétarien – s’avère une tâche énorme pour les forces qui la constitue, particulièrement avec la situation de Ldo qui ne semble plus vouloir s’impliquer dans celle-ci.
Vous mentionnez dans le Bulletin no. 13 et dans votre rapport :
« Depuis que nous avons décidé d'ouvrir nos bulletins internes à l'ensemble du milieu politique prolétarien, organisations et contacts, sympathisants de ces dernières, nous considérons que notre espace de discussion interne ne se limite plus au seul CCI mais à l'ensemble du milieu politique qui devra être le facteur actif et déterminant de la construction du futur parti communiste mondial. Nous estimons que les questions soulevées par la crise du CCI, sa dérive opportuniste, intéressent et "appartiennent" à l'ensemble des composantes de ce milieu. Par ailleurs, si nous estimons être encore dans la phase de "fraction interne", de "redressement", du CCI avec sa méthode et ses exigences politiques bien précises, nous avons aussi la responsabilité de suppléer aux responsabilités que le CCI abandonne, tel le combat pour l'unité et la défense de la Gauche communiste. »
Comme vous nous l’avons souligné en note de bas de page, nous partageons la même appréhension du milieu politique prolétarien et nous percevons la Gauche Communiste en tant que totalité appartenant à une critique historique, avant même qu’elle ne soit un courant divisé en telle ou telle organisations. Par ailleurs, dans le contexte actuel (exacerbation de la crise, montée des luttes prolétariennes, menace d’une polarisation des forces ennemis vers la guerre, faiblesse d’une véritable intervention révolutionnaire au sein de notre classe pour faire face à tout ceci), nous pensons qu’il est temps pour vous de clore le chapitre de la fraction et d’entreprendre une nouvelle activité en vue de renforcer nos rangs ; en vue de concentrer les activités de la FGCI vers le regroupement des militants révolutionnaires autour d’une organisation capable de diriger la lutte.
Nous constatons avec vous :
« Aujourd'hui, à
l'heure de ce bilan, notre fraction ne compte plus formellement que
deux camarades dont l'un est particulièrement diminué
au plan physique. Le travail concret, matériel si l'on peut
dire, de notre groupe ne repose plus que sur un seul camarade. Cette
situation n'est pas simplement due à des réalités
"objectives" personnelles. Certes, la dispersion des 3
camarades de la fraction, l'un au Mexique, les deux autres séparés
en France, certes les difficultés personnelles respectives
dont certaines sont réelles et importantes - les conditions de
vie du camarade au Mexique, la santé d'un des deux camarades
en France -, sont des éléments matériels qui ont
rendu de plus en plus difficile l'engagement politique de l'ensemble.
Néanmoins, il ne fait guère de doute que les
événements, pression des campagnes anti-communistes,
absence de résultats immédiats - les contacts en
général, le processus avec les CIK, la lenteur de
l'évolution de nos rapports avec la TCI, l'isolement relatif
aussi - ont participé d'entamer notre compréhension de
nos orientations et d'affaiblir surtout nos convictions
politiques et militantes. C'est particulièrement
clair pour ce qui concerne notre camarade au Mexique. Ces deux
dernières années, l'engagement du camarade s'est réduit
au point où le reste de la fraction ne pouvait plus compter
sur lui pour ses activités régulières qui se
voyaient ainsi particulièrement amoindries : la
réalisation du bulletin, les discussions internes,
l'intervention en particulier vis-à-vis des contacts,
relativement nombreux au Mexique... Englué dans des
difficultés d'ordre personnel et quotidienne, notre camarade
s'est progressivement désengagé et ne participait plus
que formellement et par intermittence à l'activité de
la fraction.
Ce mal, la faiblesse de compréhension et de
conviction, est pour l'essentiel, nous le rappelons, le fruit de
l'offensive idéologique de la bourgeoisie. »
Les CIM et les CI-K ont eux-mêmes connus leur moment de découragement et nous sommes bien placés pour comprendre la situation du camarade Ldo. Alex a bien failli démissionner au printemps 2010 face au sentiment d’isolement politique. Luie a lui-même aussi dû prendre un moment de répit à l’été 2011, et Réal a également offert sa démission lors de nos discussions autour de la Contribution. Il va sans dire toute la pression que subissent les organisations du prolétariat depuis le début des années 1990. L’isolement n’aide en effet pas du tout.
Aussi, si on revient à nos moutons, l’abandon du travail de fraction de la part de la FGCI ne signifie aucunement l’abandon de possibles interventions – de possibles adresses – en direction des militants du CCI. En effet, pour les CI-K, depuis notre retour critique sur la Contribution, la Gauche Communiste à tendance partidiste, avant même d’être un agglomérat d’organisations avec des divergences plus ou moins prononcées, est d’abord et avant tout un corpus programmatique à défendre et à perpétrer contre toutes dérives, attaques, et interventions étrangères. Qu’il faille défendre le CCI ou le PCI ! Car, la Gauche Communiste n’a pas fait faillite et est bien malin celui qui croit pouvoir prononcer sa fin.
Prenons le CCI, qui menace à tout moment d’abandonner le terrain de classe : rien n’empêche un prolétaire de reprendre les positions de l’organisation… Et d’en trancher les positions prolétariennes de sa dérive opportuniste. Un peu comme les organisations qui naguère ont formé les fractions de Gauche ont pu reprendre à leur compte les premiers congrès de la Troisième Internationale.
À cet égard, rappelons que les CI-K ont dû faire un long cheminement sur plus d’une année afin de comprendre les limites du camp prolétarien, et de voir plus clairement les enjeux qui découlaient d’une prise de position conciliatrice envers un groupe tel que Controverses. C’est d’ailleurs grâce à vous que nous pouvons aujourd’hui dire que nous avons échappé de peu au marais des organisations de la Gauche Communiste.
Camarades, vous nous offrez un rapprochement et nous vous offrons un regroupement. En effet, de part et d’autre (FGCI et CI-K), la nécessité de se regrouper en une seule organisation nous semble à la fois un devoir historique et une chance de pouvoir lancer un appel au sein du camp prolétarien. Qui plus est, nous sommes déjà « proches » politiquement, passons en vitesse supérieure, sans pour autant taire nos possibles divergences. Ce travail de clarification politique entre nous se fait officieusement depuis 2006. Parce que vos responsabilités politiques étaient ailleurs (travail de fraction), et qu’il n’était pas pertinent pour vous d’ouvrir vos rangs à d’autres militants, nous n’avons jamais réellement parlé de regroupement que du bout des lèvres, sans réelle suite. Si vous êtes d’accord, nous croyons qu’il est temps d’officialiser ce rapport groupusculaires en autre chose qu’un rapport serré de camaraderies, de signatures conjointes de propagande, ou d’ouverture mutuelle de nos publications.
Les dernières années ont plongé les organisations historiques de la Gauche Communiste à travers plusieurs crises : démembrement du PCI ; crises (avec un « s ») majeures au sein du CCI ; crise du BIPR/TCI à s’organiser efficacement avec l’apparition de groupes précaires et disparition de ceux-ci sans plus ou moins de commentaires à ce sujet, groupe avec des interventions inexistantes ou médiocres (B&P, GIO), scission IOD. Bref, le camp prolétarien subit plus d’assauts qu’il n’en donne. Sans compter l’apparition de groupe se revendiquant de la GC qui émettent soudainement un appel et retombent immédiatement dans le silence (les australiens, par exemple). Bien sûr, il n’y a pas eu que des déceptions. La TCI et le CCI sont arrivés à intégrer de nouvelles cellules ; mais il ne nous semble pas que l’écho ait véritablement porté fruit. Le CCI continue sa pente descendante et la TCI ne semble pas avoir une véritable capacité d’intervention internationale.
Il nous semble donc qu’une adresse en direction du camp prolétarien est de notre responsabilité. Si le CCI se dirige lentement vers le camp ennemi en semant la confusion à travers ses diverses interventions ; et si la TCI n’arrive pas à trouver une dynamique pour devenir un pôle de regroupement – parfois elle semble le vouloir ainsi (ex : RP no.59), parfois non (ex : sa politique à notre égard) – ; alors pourquoi ne commençons nous-mêmes pas à nous organiser ensemble pour travailler vers ce regroupement ?
Car en ce qui concerne nos deux groupes, nous nous entendons déjà sur plusieurs points même si nous avons considérablement à les approfondir entre nous.
Vous revenez, en effet, dans votre rapport d’activités, sur des discussions entre le BIPR et la FICCI, des discussion sur la conscience que nous avions prévu nous-mêmes d’entamer à l’intérieur des CI-K. Malheureusement, nous n’en avons débattu qu’en surface. C’est une discussion que nous pourrions d’ailleurs mené avec vous, bien que nous puissions à l’avance entrevoir une entente à ce sujet : aucun de nous n’est conseilliste ou bordiguiste. Cependant, ce n’est pas tout de l’affirmer ainsi, il faut en effet mener plus loin le débat.
Par ailleurs, en ce qui concernant l’héritage de la Gauche italienne partidiste, nous pouvons vous dire avec plus d’assurance qu’il est la principale référence des CI-K en ce qui concerne ses prises de positions programmatiques, et ce même si nous considérons la tendance communisme de conseils, devenue conseillisme, comme appartenant également à l’histoire de la Gauche Communiste malgré son abandon d’un des principes marxistes que représente l’organisation de l’avant-garde révolutionnaire en parti de classe international.
Pour ce qui est de la conception organisationnelle de type fédéraliste de la TCI, nous en partageons entièrement la critique car nous en subissons nous-mêmes les contrecoups face au GIO. Nous considérons la centralisation du CCI comme étant plus efficace, moins problématiques, et ce même s’il y a toujours danger de voir un exécutif de manœuvriers s’emparer des rênes de l’organisation comme c’est le cas présentement au sein du CCI. Si certains militants ont pu prendre la direction de la sorte, c’est donc dire à un certain point que le travail d’autoformation des cadres organisationnels n’a pas su répondre aux besoins opérationnels d’une telle organisation. En effet, autant qu’il soit possible de le faire, les cadres d’une organisation marxiste doivent se développer d’une façon assez uniforme pour, à la fois se relayer les tâches ; pour rester vigilant par-rapport aux interventions de celle-ci (afin que ses prises de position demeurent fermement sur le terrain de classe) ; et pour garder un œil sur les opérations des comites exécutifs. Les errements programmatiques récents du CCI peuvent ainsi laisser à penser qu’une relève peu aguerrie aux positions originelles de l’organisation est présentement à l’œuvre et peu encadrée par les militants avec plus d’expérience. Cependant, nous ignorons le fonctionnement d’autoformation interne du CCI et ne pouvons nous prononcer d’avantage à cet effet.
Poursuivons : Comme vous, nous nous revendiquons des analyses fondamentales du CCI – avant sa période de liquidation – et du marxisme quant à l'alternative "guerre impérialiste ou révolution prolétarienne" et nous défendons la notion de cours historique telle que le CCI l’a définie et précisée dans les années 1970-1980. Nous partageons ainsi avec vous ce constat que le cours historique est aux affrontements de classe et qu’il y a un manque à gagner quant à l’organisation du prolétariat face à la fois aux affrontements en cours mais également et surtout face aux affrontements à venir (menace d’une guerre globale).
Aussi, il nous semble plus que pertinent de reprendre à notre compte cette affirmation de votre part et d’en profiter pour souligner le bien-fondé d’une fusion entre nos deux groupes :
« Pour toute organisation communiste, l'intervention en direction de la classe– publications, tracts, communiqués, etc... – dans la situation historique, dans les luttes ouvrières évidemment mais pas uniquement, est une dimension centrale de son activité quelle que soit sa taille et son influence immédiate. Elle doit être une préoccupation permanente que seules les conditions concrètes de sa réalisation – état réel des forces militantes, rapport de forces entre les classes, degré de répression de la classe ennemie et de son appareil d'État déterminé précisément par ce rapport de forces – peuvent limiter l'ampleur et l'intensité.
En lien et en cohérence avec notre vision de la construction du parti, en particulier en concordance avec la compréhension que tout groupe communiste doit se constituer comme une organisation internationale et centralisée, comme un embryon de parti communiste, l'intervention doit être internationale et historique ce qui n'exclut pas, et même au contraire, favorise sa déclinaison indispensable aux plans immédiats et locaux en fonction des circonstances. Croire que l'intervention décidée, et donc que l'effort et même le combat politique pour sa réalisation ne sont que pour le parti de demain du fait de la faiblesse à la fois des luttes ouvrières et des forces militantes, de leur influence dans la classe – à quoi bon se mobiliser et fournir autant d'efforts pour diffuser quelques milliers tracts qui ne changeront rien à la situation puisque « personne ne nous lit » ? – tourne le dos aux responsabilités de l'avant-garde politique du prolétariat. À leur tour, ces réticences, hésitations, doutes – expressions d'une mauvaise compréhension du rôle de la conscience de classe dans la lutte des classes, en particulier expressions de concessions politiques aux visions anti-parti et a-politique propre au courant politique opportuniste que Lénine définissait comme « l'économisme », que nous qualifions aujourd'hui de « conseillisme » – viennent renforcer et aggraver le manque initial de conviction militante et l'affaiblir encore plus. C'est aussi sur ce plan que se manifeste « le danger du conseillisme » tel que l'avait défini le CCI dans les années 1980 (cf. Revue internationale 40 : La fonction des organisations révolutionnaires : le danger du conseillisme) et tel qu'il s'exerce au sein même du camp prolétarien et de ses organisations politiques. Dans ce sens, sur le plan de l'intervention « extérieure » tout comme sur le plan du fonctionnement « interne » – voir la première partie sur pourquoi un rapport ? – nous nous revendiquons d'une méthode de parti, y compris pour un tout petit groupe comme le nôtre. »
Les CI-K considèrent également :
« que la question du regroupement des révolutionnaires ne peut se poser que dans le cadre théorique et politique de la Gauche communiste et des partisans du rôle fondamental, indispensable, essentiel, crucial, du parti communiste comme avant-garde et direction politique du prolétariat. De ce fait, toute la mouvance "conseilliste" ne peut que s'opposer au processus vers la formation du parti et se faire objectivement le relais des thèmes idéologiques et politiques de la bourgeoisie. »
C’est également dire que la seule perspective de regroupement pour les CI-K, malgré les difficultés présentes d’ordre conflictuel, se veut actuellement la Tendance Communiste Internationaliste.
Il est également important pour nous de noter qu’en ce qui nous concerne, ce regroupement ne se veut aucunement opportuniste puisque, si on fait le bilan du rapport entre nos deux groupes, nous pouvons dire que nous nous répondons depuis bientôt 6 ans – dans les accords (interventions conjointes) et les critiques (la Contribution) – ; que nous partageons essentiellement les mêmes positions programmatiques (héritage italien, plateforme du CCI originelle) ; et que nous avons déjà su intervenir d’une seule voix par le passé. De même, malgré les divergences que nous avons pu avoir avec vous (certaines critiques de nos tracts, brochures, ou de façon plus importante nos errements politiques quant à la « Contribution »), nous sommes toujours restés liés, et nous avons continué de défendre l’esprit de la FGCI (notamment face à Internationalist Voice). Il nous semble donc logique voire indispensable de commencer avec vous un processus de discussion menant à notre propre regroupement, en vue d’intervenir plus efficacement à la fois au sein des luttes prolétariennes qu’en direction du camp prolétarien (CCI, TCI)!
Si vous êtes d’accord, nous pourrions mettre en place un premier plan de travail et un échéancier à cet égard, ainsi que les modalités dans lesquelles s’opéreront ces deux termes.
Fraternellement,
Les CI-K, Janvier 2013
Situation internationale
1.. Une parenthèse à ce sujet, nous considérons qu’il y a toujours un véritable courant révolutionnaire dont la dénomination est Gauche Communiste, qui se revendique des apports programmatiques successifs issus des fractions de Gauche de la Troisième Internationale et qui pige ses racines à la fois dans la Gauche italienne et dans la Gauche Germano-Hollandaise, contrairement à la Tendance Communiste Internationaliste qui ne semble maintenant qu’endosser la dénomination « communiste internationaliste ».
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