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Notre fraction a tenu une conférence qui a lui a permis de tirer globalement un bilan général de ses activités et de son histoire – depuis la constitution de la Fraction interne du CCI dont elle est la continuité directe – et de tracer des perspectives nouvelles quant à son devenir et son intervention. Du fait de l'évolution importante de la situation du capitalisme mondial depuis 2008 – marquée par la crise économique et la perspective de confrontations massives entre les classes –, la question du regroupement des révolutionnaires en vue de la constitution future d'un véritable parti communiste devient la priorité et même d'une certaine « urgence » vu la réalité des forces communistes aujourd'hui. Nous savons tous qu'historiquement, la constitution du parti vient rarement trop tôt, mais souvent trop tard. Cette situation ne pouvait pas ne pas avoir d'implication sur notre activité comme « fraction du CCI », ne serait-ce que du point de vue de notre politique immédiate et concrète de regroupement et d'intervention. Par conséquent, la nécessité de tirer un bilan de nos activités afin de resserrer nos rangs et de tracer de nouvelles perspectives, se faisait sentir depuis maintenant au moins deux ans. Malheureusement, nous avons eu le plus grand mal à nous mobiliser pour réaliser cette tâche. Et quand ce fut possible, notre camarade au Mexique de plus en plus affecté par le désengagement militant, ne put participer à cette échéance.
Nous avons donc tenu cette réunion à deux militants. Mais loin de nous « replier » sur nous-mêmes, nous avons estimé indispensable d'ouvrir notre réflexion à la Tendance Communiste Internationale et aux camarades des CI-K avec qui nous entretenons des relations fraternelles et de travail en commun. Nous tenons à saluer ici l'effort politique que les camarades de la TCI ont accompli en participant à notre bilan et à la définition de nouvelles perspectives pour notre fraction. Leur prise de position est publiée à la suite de notre rapport d'activités. Nous la faisons suivre de notre réponse. Bien loin de nous arrêter au constat de nos divergences actuelles – elles sont clairement présentées et ne permettent pas notre adhésion immédiate à cette organisation –, la TCI et nous-mêmes, chacun à sa place et en fonction de ses responsabilités propres, sommes engagés dans un processus de long terme de discussion et de clarification politiques tout comme dans un processus immédiat de rapprochement politique et de collaboration pratique. Cette réponse – la réaction fraternelle et politiquement positive des camarades – vient confirmer ce que nous avons défendu ces 10 dernières années, que la TCI reste la seule organisation communiste apte à assumer un rôle de référence et de pôle de regroupement politiques au niveau international.
Loin d'être contradictoire avec cet axe central de notre intervention réaffirmé dans notre rapport, celui-ci se termine aussi par la proposition plus immédiate et concrète d'un rapprochement organisationnel avec les camarades des CI-K. Car, comme la réponse des CI-K que nous publions aussi dans ce numéro le souligne, notre perspective de regroupement, de formation d'un nouveau groupe, avec les camarades, se situe complètement dans la perspective du regroupement autour de la TCI ; en clair, il ne s'agit pas de créer un pôle « alternatif », encore moins une organisation « en concurrence » avec la TCI, mais bel et bien autour de la TCI, en appui à celle-ci. Nous sommes convaincus que la présence de notre courant historique aux côtés de la TCI est un atout pour mener le combat pour le parti du futur.
En effet, et il s'agit là d'un point essentiel du bilan présenté dans notre rapport d'activités, l'expérience de notre fraction – FICCI et FGCI – montre clairement que les deux courants historiques – PCInt-TCI et GCF-CCI – ne sont pas inévitablement opposés, ni en concurrence, mais bel et bien du même côté de la barricade dans la bataille pour la formation du parti communiste de demain à condition d'en finir avec le sectarisme – ce qui ne veut pas dire taire les divergences. Dans ce sens, notre combat de fraction du CCI n'a pas été vain1. Nous sommes tout aussi convaincus que nous avons sauvé l'honneur du CCI, préservé ses acquis politiques et théoriques, défendu son expérience organisationnelle et d'intervention dans les luttes ouvrières. Quiconque veut se réfèrer au véritable CCI – avec ses forces et ses faiblesses, ses apports et ses erreurs – peut le faire grâce, pour une grande part, à notre travail de fraction. Le fait que les camarades des CI-K, après presque 6 ans de discussions et de débats contradictoires, se situent aujourd'hui dans ce cadre théorique, politique et même organisationnel, vérifie ce constat. Et il signifie que « notre » courant historique subsiste et sera présent dans le processus de constitution du parti.
Nous engageons donc un processus de regroupement avec les camarades des CI-K dont nous ne pouvons prévoir à ce jour – d'autant que nous venons juste de recevoir leur texte – le terme. D'ici là, nous restons organisés en Fraction de la Gauche Communiste Internationale – sachant que l'activité communiste ne peut se concevoir et se réaliser que dans un cadre collectif et organisé.
C'est donc comme FGCI que nous avons publié – reproduit dans ce bulletin – et que nous diffusons notre prise de position dénonçant l'intervention militaire française au Mali et l'exacerbation des rivalités impérialistes que ce fait manifeste. Même si nous ouvrons un processus de regroupement organisationnel qui va exiger l'essentiel de nos énergies, notre devoir de communistes est de continuer à intervenir autant que faire se peut vis-à-vis de notre classe.
2 Février 2013
1. Il est maintenant devenu évident que cette organisation comme telle, engluée dans son sectarisme – vis-à-vis de la Gauche communiste – et, ce qui est complémentaire, dans une ouverture opportuniste vers l'anarchisme et certaines formes de gauchisme, aveuglée par ses thèses idéalistes et opportunistes sur la « décomposition », et la révision de ses positions de base et celles du marxisme, ne pourra corriger son cours. Continuer à s'adresser à ses militants d'aujourd'hui comme fraction de la même organisation n'a plus d'effet positif possible. Par contre, participer au processus de regroupement autour de la TCI et faire de ce processus une référence, peut aider des membres sincères de cette organisation et encore animés de volonté militante, à rompre avec leur organisation et à rejoindre à leur tour la dynamique qui se fait jour autour de la TCI et qui est une nécessité historique.
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