Home | Bulletin Communiste International 3 | |
Nous publions ci-après un communiqué des Communistes internationaliste de Montréal qui annoncent le changement de leur nom et l'adoption d'une plateforme politique. A sa suite, les camarades reproduisent les commentaires critiques que le PCI (Le Prolétaire) leur a adressés sur les points de leur plateforme. Les CI-Klasbatalo ont l'intention de répondre à ces commentaires. Nous ne manquerons pas de reproduire cette réponse dans un prochain bulletin et d'y adjoindre à notre tour nos commentaires. Néanmoins tout lecteur se rendra compte que les positions des camarades sont quasiment les mêmes que celles de la plateforme du CCI que nous continuons pour notre part à défendre fidèlement. Nous ne pouvons que nous en réjouir et cela invite nos deux noyaux à développer encore plus leur collaboration et leur intervention commune.
Mais aujourd'hui, nous voulons surtout souligner l'importance et le sérieux de la réaction du PCI (Le Prolétaire) même si nous ne partageons pas ses positions. Il est clair que l'accélération de la situation historique, tout particulièrement le développement des luttes ouvrières, exige et va inciter, pousser, les groupes et éléments révolutionnaires à débattre, à confronter leurs positions politiques, à commencer par leur positions programmatiques, participant ainsi à dégager les voies du futur parti mondial du prolétariat.
La FGCI.
Les communistes internationalistes de Montréal modifient leur nom qui devient Les communistes internationalistes - Klasbatalo! En esperanto Klasbatalo! signifie « Lutte de classes ». Il y a deux raisons à cela. Premièrement l’action révolutionnaire d’internationalistes n’est pas limitée à une ville cela va de soi et deuxièmement la composition militante des communistes internationalistes - Klasbatalo! n’est plus limitée à la ville de Montréal.
Les communistes internationalistes - Klasbatalo! ont fait des ajouts à leurs positions de base.
Il a été précisé que le stalinisme était le résultat de l’isolement et de la dégénérescence de la révolution russe suite aux échecs des vagues révolutionnaires particulièrement en Allemagne en 1919-1923. Le stalinisme est aussi une idéologie bourgeoise (le maoïsme en étant une variante).
Une autre position a été ajoutée : le rejet de la démocratie bourgeoise. Ce n’est pas nouveau pour les cim (voir l’article Un cirque de la noirceur et du mensonge : l’Assemblée nationale) mais nous tenions à le mentionner dans nos positions de base.
Nous avons aussi précisé qu’autogestion et nationalisation ne sont que des formes que peut prendre le capitalisme donc qu’elles ne s’attaquent en rien aux rapports de production capitaliste.
Finalement la diffusion du programme communiste a pour but de conscientiser le prolétariat en classe pour soi. Le communisme nécessite l’abolition consciente par la classe ouvrière des rapports sociaux capitalistes. Pour cela nous rejetons toute attitude sectaire et de repli sur soi. Les idées de la Gauche communiste doivent être entendues au sein de notre classe.
1 - La révolution d’Octobre 1917 en Russie fut le premier pas d’une authentique révolution communiste mondiale dans une vague révolutionnaire internationale qui mit fin à la guerre impérialiste et se prolongea plusieurs années. L’échec de cette vague révolutionnaire, en particulier en Allemagne en 1919-23, condamna la révolution en Russie à l’isolement et à une rapide dégénérescence. Le stalinisme mis en place dans les années 20 et après ne fut que la représentation idéologique de cette dégénérescence et de son isolement. Il s’est présenté comme le fossoyeur de la Révolution russe, instaurant un régime de capitalisme d’État centralement planifié comportant la doctrine du «socialisme dans un seul pays» que nous rejetons.
2 - Depuis la Première Guerre mondiale, le capitalisme est un système social en décadence. Il n’a plus aucune valeur progressiste à offrir. Il a plongé à deux reprises l’humanité dans un cycle barbare de crise, guerre mondiale, reconstruction, nouvelle crise. La théorie de la décadence est un point de vue en mouvement qui permet d'entrevoir la direction que cherche à prendre le capitalisme mondial.
3 - Les ex-pays de l’est de l’Europe, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, etc., n’ont jamais été des pays communistes quoiqu’en dise la propagande de la bourgeoisie, propagande stalinienne incluse. C’était et sont encore, pour certains, des pays où règne une forme spécifique du capitalisme d’État.
4 - La participation de la classe ouvrière au cirque électoral et aux différents parlements est le meilleur moyen qu’a trouvé la bourgeoisie pour détourner le prolétariat de sa tâche historique : l'émancipation de l'ensemble de l'humanité. Tout comme le fascisme, la « démocratie bourgeoise » est un terrain où le prolétariat n’a aucune véritable place.
5 - Nous considérons les syndicats comme des organismes liés à l’État par mille et un fils, lois, subventions et concertations. Changer les directions syndicales ou essayer de transformer les syndicats est impossible tant leurs liens avec l’État capitaliste sont organiques. Ceci implique le rejet des syndicats rouges ou anarchistes.
6 - Nous rejetons les tactiques de « front uni », de «fronts populaires » et « anti-fascistes ». Toutes ces tactiques mélangent les intérêts du prolétariat à ceux des fractions de la bourgeoisie quelles qu’elles soient et ne servent ultimement qu’à détourner la classe ouvrière de ses objectifs révolutionnaires.
7 - Toutes les idéologies nationalistes, d’«indépendance nationale», de «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», quel que soit leur prétexte, ethnique, historique, religieux, etc., sont une véritable drogue pour les ouvriers. Elles visent à leur faire prendre parti pour une fraction ou une autre de la bourgeoisie, elles les mènent à se dresser les uns contre les autres, cela pouvant aller jusqu’à la guerre.
8 - La classe ouvrière est la seule classe capable de mener à bien la révolution communiste. La lutte révolutionnaire conduit nécessairement la classe ouvrière à une confrontation avec l’État capitaliste. Pour détruire le capitalisme, la classe ouvrière devra renverser tous les États et établir la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale : le pouvoir international des conseils ouvriers, regroupant l’ensemble du prolétariat.
9
- L'« autogestion» et la « nationalisation » de l’économie ne
sont pas des moyens pour renverser le capitalisme puisqu’ils ne
s’attaquent en rien aux rapports de production capitalistes. Ce ne
sont en fait que des formes que peut prendre le capitalisme. Le
communisme nécessite l’abolition consciente par la classe ouvrière
des rapports sociaux capitalistes et la création d’une société
sans État, sans classe, sans argent, sans frontières nationales ni
armées professionnelles.
10 - Un premier pas vers ce but est l’organisation politique révolutionnaire des prolétaires ayant une conscience de classe et leur union dans un parti politique international. Le rôle de ce parti ne sera pas de prendre le pouvoir au nom de la classe ouvrière mais de participer à l’unification et à l’extension de ses luttes ainsi qu’à leurs contrôles par les ouvriers eux-mêmes, et à la diffusion du programme communiste afin de conscientiser le prolétariat en classe pour soi. Seule la classe ouvrière dans sa totalité, à travers ses propres organes autonomes, par exemple les conseils ouvriers, peut instituer le socialisme. Cette tâche ne peut être déléguée, même pas au Parti de classe le plus conscient.
11 – La pratique révolutionnaire ne laisse aucune place à des attitudes de sectarisme et de repli sur soi. Nos idées doivent être entendues au sein de notre classe. Nous nous donnons comme mandat d’intervenir le plus souvent possible, selon nos forces réelles, au sein des différentes luttes de notre classe, afin d’échanger et de participer à la clarification du programme prolétarien, et à l’édification du parti révolutionnaire.
Home | Bulletin Communiste International 3 | |