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Chers camarades,
Tout d’abord, veuillez excuser le retard de cette correspondance. La raison principale de ce long délai fut que nous attendions d’avoir la réponse de tous les participants avant d’envoyer les éléments du débat.
Aussi, merci d’avoir pris en considération notre proposition. À vrai dire, une proposition semblable avait été émise par la Fraction Interne du CCI, il y a de cela un peu plus de deux ans, lors de la visite d’un de ses membres à notre groupe. Dès le départ, nous avions des doutes et des réserves quant à la réalisation d’un tel projet : il faut dire que notre groupe fut mis sur pied suite à notre impossibilité de débattre réellement au sein-même de la filiation canadienne du BIPR; aussi, la position de la Fraction à ce moment était que, puisque pour eux le CCI liquidait ces positions politiques originelles, le BIPR demeurait le seul pôle de regroupement possible à l’intérieur de l’actuelle Gauche Communiste (GC). Notons à ce sujet que le PCI a quelque peu malmené la conception que nous nous faisions de cette appellation à travers la réponse qui fut faite à notre proposition.
Soulignons également que nous n’avons jamais su partager l’optimisme de certaines organisations – situées ouvertement au sein de la GC – face à la conjoncture actuelle du capitalisme en crise; et face à la transcroissance des luttes économiques du prolétariat en luttes politiques. Puisque dès le départ, il a été impossible pour nous de débattre avec le BIPR malgré tous les efforts fait en ce sens, nous étions donc plutôt pessimistes quant à la mise sur pied du projet; les divers groupes que nous souhaitions voir impliqués ne se parlant plus depuis quelques années.
C’est donc au printemps passé que nous avons remis cette idée à l’ordre du jour au court de discussion face à l’état lamentable du camp politique prolétarien sur le plan mondial; face à la conjoncture historique dans lequel le milieu révolutionnaire patauge depuis 30 ans et qui ne va pas en s’améliorant. Une tentative s’avérait donc nécessaire.
Maintenant, pour faire un court survol des dernières semaines, le CCI nous a répondu avant même d’avoir reçu la proposition d’un site web commun (à la fin du mois d’août passé). En effet, un membre de notre petit groupe a eu la chance de rencontrer deux militants du CCI et leur avait avancé verbalement l’idée du site web, en juillet passé. À ce moment, les deux camarades semblaient d’accord avec cette idée (qui n’excluait pas la participation de la FICCI); leur seule condition ponctuelle étant d’y inclure un groupe dont nous ne connaissions pas l’existence : l’OPOP (ce que nous avons fait).
Le PCI, quant à lui, nous a répondu à la fin septembre dans une réponse très politique et tranchante. Bien que nous ne partagions pas certains éléments de sa réponse, nous saluons sa franchise. Nous reproduisons ici la réponse du PCI :
[Suit ici la lettre du PCI que nous avons publiée sur ce site]
Comme le mentionne le PCI, nous pensons en effet que cette tentative, de notre part, qui visait essentiellement à ouvrir – ou plutôt à ré-ouvrir – un débat parmi les groupes issus de la GC fut quelque peu naïve ; cependant, cette naïveté diffère de celle dont nous accuse le PCI. Notre naïveté se situe plutôt au niveau de l’état actuel des lieux dans lequel trempe les divers groupes composant la GC : état sclérosé causé par la profonde période contre-révolutionnaire que nous essuyons et qui se manifeste par le sectarisme politique, le repliement des organisations sur elles-mêmes sous prétexte d’une préservation des bases programmatiques déjà acquises, la peur des confrontations politiques, quand il ne s’agit pas tout simplement de la faiblesse numérique des divers groupes pour maintenir dynamique cette confrontation d’idées, etc.
Bien que nous considérions la réponse du PCI comme très politique et franche, nous pensons cependant qu’il reste cantonné dans son isolement programmatique. En effet, s’il est si sûr de la profondeur et de l’intégrité prolétarienne de ses positions programmatiques, qu’est-ce qui l’empêche de ramener encore une fois le débat au sein des autres courants de la GC ? Nous maintenons que c’est par la confrontation politique que les éléments prolétariens s’unissent autour du programme révolutionnaire ou se détachent de celui-ci. Le PCI ne nous semble pas prêt à vouloir rompre son isolement et à reprendre contact avec les luttes que mènent ponctuellement le prolétariat.
Maintenant, la réponse hâtive du CCI :
[Suit ici la lettre du CCI que nous avons publiée sur ce site]
Nous somme un peu dépité par cette étrange réponse. Le CCI écrivait dans les années quatre-vingts :« Dans l'esprit de secte, le dialogue avec d'autres ne sert évidemment à rien. "On n'est pas d'accord ! On n'est pas d'accord ! On ne va pas se convaincre !"
Et pourquoi des organisations révolutionnaires ne convaincraient pas d'autres organisations à travers le débat ? Seules les sectes refusent de remettre en question leurs certitudes.
Comment se sont donc faits tous les regroupements de révolutionnaires dans le passé si ce n'est en parvenant à travers le débat à "se convaincre" ? » (Le sectarisme, un héritage de la contre- révolution à dépasser, Revue Internationale # 22, 3e trimestre 1980).
Maintenant, il nous répond :
« (…) nous ne mettons pas comme préalable à l'établissement d'une telle relation entre nous que vous partagiez notre conception de la défense d'une éthique prolétarienne entre groupes prolétariens(…) »
Pourtant, n’est-ce pas ce qu’il exige du BIPR pour que celui-ci puisse participer conjointement à notre proposition? Nous sommes malheureux de dire que la réponse du CCI ne nous convainc aucunement et qu’elle représente pour nous plutôt cette caractéristique propre au sectarisme et à l’opportunisme qu’il dénonce lui-même. En fait, le CCI ne démontre aucunement la volonté de participer à quelque débat que ce soit avec d’autres groupes, à l’exception peut-être du nôtre. Est-ce qu’il s’agit ainsi d’une simple entreprise opportuniste de racolage ?
Le BIPR quant à lui ne nous a aucunement répondu, ce qui n’est pas sans nous surprendre. Il semble que les organisations issues de la Gauche se cramponnent actuellement de toutes leurs forces à leurs organisations respectives, aussi moribondes soient-elles. Bien qu’il semble y avoir une certaine reprise des luttes un peu partout sur le globe depuis quelques années, il semble y avoir une incapacité des organisations issues de la GC à se pencher sur ces luttes afin d’en faire ressortir la théorie, et une incapacité tout aussi grande à intervenir au sein de celles-ci.
Par la proposition qui fut lancée, nous ne souhaitions pas regrouper de façon opportuniste, comme l’affirme le PCI, mais plutôt ouvrir un lieu où il aurait été possible de relancer le débat au sein de la classe qui est la nôtre.
Maintenant, la volonté d’ouvrir les discussions et d’entrer en dialogue avec notre classe est-elle réellement présente au sein des minorités communistes?
Nous présentons, pour terminer, la réponse d’une partie de la FICCI qui subit elle aussi des difficultés internes présentement. Nous terminons avec cette réponse car c’est la réponse dont nous sommes le plus prêt et que nous partageons entièrement. Elle conclut donc les brèves échanges qui eurent lieu depuis quelques semaines :
[Suit ici notre réponse publiée sur ce site]
Salutations internationalistes,Des communistes internationalistes, Montréal
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