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Communiqué sur la situation en Amérique latine
FAMINE, MISERE, CHOMAGE, DEGRADATION DES CONDITIONS DE VIE :
VOILA CE QUE LE CAPITALISME NOUS IMPOSE DE PLUS EN PLUS

La crise profonde qui s'est développée au niveau mondial depuis quelques années ne cesse de s'aggraver. Il y a environ un an et demi elle s'est manifestée avec l'effondrement de l'immobilier aux USA et dans dautres pays face à l'incapacité de paiement de la part des débiteurs ; presque au même moment on a vu la chute en cascade de banques causée par l'effet domino de la chute de l'immobilier. Quand les fondements de la bourgeoisie sont en danger, il est nécessaire de réagir et certains secteurs sont secourus, comme cela est arrivé avec des banques de premier plan aux USA qui ont été sauvées par l'Etat grâce à l'injection de millions de dollars pour les maintenir à flots. Dans d'autres secteurs au plan mondial elle s'est également fait sentir, comme dans l'automobile où des unités complètes d'entreprises ont été fermées comme Ford aux USA, au Mexique, etc. GM en Europe, tout cela à cause de la chute drastique des ventes. Comme Marx le mentionnait déjà, quand il disait que si la réalisation des marchandises n'arrivait pas à son terme à travers la vente, sa raison d'être n'avait pas de sens et le capital était perdu. C'est cela la cause de la crise du capitalisme aujourd'hui ; il semble que l'on manque de tout à cause de la crise, alors qu'au contraire la cause de la crise est due à la capacité du capitalisme de produire des marchandises en excès et qui vont s'accumuler sans trouver d'issue, de telle sorte qu'à un moment donné il est nécessaire d'arrêter la production afin de laisser aux marchandises le temps de s'écouler ; même si ce processus ne se mène pas de façon ordonnée. La concurrence capitaliste s'accélère, chacun cherchant à réaliser ses bénéfices le premier en même temps que chacun cherche à se débarrasser de secteurs obsolètes ou improductifs alors que la modernisation de l'appareil productif conduit finalement à des crises toujours plus profondes, parce que ce n'est que la main d'œuvre ouvrière du prolétariat qui peut créer de la plus-value. Mais c'est une voie dans laquelle les capitalistes sont poussés sous peine de se retrouver dépassés et détruits dans la frénésie capitaliste.

C'est dans ce cadre que la bourgeoisie, au niveau international, se voit contrainte de fermer des entreprises et de réduire le personnel dans le but de se maintenir à flot dans la crise qui secoue le système capitaliste dans son ensemble et qui, en aucune manière, n'a encore atteint le fond comme le prétendent les portes-parole de la bourgeoisie. Au contraire, elle va encore s'aggraver et cela provoquera encore plus de fermetures d'entreprises avec ce que cela signifie pour les travailleurs : le chômage. Au Mexique, comme expression de la crise, l'usine Ford de Hermosillo a fermé, envoyant tous les ouvriers à la rue, tandis qu'en même temps des entreprises filiales qui travaillaient comme fournisseurs fermaient également ; de même qu'autant d'entreprises plus petites qui ont fait faillite, provoquant la disparition de la vie économique autour de l'entreprise principale de la région. Au cours de l'année dernière les entreprises qui ont disparu dans tout le Mexique se comptent par milliers, principalement celles qui avaient le plus d'activité économique et une de celles-là est Jalisco. Mais la même chose se passe dans toutes les régions du monde.

A Puerto Rico, le Président Luis Fortuño a décidé par décret le licenciement de 17 000 employés du secteur public pour réduire le déficit fiscal annuel, alors que le chômage atteint les.. 16% de la population économiquement active. En Russie, 5000 ouvriers ont été licenciés la semaine dernière dans l'importante entreprise automobile Avtovaz, avec l'éventualité d'en jeter à la rue 27 000 autres d'une entreprise de 100 000 ouvriers. En Allemagne, le gigantesque sidérurgique Thyssen Krupp a annoncé le licenciement de 20 000 ouvriers en plus des 16 000 qui ont déjà été licenciés dans quatre pays européens au cours des derniers mois. En Argentine, c'est la même dynamique de licenciements qui se développe dans différentes entreprises. L'une d'elles, TerrabusiKraft comptant 3 000 ouvriers, en licencie environ 160. Au Mexique, 44 000 ouvriers du secteur électrique ont été licenciés.

Les licenciements dans le secteur électrique au Mexique sont une partie des attaques contre les ouvriers dans le monde entier !
La bourgeoisie unit tous ses laquais pour porter les coups

Le matin du 11 octobre, les ouvriers ont eu la surprise de découvrir qu'ils se retrouvaient sans emploi par décret présidentiel : 44 000 ouvriers de la région centre du pays qui regroupe 5 Etats sont jetés à la rue d'un trait de plume. Aux premières heures du samedi 10 octobre, environ 6 000 soldats, transformés en policiers fédéraux, montent à l'assaut des installations des entreprises électriques et expulsent les ouvriers qui s'étaient rassemblés là ; un peu plus tard on publia l'annonce du licenciement par le Président de la Nation. Immédiatement, dans le désordre, des milliers de travailleurs se sont mobilisés cherchant une orientation auprès des officines syndicales. En même temps, tous les médias se sont rassemblés pour dénigrer d'une seule voix ce secteur de la classe ouvrière comme corrompu, inefficace, comme « élite » économique des travailleurs, etc. Au cours de la semaine on a vu des manifestations quotidiennes de milliers de travailleurs demandant l'abrogation de l'accord, mais dans la confusion et dirigés par les syndicats qui, tout au long, ont appelé les travailleurs à garder leur calme ou, pour mieux dire, à accepter docilement les coups portés par la bourgeoisie. Le Jeudi 15 octobre on a vu la manifestation, sans aucun doute, la plus importante des 30 dernières années à laquelle participaient environ 300 000 travailleurs venant de tout le pays au point que face à l'impossibilité d'accueillir tant de monde sur le Zócalo (place centrale d'une ville au Mexique, NDLT) de la ville – qui ne peut contenir que 100 000 personnes – la manifestation a été dispersée par les syndicalistes dans les rues avoisinantes sur une longueur de plus de 5 km. Et toutes pleines !

S'il est certain que la manifestation du 15 octobre a été massive, avec beaucoup de courage et de combativité de la part des travailleurs, il est certain aussi que jusqu'à maintenant, ceux-ci n'ont pas réussi à se débarrasser de l'emprise des syndicats perçus comme défenseurs des travailleurs ; d'autant que le SME (Syndicat Mexicain des Electriciens) n'est pas, comme n'importe quel syndicat de type officiel, qui se plie ouvertement aux ordres du gouvernement et sont visiblement des structures impliquées jusque dans les campagnes politiques. Non ! le SME se situe parmi les plus habiles, il est considéré comme le type même du syndicat indépendant qui, sous couvert d'un langage très radical, remplit exactement la même fonction que les syndicats officiels : la fonction de serviteur fidèle de la bourgeoisie mais avec des artifices plus raffinés. Ce sont des loups qui s'habillent en agneaux et conduisent leurs adeptes trompés plus sûrement à l'abattoir. Etant à gauche par son langage et ses vociférations contre le gouvernement il gagne la confiance des travailleurs qui, comme on l'a vu à cette occasion, ont, dès le début, attendu ses orientations pour réagir par la lutte. Non ! ce que le SME a fait réellement n'a pas été autre chose que de faciliter le travail à la bourgeoisie pour porter ses coups aux travailleurs. La bourgeoisie a l'épée et la muleta pour dominer les travailleurs. L'épée se fut la police fédérale et la muleta, le SME à la tête des autres organisations syndicales. L'exemple du rôle que joue cet organisme s'est vérifiéle 15 octobre où, au même moment, il y avait une autre manifestation qui partait du Monument de la Révolution avec cinq milles travailleurs de l'ex-Secrétariat de la Réforme Agraire - dissout lui aussi par décret – et au lieu de faire converger les deux cortèges on ne les a pas appelés à s'unir dans la lutte et à présenter une seule liste de revendications, en prenant en compte le fait que ces travailleurs étaient dans la rue pour les mêmes raisons. Pourtant, au lendemain de la manifestation, les bonzes syndicaux et d'autres, se sont félicités de la "grande responsabilité" qu'avaient manifesté les gens, comme l'a dit Andrés Manuel López Obrador (représentant du parti de la Révolution démocratique) à propos du SME.

Dans ce cadre, pour les électriciens du Mexique, il est possible que le syndicat, après avoir liquidé les travailleurs au plan économique, négocie le réengagement de quelques 10 000 ou 15 000 personnes sur le total que voulait l'entreprise para-étatique. Et il se parera de la couronne comme si c'était une victoire qui lui était due pour continuer à se prétendre défenseur des travailleurs quand, en réalité, ce à quoi il a servi n'est pas autre chose que d'être le complément de la bourgeoisie pour porter les attaques et les licenciements qui ont eu lieu. Cela montre que seul le prolétariat, par sa lutte, pourra contrer cette vague d'attaques. Ni les syndicats ni les partis de gauche vêtus de peaux de brebis ne nous défendront.

Quel chemin pour la classe ouvrière ?

Seul le chemin de la lutte de la classe ouvrière peut arrêter les attaques que la bourgeoisie porte aux travailleurs du monde entier. Cette lutte devra être unie et en même temps consciente, hors du contrôle des syndicats. Ce n'est pas la première fois que, grâce aux syndicats, les pires coups ont été portés et les pires tromperies ont été imposées aux travailleurs. Il ne suffit pas d'avoir la colère et le courage, il est aussi nécessaire de nous débarrasser de l'autre recours qu'a la bourgeoisie pour contrôler les luttes : la tromperie représentée par ses bonzes syndicaux et les partis de gauche qui sont unis comme un seul homme au service de la bourgeoisie.

Au plan de la santé il lui importe peu que meurent des milliers de travailleurs comme dans le cas de la grippe A-H1N1 au Mexique dont le vaccin même s'il n'est pas coûteux ne sera pas disponible à temps pour la saison hivernale ; il revient plus cher de s'occuper d'un malade atteint par le virus que de la vacciner. C'est la raison pour laquelle meurent déjà beaucoup de gens de cette maladie ; mais cela n'intéresse pas la bourgeoisie.

La bourgeoisie a très bien canalisé l'apathie ou le conformisme de la majeure partie de la population à laquelle elle porte attaque sur attaque et qui ne proteste pas. Maintenant, avec l'approbation par la chambre des députés du plan fiscal proposé par le président Calderon, la bourgeoisie nous porte un coup de plus ; la différence c'est que maintenant le coup n'est pas contre un secteur en particulier mais contre tous les secteurs. L'imposition de cette attaque est vraiment importante pour la bourgeoisie puisqu'il s'agit d'augmenter tous les impôts, moyen pour rassembler des fonds pour que la classe gouvernante conserve ses privilèges. Mais nous savons tous que ce que cela provoquera ce sera plus de fermetures de centres de travail, plus de chômage, plus d'augmentations des prix des produits de base et la situation misérable de vie dans laquelle nous nous trouvons déjà empirera encore plus. Avoir de meilleurs salaires, éviter les licenciements, de meilleurs conditions de santé, cela ne peut s'obtenir que par la lutte. D'un côté, la bourgeoisie essaiera en permanence de nous précipiter vers l'abîme de la paupérisation et de notre côté nous devons résister pour ne pas couler plus, mais en nous organisant par nous-mêmes, créant des assemblées permanentes de lutte dans lesquelles se décidera le sort de la lutte, parce que nous connaissons tous la même situation ; former des comités de lutte élus par l'assemblée générale et révocable à tout moment dès que l'assemblée pense que ce comité ne défend plus ses intérêts.

Unis, mais entre nous et pas avec les syndicats, voilà l'unique forme de lutte qui arrêtera l'appétit du capitalisme.

Aux attaques massives de la bourgeoisie et de son Etat, seules les luttes massives du prolétariat pourront mettre fin.

Fraction Interne du CCI

19 octobre 2009


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