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Depuis quelques mois, nous assistons à un développement lent mais réel des luttes ouvrières dans le monde ; et cela sur tous les continents. Parmi les plus significatives :
- en Amérique Latine, les mineurs du Chili et du Pérou, Oaxaca au Mexique ;
- en Asie et Afrique, la grève massive des ouvriers du textile en Egypte, celle dans la construction à Dubaï ;
- en Amérique du Nord, la grève à Général Motors ;
- en Europe, dans l'automobile en Russie, à la Poste en Grande-Bretagne, dans les chemins de fer en Allemagne.
La situation dans ce dernier pays, central au plan historique, a vu se développer une lutte qui, sans être spectaculaire, est particulièrement significative de l'évolution du climat politique au niveau international et de la dynamique actuelle de la lutte des classes. La lutte des cheminots allemands, qui ne touchait au départ qu'un secteur bien limité - les conducteurs de train du secteur du fret -, s'est inscrite dans la durée et, malgré la pression permanente et les menaces de l'État bourgeois, a fait tache d'huile, dépassant ainsi son horizon corporatiste initial. Elle a affecté rapidement l'ensemble des chemins de fer allemands et a rencontré un écho croissant auprès du reste du prolétariat du pays. Succédant, ces dernières années, à plusieurs luttes et grèves d'importance dans le pays (dans l'automobile en particulier), elle vient marquer le poids croissant et central que commence à jouer (et devra jouer) le prolétariat allemand dans la dynamique, lente mais réelle, de re-surgissement des luttes ouvrières internationales.
La France, elle aussi, a connu un certain nombre de luttes ces derniers mois, et cela malgré la toute récente élection du nouveau Président français Sarkozy, élection présidentielle qui en général est suivie les premiers mois par une période de relatif calme social. Il convient de rappeler, par exemple, la grève très combative qui a paralysé Air France pendant 5 jours à la fin octobre pour des augmentations salariales ; ce mouvement - que les syndicats ont eu quelques difficultés à contrôler et même à stopper (ce qu'ils ont finalement réussi à faire avec l'argument que la direction était ouverte à de "réelles" négociations jusqu'en décembre et qu'ils rappelleraient à la grève si les négociations échouaient) - a touché en particulier les hôtesses de l'air et les stewards qui ont marqué leur détermination dans la tenue d'assemblées générales massives.
C'est dans ce contexte international et cette dynamique de lutte des classes que le prolétariat en France a eu à réagir, par deux de ses principaux bataillons (dans les chemins de fer nationaux - à la SNCF - et dans les transports des grandes villes, particulièrement de la région parisienne - à la RATP), contre une attaque particulière et forte, portée par le gouvernement contre leurs "régimes spéciaux de retraite" ; cette attaque est également dirigée contre d'autres entreprises et corporations (Electricité et Gaz de France, ouvriers de l'Opéra de Paris...).
En 1993, la bourgeoisie française avait réussi, sans aucune réaction ouvrière, à notamment augmenter (de 37 ans et demi à 40 ans) la durée de cotisation retraite des salariés du secteur privé pour obtenir une retraite "complète" (nous ne rentrons pas dans le détail des mesures annexes qui aggravent considérablement cette augmentation de durée, dont une décote sur le calcul de la pension sanctionnant les années manquantes). En 1995, elle avait voulu étendre la mesure au reste du prolétariat français, fonction publique et "régime spéciaux", ce qui avait débouché sur les grèves de décembre 1995 et le retrait du projet. En 2003, elle a réussi à faire passer pratiquement les mêmes mesures à l'ensemble de la fonction publique (Enseignants, hôpitaux, fonctionnaires des impôts, des villes, de l'Etat, postiers, etc...) malgré une lutte massive qui a vu des millions de grévistes et de manifestants dans les rues (cf. nos bulletins 19 à 23). Rappelons juste que le 13 mai 2003, le pays fut paralysé par une grève massive à laquelle participaient déjà les travailleurs de la SNCF et de la RATP (et les transports dans les grandes villes), que la grève fut reconduite le lendemain et que la CGT - le principal syndicat français - eut le plus grand mal, au cours d'assemblées générales houleuses, à imposer aux cheminots et aux employés de la RATP la reprise du travail ; les ouvriers de ces secteurs ne cédèrent qu'en ayant obtenu "l'assurance" que leurs "régimes spéciaux" ne seraient pas touchés par la "réforme". La reprise du travail, les 14 et 15 mai, marquera la non-réalisation de l'unification massive du mouvement malgré le prolongement de la lutte (des grèves et des manifestations) jusqu'à la mi juin et donc l'échec de la lutte.
Aujourd'hui, après une intense campagne médiatique de préparation de "l'opinion publique" sur la nécessité de "l'équité" entre salariés (!), c'est au tour des ouvriers des transports d'être attaqués sur le plan de leur retraite. La violence de l'attaque, son contenu d'une part et l'attitude provocatrice et arrogante du gouvernement, des médias, ne laissait pas d'autre choix aux ouvriers que d'engager le combat - auquel manifestement l'ensemble de la bourgeoisie française s'était préparé. Dernière précision, le gouvernement n'hésitait pas à affirmer que cette "réforme au nom de l'équité" était d'autant plus nécessaire qu'il allait falloir, en 2008, rapidement revoir à la hausse le nombre d'années - 41, 42 ans... - de cotisation retraite pour l'ensemble du prolétariat en France.
Les travailleurs des transports, surtout à la SNCF, ont une longue tradition de lutte - et en particulier de confrontation (parfois ouverte) aux syndicats - ainsi qu'une toute aussi longue tradition de prise en mains par la tenue d'assemblées générales responsables. Rappelons juste les principales et dernières dates : 1986, 1995, 2003. Et c'est pour cela que la bourgeoisie et ses syndicats se sont préparés et ont très bien travaillé contre cette mobilisation, pour assurer son échec. D'entrée, la bourgeoisie a donné à ce conflit inévitable et qu'elle voulait, un caractère d'exemple, de symbole sur la fin des "reculs" face aux grèves, via le langage ferme, déterminé, voire provocateur, du gouvernement.
Les syndicats, eux, ont appelé à une journée d'action pour le 18 octobre pour toute la fonction publique sur la question des salaires et de l'emploi et... sur la question des retraites évidemment pour les cheminots et transports urbains, avec le but évident d'en faire une "journée-défouloir". Cette grève a été suivie massivement et a paralysé, une première fois, le pays avec un nombre très élevé de grévistes dans tous les secteurs, y compris dans le privé (métallurgie). Les mots d'ordre syndicaux et les revendications syndicales étaient divers et généraux : pour la défense du service public et de l'emploi, augmentation des salaires et contre la réforme des "régimes spéciaux". Déjà, les travailleurs du transport sont apparus comme les plus combatifs et déterminés.
Le lendemain, il y a eu des tentatives, relativement nombreuses mais uniquement dans les transports, pour continuer la grève. Le syndicat "radical" SUD et certaines sections CGT, s'appuyant sur les décisions prises en assemblées, ont soutenu ces grèves alors que la direction nationale de la CGT a appelé à son arrêt sous le faux argument (la même tactique qu'en 2003) de préparer une grève "plus forte" un mois plus tard, le 13 novembre. Encore une fois, comme en 2003, il y a eu des débats très animés au sein des assemblées, en particulier chez les cheminots. Mais la CGT a réussi à faire reprendre le travail tout en laissant ses organisations de "base", ses sections locales mettre en avant ou reprendre des thèmes radicaux et de "base", développer une politique "assembléiste" ("ce sont les AG qui décident") qui soi-disant les "opposent" à la direction de la CGT.
Gouvernement et syndicats (en particulier la CGT qui a une place centrale), en contact permanent, main dans la main, aidés directement par les médias et les sondages, ont tout fait pour affaiblir au maximum, non pas tant la participation à la future grève du 13 - devenue entre-temps reconductible vu la combativité -, mais toute possibilité d'élargissement aux autres secteurs de la classe ouvrière. Nous ne développons pas tous les aspects de cette offensive idéologique et politique, relayé par des médias particulièrement zélés.
Un des enjeux pour la bourgeoisie était d'isoler le mouvement dans les transports, démarré le 13, des autres secteurs de la classe ouvrière, notamment de la fonction publique, de détourner l'attention des ouvriers de cette dernière en les focalisant sur la journée du 20 novembre, c'est-à-dire la prétendue grande journée d'action qui leur était "réservée". Elle n'a pas eu de mal à le réaliser malgré la combativité persistante dans les transports et l'atmosphère générale de mécontentement dans l'ensemble de la classe ouvrière. Car, à aucun moment, ni avant ni après le 13, les ouvriers des transports n'ont pu briser leur isolement et même la journée du 20 ne présentait pas la moindre possibilité réelle, concrète - même si des centaines de milliers de travailleurs individuellement pouvaient le souhaiter, l'espérer - d'unification, ni même d'extension de la lutte. Au contraire, pour des ouvriers épuisés, elle a été ce que les syndicats ont cherché à en faire : une journée d'enterrement.
Une expression particulière de cet état de fait, et à la fois une expression de la force de la bourgeoisie et du contrôle syndical dans ce mouvement, a été la capacité de tout l'appareil d'Etat - tout spécialement de SUD et des sections locales CGT les plus radicales et les plus "opposées" à leur direction - de réussir à focaliser les "débats" et l'attention des assemblées de grévistes (tout autant que celle de l'ensemble de la classe ouvrière du pays) sur la capacité ou non des cheminots à tenir la grève jusqu'au 20, sur ce que les journaux et les télévisions ont appelé "la Jonction". Pris dans cette fausse perspective d'unité et d'extension, bref sur cette fausse "Jonction", les travailleurs en lutte, et encore plus ceux des autres secteurs qui n'étaient pas en grève, n'ont à aucun moment eu la force, ni même la volonté de rompre avec cette dynamique de saucissonnage corporatiste, d'imposer un changement de terrain et d'orientation et de rompre le timing des évènements et le cadre politique imposés par la bourgeoisie, en premier lieu par les syndicats. Du coup, bien que les grèves paralysaient les grandes villes et surtout Paris, cette période de temps (du 13 au 20 novembre) a donné à l'appareil d'Etat la possibilité d'éliminer définitivement les dernières volontés réelles, les dernières possibilités réelles, et même les derniers "espoirs" d'élargissement de la lutte.
Nous ajoutons, car nous savons que la presse bourgeoise internationale a particulièrement mis en avant cet aspect, que les grèves et les blocages des universités françaises par les étudiants "radicaux" - avec leurs bagarres contres les étudiants de droite, leurs affrontements avec la police largement étalés à la télévision et avec leurs "revendications" diverses, au mieux confuses et, pour l'essentiel, petite-bourgeoises quant à leur caractère de classe, ont facilité la tâche des médias pour désorienter encore plus le reste de la classe ouvrière. D'autant que cette dernière était déjà en grande partie affectée, idéologiquement et politiquement, par les inconvénients lourds, provoqués par l'absence de moyens de transport et par l'intense campagne des médias sur "la prise en otage des usagers, surtout les plus modestes" par les cheminots présentés comme "des nantis et des égoïstes qui défendent leur privilèges".
Entre octobre et novembre et durant presque un mois, les discussions "informelles" entre les dirigeants syndicaux et le gouvernement n'ont pas cessé alors même que les "négociations" étaient présentées officiellement comme impossibles du fait de "l'intransigeance dans les deux camps". Le gouvernement soi-disant ne voulait pas négocier sur la suppression des "régimes spéciaux" ; puis à partir du 13, il a continué de refuser tant que la grève durait. La CGT, elle, refusait de négocier dans le cadre imposé (les 40 ans de cotisation pour la retraite) par le gouvernement, alors même qu'en sous-main elle approuvait la mesure. Du 13 au 20 novembre, la grève dans les transports, sciemment provoquée par la classe dominante, a été très forte et a paralysé partiellement le pays, surtout les grandes villes et Paris. Mais les travailleurs n'ont pas réussi à échapper au jeu de la fausse opposition gouvernement-syndicats, entre le langage déterminé, cynique et provocateur du gouvernement et celui "radical et combatif" des syndicats, d'autant plus "crédible"qu'il était porté par les syndicats de base dans les assemblées. Du 13 au 20, la grève s'est progressivement affaiblie en nombre de participants (même si elle a continué à paralyser presque complètement les transports collectifs), tout en révélant chaque jour un peu plus l'absence de perspectives d'élargissement aux yeux du plus grand nombre autre que celle de "ne pas laisser tomber, tenir et résister"... jusqu'à la "Jonction" du 20.
Dans cette situation, même la sympathie - nous ne parlons même pas de la volonté d'entrer en lutte - que la population ouvrière avait pour la grève dans un premier temps a fortement décliné parmi les larges masses d'autant que les médias bourgeois ont alors sorti la grosse artillerie pour opposer les "usagers" et les grévistes. Cela ne pouvait alors qu'accentuer encore plus l'isolement des grévistes.
Et cet isolement politique croissant n'a pas été démenti par le "succès" de la journée d'action du 20 novembre dans la Fonction publique. Bien que des centaines de milliers de travailleurs se soient mobilisés (le taux de participation a été spécialement élevé parmi les professeurs et les instituteurs) et qu'ils aient manifesté dans les rues leur mécontentement et leur colère, bien que dans les manifestations des mots d'ordre "radicaux" du genre "grève privé-public", "c'est la base et les assemblées qui décident" ont largement été repris, cette journée n'a pas été une "Jonction" pour la classe ouvrière mais, au contraire, elle a marqué l'isolement de ceux qui étaient en grève depuis plus d'une semaine, l'absence de perspective pour leur mouvement et finalement son enterrement.
Ici, il importe de relever le ton particulièrement "radical" adopté par la CGT dans les manifestations. Les Unions départementales CGT, pour le moins celles de la banlieue parisienne, - toujours tenues par les staliniens qui s'appuient sur un grand nombre d'employés municipaux de la "banlieue rouge" - se sont subitement mises à lancer des mots d'ordre hyper-combatifs du style "grève unitaire public-privé", tandis qu'un bon nombre de banderoles se voulaient représenter l'ensemble des ouvriers en affichant "Assemblée Générale du dépôt de..." avec des mots d'ordre "quand la base s'en mêle, la réforme trépasse". La manifestation du 20, sous cet angle, est venue confirmer la radicalisation des syndicats, en particulier de la CGT et des syndicalistes de base. Il doit être clair que la mise en place d'un "syndicalisme radical", qui se développe au sein même des grandes centrales et de la CGT en particulier, ne signifie en aucune manière que celles-ci défendent enfin les intérêts des ouvriers et se mettent au service de leur lutte. En réalité, ce phénomène est une réponse qu'apporte la classe dominante à la montée du mécontentement et de la colère dans la classe ouvrière et aux luttes qu'inévitablement celle-ci engage (et qu'elle va sûrement développer) face aux attaques capitalistes. Pour contrôler, dévoyer et défaire les prochaines luttes ouvrières, la bourgeoisie a plus que jamais besoin de syndicats "crédibles", de syndicats qui soi-disant donnent la parole à la "base". Elle fait tout pour éviter que la méfiance qui existe chez les ouvriers envers les syndicats ne se développe.
Aujourd'hui, les médias font silence sur les négociations dont l'aboutissement serait fixé vers le 20 décembre. Certains syndicats (SUD) "bombent le torse" ["montrent leurs muscles"] et ont déjà déposé des préavis de grève pour cette période. De même, les syndicats de fonctionnaires ont évoqué, suite à la journée du 20, la possibilité d'une autre journée d'action pour cette période si le gouvernement n'annonçait pas des augmentations de salaire. Tout cela indique que l'échec de la grève des transports n'a pas marqué une véritable défaite de la classe ouvrière, défaite qui aurait provoqué un arrêt (voire un recul) dans la montée de sa combativité. Au contraire. On peut faire confiance aux syndicats pour apprécier la réalité de la combativité ouvrière et pour se préparer à y faire face, même si on peut supposer que celle des cheminots notamment soit quelque peu entamée pour les prochains mois.
En même temps, aujourd'hui même, l'éclatement d'émeutes violentes dans les banlieues des grandes villes, suite à la mort de deux adolescents provoquée par un véhicule de police, vient rajouter un élément supplémentaire de tension sociale. S'il ne fait aucun doute que ces émeutes ont le même caractère que celles de 2005 (cf. notre bulletin 33) et qu'elles ne présentent pas de perspective par elles-même, elles n'en constituent pas moins pour l'ensemble de la classe ouvrière, dans les circonstances présentes, un élément supplémentaire de réflexion et de prise de conscience sur la réalité de la société capitaliste.
Finalement, si, chez les travailleurs dans les transports il peut exister aujourd'hui un certain sentiment d'échec, ce n'est pas, loin de là, le signe d'une lourde défaite qui pourrait handicaper gravement les futures mobilisations. D'abord parce que ce n'est pas l'ensemble de la classe ouvrière qui a dû reculer lors de cette première bataille. Ensuite, parce que ce premier engagement a été et continue d'être une source de réflexion et de renforcement pour elle (sur la réalité du capitalisme, sur la nature des attaques contre ses conditions de vie actuelle et future, sur les moyens de développer ses luttes de résistance, etc.). Et parce qu'elle sait que des échéances sont toutes proches : la bourgeoisie française, comme l'ensemble des bourgeoisies, ne peut repousser à plus tard les attaques suivantes contre la classe ouvrière à cause de la profondeur de la crise économique du capital et des rivalités économiques et impérialistes que celle-ci induit. Le gouvernement a déjà annoncé de nouvelles et violentes attaques (sur les retraites dès le début de 2008), généralisées à l'ensemble de la classe ouvrière.
Pour notre part, dès le 13 novembre à Paris et dans les jours qui ont suivi à Mexico, nous avons commencé à diffuser un tract international que les camarades Communistes internationalistes de Montréal ont co-signé avec nous et qu'ils diffusent aussi au Canada. Nous encourageons également nombre de nos contacts de par le monde à le diffuser autour d'eux.
Du fait de la dynamique - lente mais profonde et réelle - de luttes ouvrières qui se développe ces derniers mois tout autour du monde, nous avons fait le choix d'un tract international qui souligne la réalité actuelle du système capitaliste (faite de misère et de barbarie croissantes) et qui met le prolétariat devant ses responsabilités historiques de seule classe révolutionnaire, de seule classe capable de mettre fin à ce système infernal. Dans la situation de "reprise ouvrière internationale" actuelle, cette intervention par la voie d'un tract "général" nous paraît être la plus adéquate pour favoriser, autant que possible, la réflexion et la conscience de notre classe et pour l'encourager à développer son combat.
Le déclenchement, en France, de la grève à la SNCF et à la RATP aurait pu exiger, de notre part, un autre type d'intervention plus immédiate. Cependant, et sur la base de l'analyse que nous faisions de la situation et des potentialités "limitées" d'extension et d'unification de ce mouvement, nous avons pensé que la diffusion de notre tract international, même en France, restait la plus appropriée. Bien évidemment, toute rupture dans la dynamique d'isolement du mouvement de lutte, mise en place par la bourgeoisie, nous aurait sans doute amenés à intervenir par tract de manière plus immédiate et plus agitatoire. Malheureusement, cela ne fut pas nécessaire.
Aujourd'hui, nous continuons à diffuser notre tract qui reste complètement d'actualité tant au niveau international qu'en France. En effet, l'échec de la grève des transports, le mécontentement persistant et la combativité croissante, la perspective de grèves et de journées d'action syndicales, les grèves dans le secteur privé, les négociations dans les transports tout au long du mois de décembre, le blocage des salaires et l'inflation grandissante et la nouvelle "réforme" des retraites, tous ces éléments participent de favoriser, dans la classe, un climat de réflexion et de prise de conscience de la réalité du capitalisme.
Sans vouloir jouer au prophète, nous pensons que les conditions se réunissent pour une période de luttes ouvertes en France qui s'inscriront dans la tendance au développement international des combats de résistance du prolétariat international.
27 novembre 2007
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