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Nous reproduisons ici le tract que nous avons diffusé à la réunion soi-disant publique du CCI au Mexique face à l'incroyable expression du CCI avec la police anti-émeutes française, les CRS et gendarmes mobiles.
Une nouvelle fois, le CCI actuel liquide une des positions de principe du mouvement ouvrier. Face à la répression violente des manifestations étudiantes et ouvrières en France par la police bourgeoise, il exprime sa solidarité avec... les CRS :
"L'assemblée générale de l'université de Censier a adopté une motion “ en soutien aux étudiants blessés, contre les destructions faites aux immeubles, et en solidarité avec les CRS blessés ”. Le point important de cette motion est qu'elle n'est absolument pas en soutien à la répression par la police, mais qu'elle reconnaît que les enfants des CRS qui sont mal payés, sont eux-mêmes touchés par les attaques du gouvernement (comme certains étudiants ont essayé de l'expliquer à la police anti-émeute durant des confrontation non-violentes (...)." (Notes des luttes étudiantes en France, 19 mars 2006, uniquement paru sur le site anglais du CCI, traduit et souligné par nous).
Qu'il s'agisse d'une motion adoptée (et connue du seul CCI) dans une assemblée, ne change rien au fait que le CCI l'appuie ouvertement, comme un exemple à suivre. Le CCI des liquidateurs exprime ainsi publiquement sa "solidarité" avec la police, avec les CRS et les gardes mobiles. Et alors même que ces derniers venaient juste, lors de la manifestation de la veille, d'envoyer un ouvrier à l'hopital qui se trouve encore aujourd'hui dans le coma, entre la vie et la mort. Et il ne s'agit pas là d'un dérapage isolé lié à un simple opportunisme vulgaire vis-à-vis d'étudiants qu'on ne voudrait pas contredire pour mieux les caresser dans le sens du poil et recruter :
"Les étudiants et les jeunes en lutte ne se font aucune illusion sur le rôle des prétendues "forces de l'ordre". (...) Cependant, certains (...) ont tenté de discuter avec les Gardes Mobiles (...) Ceux qui ont essayé de discuter avec les gardes mobiles ne sont pas des naïfs. Au contraire, ils ont fait preuve de maturité et de conscience. Ils savent que derrière leurs boucliers et leurs matraques, ces hommes armés jusqu'aux dents sont aussi des êtres humains, des pères de famille dont les enfants vont être eux aussi frappés par le CPE (...)" (tract du CCI du 11 mars 2006, nous soulignons).
Ici, le CCI appelle à dialoguer, à comprendre et à se solidariser avec les CRS, la police anti-émeute, anti-ouvrière, sous le prétexte qu'ils sont des "êtres humains" et "des pères de famille avec des bas salaires" !
Mais tout militant du CCI sait (ou savait ?) que l'Etat actuel est l'organe de domination de la classe capitaliste, domination qui repose sur deux piliers : la mystification idéologique et la répression. Il sait (ou savait ?) aussi que la police anti-émeute, les CRS et les gardes mobiles en France sont un des principaux instruments de répression dont dispose l'Etat capitaliste. Il sait (ou savait ?) qu'ils sont formés non seulement par "des êtres humains avec un bouclier et une matraque" mais aussi par un corps institutionnel organisé et discipliné, hautement entraîné tant physiquement qu'idéologiquement dans l'art de casser sans remord les crânes d'ouvriers et d'étudiants. C'est-à-dire que leur unique "travail", leur unique fonction, est de réprimer brutalement les mouvements des masses ouvrières. Il sait (ou savait ?) aussi que la présence des CRS dans les manifestations actuelles n'a pas pour objet de s'affronter aux groupes minoritaires violents (souvent manipulés par la police elle-même), ni de protèger les vitrines des boutiques (et encore moins de "protèger" la liberté de manifestation !), mais avant tout de terroriser les masses qui veulent lutter, les dissuader d'essayer de sortir du cadre de l'ordre établi et imposé par la bourgeoisie.
Alors, pourquoi le CCI en vient-il à saluer le "dialogue" et la "solidarité" avec les CRS ? Sinon pour cacher le caractère répressif de l'Etat capitaliste et instiller la confiance dans ses instruments ! Sinon pour cacher que, tôt ou tard, dans un prochain mouvement, quand les masses ouvrières s'affronteront et briseront le contrôle idéologique et politique des syndicats et des partis de gauche du capital, ces masses (et non les groupes minoritaires) devront aussi s'affronter et s'opposer à la répression menée par les institutions spécialisées de l'Etat que sont les CRS et les gardes mobiles !
Finalement, pour compléter le tableau de l'attitude opportuniste désastreuse du CCI actuel, nous ne pouvons laisser de côté que, parallèlement, cette organisation a créé une espèce de "milice" pour empêcher par la violence physique que les militants de notre fraction ne s'approche du lieu où il tient ses réunions soi-disant "publiques" à Paris... sous le prétexte que nous serions des collaborateurs de la police !
C'est-à-dire que dans la réalité de la lutte des classes, le CCI actuel se solidarise avec la police, les CRS et la gendarmerie, et se réserve l'exercice de la violence uniquement contre le camp communiste et les révolutionnaires !
Mais cette trahison ouverte, évidente, de la véritable position du CCI, de la Gauche communiste et de toute l'histoire du mouvement ouvrier, est accompagnée, en passant d'une autre liquidation d'une position classique des communistes : "Nous les [les étudiants] appelons à faire entendre leur voix, à participer massivement et dans le calme à la manifestation du samedi 18 mars contre le travail précaire et le chômage, contre la répression, contre les atteintes au droit de grève. Le droit de grève, la liberté d'expression (sic !) sont des acquis des luttes de la classe ouvrière au 19e siècle" (tract du CCI du 16 mars, nous soulignons).
Outre la défense et la solidarité avec les CRS, le CCI d'aujourd'hui défend, comme orientation politique, que le mouvement parti des universités se doit de s'engager dans la défense du... droit bourgeois !
C'est-à-dire que dans la réalité de la lutte des classes, le CCI actuel défend le droit bourgeois !
Solidarité avec les flics, défense du droit bourgeois, tout cela ne vient que confirmer une fois de plus que le CCI actuel n'est plus le CCI. Pire, cela confirme qu'il s'éloigne chaque jour un peu plus du camp communiste et du prolétariat.
Il n'a plus aucun droit à se revendiquer du CCI. Plus aucun droit à se revendiquer de ses positions programmatiques. Plus aucun droit à se revendiquer de la Gauche communiste.
Seule notre fraction défend et représente le CCI historique.
Fraction interne du CCI, 30 mars 2006.
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