Présentation du bulletin 29

Ce bulletin n°29 clôt une année 2004 riche en événements pour l'ensemble de la société, pour la classe ouvrière, pour le camp prolétarien et, en particulier, pour notre fraction.

Nous ne ferons pas, dans cette brève présentation, un tour d'horizon complet de l'évolution de la situation internationale, nous nous contenterons de souligner les faits saillants qui montrent l'orientation de plus en plus claire que prend la société bourgeoise. Une orientation guerrière marquée par des tensions impérialistes et une aggravation de la crise économique ; celles-ci induisant des attaques féroces contre une classe ouvrière qui, dans de nombreux pays, a commencé de relever la tête.

La guerre en Irak ne peut masquer le fait que c'est dans de nombreuses régions du monde que les tensions entre puissances impérialistes, de premier, deuxième ou troisième ordre, se livrent à des attaques de plus en plus directes; que chacune de ces puissances s'efforce de conserver ses propres zones d'influence et, si possible, de les étendre.

La région du Proche-Orient, bien sûr, avec le conflit entre Israël et les palestiniens, vient à l'esprit et l'interminable enchaînement des massacres entre ces deux peuples n'en finit pas de mettre la région à feu et à sang.

L'ensemble de la région du Golfe est sous tension et les marchandages, les jeux d'influence troubles et nauséabonds des principales puissances capitalistes font peser des menaces terribles sur les populations locales.

Le Caucase, le sud de la Russie et des républiques de l'ex-URSS sont aussi engagés dans un tourbillon d'instabilité et, là aussi, les tensions et les intérêts contradictoires des impérialismes grands et petits provoquent des conflits et des guerres dont les populations sont les premières victimes.

Les tensions entre l'Inde et la Chine, si elles sont pour le moment un peu en sourdine risquent de déboucher, à un moment ou à un autre, sur un conflit plus ou moins ouvert et déclaré.

Et l'Afrique, enjeu d'une concurrence effrénée entre divers puissances, dont la France en premier lieu, subit des conflits à répétition dont le dernier en date, en Côte d'Ivoire, a vu l'impérialisme français lâcher la bride à ses soudards et procéder à des massacres au nom de la défense des droits de l'homme, de la démocratie et de tous les beaux sentiments.

Tous ces conflits, toutes ces guerres obéissent à une logique que notre fraction a mise en évidence voilà déjà près de 3 ans (voir bulletin n°14).

Au plan de la crise économique, l’évolution spectaculaire du prix du pétrole et de l’ensemble des matières premières, le cours du dollar par rapport à l’euro, l’énormité des déficits budgétaires, économiques, commerciaux de l’ensemble des pays et notamment les plus puissants (USA et pays européens en tête), tout cela ne fait qu’exprimer une réalité bien concrète : la crise de surproduction généralisée, la faillite du système capitaliste.

Et que dire, à ce niveau, des pays du tiers-monde, d’Afrique, d’Amérique du Sud, etc. Là où la misère était déjà la norme, où les conflits entre grandes et moyennes puissances apportent un surcroît de barbarie et de désolation, là où la survie même de dizaines de millions de personnes est en jeu !

Dans les pays "riches", la classe ouvrière subit les conséquences de cette situation à travers des attaques à ses salaires, à ses conditions de travail et de vie, au chômage, à la remise en cause des maigres garanties au plan de la santé, de la retraite.

Après l’année 2003 qui avait vu des luttes en France, en Italie, en Grande-Bretagne, etc., 2004 a été marqué par la continuation et le développement de réactions ouvrières face à ces attaques. Les luttes récentes en Italie (FIAT, par exemple) font suite à des mouvements d’importance dans le pays le plus important d’Europe, le centre du capitalisme – et donc de la classe ouvrière - dans ce continent : l’Allemagne.

On le voit, la reprise des luttes de la classe, engagée en 2001 en Argentine, se poursuit et s’amplifie. Après une longue période de repli, la classe se réengage dans la lutte et, si elle connaît bien des difficultés et des faiblesses, ce mouvement est en marche.

Sur tous ces plans, il ne fait aucun doute que l’année qui s’annonce ne fera que confirmer cette logique ; aggravation de la crise économique, accentuation des tensions impérialistes, attaques renouvelées contre la classe et réactions de celle-ci. Les mois à venir promettent aux minorités révolutionnaires un champ d’action et d’intervention croissant.

Or, cette année qui se termine a aussi été marquée par des évolutions particulièrement positives au sein du camp prolétarien, parmi les groupes communistes et les éléments en recherche de cohérence politique.

Au premier rang de ces évolutions positives, nous relevons le rôle de plus en plus clairement affirmé de la part du BIPR : ce groupe est bien le principal pôle de regroupement des énergies révolutionnaires et le travail entrepris en Allemagne, en France (avec le début de tenue de réunions publiques à Paris, notamment), en Argentine, est de bonne augure pour le développement de la présence et l’expression d’une voix communiste au sein de la classe.

L’Argentine, justement, que nous évoquons ci-dessus, est aussi un signe du fait que la situation historique, son cours, et en particulier les luttes ouvrières, produisent, à plus ou moins longue échéance, un besoin de clarification au sein de minorités combatives. L’émergence du Nucleo, puis du Circulo en Argentine est l’expression de ce besoin de clarification et de rapprochement des positions communistes qui se manifeste dans la classe1.

Quant à notre fraction, si certains lui avaient promis un sort funeste (ne se contentant pas de le promettre, ils le souhaitent et tentent d’y contribuer !), force est de constater qu’avec ses 29 bulletins en 3 ans, avec ses textes d’analyse de la situation, son intervention dans les luttes ouvrières chaque fois que nécessaire et possible, sa participation au travail de regroupement engagé par le BIPR, notre fraction est là et bien là. Et elle continuera d’être là dans l’année qui vient (et les suivantes) pour poursuivre ce travail essentiel.

Le 26/12/2004

Notes:

1. Signalons que le Circulo vient de publier sur son site une contribution au débat sous la forme d’un texte à propos de la question du chômage. Nous encourageons l’ensemble des groupes et camarades à se pencher sur cette contribution intéressante. Nous y reviendrons dans un prochain bulletin.