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Le CCI et les falsifications de l’histoire du mouvement ouvrier

Le CCI, depuis 3 ou 4 ans, est devenu coutumier de la falsification de l’histoire afin de la relooker à sa façon. Nous l’avons constaté plusieurs fois sur des questions importantes (1) et notamment concernant :

1/ une fable selon laquelle Rosa Luxembourg se serait procuré un pistolet pour se protéger de Léo Joguiches. Dans aucun livre sérieux on ne retrouve accréditée cette sordide anecdote. Le biographe le plus reconnu de Rosa, J. P. Nettl, dans « La vie et l’œuvre de Rosa Luxembourg » (2) en fait part très brièvement (page 368, du tome 1) et sans y accorder de l'importance, en citant Louise Kautsky. Dans le CCI, cet acte manifestement inventé par des personnes mal intentionnées et utilisé(3) par le camarade K (4) devait servir à défendre l’idée que, dans une organisation révolutionnaire, une violente hostilité peut régner entre des militants, en l'occurrence des couples, et les amener à s’autodétruire sans que cela pose problème à l’organisation et à leurs camarades. Cette lamentable démarche avait pour but de justifier, en interne, les attitudes du couple infernal et leader des « liquidateurs », Peter et Louise qui, à partir de leurs démêlés et autres agissements équivoques, ont pour le moins entraîné l’explosion des organes centraux du CCI.

2/ la moralité et l'honnêteté de Bakounine, comme nous l’avons montré dans notre texte « Pour justifier ses trahisons, le CCI actuel, réécrit l’histoire du véritable combat de Marx contre Bakounine », paru dans notre bulletin n° 18 en réponse à un article de la Revue Internationale (numéros 110 et 111). Nous dénoncions alors les travers du CCI consistant à "jeter par dessus bord ce qui était essentiel dans ce combat" (entre le marxisme et l'anarchisme) pour "n'en retenir que le moins important et le plus discutable" (Cf. notamment les accusations fausses et injustes lancées contre la personne de Bakounine concernant de prétendues malhonnêtetés comme une captation d'héritage et un vol d'argent). Ces inventions reprises en ce début de 21ème siècle ont servi à étayer les accusations mensongères que le CCI actuel a lancées contre notre fraction et à justifier son "combat" contre le clanisme et pour la discipline communiste, en réalité pour une discipline « formelle » et fausse qui a été introduite en son sein.

3/ les "malheurs" de Nicolaï Outine qui aurait été poussé dans un lac en Suisse par des amis de Bakounine parce qu'il avait participé à l’enquête pour mettre à nu les manipulations de ce dernier au sein de l’AIT(5). Il s’est avéré par la suite que Outine était, lui-même, un agent du Tsar. Ce montage historique fait par le CCI d'aujourd'hui est là pour dénoncer ceux qui remettent en cause les travaux d'une commission d’enquête et pour imposer à tous son "infaillibilité". Aujourd'hui, au sein du CCI, tout ce qu'affirme une telle commission est « parole d’évangile » ; la critiquer c'est, ipso facto, se reconnaître comme un coupable potentiel et même très certainement un coupable réel (6).

4/ la soi-disant rupture organisationnelle de 1903 qui serait la preuve irréfutable que les clans et les gourous existaient aussi dans le POSDR ; mais surtout que c'est la lutte contre cette tare qui aurait sauvé les bolcheviks et en aurait fait le parti de la révolution. Voilà comment le CCI réécrit l'histoire du bolchevisme (nous publions dans ce même bulletin une réponse sur cette question).

Comment peut-on prendre au sérieux le CCI qui, du fait de sa dérive actuelle, tend à réécrire systématiquement l’histoire ? Le CCI, en répandant des mensonges ignobles sur l’histoire du mouvement ouvrier, apporte objectivement son soutien au sale boulot que fait la bourgeoisie quand elle cherche à déconsidérer ce dernier aux yeux des prolétaires d'aujourd'hui ; en fait, c'est lui-même qu'il déconsidère ainsi.

Mais, nous avions dit que sa dégénérescence actuelle devait malheureusement l’entraîner jusqu’à une réécriture de l’histoire de tout le mouvement ouvrier à travers son interprétation politique actuelle du monde et de l’histoire. C’est ce qu’il fait. Et, c’est tout à fait le cours normal de l’opportunisme en politique.


Notes:

1. Il y en a d’autres plus mineures et factuelles.

2. Editions Maspéro, Paris, 1972 d’après l’éditions’ originale Oxford University Press de 1966.

3. Fable reprise, sans la moindre mention des sources, ni la moindre expression d'un doute sur la véracité des "faits". Au questionnement que nous avions eu en août 2001 sur la source de cette "anecdote", un défenseur de la ligne "liquidationniste" nous a fourni tardivement (octobre de la même année), comme référence, le livre de la trotskiste américaine E. Ettinger, « Rosa Luxemburg, une vie » Belfond, page 180. Mais cette référence "moderne" est encore plus incertaine que les autres puisque la rédactrice ne fournit aucune source sur cette prétendue ‘nouvelle découverte’ au sujet de Rosa. Par conséquent, le CCI se sert de faits non-avérés et non vérifiés pour son argumentation politique ! Quelle pauvreté !

4. Membre de la commission d’investigation et également liquidationniste en chef.

5. C'est encore une "affirmation" du même K., décidément très inventif. Qui donc lui souffle ces inventions étranges ?

6. Il est important de noter que le CCI n’a pas infirmé le contenu de notre réponse sur Bakounine et l’AIT. Par contre, il faut noter aussi qu’il n’utilise plus l’exemple de l’exclusion de Bakounine de l’AIT pour étayer ses "théories", si ce n’est par un tout petit paragraphe ridicule, modeste et de circonstance pourrait-on dire, dans l’article de la Revue Internationale.


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