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México,
D.F., marzo, 2003
Compañeros de la FICCI
L'argument que défend cette contribution, est centré sur la critique de l'idéalisme de la conception du CCI sur l'activité politique, en particulier, sur l'aspect de l'intervention dans les luttes de la classe ouvrière. On critique l'asepsie, le purisme et le rapport d'extériorité avec lequel le CCI prend position face aux réponses spontanées et partielles de la classe ouvrière contre les attaques du capital. On peut observer que :
- le CCI semble ne pas concevoir d'autre manière de prendre position sur les mouvements de la classe ouvrière qu'à partir de la critique de leurs insuffisances et déviations. Le CCI a opté pour maintenir une distance critique à l’égard des mouvements naissants de la classe ouvrière. Il ne se conçoit pas comme une partie constitutive et constructive de ceux-là puisqu'une fois qu'il a mis l'accent sur la critique, il se désintéresse du problème de l'intervention ou d'assumer ses responsabilités dans des mouvements dont il désapprouve le cours à l'avance. Cette position est manifeste dans la répulsion à "accepter" les confusions de la classe ouvrière avec la conviction qu'il puisse contribuer à leur clarification politique. De ce fait, se retrouvent éliminées les possibilités d'intervention dans ces mouvements que ce soit pour tracer des perspectives sur les alternatives immédiates que ces mouvements rencontrent, pour leur donner une diffusion dans sa propre presse ou pour montrer une attitude solidaire face à la répression car cela est conçu comme des concessions aux causes perdues, à la démagogie, au gauchisme et à l'immédiatisme ;
- le manque de stratégie sur comment intervenir dans des mouvements qui partent d'un niveau de conscience et de capacité organisationnelle donné fait apparaître l'incapacité du CCI à influer sur le cours des événements, ou ce qui est encore plus probable et nécessaire, s'oppose au rapprochement des travailleurs d'un niveau supérieur de conscience à partir de leurs expériences immédiates et, non seulement à partir de la critique général du capitalisme et du syndicalisme ;
- enfin, on va essayer de démontrer comment l'idéalisme du CCI, compris comme l'incapacité et l'abstentionnisme pour intervenir dans les luttes immédiates et concrètes de la classe ouvrière, trouve dans le machiavélisme de la bourgeoisie un de ses arguments les plus convaincants. L'idéalisme et le machiavélisme font la paire dans la conception du CCI à chaque fois qu'on fait passer avant la nécessité de dénoncer l'intervention machiavélique de la bourgeoisie justifiant ainsi le renoncement au combat contre ce machiavélisme à partir de l'intervention pratique dans les luttes des travailleurs.(1)
De mon point de vue, l'attitude du CCI face aux événements d'Argentine ne peut avoir d'autre qualificatif que celui de FIASCO. Fiasco face à une classe ouvrière, bien évidemment au chômage et démembrée par la crise économique et sociale qui s'abat sur le monde et sur ce pays en particulier, pour laquelle cette organisation qui se dit ouvrière et révolutionnaire n'a eu d'autre considération que le mépris et la superbe. Cependant, pour les militants, ex-militants et sympathisants du CCI, ce fiasco n'existe pas. L'attitude assumée par le CCI n'a pas été une surprise, ni le produit d'une dégénérescence récente mais l'extrapolation et le résultat amené à ses ultimes conséquences d'une attitude caractéristique du CCI. De la sorte, la dégénérescence du CCI n'a pas été la distorsion des principes du CCI mais la culmination de comportements et de positions politiques distincts et permanents. L'importance de cela réside dans le fait que je ne considère pas suffisant et convenant le "retour" aux principes originaux, au programme original, au CCI "d'avant", comme le proclame la FICCI car cela amènerait à un retour aux mêmes sources des problèmes qui ont conduit à la crise que traverse aujourd'hui le CCI, et non à leur dépassement.
La divergence la plus importante pour laquelle j'ai pris des distances avec le CCI, est la position que j'ai qualifiée comme une espèce de "distanciation" par rapport aux expressions de combat de la classe ouvrière. Le CCI a adopté l'attitude de critiquer les insuffisances et les distorsions des expressions de lutte de la classe ouvrière comme forme d'intervention au sein de la classe ouvrière dans la mesure où celle-ci se retrouve encore attachée à l'encadrement syndical ou à d'autres formes de domination bourgeoise - nationalisme, gauchisme, interclassisme, etc. -. Pour le CCI, l'action de démystification de la conscience des ouvriers a été un axe fondamental. Tant que les luttes ouvrières sont dirigées par la bourgeoisie au travers des syndicats, le CCI a assumé comme question centrale la rupture avec cette dynamique en alertant les ouvriers sur la manipulation qui s'exerce contre eux. Dans ce sens, pour être en condition d'effectuer cette tâche, le CCI s'est donné comme priorité la critique sans concession de toute forme de domination bourgeoise et a assumé comme un coût inévitable le fait de se situer contre la classe ouvrière comme condition obligée tant par convenance que par effectivité politique de mener cette tâche, en contraste avec l'immédiatisme, le désespoir ou l'entrisme de ceux qui ont jugé nécessaire de participer dans les luttes ouvrières bien que souffrant des erreurs et des illusions de la classe ouvrière. Pour le CCI, ces erreurs et illusions peuvent devenir fatales. C'est la raison pour laquelle il s'est distingué par une démarcation zélée et indéfectible et une distanciation critique afin d'obtenir la clarification des masses même au prix de l'antipathie et de la marginalisation politique.
Je veux préciser que par "intervention" politique, je ne me réfère pas exclusivement à l'activité pratique comprise comme l'engagement dans l'organisation matérielle des grèves, des manifestations, des blocages de route, des protestations, etc. Je me réfère au travail très important de la presse révolutionnaire et comment on insère celle-ci dans les luttes des ouvriers. Je critique, par exemple, le fait que le CCI paraisse considérer que la simple information d'un mouvement revient aux moyens de communication bourgeois.
Par rapport à la situation en Argentine, nous retrouvons le même positionnement politique. Pour le CCI, la priorité d'une organisation révolutionnaire dans de tels moments, est celle de toujours : clarifier et démystifier, toujours du dehors, c'est-à-dire en maintenant une relation d'extériorité par rapport au conflit de classe.
"En effet, la pire erreur que puissent commettre les organisations d'avant-garde du prolétariat mondial serait de semer des illusions au sein de la classe ouvrière, en l'encourageant dans ses faiblesses et en lui faisant prendre ses défaites pour des victoires. Une telle erreur, loin de participer à aider le prolétariat à reprendre l'initiative, à développer ses luttes sur son propre terrain de classe, à s'affirmer comme seule force sociale antagonique au capital, ne peut, au contraire, que rendre sa tâche encore plus difficile." (2)
Pour le CCI, "un examen sommaire des prises de position, des revendications et du type de mobilisation des assemblées populaires de quartier qui ont proliféré à Buenos Aires et se sont étendues à tout le pays" ont montré "dans toute sa crudité" que la convocation au "cacerolazo" de février 2002, les critiques à l'ultra-libéralisme, aux multinationales, à la corruption, etc. sont profondément marquées "par le nationalisme le plus extrême et réactionnaire" (3). Et, face aux luttes et aux mobilisations menées par les piqueteros, le CCI pose le questionnement programmatique suivant :
"La première question a laquelle nous devons répondre est la suivante : ces luttes ouvrières qui ont explosé aux quatre coins du pays et dans de nombreux secteurs, se sont-elles inscrites dans une dynamique pouvant déboucher sur un mouvement uni de toute la classe ouvrière, un mouvement massif capable de briser les contre-feux mis en place par la bourgeoisie (notamment ses forces d'opposition démocratiques et ses syndicats) ? A cette question, la réalité des faits nous oblige à répondre clairement : non.(...). Au contraire, du fait de son incapacité à se porter aux avant-postes du mouvement, ses luttes ont été noyées, diluées et polluées par la révolte sans perspective des autres couches sociales qui, bien qu'elles soient elles-mêmes victimes de l'effondrement de l'économie argentine, n'ont aucun avenir historique. Pour les marxistes, la seule méthode permettant de ne pas perdre la boussole et de pouvoir s'orienter dans une telle situation se résume dans la question : qui dirige le mouvement ? Quelle est la classe sociale qui a l'initiative et marque la dynamique du mouvement ?" (4)
La réponse a comme destinataires les organisations "empiristes" comme le BIPR.
"S'agit-il d'un mouvement où, comme le pense le BIPR, le prolétariat a développé son "auto-organisation" et sa "rupture" avec le capitalisme ? Notre réponse est claire et nette : NON. Le prolétariat en Argentine s'est trouvé submergé et dilué dans un mouvement de révolte interclassiste. Ce mouvement de protestation populaire, dans lequel la classe ouvrière a été noyée, n'a pas exprimé la force du prolétariat mais sa faiblesse. Celui-ci n'a été en mesure d'affirmer ni son autonomie politique, ni son auto-organisation." (5)
"Et là dessus, le BIPR commet une grave erreur de méthode. Contrairement à sa vision photographique et empiriste, ce n'est pas le prolétariat qui a entraîné les étudiants, les jeunes, des parties importantes de la petite bourgeoisie, mais c'est précisément l'inverse. C'est la révolte désespérée, confuse et chaotique d'un ensemble de couches populaires qui a submergé et dilué la classe ouvrière (...).Pour cette raison, les spéculations qu'ont attisées les milieux trotskistes, anarchistes, autonomes, et de façon générale, les milieux 'anti-mondialisation' à propos des événements en Argentine, en les présentant comme 'le début d'une révolution', un 'nouveau mouvement', la 'démonstration pratique qu'une autre société est possible', sont extrêmement dangereuses. Le plus préoccupant, c'est que le BIPR s'est fait l'écho de ces confusions en apportant sa contribution aux illusions sur 'la force du prolétariat' en Argentine. Ces spéculations désarment les minorités que sécrète le prolétariat et qui sont aujourd'hui à la recherche d'une alternative révolutionnaire face à ce monde qui s'écroule. C'est pour cela même qu'il nous paraît important d'éclaircir les raisons pour lesquelles le BIPR croit voir de gigantesques 'mouvements de classe' dans ce qui n'est rien de plus que des moulins à vent de révoltes interclassistes".( 6)
Pour ma part, il me reste à demander au CCI : si la classe ouvrière se trouve soumise à une révolte interclassiste où elle est dominée par une idéologie qui est réactionnaire même si elle est recouverte d'un langage radical - une lecture de la réalité du CCI qui est correcte mais qui ne nécessite aucune méfiance spéciale et qui, de fait, ne peut être opposée à la "naïveté" de ceux qui croient qu'une organisation révolutionnaire doit faire plus que signaler les faiblesses du mouvement "réellement existant" -, donc qu'est-il nécessaire de faire pour impulser l'"identité et l'autonomie de classe" ? Est-ce que cette situation est une raison pour se distancier du problème ou pour s'y engager ? Le raisonnement du CCI semblerait être le suivant : comme la classe ouvrière argentine est confuse et qu'elle n'est pas à la tête du mouvement de masses, alors ne faisons rien pour que la classe ouvrière dépasse sa confusion et qu'elle se mette à la tête du mouvement de masses. Les raisonnements du CCI sont circulaires et ne sortent jamais de cela. En réalité, l'attitude du CCI ne lui sert que pour auto-vérifier ses thèses comme s'il disait la chose suivante : la classe ouvrière n'est pas à la tête du mouvement de masses ; et, pour cela, il ne fera rien pour que cet état de choses se renverse ; si tous les communistes ont cette attitude, un tel état de choses ne sera pas renversé, et le pronostic du CCI sera vérifié.
Enfin, s'il y a quelque chose qu'on ne voit pas, c'est où se situe le CCI comme facteur actif et contribuant de la dynamique en cours. C'est à un tel point qu'il semblerait que le CCI veuille attendre l'occasion d'un mouvement insurrectionnel mené par les ouvriers métallurgistes allemands se dirigeant sur Berlin, avec une pleine conscience communiste après avoir instauré le double pouvoir soviétique, chantant l'Internationale et ayant dépassé tous les résidus de nationalisme qui serait manifeste par les drapeaux rouges et le coude à coude avec les travailleurs immigrants turcs et yougoslaves, tout en ayant laissé de côté tous les étudiants petit-bourgeois si bizarres... Je me pose la question : si c'est là le seul moment précis pour intervenir, alors à quoi servent les révolutionnaires ?
Je veux insister que mon intention n'est pas de sous-estimer la contribution précieuse qu'a apportée le CCI à la classe ouvrière, à la défense de la perspective communiste durant tout ce temps. Je ne prétends pas affirmer que l'effort pour forger la conscience ouvrière révolutionnaire ne soit pas dirigée, précisément, vers le dépassement de la domination idéologique bourgeoise comme condition fondamentale de l'action authentiquement révolutionnaire. Ce que j'objecte est la manière avec laquelle le CCI conçoit son lien avec les mouvements sociaux réels, plus précisément l'absence de liens ou médiations qui permettent aux travailleurs engagés dans les luttes immédiates ou même en affrontements ouverts de classe (comme en Argentine), d'accéder à un type de conscience plus élevée. Je ne perçois pas non plus comment la Gauche communiste puisse se faire chaque fois plus présente au sein de la classe ouvrière si l'empreinte du CCI se maintient. Je ne considère pas que la critique du capitalisme en général permette la conversion à la cause communiste des ouvriers engagés dans des affrontements concrets et particuliers (législation du travail, salaires, retraites, licenciements) ni comment elle permettra de développer une plus grande présence de l'organisation au sein des mouvements et organisations prolétariennes. En peu de mots, je considère que la presse révolutionnaire doit se charger non seulement de la critique des insuffisances et déviations du mouvement réel mais aussi des décisions et des options auxquels il est confronté, ainsi que la défense face à la répression et la diffusion de sa cause même s'il convient d'y faire des critiques pertinentes.
Les paramètres de cette discussion ont déjà été donnés dans les débats entre le CCI et le BIPR. Cependant il convient de prendre position maintenant que se sont accumulées les expériences, à mes yeux suffisantes, pour déterminer quelle perspective est correcte. Une observation centrale faite par le BIPR au sujet de la question des syndicats se trouve cité dans un texte du CCI :
"Vous avez encore la vision d’une classe ouvrière ayant la conscience 'souterraine' de la nécessité de détruire le capitalisme. Pour vous, la seule 'mystification' qui entrave la lutte est celle mise en place par les syndicats. Si la classe ouvrière était seulement 'démystifiée' de son syndicalisme alors elle prendrait le chemin révolutionnaire. C’est un des exemples de votre idéalisme semi-religieux. La méthode marxiste sait que la classe ouvrière deviendra révolutionnaire à travers son expérience pratique et le programme révolutionnaire que nous défendons correspondra plus exactement aux besoins révolutionnaires d’une classe dont la conscience s’élève. La question ne sera pas : 1. De 'démystifier' les ouvriers, 2. Ensuite d’entrer en lutte. La démystification, la lutte et la réappropriation de son propre programme vont toutes survenir simultanément comme partie du mouvement contre le capitalisme." (7)
Un document du BIPR, Orientations méthodologiques de l'analyse de la crise argentine [en espagnol sur le site du BIPR : www.ibrp.org : Directrices metodológicas del análisis de la crisis argentina (‘estancamiento económico’)] reprend la même problématique par rapport au cas de l'Argentine. La discussion est dirigée contre le GPM bien que par son contenu et la référence explicite, elle fait aussi allusion au CCI (8). Comme on peut l'apprécier, la critique dirigée contre le GPM convient à la perfection au cas du CCI :
"Votre absence absolue de compréhension des médiations qui unissent l'activité présente des classes et couches sociales du capitalisme avec l'objectif final du mouvement prolétarien. Une telle immaturité réside essentiellement dans le fait que votre 'compréhension' et votre attitude face à ce qu'il faut faire, ne se présente pas sous une forme concrète et médiate. Mais abstraite et immédiate. Cela vous conduit à établir l'opposition entre le mouvement réel et un principe abstrait d'organisation qui n'a de sens que dans la représentation que le GPM s'en fait. Bien que, sans doute, il ait la capacité suffisante pour voir, dans une lointain apparemment inaccessible, l'objectif politique et organisationnel du mouvement prolétarien, le GPM est incapable d'apprécier consciemment les pas concrets qui peuvent amener à cet objectif, les moyens concrets qui découlent de sa vision, même correcte sur de nombreux points. Justement, l'incapacité à voir les liens dynamiques entre les événements actuels et les objectifs révolutionnaires, c'est ce qui distingue le marxisme dialectique du simple utopiste qui se conforme seulement à l'appréciation de l'objectif et de l'idéal, les contemplant soit comme quelque chose qui doit se réaliser par soi-même, organiquement, ou comme un phénomène séparé des luttes et des efforts présents du prolétariat ou aussi comme quelque chose dépendant de sa volonté pure" (9)
"Seul celui qui vit isolé et enfermé dans sa propre bulle intellectuelle peut penser que le marxisme puisse vivre dans une sphère d'idées complètement logiques... Nous ne pouvons pas éviter d'être dans cette contradiction avec les arguments critiques du GPM et du CCI... De même que toutes les sectes, les deux organisations en question se limitent à poser des qualificatifs à l'histoire et à condamner comme 'déviationnistes' tous les événements qui sortent de leurs schémas. Au lieu de chercher la possibilité objective de leur action, le CCI et le GPM se limitent à critiquer la situation puisqu'elle ne correspond pas à la grandeur de leurs principes. A aucun moment, ces gens se posent le problème de la transposition de la théorie dans la pratique, ni ne donnent aux avant-gardes de classe naissantes en Argentine d'indication sur les méthodes organisationnelles pour réaliser concrètement le programme communiste dans et au travers des luttes sociales actuelles" (10).
Au contraire, le positionnement du BIPR part des conditions réellement existantes, c'est-à-dire des ouvriers en chair et en os réellement existants ainsi que du niveau de conscience réellement existant, de la coexistence réellement existante avec les autres classes sociales dans les pays réellement existants, avec l'objectif d'assumer les tâches et les décisions pratiques qui nous sont dégagées par l'objectif final, le communisme :
"Nous ne défendons pas une opinion politique abstraite qui ignore les problèmes de leur traduction concrète dans la lutte de classes. Nous n'essayons pas d'exercer le rôle de gardiens d'une doctrine fermée et parfaite en soi, mais de lire l'histoire. Dans le jardin fermé du fidéisme, des doctrines desséchées, on peut échapper aux contradictions et conflits. Mais non seulement, nous essayons d'assumer le travail d'analyste qui consiste à lire dans l'histoire, mais aussi celle du révolutionnaire qui consiste à la transformer. Comme analystes, nous lisons dans ce qui arrive dans une société complexe où se croisent et s'entrecroisent les agents sociaux les plus différents et nous comprenons qu'il est pratiquement impossible d'élaborer une discours parfait, formellement cohérent dans tous ses détails, complètement aseptisé et épuré de nuances et de contradictions." (11)
Pour ma part, je ne trouve pas dans le BIPR la naïveté et l'irresponsabilité que le CCI lui attribue. Mais au contraire, j'y trouve un souci réel et réaliste (c'est-à-dire marxiste) pour faire valoir la perspective communiste dans une dynamique en cours qui n'est pas ajustée aux paramètres idéaux que nous désirerions.
"Que nous enseigne ce qui est arrivé jusqu'à aujourd'hui en Argentine et dans les pays voisins ? En premier lieu que l'illusion d'un mouvement révolutionnaire organique et purement prolétarien s'est complètement diluée. Le prolétariat n'est en vertu de la crise qu'une force possible. Bien. Comment cette force possible doit-elle se convertir en réalité comment le prolétariat - aujourd'hui effectivement simple objet du processus économique et seulement potentiellement, de manière latente, sujet co-déterminant - peut-il apparaître comme sujet de la réalité ?" (12)
Face à cela, l'attitude de l'organisation révolutionnaire ayant en charge comme "sujet codéterminant" du fait que nous désirons que le "sujet co-déterminant" du processus historique soit la classe ouvrière, est la suivante 13 :
"Nous devons parier sur l'apprentissage réel du prolétariat au travers de son expérience historique, au lieu de prétendre résoudre à l'avance et a priori ses dilemmes et problèmes au travers du mouvement détestable de nos cerveaux." (14)
La critique du GPM amène le BIPR à dévoiler en outre comment, paradoxalement, un effet pervers de l'idéalisme est son apparent opposé, l'empirisme, c'est-à-dire ce même mal dont, selon le CCI, souffrent ceux qui divergent de ses positions :
"Alors que cette organisation [le GPM] circonscrit l'analyse de la situation politique en Argentine à la forme externe que revêt le mouvement social et qu'elle essaie d'ajuster ses phénomènes et expressions à un schéma qu'elle a forgé a priori dans son esprit, nous autres essayons de capter son originalité en identifiant ses forces motrices et ses tendances pour comprendre sa véritable origine et nature ainsi que le sens de son orientation historique. En réduisant les actions croissantes de masses à leurs pures formes matérielles et idéologique et en les examinant uniquement dans leur état positif, on prive la réalité de ses contradictions et de ses facteurs dynamisant. C'est du positivisme de l'espèce la plus crasse d'utiliser les structures et les formes factuelles et idéologiques actuelles comme preuve et légitimation des rapports existants car ceux-ci ne peuvent faire autre chose que de se justifier eux-mêmes." (15)
Mais n'existerait-il pas un danger de tomber dans le pôle opposé, dans une position spéculative ou métaphysique, dans le cas où nous ferions abstraction des formes idéologiques du mouvement réel comme si l'idéologie n'était pas un facteur réel et où nous laisserions dans les mains d'une quelconque substance, la substance prolétarienne, la possibilité de renverser l'état actuel des choses ? La réponse est non dans la mesure où on perçoit les possibilités comme un processus dans lequel il est nécessaire de participer activement :
"Même en avertissant des limites dont souffrent ce type de mouvements, notre ligne de conduite consiste à essayer qu'ils aillent le plus loin possible pour que la masse s'éduque au travers de l'expérience acquise dans la confrontation et que se renforcent les germes de rupture et d'opposition nécessaires pour la formation d'un puissant parti communiste. La question centrale n'est pas, donc, si la révolution peut triompher ici et maintenant, mais de préparer, d'organiser et de sélectionner les forces de classe pour les batailles futures. La minorité révolutionnaire comprend que la confrontation d'aujourd'hui n'est pas un acte définitif et dernier, mais partie d'un chemin indispensable pour provoquer la scission qui conduit au développement de la conscience de classe et disposer le terrain pour l'avancée de l'organisation révolutionnaire du prolétariat. En opposition radicale avec le GPM, nous situons la conscience de classe à une échelle ultramondiale ["ultramundana"] inaccessible pour les simples prolétaires ; pour nous, la véritable conscience de classe ne peut pas seulement résulter de la clarification autocritique du prolétariat au travers du développement de sa propre praxis, c'est-à-dire comme critique révolutionnaire radicale de tout ce qu'a produit le capitalisme en termes de formes sociales et politiques durant la période de lutte précédente." (16)
"On ne peut réduire l'analyse des mouvements sociaux à leur forme idéologique car cela rendrait inaccessible la compréhension de leur genèse et nature sociale et historique. Quand nous abordons l'analyse de phénomènes sociaux-politiques semblables à ceux qu'offre le mouvement piquetero, nous avons l'habitude de distinguer entre le contenu social et historique du mouvement et les formes idéologiques avec lesquelles il se représente à lui-même. En général, ces deux éléments ne coïncident pas et même se contredisent. Notre tâche ici dépasse le champ du commentaire extérieur et de la simple "analyse". Elle s'étend à la sphère du combat pour le développement de la conscience de classe adéquate ; nous ne nous limitons pas à établir des jugements et des examens "de fait", mais nous cherchons l'adéquation de la forme et du contenu du mouvement social en le rendant conscient de ses véritables origines et du destin historique qu'il est appelé à réaliser en vertu des intérêts sociaux objectifs qu'il représente. Une telle chose exige de la perspicacité pour pénétrer dans la signification réelle de ce qui sous-tend les expectatives et les représentations idéologiques des mouvements sociaux. En affichant la réaffirmation de la tendance historique vers le communisme du mouvement piquetero, nous ne sommes pas en train de dire qu’aujourd’hui même celui-ci et les masses qui couvrent son rayon d’action politique peuvent établir la dictature du prolétariat et un nouveau mode de production, nous nous limitons à identifier les germes révolutionnaires du mouvement et à montrer les liens qui rendent possible de travailler à sa clarification politique communiste ; au contraire, à la fin du présent cycle de luttes ou au moment où le mouvement est étouffé, nous sommes aussi loin de la construction d’un grand parti communiste que nous l’étions au moment de son début… Contre toutes les idéologies positivistes qui ne voient dans la réalité immédiate que l’affirmation des formes et structures bourgeoises, nous y voyons l’émergence des forces qui annoncent le devenir historique, ce qui, dans le capitalisme et contre lui, constitue sa négation et annonce le communisme… " (17)
Je veux dire que ce n’est pas l’impulsion de ‘prendre part aux chimères’ ni celle de ‘voir les géants des «mouvements de classe» à la place des moulins à vent des révoltes inter-classistes’ qui amène le BIPR à agir dans le sens où il le fait, mais la préoccupation motivée par la conviction que l’intervention dans le processus est la seule voie réelle par laquelle les communistes pourront, éventuellement, exercer une influence à l’avenir :
"Nous comprenons aussi parfaitement les connotations de type ‘front populaire’ et démocratiques bourgeoises du mot d’ordre 'Gouvernement des travailleurs' et nous savons à quel point il est éloigné de la dictature du prolétariat tant désirée, mais cela n’implique pas qu’il faut nier les facteurs dynamisant de l’antagonisme social en Argentine ni de renoncer à la lutte politique pour la clarification des méthodes et des mots d’ordre adéquats pour réaliser la stratégie révolutionnaire." (18)
Il ne s’agit pas plus du vil entrisme ni de la participation démagogique dans le mouvement réel, dans le seul but d’acquérir de l’audience et des adeptes au prix du programme politique lui-même, mais du choix de la participation qui provoquera sûrement beaucoup de contradictions et de risques ; ceux qui ne les affrontent pas se protègent dans leur doctrinarisme.
"… tandis que la partie sectaire du mouvement communiste penche pour les solutions doctrinaires, la partie révolutionnaire est encline à chercher le lien concret qui unit le niveau et les conditions de la pratique actuelle des travailleurs, d’une part, et l’objectif du mouvement communiste d’autre part. Cela ne signifie pas, en aucune manière, se plier servilement aux événements, mais de trouver dans l’action concrète les points d’inflexion de la praxis reproductrice des conduites et de l’idéologie bourgeoise […] nous avons souligné que ce qui peut être acquis aujourd’hui, c’est une avant-garde de classe, un groupe radicalisé qui se rapproche du marxisme et, c’est à espérer, du Bureau, mais cela ne peut pas être fait en dehors du mouvement, à la marge de ses luttes et initiatives. Si, au contraire, nous nous contentons de qualifier le mouvement de ‘pro-coup d’Etat’, ignorant sa genèse comme réaction élémentaire à la misère et à l’oppression capitaliste, ne profitant pas de l’opportunité de conscientisation offerte par la rébellion, nous nous priverions de la large base qu’un tel mouvement peut apporter au processus de formation du PC et nous limiterions notre action à promouvoir uniquement l’organisation de sectes sans répercussion aucune sur la vie du prolétariat." (19)
Quant à l’autre risque que doivent affronter les organisations révolutionnaires prolétariennes, celui de la confluence du prolétariat avec d’autres secteurs et classes sociales dans sa lutte anticapitaliste, le BIPR propose une réponse satisfaisante aux inquiétudes que j’ai exprimées au CCI et sur lesquelles la FICCI devra se prononcer. Il est certain que la position du BIPR contient plus de contradictions et de difficultés que ceux qui considèrent qu’il est possible qu’existe un mouvement ouvrier non ‘contaminé’ par d’autres classes sociales.
"Le résultat de la démarche métaphysique est curieux ; elle détruit les nuances de la société, tonne contre ses combinaisons, ignore ses synthèses particulières, en quelques mots gomme les conditions réelles sans rien admettre du monde ou ne fait que décrire la société comme un processus biologique, laissant d’un côté les hommes et leurs problèmes, les réduisant aux proportions qu’acquièrent ces choses quand le point de vue de l’observateur se situe, en imagination, en dehors de la terre […] les actions de masses spontanées mobilisent non seulement des secteurs du prolétariat mais aussi d’autres couches de la population. La situation objectivement révolutionnaire mobilise aussi des éléments jusqu’alors inorganisés et inaccessibles au travail organisatif formel (journaliers, chômeurs, sous-prolétaires, etc.), lesquels manifestent dans leurs actions un niveau de conscience de classe infiniment supérieur aux partis et syndicats qui se permettent de les traiter avec mépris comme des secteurs politiquement immatures et ‘sans avenir’ (et ils n’hésitent pas à les appeler ‘lumpen’), comme couches non prolétariennes. L’intervention de ces couches (petites-bourgeoises, ethnies opprimées, etc.) est décisive dans la révolution, mais ce n’est, en aucune manière, une intervention rectiligne. Dans certaines conditions une telle intervention peut susciter la révolution et dans d’autres elle peut aussi bien, avec la même facilité, prendre une orientation contre-révolutionnaire parce que la situation de classe de ces couches ne préfigure en aucune façon une orientation dans le sens de la révolution prolétarienne ni ne peut la préfigurer ; leurs positions politiques dépendent des déplacements de la structure économique et des rapports de force entre les deux classes fondamentales…La direction qu’elles prennent en fin de compte – qui contribue à une décomposition ultérieure de la société bourgeoise ou qui est utilisée de suite par la bourgeoisie ou encore qu’elles se cantonnent dans la passivité une fois qu’elles ont constaté la stérilité de son impulsion, etc. – ne dépend pas intrinsèquement de la nature de ces mouvements mais elle dépend surtout du comportement des classes capables de conscience autonome, à savoir la bourgeoisie et le prolétariat… C’est ici qu’émerge avec clarté la fonction du parti révolutionnaire dans le processus historique même : celle de porter l’action des masses au niveau de l’expérience universelle du prolétariat et du programme communiste, agissant, à ce moment-là, comme direction politique du mouvement. En tant que tel, le parti est un produit du processus historique et de ses dramatis personae réelles et vivantes, et non d’un moment de révélation : du ciel de la conscience supérieure du parti-providence jamais ne pourra descendre la lumière suffisante pour illuminer l’imagination rustre des opprimés." (20)
L’examen du comportement politique précédent du CCI démontre que l’attitude actuelle ne se distingue pas beaucoup de ce qu’a été le comportement traditionnel de cette organisation. S’il est probable que ces traits se sont renforcés récemment, on ne peut que souligner le degré de cohérence et de continuité que maintient le CCI ‘actuel’ avec le CCI ‘du passé’. On peut constater un exemple de cela dans un des événements majeurs de la décennie 90 : les luttes de 95 en France. A cette occasion, le CCI a mis l’accent sur la dénonciation de la manipulation orchestrée par le gouvernement et ayant comme objectif de redonner de la crédibilité aux syndicats.
"Pour éviter que la classe ouvrière entre en lutte avec ses propres armes, la bourgeoisie a pris les devants, la poussant à se lancer dans la lutte prématurément et sous le contrôle total des syndicats. Elle n’a pas laissé le temps aux ouvriers pour se mobiliser à leur rythme et avec leurs moyens… Le mouvement de grèves qui vient de se dérouler en France, s’il est vrai qu’il a mis en évidence le profond mécontentement qui règne dans la classe ouvrière, a été, surtout, le résultat d’une manœuvre de grande envergure de la bourgeoisie avec l’objectif d’entraîner les ouvriers dans une défaite massive et, surtout, de provoquer chez eux la pire des désorientations." (21)
D’après l’appréciation que fait le CCI dans son bilan, le niveau de manipulation syndicale aboutit, à l’extrême, à s’emparer des moyens de contestation de la domination syndicale proposées par la Gauche communiste : extension des luttes au-delà des secteurs et revendications catégorielles, corporatistes, spécifiques à telle ou telle entreprise, en plus des Assemblées générales comme germe du futur soviet…
"La bourgeoisie tente de dénaturaliser les moyens de lutte ouvriers plus particulièrement sur deux plans : 1 - dénaturer l’extension de la lutte en la présentant comme la somme des luttes corporatistes et sectorielles et présentant les moyens de cette extension, l’envoi de délégations à d’autres secteurs, comme la fonction propre et unique des syndicats et des gauchistes. 2 – Dénaturer ce qu’est une vraie Assemblée Générale quand les syndicats appellent à des assemblées générales pour imposer leurs consignes corporatistes et leurs formes divisionistes de 'lutte'…" (22)
Le CCI accordait alors la fonction prioritaire à ce pour quoi il a toujours penché : la dénonciation de la manœuvre de la bourgeoisie, comme il convient que les organisations révolutionnaires le fasse.
"Il est clair que pour cela, il est nécessaire d’identifier préalablement la manœuvre mise en place par la bourgeoisie. Malheureusement, si la manœuvre n’a pas été démasquée par les masses ouvrières (et elle était suffisament sophistiquée pour qu’il en soit ainsi) elle ne l’a pas été non plus par ceux qui ont la responsabilité essentielle de dénoncer les manœuvres que les exploiteurs organisent contre les exploités, c’est à dire les organisations communistes." (23)
Au contraire, le CCI a mis en évidence à cette occasion l’ingénuité et l’irresponsabilité d’organisations comme Battaglia Comunista et la CWO, selon lesquelles les syndicats ont été débordés par l’initiative ouvrière. Selon l’analyse ‘hâtive’ de ces organisations, les syndicats avaient été surpris par la réaction décidée des ouvriers contre les plans gouvernementaux et ce n’est que dans une deuxième phase que les syndicats français, et en particulier la CGT et FO, sont parvenus à prendre en marche le train de la protestation pour récupérer, de cette façon, leur crédibilité parmi les travailleurs
Pour ma part, j’ai dit la chose suivante : il n’est pas question de sous-estimer la capacité de contrôle et de conspiration de la bourgeoisie, l’histoire nous démontre comment la bourgeoisie a été capable de mobiliser la classe ouvrière dans le but de lui faire retourner sa force contre elle-même, sur la façon qu’elle a d’utiliser la provocation, comment elle est capable d’impulser le gauchisme ou de mettre en place des gouvernements de gauche pour atteindre ses objectifs. Le CCI a instruit la classe ouvrière à ce propos et il l’a bien fait. Son apport à ce sujet fait partie du patrimoine dont la classe a besoin pour s'affronter à la bourgeoisie expérimentée et machiavélique.
Cependant j’ai deux objections : en premier lieu, le CCI exagère la capacité de contrôle de la bourgeoisie sur les processus sociaux, il n’existe pas de dynamique sociale qui soit susceptible d’avoir ce niveau de prévention et de domination ponctuelle et systématique, en second lieu, le fait que la bourgeoisie possède cette capacité n’est pas un motif pour que les révolutionnaires renoncent à la participation active dans le sens qu’ils jugent convenir ; c’est à dire que nous pouvons être sûr, en poussant à l’extrême la thèse du CCI, qu’il n’y a pas eu et qu’il n’y aura jamais de mouvement du prolétariat dans lequel la main de la bourgeoisie ne soit présente, que ce soit a priori ou a posteriori ou de n’importe quelle façon, mais toute dynamique sociale est un jeu d’action et de réaction et les révolutionnaires doivent mener leur intervention nonobstant que le prolétariat se trouve dans une situation désavantageuse, pour la simple raison qu’il SERA TOUJOURS EN SITUATION DESAVANTAGEUSE. Je ne crois pas possible, sincèrement, d’attendre des conditions avantageuses, dans lesquelles le prolétariat aurait tout en sa faveur, pour justifier l’intervention des révolutionnaires. Au contraire, je crois que les révolutionnaires doivent intervenir, ne serait-ce que pour répondre à la provocation fomentant le conflit ou bien, s’ils jugent que c’est préférable, temporiser le conflit et même lancer un appel au calme.
L’attitude du CCI en France en 1995 et en Argentine en 2001 ont un dénominateur commun : l’abstentionnisme politique justifié par le machiavélisme, dans le premier cas, et par l’interclassisme dans le second. Dans les deux cas, le CCI renonce à l’intervention au nom de la critique de la manœuvre et de la domination de l’idéologie bourgeoise pour être en condition de ne pas répéter les erreurs dans le futur et préparer les luttes à venir. Dans les deux cas, le CCI s’abstient d’assumer un engagement majeur, d’émettre des directives pratiques face au mouvement réel des événements tels que ceux-ci se déroulent dans la réalité, c’est-à-dire avec les rapports de forces et le niveau de conscience des masses déterminés par la situation concrète. Je ne crois pas que la meilleure mise en garde contre les capacités de contrôle de la bourgeoisie et des syndicats permette de répondre aux situations concrètes et de lier cette situation déterminée et particulière au mouvement plus ample en direction du communisme (la ‘traduction concrète’ et les ‘liens de processus’ selon le BIPR). Pour ces raisons, il me semble que la FICCI se trouve face au dilemme d’aller au bout de son investigation sur les causes qui ont conduit à la ‘dérive’ actuelle du CCI, laquelle ne peut pas se comprendre exclusivement comme le produit d’un coup de force de la part de la ‘fraction liquidationniste’.
Saluts fraternels, T.
Notes:
1. Par rapport à la critique de l'emploi du machiavélisme de la part du CCI, j'ai trouvé des points d'accord avec la réflexion d'un ex-militant de cette organisation qui laisse entrevoir qu'il s'agit d'une problématique qui affecte le CCI "d'avant". Cf. Once Again on the Fatal Flaws of the ICC. Idealism or Marxism, cité par RM, juin, 1999 <http://www.geocities.com/CapitolHill/3303/Inglese/IC/IC18/IdeOrMar.htm>
2. Révoltes ‘populaires’ en Argentine: seul le prolétariat sur son propre terrain peut faire reculer la bourgeoisie - Revue internationale n° 109, 2° trimestre 2002. p. 2
3. Ibidem, p. 4
4. Ibidem..p.4
5. Ibidem p.3
6. Ibidem p.4
7. Cité dans Le besoin de rigueur et de sérieux. Discussion dans le milieu politique prolétarien - Revue Internationale n°101, 2ème trimestre 2000, p. 33. Le CCI se défend là avec ces mots : ‘Nous sommes d’accord qu’il serait idéaliste d’argumenter que les ouvriers seront d'abord 'démystifiés' du syndicalisme et ensuite qu'ils entreront en lutte.'
8. Pour le BIPR, au moins dans le cas de l’Amérique Latine, "nous sommes entrés dans une période de crise économico-politique et d’ouverture d’affrontements sociaux. Dans ce contexte la révolution acquiert de nouveau une actualité historique. Les deux jugements antérieurs n’ont pas validé la forte critique de deux regroupements radicaux : le CCI et le GPM." - Directrices metodologicas del analisis de la crisis argentina. p. VI
9. Ibidem
10. Ibidem, p. IX
11. Ibidem, p. VIII
12. Ibidem, p. IX
13 Nous avons du mal à traduire la phrase du camarade en français.
14. Ibidem, p. IX-X
15. Ibidem, p. XI
16. Ibidem, p. XI-XII
17. Ibidem pp. XII et XIII
18. Ibidem p.XIII
19. Ibidem pp. XII et XIV
20. Ibidem pp. IX et X
21. Lutter derrière les syndicats mène à la défaite - Revue Internationale n°84, 1er trimestre 1996. La FICCI m’a fait savoir que des militants du CCI ont participé dans les mobilisations en question, raison pour laquelle on ne peut pas parler d’une abstention ou d’une marginalisation politique de l’organisation. Cependant, je considère que ma critique continue d’être valable en fonction de deux considérations : 1) la prise de position assumée dans la presse est celle qui, finalement, demeure dans l’espace et dans le temps, de sorte que si les autres organisations et sympathisants basent leurs critiques en fonction de ce que reflète cette presse, celle-ci se doit de manifester le bilan de l’organisation face à l’ensemble de la classe ouvrière française et internationale ; et 2) le plus important, comme cela se manifeste aujourd’hui dans toute son amplitude, compte tenu du fait que l’attitude du CCI ‘d’avant’ est restée cristallisée non seulement dans la presse mais dans le comportement et l’analyse politique du CCI ‘actuel’.
22. Francia: maniobras sindicales contra la clase obrera - RM, no. 30, janvier/février 1996, p. 7
23. Ibidem pp. 6 et 7
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