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Contrairement à la vision que répandent les organes décisionnels (OD) actuels du CCI, la fraction existe, elle a produit 5 bulletins et elle se renforce au niveau politique et théorique ainsi que dans ses convictions. En effet, elle commence à clarifier ses premières réflexions du début sur :
le régime intérieur d’une organisation communiste,
sur la vision individualiste et idéaliste véhiculée par la “ faction liquidationniste ”,
sur certains dérapages dans l’analyse de la situation actuelle,
et enfin, la nécessité indispensable de l’approfondissement théorique et politique et un retour à l’expérience du mouvement ouvrier.
Ce cinquième bulletin revient sur le régime intérieur d’une organisation communiste en faisant un retour sur le mouvement ouvrier et en utilisant la poursuite de la réflexion de Bordiga qui s’affirme en 1925 au VI° Plénum de l’IC et celle de MC dans son combat au sein de la GCI à partir de 1945. Jusqu’à maintenant notre réflexion a été une réflexion critique, maintenant, il est temps de bâtir en positif ce que doit être le véritable régime intérieur d’une organisation communiste. Dans ce cadre, il était également important de revenir sur le statut des PV des réunions des organes centraux en référence au mouvement ouvrier et de détruire l’accusation de “ vol ” faite à la fraction qui les a utilisé.
Dans la partie discussion de l’actualité du bulletin, la fraction prend position sur la situation en Argentine et sa signification car elle se sent responsable des prises de position du CCI. Elle note que la sous-estimation de la gravité de la situation internationale a des conséquences sur la compréhension de la lutte de classe dans cette période. Les révolutionnaires ne peuvent pas seulement juger la lutte de classe en soi, au risque de rester prisonnier de schémas du passé, mais dans son contexte historique.
En répondant au courrier et à des interrogations sur l’attitude de la fraction cela nous permet de rétablir la vérité face à certaines critiques, accusations ou falsifications que les organes décisionnels (OD) du CCI ont volontairement répandues. Nous ne répondrons pas à toutes, pour ne pas nous rouler dans la boue qu’ils remuent, nous y reviendrons sur un plan plus politique.
Enfin cette présentation nous donne l’occasion de faire une première réflexion sur les liens entre les tendances individualistes, le militant-fil-rouge, le militantisme intégral que nous avons dénoncées chez les tenants de la faction liquidationniste et le remplacement de la vision du combat politique dans une organisation politique prolétarienne par l’affinitaire et le clanisme. Cette conception n’a plus rien à voir avec la conception marxiste du combat qui existe dans une organisation politique du prolétariat. Et notamment, ce n’est qu’en 1922 pour le XI congrès du PCUS après le X° congrès qui avait interdit l’existence de fractions que la notion de “ clique ” voit le jour (rapport de Zinoviev – PV du XI° Congrès du PCUS pages 423-424). On comprendra aisément que cela intervient dans la phase d’arrêt de la révolution mondiale et au moment effectivement où se joue un combat entre les chefs du PCUS pour la succession de Lénine. Il faut rappeler et c’est tout à fait éclairant, que l’histoire de ce parti pendant toute son existence n’a été qu’une histoire de succession de fractions. D’abord au sein de la social-démocratie russe avec les mencheviks et les bolcheviks pour ce qui est des deux plus grandes tendances qui ont connu des regroupements une première fois après en 1906 et encore après. Mais aussi à travers des fractions au sein même de la fraction bolchevik ainsi que dans la fraction des mencheviks.
La vision affinitaire est tellement ancrée au sein de la faction liquidationniste qu’elle croit la déceler partout, en particulier chez les autres. Ce qui est extraordinaire c’est qu’elle n’envisage l’histoire du mouvement ouvrier qu’à travers ce prisme. Prisonnière de ce raisonnement, elle est incapable de résoudre la crise actuelle du CCI contrairement aux bolcheviks qui, en regroupant leur organisation parce qu’ils savaient poser les questions en termes politiques, ont réussi a surmonter leurs différentes crises.
Cette vision est aussi liée à la conception du militantisme intégral. C’est pourquoi celui qui n’est pas d’accord avec le porteur d’une telle compréhension des choses est considéré comme étant un ennemi. Cela a pour corollaire une politique d’épuration au sein de l’organisation. On clame aux opposants “ Bon débarras ! ”, comme l’a fait Peter dernièrement en réunion de section nord. Cette conception politique est tout à fait contraire à l’esprit de regroupement qui doit exister au sein du MPP. Nous rejetons cet état d’esprit de “ forteresse assiégée ”. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui les organes décisionnels (OD) du CCI ne voient pas la nécessité d’appeler l’ensemble du MPP à ses responsabilités dans la très grave situation internationale actuelle.
Et cela aboutit bien évidemment au rejet de la fraction et des camarades la composant et les privant de toute activité militante au sein du CCI. Comment regrouper le MPP si l’on rejette ses camarades les plus proches ou en les traitant de tous les noms ? Le lien et la cohérence entre ces deux questions politiques crèvent les yeux !
Et pour finir, on ne parle plus à ses camarades, on les traite comme l’on traite des pestiférés, on ne va plus les voir, on ne leur téléphone plus,… etc… En militant intégral on ne sait pas faire la distinction entre le politique et l’amitié ou la simple "humanité communiste" [?] (c’est ceux qui nous parlent “ d’amour ” dans le TO qui agissent ainsi ! ! ! ! Cela va bien au-delà de la méfiance généralisée ! ! !).
Nous rejetons totalement cette vision et nous soutenons entièrement l’attitude qu’a eue Bordiga quand il fut relégué dans l’île de Ponza avec Gramsci. En 1927 Gramsci tomba malade. Et alors qu’il avait été politiquement abject avec Bordiga, celui-ci est resté auprès de lui et écrivit à sa famille et à sa mère ( mars 1927) pour donner de ses nouvelles et la rassurer. Oui, Bordiga avait une vision politique du militant communiste ce que, semble –t-il, ne peut pas avoir la faction liquidationniste avec ses conceptions affinitaristes et clanistes du combat politique.
La Fraction, le 9/1/02.
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