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PRESENTATION DU BULLETIN

Ce bulletin est le premier numéro du bulletin interne de la Fraction. Il sera bientôt suivi d’un second numéro et nous espérons en publier autant qu’il sera nécessaire.

Pourquoi une fraction ?

« La fraction est l'expression du fait que l'organisation est en crise de par l'apparition d'un processus de dégénérescence en son sein, de capitulation face au poids de l'idéologie bourgeoise. Contrairement à la tendance qui ne s'applique qu'à des divergences sur l'orientation face à des questions circonstancielles, la fraction s'applique à des divergences programmatiques qui ne peuvent trouver d'aboutissement que dans l'exclusion de la position bourgeoise ou par le départ de l'organisation de la fraction communiste et c'est dans la mesure où la fraction porte en elle la séparation de deux positions devenues incompatibles au sein du même organisme qu'elle tend à prendre une forme organisée avec ses propres organes de propagande.

C'est parce que l'organisation de la classe n'est jamais garantie contre une dégénérescence que le rôle des révolutionnaires est de lutter à chaque moment pour l'élimination des positions bourgeoises pouvant se développer en son sein. Et c'est quand ils se trouvent en minorité dans cette lutte que leur tâche est de s'organiser en fraction, soit pour gagner l'ensemble de l'organisation aux positions communistes et exclure la position bourgeoise, soit, quand cette lutte est devenue stérile de par l'abandon du terrain prolétarien par l'organisation -généralement lors d'un reflux de la classe- de constituer le pont vers une reconstitution du parti de classe qui ne peut alors surgir que dans une phase de remontée des luttes. » (Rapport sur la structure et le fonctionnement de l'organisation des révolutionnaires", (Rint 33, pt 10, p.27 de l’édition française)

Ce passage du texte de 82 décrit, d’une manière particulièrement limpide, la situation où nous estimons que se trouve le CCI aujourd’hui. Notamment, il est particulièrement clair pour nous que cette situation exige de nous, non la création d’une tendance, mais bel et bien d’une fraction. A ce niveau nous sommes pleinement d’accord avec la « circulaire sur la manière de mener les débats » lorsqu’elle constate, au point 3, que « si l’on suit l’argumentation du camarade Juan, ce n’est même pas une tendance qui serait contenue dans la nature des désaccords actuels, mais véritablement une fraction ».

Oui, nous sommes devant deux lignes politiques opposées et inconciliables. Non, ces deux lignes ne sont pas l’expression de deux positions inachevées sur une question nouvelle (chose qui pourrait justifier la création d’une tendance), mais l’une est une véritable liquidation de nos acquis et de tous ceux de notre filiation sur les questions d’organisation tandis que la nôtre ne se définit pas autrement que comme la défense et la continuité de ces acquis. Plus encore, la trahison des principes organisationnels sur le plan idéologique et théorique prépare et accompagne une mise en pratique « au quotidien » qui, notamment depuis le congrès détruit à une vitesse vertigineuse ce que nous avons mis 25 ans à construire. Les dégâts auxquels ont conduit cette politique sont déjà considérables : à Paris, il n’y a tout simplement plus d’organisation. L’une après l’autre toutes les instances parisiennes de l’organisation : SI, SE, CO, section Nord ont implosé ; c’est à dire que l’une après l’autre, elles ont cessé d’exister en tant que corps collectif pour se voir réduites à n’être plus que la somme formelle de leurs membres ; partout ce ne sont plus des collectifs mandatés qui décident mais des individus, sans que personne ne sache plus à qui ceux-ci rendent des comptes. Voilà pour la démolition du cadre unitaire. Quant à celle des énergies militantes, ce sont plusieurs camarades -dont certains de plus de 30 ans d’expérience- qui ont été poussés à la démission par l’indigne politique qui a fait d’eux des parias et les a traités comme des ennemis. C’est, enfin, l’acharnement à faire taire à tout prix, par des sanctions et des suspensions prises sous n’importe quel prétexte, les camarades qui ont eu le courage de dresser la tête et de dire non à cette entreprise de liquidation. Voilà l’œuvre de ceux qui se sont posés en « seuls capables de défendre l’organisation » : un champ de ruines.

Oui le CCI est en grand danger et c’est parce que nous continuons à penser qu’il y a une lutte à mener pour sauver les acquis, l’histoire et les énergies militantes du CCI -pour lequel et au sein duquel nous avons mené tant de luttes-, que nous constituons la fraction.

Pourquoi un bulletin ?

Certains se demanderont peut-être si, avant de publier son propre bulletin, la fraction n’aurait-elle pas pu commencer par utiliser les moyens normaux du débat que sont les bulletins internes officiels. Si cela ne nous est pas possible, ce n’est pas de notre fait. En effet, outre les mesures de suspensions contre les militants qui leur interdit de s’adresser à leurs camarades dans le cadre des réunions, la dernière mesure prise par la CE consiste purement et simplement à nous fermer l’accès aux bulletins internes du CCI : « La CE de RI décide de ne publier ou laisser publier dans les bulletins internes aucune contribution sur les questions organisationnelles émanant d’un participant au « collectif » tant que celui-ci n’a pas fait par écrit une telle critique. En effet, l’organisation ne saurait tolérer que ses bulletins internes soient utilisés contre elle par des militants qui se comportent en ennemis du CCI ou qui, après s’être comportés comme tels, n’ont pas fait une critique sérieuse de leur attitude. ». Plutôt que de permettre que l’organisation comme un tout regarde en face et collectivement les véritables problèmes de fond, extrêmement graves, que confrontent l’organisation, les organes centraux actuels entendent « assainir le parti » en exigeant des « aveux » et des « autocritiques » individuelles, dignes des pratiques stalino-maoïste. Au lieu de considérer que l’organisation comme un tout a tout intérêt à favoriser l’expression des désaccords, ce que disent et répètent nos statuts, les OC voient aujourd’hui dans la seule expression de ces désaccords quelque chose qui serait « contre » l’organisation ! Ceci, hélas, en dit long sur le point atteint dans la trahison des principes qui ont toujours été ceux du CCI.

Nous n’avons pas le choix : ou bien, nous nous soumettons, c’est à dire que nous faisons taire nos consciences comme l’exigent de nous les organes centraux du CCI, ou bien nous assumons nos responsabilités de militants communistes en publiant notre propre bulletin.

De plus, comme l’avancent le texte de 82 et les statuts, il est un principe que la fraction puisse se doter de ses propres moyens de propagande. Ceci implique, non seulement d’éventuels moyens de nous faire entendre vers l’extérieur, dans notre classe, mais -tout d’abord et surtout- des moyens de propagande pour l’intérieur de l’organisation, à l’adresse de ses militants, puisque l’objectif de la fraction est de lutter « pour gagner l’ensemble de l’organisation aux positions communistes », c’est à dire de convaincre les militants de l’organisation. Telle est l’ambition du bulletin de la fraction.

Est-ce vraiment le moment, compte tenu de la gravité de la situation internationale ?

Comme nous le disons dans la Déclaration, la situation du CCI est d’autant plus dramatique que la brutale accélération de la situation mondiale met comme jamais le milieu politique prolétarien -et le CCI y compris- devant ses responsabilités. C’est le moment, comme jamais peut-être dans notre histoire, de « faire la preuve du pudding », de montrer que 25 ans de combat et d’efforts pour construire et renforcer l’organisation n’ont pas été menés en vain. Dans de telles conditions est-il responsable d’engager un travail de fraction à l’heure où l’organisation a plus que jamais besoin d’unité, de cohésion et de la mobilisation de tous ? A cette question, nous répondrons par une autre question : d’où vient que l’unité de et la cohésion de l’organisation sont aujourd’hui brisés ? d’où vient que d’ores et déjà, des camarades parmi les plus dévoués -et depuis des années- au combat de la classe ouvrière ont été conduits à la démission ? Et, depuis les terribles événements du 11 septembre quelle a été la politique de nos organes centraux ? Ont-il pris la mesure des responsabilités du CCI devant la classe devant de tels événements et la nouvelle situation d’une gravité sans précédent que ces événements ouvraient ? Ont-ils oeuvré dans le sens de mettre de côté les conflits internes qui déchirent aujourd’hui notre organisation et de tout faire pour resserrer les rangs autour des responsabilités que nous avons face à notre classe et au milieu politique prolétarien ? Alors que le BI plénier extraordinaire -qui venait de se tenir deux jours avant- s’était apparemment clos avec le souci, au moins pour un grand nombre des ses membres, de tout faire pour favoriser le débat de fond, dans le cadre le plus large, sur les questions qui divisent l’organisation, et pour mettre de côté les invectives et les accusations contre des camarades, les instances exécutives mandatées par lui ont-elles réellement respecté ce mandat ? Pourquoi ne leur est-il pas venu à l’idée -devant la gravité majeure de la situation internationale- de mettre la discussion sur cette situation et la question de notre intervention comme LA grande priorité devant passer avant toutes les autres ? Pourquoi ne leur est-il pas venu à l’idée de remplacer les réunions extraordinaires prévues sur les questions internes par des réunions les plus larges consacrées aux événements, qui posent à tous les camarades du CCI, à tous les militants de la classe ouvrière et du milieu, des questionnements d’une gravité extrême ? NON pas du tout ! Non seulement ils ont maintenu le principe de ces réunions extraordinaires de Paris et de Mexico, en les consacrant aux seuls problèmes internes comme si ceux-ci pouvaient et devaient être « réglés » en un jour. Mais ils ont fait de ces réunions, et notamment celle de Paris le 22 septembre, l’occasion d’une nouvelle offensive sur le plan disciplinaire contre les camarades minoritaires. Ils ont pris la responsabilité de la suspension de deux de nos camarades, ils ont par la politique de pressions indignes sur les militants pour les contraindre à se prononcer contre leur propre conviction et doutes, poussé d’autres camarades -comme Stanley- à la démission. Et maintenant ces organes centraux vont sans doute prétendre que nous serions irresponsables de ne pas répondre présent quand la situation mondiale l’exige. Mais nous répondons présents camarades. Nous avons bien l’intention de faire tout ce qui sera dans la mesure de nos forces pour que le CCI soit à la hauteur de ses responsabilités. Aujourd’hui, hélas, nous pensons qu’il en est loin. A la dérive sur le plan interne, correspond hélas une tendance à la perte de vue de nos tâches vis à vis de notre classe et du milieu, dans la forme comme dans le fond. Il nous parait en effet, que le CCI n’a pas pris la mesure du formidable changement dans la situation mondiale qu’ont ouvert les événements du 11 septembre, et qu’il est en train de renoncer à assumer son rôle, celui qu’il s’est toujours donné comme fondamental, vis à vis du milieu politique prolétarien. Sur ce plan aussi, la fraction entend intervenir au sein de l’organisation.

Le contenu de ce numéro

* Les camarades trouveront dans ce bulletin un première partie qui contient les documents constitutifs de notre fraction. A commencer par les déjà connus Déclaration de constitution d’une fraction interne et Adresse à tous les militants du CCI du 24 août par laquelle le « collectif de travail » s’était déclaré. Nous reprenons en effet totalement à notre compte cette Adresse, de même que nous nous revendiquons de l’initiative du regroupement, début août 2001, des camarades qui allaient constituer le « collectif de travail ». L’une et l’autre ont constitué une première réponse à une nécessité qui était déjà posée il y a deux mois. Elles auront permis la décantation qui aboutit aujourd’hui à la création de la fraction (1)

A ces deux textes, nous ajoutons, comme texte constitutif de la fraction le Projet de rapport d’activités (Contre la liquidation du CCI) qui avait été proposé par Juan, Michel et Olivier pour le BI extraordinaire, et que la fraction reprend entièrement à son compte. Il représente une orientation alternative cohérente permettant de comprendre la genèse de la crise actuelle. Les camarades verront que ce rapport n’a nullement la prétention d’apporter des thèses « nouvelles », mais tout simplement de s’appuyer sur la continuité du travail du CCI de ces dernières années et de défendre cette continuité. Il reprend à son compte les rapports d’activités des précédents congrès du CCI et les mandats qu’ils avaient donné à l’organisation. Ils verront que c’est bien nous qui représentons la continuité du CCI, tandis que la ligne majoritaire actuelle, elle, représente une totale rupture -sans oser le dire clairement mais en omettant tout simplement de s’y référer- avec les mandats et les bilans d’activités tirés par les derniers congrès internationaux. Ainsi l’actuelle méthode des OC consistant à affirmer un ensemble de thèses sur l’état de l’organisation sans se référer aux bilans et mandats précédents sur l’activité, tourne totalement le dos à celle du CCI, qui consiste, au moment d’examiner un problème quel qu’il soit (qu’il s’agisse de l’activité ou de la situation), à se baser et à se référer aux derniers textes adoptés par l’organisation sur la question, afin d’évaluer ce qui a pu changer, si nos précédentes orientations sont vérifiées ou invalidées, etc.

Ce faisant, la tendance liquidatrice actuelle évite soigneusement de poser la question suivante : s’il faut aujourd’hui les croire, tout le combat de 93 -dont ils prétendent se réclamer- n’aura servi à rien puisque, selon eux, le « clan pavillon » aurait depuis lors continué à sévir secrètement dans la majorité du SI, comme c’était le cas en 93. Les rapports d’activités, les orientations que s’est données le CCI, le travail du BI, les bilans positifs tirés du travail comme l’identification des difficultés à surmonter, tout cela n’aurait donc été que manœuvres et manipulations du « clan pavillon ». Depuis 96 (sinon depuis quand ?), les membres du BI qui tous ont participé et soutenu le travail du SI, se seraient en fait -et à nouveau- laissés manipuler par un « clan pavillon  » toujours à l’œuvre. Il serait peut-être temps de réaliser l’énormité de ce qu’on est en train d’essayer de nous faire avaler! Et nous invitons tous ceux qui sont prêts à accepter cette énormité à se poser la question : quelle confiance somme nous en droit de faire aujourd’hui à de tels membres du BI, si aisément manipulables par un « clan » déjà connu ? Qu’est-ce qui nous garantit qu’ils sont aujourd’hui lucides ? Quelle méthode faut-il employer pour le savoir ? Celle qui consiste à se référer avec sérieux et profondeur à CE que le CCI - en tant que corps collectif- a dit en terme de bilan de sa propre activité ou bien celle qui consiste à regarder QUI parle et à chercher dans ce QUI une garantie pour l’organisation ?

Outre les textes ici publiés, notre fraction tient à faire savoir que ce qui la fonde n’a rien de « précipité ». Elle se réclame notamment activement d’un grand nombre de textes déjà parus dans les bulletins internes du CCI depuis maintenant plus d’un an. A ce niveau, nous voulons ici rejeter la fable, avancée par la « Circulaire sur la manière de mener les débats » selon laquelle nous ne serions qu’au commencement de la discussion. La tendance liquidatrice voudrait, de la même manière qu’en ce qui concerne l’activité, que l’histoire ne commence qu’à partir du moment où elle a véritablement réussi à prendre la direction politique du BI, c’est à dire qu’à partir du moment où sa thèse sur le « retour du clan pavillon » a été acceptée majoritairement par le BI. Elle s’acharne à faire oublier que le « débat de fond » n’a pas commencé avec la publication du Texte d’Orientation, mais qu’il a commencé avec la circulaire du SI de mars 2000. Que ce débat là partait de problèmes très concrets et précis qui se posaient à nous, qu’il n’était pas une question théorique posée « en soi », mais une question éminemment politique concernant notre propre activité.

C’est pourquoi nous voulons ici inviter les camarades à relire attentivement un grand nombre de textes parus dans les bulletins internes depuis l’automne dernier et jusqu’au congrès, dans lesquels s’exprimait la véritable fidélité à nos principes de fonctionnement. Et nous ne parlons pas seulement ici de textes signés par des membres de notre fraction, mais également d’autres documents, tels que notamment :

-ceux signés Palko ou Michael dans le bii 282. Michael comme Palko peuvent bien avoir décidé depuis lors de renier leurs propres contributions –trop clairement incompatibles avec leur actuelle capitulation devant la théorie du « clan pavillon »-, cela ne nous empêchera pas de nous réclamer de leurs textes ;

- le texte signé Samuel et rédigé au nom de la CE, paru tardivement dans le BIRI 244, qui démontre l’inanité du procès de démocratisme fait à l’ancien SI et à ce qui était encore à l’époque la position de la majorité de la CE.

Nous affirmons qu’il existe entre ces textes antérieurs au congrès et les textes signés Leonardo, Sven, Juan ou Sarah dans le bii 283, ceux d’Olivier dans les bii 285 et 286 ou encore les contributions d’Aglae et Stanley, tous parus depuis le congrès, la même ligne politique fondamentale de fidélité et de défense de nos acquis en matière d’organisation. Car l’histoire du « débat » depuis un an, n’est autre que l’histoire d’une lutte politique, d’abord sourde puis effectivement de plus en plus ouverte, entre deux lignes politiques antagoniques : d’un côté celle animée par le nécessaire rappel, puis la défense intransigeante, de nos acquis, de l’autre une tendance qui ne s’est pas contentée de les oublier, mais a commencé à les mettre en cause ouvertement et qui - pour masquer cela- s’est mise à développer de « nouvelles théories » (notamment sur la « confiance », considérée comme une catégorie abstraite, un concept en soi ou sur la « responsabilité individuelle » considérée en opposition avec la « masse anonyme » du collectif) étrangères à notre classe et au marxisme. Dans l’histoire du mouvement ouvrier, c’est très souvent à travers ce genre de « nouvelles théories » pseudo-marxistes que s’est manifestée la pénétration de l’idéologie bourgeoise dans les organisations prolétariennes.

Aujourd’hui ces nouvelles théories aboutissent, non seulement idéologiquement, mais également pratiquement, à la liquidation de nos principes en matière d’organisation et à la révision radicale de nos statuts . Notre prise de position sur le « rapport d’activités » adopté par le récent BI extraordinaire et sur sa proposition de d’institutionalisation d’une CI permanente, montre jusqu’où va aujourd’hui une telle liquidation.

Pour terminer là dessus, que les camarades qui cèdent et acceptent aujourd’hui la thèse du « clan pavillon » prennent la mesure que cette thèse est le moyen même utilisé pour discréditer les voix qui, en continuité avec la défense de nos acquis posé en mars 2000, s’opposent aux gravissimes abandons théoriques et pratiques actuels. Que les camarades mesurent qu’en capitulant sur les moyens utilisés, ils capitulent en même temps sur le plan du but poursuivi.

Les camarades trouveront également dans ce bulletin différentes prises de position de la fraction sur les événements récents, ainsi que la lettre que nous faisons parvenir à l’organe central du CCI afin de proposer une réunion avec lui pour définir les modalités de fonctionnement de l’organisation comme un tout avec la fraction en son sein.

Pour finir, la constitution de la fraction n’est pas la fin du combat, elle en est le véritable commencement. Dans ce combat que nous engageons, il va nous falloir encore comprendre comment et pourquoi le CCI a pu connaître une dérive aussi brutale en un an. Il va nous falloir chercher les racines de la facilité avec laquelle le CCI s’éloigne de la méthode même du marxisme. Comprendre également pourquoi le CCI n’a profondément rien retenu du combat de 93, sinon des leçons tellement distordues qu’aujourd’hui c’est la pratique et les visions mêmes portées par Simon en 93 qui sont devenues celles en vigueur dans la majorité du CCI. Pour cela, pour faire ce bilan, il va nous falloir poursuivre et aller plus loin sur le plan du travail théorique et historique, afin de « réapprendre à apprendre » du mouvement ouvrier du passé et des textes fondamentaux du marxisme, notamment sur la méthode. C’est pourquoi le bulletin de la fraction entend aussi publier des contributions collectives ou individuelles sur ces questions théoriques, telles que celle qui paraît dans ce premier numéro intitulée « La nature du prolétariat ou la négation de la négation ». D’autres sont en cours d’élaboration et vont bientôt paraître.

Bonne lecture à tous.

La fraction, 17/10/2001


Notes:

1 L’indigne manière dont les OC entendent exploiter les fameuses notes du 20 août du collectif (trouvées par Bruno en fouillant dans la corbeille d’un ordinateur), en citant des extraits tirés de leur contexte et en omettant de dire quel est l’objet de la discussion, mérite une réponse que, malheureusement, nous ne pouvons faute de temps, publier dans ce premier numéro. Nous nous contenterons ici de dire que, dans tout ce qui a été dit à propos de ces notes, nous rejetons fermement toutes les accusations de « déloyauté », « d’hypocrisie » ou de « double langage ». Une seule chose est vraie : parmi les participants du collectif, il existait peu ou prou deux sensibilités qui, peu à peu, s’avéreront plus visibles, notamment à cette réunion là. La différence de sensibilité ne portait pas tant sur l’analyse de la gravité de la situation dans le CCI, ni sur la nécessité de se regrouper afin d’agir ensemble pour défendre l’organisation et avec l’objectif de se faire entendre par les militants du CCI. Elle portait sur une question très concrète et très politique : « agir, oui, mais comment et quand ? ». Nous supposons que si nous découvrions dans une poubelle les notes des discussions privées Peter-Louise-Bruno (et d’autres ?) dont celui-ci s’est revendiqué à plusieurs reprises en RS Nord, nous y découvririons beaucoup de choses « intéressantes » sur les questions « tactiques » qu’ils ont du se poser. Il se trouve que nous ne goûtons guère de fouiller dans les poubelles. Pour revenir à l’hétérogénéité du « collectif », c’est à cette réunion du 20/8 que nous aboutissons à la conclusion que, dans l’état actuel de notre maturation et en vue du BI plénier, nous ne sommes pas encore prêts à créer la fraction (idée qui est présente dans l’Adresse, il n’y a là aucun « double langage »!) même si déjà nous nous devons de nous adresser à tous les militants avant le BI. C’est cet état -en gestation- que nous décidons d’exprimer pour le moment par le terme « collectif de travail ». Le fait que ce type de dénomination, même s’il n’est pas prévu dans les statuts du CCI, a existé dans l’histoire du mouvement ouvrier nous conforte qu’il correspond à un besoin réel, à une étape vers ce qui devra devenir une fraction (car nous n’avons pas d’illusion de convaincre le BI en un jour). On peut ajouter, comme première leçon que, que à Zimmerwald il y eut une gauche et un centre hésitant. Est-ce que l’absence « d’homogénéité » à Zimmerwald invalide la valeur de Zimmerwald ? Non, il fait de Zimmerwald une première étape de décantation de la gauche vers la constitution de la nouvelle Internationale. Enfin, si les OC du CCI veulent réellement montrer que leur interprétation des notes du 20 août est fondée, qu’ils publient donc ces notes intégralement (et dans l’ordre!) dans le bulletin. S’ils s’y refusent, nous le ferons et nous y mettrons nos propres commentaires. Les questions de fond que nous nous sommes posées intéressent, pensons-nous, tous les militants.


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